Le libre-arbitre sera-t-il condamné par l’intelligence artificielle ?

Les libéraux du XXIe siècle doivent s’engager pour un système dans lequel l’individu reste le plus autonome et responsable possible de ses décisions.

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Le libre-arbitre sera-t-il condamné par l’intelligence artificielle ?

Publié le 29 février 2020
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Par Jérémie Bongiovanni.

Le libre-arbitre constitue un des fondements principaux du libéralisme. Actuellement, certains intellectuels considèrent que son existence est  remise en cause par l’évolution technologique, en particulier le développement de l’intelligence artificielle (IA). L’IA semble en effet être progressivement plus à même de prendre certaines décisions que les individus eux-mêmes. La fin du libre-arbitre, pilier du libéralisme, est-elle programmée ?

L’importance du libre-arbitre dans la pensée libérale

Sur le plan philosophique le libre arbitre s’oppose au déterminisme. Selon ce dernier, l’être humain serait soumis à des causes extérieures.  Il subirait l’existence sans avoir de réelle influence sur elle. Les défenseurs du libre arbitre pensent le contraire. Se déterminer à ou être déterminé : tel est tout l’enjeu de l’antinomie qui oppose libre arbitre et déterminisme.

Les Humanistes et les Lumières sont les premiers à avoir théorisé l’idée que l’individu existe et qu’il est une entité à part entière. De cette constatation découle logiquement l’idée d’autonomie et de capacité de faire des choix, le libre arbitre.

L’intelligence artificielle et le libre-arbitre au XXIe siècle

Dans son livre Homo Deus, Yuval Harari explique que l’IA finit par nous connaître mieux que nous nous connaissons nous-mêmes et possède des informations sur notre environnement que nous ne serons jamais capables d’accumuler. Nous allons ainsi peu à peu lui céder l’exercice de nos choix.

De son côté, le prix Nobel d’économie Richard Thaler, partant du postulat que les individus ne sont pas rationnels, a démocratisé le domaine de l’économie comportementale. Elle s’intéresse au comportement réel des humains et veut donner un « coup de pouce », un nudge, aux individus pour qu’ils prennent de meilleures décisions. Il s’agit de les orienter vers le comportement « désirable » tout en laissant la décision finale, et donc la liberté, au citoyen.

C’est sur la base de cette observation que le philosophe Gaspard Koenig identifie un danger important : les meilleures connaissances scientifiques en matière de neurosciences et d’économie comportementale liées à l’intelligence artificielle mettent en danger le libre arbitre en acceptant que l’IA prennent le contrôle de nos vies.

L’intelligence artificielle facilite le nudge, théorisé par Thaler. Gaspard Koenig craint cette « coercition douce », cette influence imperceptible contre laquelle les individus ne peuvent en réalité que très difficilement lutter. Alors qu’une loi du gouvernement interdisant un certain comportement peut être retirée sous l’effet de la pression populaire puisque son existence est communiquée de manière explicite, un mécanisme discret ayant pour but d’empêcher un certain comportement ne peut que difficilement être combattu et représente sur le long terme un danger pour la liberté, car il endort le citoyen en l’habituant à être assisté.

Lentement, mais sûrement, nous devenons les esclaves de notre propre bien-être. Avec pour l’instant des choix encore relativement peu importants, laisserons-nous un jour l’IA décider de questions fondamentales telles que notre carrière, nos relations amoureuses, voire même de la couleur des yeux ou de la taille de nos enfants ? Car si une base de données, alimentée par nos propres données, permet de mieux répondre que nous-même à ce genre de question, pourquoi l’éviter ? Et surtout comment justifier ce refus ? En allant dans cette direction, nous continuons de dépouiller l’individu de sa responsabilité et de sa capacité à faire des erreurs et d’en assumer les conséquences.

Quelles mesures prendre face à l’avènement de l’IA ?

Le libéralisme a fait face à de nombreuses crises au cours de son existence. Aujourd’hui, le développement de l’IA doit nous conduire à réaliser que tout choix volontaire (non contraint) n’est peut-être pas toujours libre. Il peut même être largement influencé, nudgé. Cependant, face à ce constat, tous ne partagent pas la même analyse ni les mêmes solutions.

