Covid-19 : les entrepreneurs et le digital à l’épreuve

Le digital au service de la distanciation sociale : un atout imparable de re-socialisation pour les entrepreneurs.

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Covid-19 : les entrepreneurs et le digital à l’épreuve

Publié le 9 avril 2020
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Par Adnane Maâlaoui, Mariem Brahim et Imène Haouet.

Pandémie devenue hors norme, le Covid-19 a bouleversé les routines humaines, sociales et économiques. Les économistes des différentes banques centrales parlent d’un vrai krash, probablement plus impactant que celui de 2008. Les experts du Times de mars 2020 utilisent le concept de « ruine financière ».

Aux États-Unis, un salarié sur six risque de perdre son emploi. D’ailleurs, cette semaine le département américain du travail annonçait que ce sont 10 millions de personnes au total qui ont demandé l’allocation chômage.

En France, même constat avec 4 millions de salariés déclarés au chômage partiel selon la ministre du Travail. Le même scénario est envisagé un peu partout dans le monde. Certains experts en France avancent le chiffre de 600 000 entrepreneurs en souffrance, avec en perspective une sorte d’écrémage « économique » annoncé pour les plus fragiles.

Distanciation sociale chez les entrepreneurs : une réalité palpable

Une souffrance certes économique mais aussi un mal-être social et psychologique dû à la solitude. Selon le dernier rapport de l’INSEE paru le 15 janvier 2020, et selon une étude ACOSS (caisse nationale du réseau des Urssaf ), ils seraient environ 1,3 million de micro entrepreneurs « économiquement actifs » en France. Ils sont à présent bien seuls face à cette crise, excepté le soutien apporté par leur propre famille ou leurs plus proches collaborateurs. Le constat est quasi similaire pour les TPE et PME puisque, dans la plupart des secteurs, a été mis en place du chômage partiel ou total.

Le gouvernement a voulu en effet les soutenir en donnant l’autorisation d’y recourir, faute de possibilité de télétravail. Le salarié placé en chômage partiel devrait percevoir de son employeur une indemnité correspondant à 70 % au minimum de la rémunération brute, soit environ 84 % du salaire net horaire.

Ce qui signifie que les entreprises bénéficieront d’une allocation forfaitaire cofinancée par l’État et l’Unedic de 8,04 euros pour celles de un à 250 salariés et de 7,23 euros pour celles de plus de 250 salariés. A ainsi été annoncé un plan de soutien économique de 300 milliards d’euros en faveur des start-up et des entreprises.

Lors de son allocution télévisée du 16 mars 2020, le président de la République a donc décrété le confinement national. Les déplacements sont réduits au strict nécessaire, sous peine de sanction. Les frontières de l’UE sont fermées. De fait, les entrepreneurs se heurtent à l’absence de contact direct avec leurs collaborateurs, clients et fournisseurs, ce qui se traduit par des ajournements ou des annulations de prestations de services.

Confrontés à la distanciation sociale et physique, ils ont donc vu leur quotidien chamboulé. Non seulement, certains sont conduits à revoir leur modèle économique, au risque de perdre leur clients, mais d’autres sont impactés négativement dans leur propre équilibre personnel et psychologique : une conséquence directe de l’isolement social.

Cette mise à distance de son entourage et cette forme d’isolement sont des phénomènes qui ont été repérés à chaque crise sociale, économique ou sanitaire : la peste, les guerres, le SRAS, la crise financière 2008, etc. Il faut savoir que cette distanciation sociale est un concept qui a été analysé par des sociologues, des anthropologues ou même des médecins psychiatres. De fait, le social distancing  n’est pas réellement une nouveauté. Mais il existe aujourd’hui de nouvelles technologies pour y faire face.

Le digital au service de la distanciation sociale : un atout imparable de re-socialisation pour les entrepreneurs

Pendant la dernière décennie, l’innovation digitale a permis de revoir la plupart des modèles économiques dans les entreprises. Nombre d’entrepreneurs se sont adaptés et approprié ces nouveaux outils qu’ils utilisent aujourd’hui pleinement. Mais jusque-là, de nombreuses activités demeuraient encore centrées sur le contact humain ou physique (formateurs, coachs sportifs, avocats, restaurateurs, organisateurs dans l’évènementiel…).

C’est pourquoi le digital peut leur venir en aide, en leur assurant une continuité socio-économique et ainsi atténuer les distanciations sociales. Certains restaurateurs passent ainsi par les plateformes de livraison du type Uber au même titre que les entrepreneurs à Rungis.