Tout d’abord, Gaspard Koenig considère qu’il est nécessaire de défendre le libre arbitre, notamment d’un point de vue métaphysique. Car au final, ce qui est important, c’est que l’individu arrive par lui-même à une décision, même si elle se révèle fausse.

De plus, il critique la réponse, qu’il juge dogmatique, de certains libéraux selon lesquels chaque individu est libre de consommer, ou non, ces outils qui peuvent faire de nous de véritables esclaves. Il rappelle que dans un système libéral, il faut pouvoir négocier et contractualiser pour exercer son libre arbitre et sa liberté. C’est ce qui différencie notre société actuelle de la société féodale de laquelle nous nous sommes émancipés.

Cette approche oblige à se poser la question de la propriété des données qui permettent à l’IA d’en savoir plus que nous sur notre propre personne et comment chacun peut les gérer. À ce jour, le compromis veut que ces plateformes soient gratuites, en échange de vos données. Certains proposent de mettre un terme à cette logique, pourtant volontaire. Ils souhaitent donner la souveraineté aux individus sur leurs données. Libre à eux ensuite de permettre à la plateforme de les nudger ou de leur refuser de le faire selon la sensibilité des données.

Pour d’autres comme Eddie Willers dans un récent article, cette approche fait fausse route. Il faut rappeler que la gratuité n’existe pas. Que l’usage des services des GAFA a pour contrepartie l’utilisation de vos données, et qu’il s’agit de fait d’une transaction banale. De plus, il est possible de renoncer à l’utilisation de ces différents services, au bénéfice d’autres fournisseurs plus regardant sur la thématique de la protection des données.

Ferghane Azihari condamne l’idée de donner une propriété sur ses données personnelles au même titre que celle existant pour la propriété intellectuelle. Pour lui, cette nouvelle propriété relève d’une logique constructiviste, qui ne peut exister qu’avec l’intervention active de l’État, car les données personnelles ne sont finalement que des informations que nous communiquons continuellement, que ce soit en ligne ou dans la rue par notre simple interaction avec autrui.

Se pose la question de la légitimité de limiter la possibilité de communiquer des informations que nous délivrons spontanément, d’autant plus que cet acte n’agresse ni la liberté ni la propriété.

Pour conclure

Les libéraux du XXIe siècle doivent s’engager pour un système dans lequel l’individu reste le plus autonome et responsable possible de ses décisions. Il s’agit de lui permettre de faire des choix éclairés. Ici, les chemins divergent : pour certains la solution viendra des individus et de la concurrence entre les modèles.

Tandis que pour d’autres, sans renier le fait qu’ils sont par principe ouverts à l’innovation et aux nouveaux modèles d’affaire, il faut revoir le paradigme actuel et permettre au citoyen d’avoir la souveraineté sur ses données, soit accompagner le progrès afin de sauvegarder notre modèle libéral.

Au final, l’essentiel est de reconnaître l’enjeu et d’en débattre. Grâce à ce genre de discussions constantes, le libéralisme prouve encore une fois être une idéologie crédible, aujourd’hui comme demain.

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  • Le probleme du libre arbitre vient de la capacité a décider ,en fonction des données disponibles pour cette decision..
    un exemple?
    prenons un systeme expert (IA) d’aide a la decision dans le cadre de voies a suivre dans l’analyse de molécules nouvelles en recherche pharmaceutique..
    Une bonne méthodologie consiste a faire appel a la « connaissance  » et « l’expérience » du scientifique chargé de définir l’approche optimale et l’axe de la recherche, admettons qu’elle fasse appel a ses connaissance des publications mondiales sur le sujet..
    L’ia ,elle,va explorer toute les bases de connaissances planétaires sur le sujet, en déterminer une approche originale , qui sera vérifiée scrupuleusement par le scientifique , elle sera juste pour 99% des cas..
    A un moment le scientifique sera convaincu de l’exactitude des recommandations du systeme et les admettra comme fondées naturellement..
    et ce ne sera donc plus un scientifique mais un opérateur

    • Le problème du machine learning à la base d’une IA, c’est que sa fiabilité repose sur le plus grand nombre de cas étudiés, donc ça pousse à un système monopolistique des IA, donc à l’uniformisation de la connaissance, et potentiellement la manipulation. Les algo de Google ou Baidu en sont les meilleurs exemples.

  • Cette « IA » que vous décrivez n’est qu’un procédé d’absorption et digestion des données privées afin d’exercer une pression pour orienter les comportements. C’est l’instrument d’une lutte d’influence pour embrigader les populations comme le font depuis longtemps la mode, la publicité ou l’exploitation des peurs en tous genres.
    Pour y résister il faut comprendre donc s’instruire, fuir le conformisme, oser la dissidence, sortir des sentiers battus, bref passer pour un con aux yeux de la foule.
    Le paradoxe de cet esprit d’autonomie est qu’il est probablement *déterminé* par des caractères innés: vous avez dit liberté?

  • Je conseille à l’auteur de regarder l’expérience de Milgram. Il n’a pas fallu attendre l’intelligence artificielle pour influencer énormément les choix. Sans contrainte, mais avec des belles paroles, de l’autorité, 90% des gens électrocutent des gens à mort (on leur a dit que c’est pour la bonne cause!). Les 10% restants s’arrêtent typiquement dès que la victime (soi disant consentante au début) se plaint.
    Si l’intelligence artificielle devient plus efficiente que l’homme dans certains domaines, elle bénéficiera alors de cet effet d’autorité. Pour le meilleur et pour le pire…

    • C’était 65% de soumission au maximum, la plupart des expériences relatent que seul la moitié des volontaires se soumettaient et encore faut-il nuancer le degré de soumission.

      On aura certainement, en pratique, une variété de combinaisons humain/IA qui feront dire que la soumission sera interactive.

  • alors ça commence comme ça on a toujours des phrases du genre
    « L’IA semble en effet être progressivement plus à même de prendre certaines décisions que les individus eux-mêmes. »
    ça n’a rien de propre à l’ia on peut dire que d’autres personnes que vous sont plus à même de prendre des décisions que vous m^me..

    et on se demande donc en quoi l’ia différait de l’intelligence supérieure d’un autre personne..

    si on ne peut pas comprendre un conseil qu’on nous donne souvent pas simple manque de temps et c’est assez souvent le cas on doit s’en remettre à la confiance..

    comment avoir confiance en une iA?

    le problème de IA sera d’une certaine façon le même que la conduite autonome…
    qui est responsable en cas d’accident?

    une remarque on pourquoi parle t on d’intelligence artificielle?
    est ce parce que ce n’est pas la même intelligence?l’intelligence artificielle serait d’une nature différente de l’intelligence tout court?
    il pourrait y avoir un conflit?

    je remarque une chose je connais des tas de gens qui possède une expertise aiguë dans des domaines différents..leur jugement est supérieur au mien, je leur accorde confiance..
    et pourtant ils sont incapables de me dire comment leur jugement procède exactement…
    leur méthode n’est pas intelligible!!! je me fie à eux par démonstration d’ailleurs essentiellement statistique historique de la pertinence de leur choix…

    on fera sans doute la même chose avec les ia, mais pas tout à fait, à cause de l’absence de responsabilité.
    un exemple similaire, on « croit » les prévisions météo alors qu’on ne peut pas démontrer pourquoi elles sont « valides »!!
    on a juste un retour d’expérience…

    le RISQUE est de laisser à penser que l’ia a des qualités qu’elle ne possède pas..
    un peu à l’instar de météo france…et son indice de confiance.. qui laisse à croire des choses aux gens..

    pardon..

    c’est quoi une IA …
    L’intelligence artificielle (IA) est « l’ensemble des théories et des techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence »
    ce n’est donc pas une intelligence , ça en a l’air..

    on peut prendre le problème à l’envers… comment prenez vous une décision…

    IL est rarissime que vous preniez une décision selon un seul paramètre…

    la majeure partie de nos décisions résultent d’une mise en balance personnelle et arbitraire d’un tas de trucs..

    ainsi pourquoi tu fumes? est ce que fumer est intelligent?

    nous avons des cohortes de médecins qui voudrait OBLIGER l’etat à interdire ceci ou cela car dans leur esprit ce qu importe est ,peu ou prou, l’espérance de vie moyenne de la population…
    je peux leur répondre aisément que je ne suis pas prêt à vivre n’importe comment dans le seul but de prolonger mon espérance de vie…et encore moins celle d’un français imaginaire moyen.

    mais au moins je PEUX les contredire et nier leur argument car je connais leur critères de choix…qui diffèrent des miens…

    trouver le plus court chemin de toulouse à paimpol… c’est dans les cordes d’une ia.. ( quoique « court » )..

    maintenant ce qui effraye vraiment…quand vous vous rendez compte qu’un logiciel PEUT prédire nos choix et nos goûts simplement pas trop mal..alors qu’on se croit un être justement intelligent et doué de libre arbitre..

    l’ia nous renvoie devant nos illusions sur l’intelligence et le libre arbitre.. que nous surestimons..
    du moins je crois..