Une majorité d’avocats continuent à gérer leur activité en gardant le contact avec leurs clients, via des outils comme ZOOM ou Microsoft TEAMS. Il en va de même pour les coachs sportifs qui utilisent des réseaux sociaux comme Instagram ou Facebook. Aussi, les formateurs improvisent des classes virtuelles pour assurer leurs activités et déployer leurs services.

Cependant tous les entrepreneurs n’exercent pas dans des secteurs permettant la mise en place de solutions dématérialisées. Que faire lorsque l’agriculture a besoin de saisonniers ? Comment le BTP peut-il œuvrer sans ouvriers sur les chantiers ? Qui peut assurer la tâche sur les chaînes de production ? La distanciation sociale et physique anime donc leur quotidien.

Adnane Maâlaoui est Professeur et Directeur IPAG Entrepreneurship Center, IPAG BS, Mariem Brahim est enseignante-chercheuse à l’ESLSCA Business School Paris et Imène Haouet est Professeur de Contrôle de gestion et Responsable de l’Année Préparatoire aux MS/MSc en alternance à NEOMA BS.

 

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  • Non, le covid-19 n’est pas une pandémie hors normes. C’est une médiatisation hors normes qui nous le fait croire.

    • Elle vise aussi à asseoir plus encore le contrôle de l’état et de la gauche sur l’économie. Raison de plus à mon sens pour les entrepreneurs de quitter définitivement ce pays. Par ailleurs, en France, on voit le monde et quelques autres réclamer plus de transition écologique et plus de justice fiscale…

      • Notre pays n’est pas loin d’être le pire dans la gestion de cette crise, mais le problème de fond est mondial

        • Je ne dirais pas qu’il n’est pas loin d’être le pire, je dirais qu’il est le pire des pays occidentaux.

          Les médias français ont critiqué et critiquent toujours vivement Trump…même chose pour les démocrates dont beaucoup trouvent manifestement que le virus n’est pas assez violent…car il permet à Trump de paraître pour ce qu’il est : un homme d’action et un homme d’état.

          Plus généralement, aux USA:
          – Trump a fermé les frontières en dépit des recommandations de son conseil scientifique très en avance de phase
          – Trump a fait en sorte de mettre le pays en ordre de bataille en demandant à toutes les industries qui le pouvaient de produire du gel, des masques, des tests et des respirateurs
          – Trump a fait en sorte que le traitement de Raoult soit connu du plus grand nombre…résultat, depuis un peu plus d’une semaine, il est utilisé massivement à NYC et ailleurs…qu’observe-t-on ? Lundi, on était – d’après MarketWatch – à -30% de personnes qui se présentent dans les hôpitaux, -40% de cas graves nécessitant hospitalisation, -60% de cas nécessitant un respirateur
          – Trump commance à essayer de préparer l’après, malgrès le fait que certaines banques mettent un frein à ses politiques de relance et de sauvegarde en mettant des conditions là ou le plan de Trump spécifiait qu’il ne devait pas y en avoir…
          – Trump a mis son administration en ordre de bataille, avec – et malgrès un retard à l’allumage du fait de problèmes techniques sur la quantité de reactif et de contenant pour ce dernier – à la clé plus de 100 000 tests par jour…et ce depuis plusieurs semaines !
          – la Californie a commandé 200 millions de masques payés rubis sur l’ongle…là ou Macron commande bien moins de masques payés à 3 mois…

  • « les entreprises bénéficieront d’une allocation forfaitaire cofinancée par l’État et l’Unedic  »
    Non: « des »entreprises. Des conditions, davantage justifiées par les moyens limités de l’Etat que par la logique, existent et les refus sont nombreux.
    Ceci dit, ce serait encore pire sans les noyvelles technologies. Piètre consolation qui ne changera rien pour toutes les entreprises qui vont couler.

  • La médiatisation auto entretient la peur, la décuple chez les personnes psychologiquement fragiles, et permet de manipuler tout le monde. On nous dit maintenant que le confinement pourrait se prolonger jusqu’à fin juin. CPEF. Je crois qu’il n’est même plus temps de fuir, même si c’était encore possible!

    • Et ceci alors même que la principale justification (la seule?) du confinement était le désengorgement des hôpitaux. Qu’observe-t-on: l’augmentation de cas critiques est quasiment à zéro (tendance de fond depuis une semaine, à suivre évidemment. Or, que nous dit-on: prolongation du confinement jusqu’à une date indéterminée.
      S’agit-il d’une décision qui s’intègre dans un processus politique (2022 en ligne de lire pour étre clair), ou la priorité est-elle de chercher la meilleure décision pour l’avenir du pays?

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