    • oui désolé…mais je trouve que ces discussions sur un trucs pareil sont barbantes..

      nous avons notre libre arbitre .. IA ou expert n’y change rien…

  • moi je prends mes décisions en suivant mon horoscope chino bulgare..et ma foi c’est pas si mal…

  • On ne voit pas comment l’IA qui est un processus déterministe dépendant strictement de choix humains préprogrammés pourrait jamais atteindre la puissance inégalable du libre arbitre humain.

    En cas de problème, les IA n’étant que des machines et ces machines ayant forcément un propriétaire et un programmeur, se retourner contre les responsables des algorithmes.

    Dans les cas extrêmes, débrancher l’importune machine blablatante et la laisser rouiller au fond du garage, entre le grille-pain en panne et l’aspirateur à sac de grand-mère.

    • je ne suis pas d’accord; l’ia est définie comme un simulation de l’intelligence humaine, mais il n’est pas dit que nous surestimions ce qu’est l’intelligence humaine…
      certes ça semble chaotique, le résultat est une apparence de libre arbitre…MAIS…je ne vois pas pourquoi il soit impossible non pas de simuler ça mais de produire une intelligence..

      je vois un énorme biais, la majeure partie des gens étant convaincue d’un coté transcendant de l’intelligence, d’abord d l’accorde difficilement aux animaux et pense qu’une machine « ne peut pas faire » ne peut que simuler…

      intelligence qu’il faut bien entendu au préalable définir..
      tout comme le libre arbitre..

      justement un jour un ia peut correspondre tout à fait à l’idée qu’on se fait de l’intelligence… quoique pour moi le truc essentiel soit l’instruction.. »tu vas chercher à te reproduire »..

    • Mais êtes-vous sûr que l’emmerdeuse sera à portée de main ou de coups de pieds au cul?

  •  » laisserons-nous un jour l’IA décider de questions fondamentales telles que notre carrière, nos relations amoureuses, voire même de la couleur des yeux ou de la taille de nos enfants ?  »

    C’est pas d’aujourd’hui que les gens se laisser influencer par l’irrationnelle en leur diminuant le libre arbitre . Quand on voit le nombre de personnes qui consultent leurs horoscopes ou consultent un astrologue en croyant que leur destin est influencé non pas par leur libre arbitre mais par l’alignement des planètes et des forces cosmiques ou encore des RH d’entreprises qui définissent le profile d’un candidat à l’embauche selon leurs thème astrale et non pas sur le principe du libre arbitre des recruteurs. Je ne parle pas de tout ces gogos en agriculture qui se laissent bêtement influencer par cette sorcellerie qu’est le bio-dynamisme.

    L’AI ne changera pas grand chose à cet état de fait si ce n’est qu’il pondra votre thème astrale en deux secondes au lieu d’une heure chez son astrologue.

  • On parle ici des IA comme si elles étaient destinés à décider de tout dans nos vies… encore faudrait-il déjà savoir: décider de quoi?
    Je n’aurais aucun problème à me fier à elles pour me préconiser, par exemple, un régime alimentaire adapté à mes caractéristiques, si l’IA a fait ses preuves et qu’elle ne constitue pas une obligation de la sécurité sociale d’état, où serait le problème? Je garde la liberté de faire entorse à ce régime, je conserve mon libre arbitre. Pareil pour des choix de consommation, de formation, voire même matrimoniaux!
    Le seul risque, j’y reviens, est que l’état utilise les IA comme moyen coercitif pour gouverner encore plus la vie des gens, et par extension, qu’elles soient utilisées par des entreprises type assurance pour faire des choix de clientèle, ou pour imposer des standards de comportement plus rentables pour elles. C’est surtout là, à mon avis, que les questions éthiques se posent.

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