Le libéralisme original de Gaspard Koenig

Quelques propositions, polémiques pour beaucoup de libéraux, pour envisager l’avenir de manière plus libérale.

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Gaspard Koenig crédits revenu de base (CC BY 2.0)

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Le libéralisme original de Gaspard Koenig

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 21 mars 2016
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Un article de Génération Libre.

Gaspard Koenig crédits revenu de base (CC BY 2.0)
Gaspard Koenig crédits revenu de base (CC BY 2.0)

 

Le libéralisme est la meilleure voie vers la justice sociale, tel est le leitmotiv du Français Gaspard Koening, écrivain, professeur de philosophie à Science Po et créateur du think tank libéral Génération Libre. Se distinguant de la droite classique, il plaide pour un État centralisé fort et pour une allocation universelle de base.

Pour celui qui fut aussi la plume de Christine Lagarde lorsqu’elle ne dirigeait pas encore le FMI, le monde est arrivé à un moment propice :

« C’est le moment ou jamais de faire entendre une voix nouvelle face à la crise de la dette et à la crise morale qui fait que les individus sont soumis à des règles tatillonnes, compliquées et infantilisantes. »

Faut-il encore promouvoir le libéralisme, alors que, depuis les années 1980, Margaret Thatcher et Ronald Reagan ont imposé cette doctrine de facto ?

Gaspard Koenig relativise cette vision : « Reagan est le premier responsable des augmentations d’impôts et est détesté des libéraux américains. »

En revanche, la Dame de Fer est présentée comme un modèle de courage et de convictions : « Une femme de détermination qui s’est imposée contre l’establishment de son propre parti. »

Selon le philosophe, le problème de notre époque est le manque de libéralisme.

« Si c’est pour dénoncer le capitalisme de connivence, je suis le premier à le faire. Ce capitalisme de connivence est atteint quand les grands systèmes industriels, de l’assurance, et de la banque sont liés à l’État. Ils ont développé des oligopoles qui ont étouffé la concurrence et sont de mèche avec les régulateurs. La finance alternative qui permet aux particuliers et aux entreprises de se faire des prêts entre eux a du mal a émerger à cause de la puissance des lobbies bancaires. »

 

Réguler l’économie numérique

« L’économie numérique et le transhumanisme né de la connexion entre le neurone et le silicium, cela fait peur. »

Gaspard Koening défend l’idée que l’émergence de l’économie numérique, qui fait exploser les structures centralisées établies, doit être accompagnée de régulation. Même si la population est consciente que ce nouveau monde émergeant est angoissant :

« L’économie numérique et le transhumanisme né de la connexion entre le neurone et le silicium, cela fait peur ».

Mais le vrai risque, selon lui, serait de s’accrocher à l’ancien modèle en tentant de l’adapter, par exemple, en requalifier les indépendants en salariés :

« Il faut inventer un nouveau modèle de protection adapté. Les États providentiels tels que nous les connaissons ont été conçus après la guerre dans un monde du plein emploi. L’État devait intervenir en cas d’accident de la vie. Avec les nouveaux modèles, les gens auront plusieurs activités et seront de plus en plus indépendants. Les USA se posent déjà des questions sur la montée très forte du freelancing qui représentera près de 30 % de la masse de travail en 2025. »

 

Une opportunité historique

impasse socialiste rené le honzecPour Gaspard Koenig, il est indispensable de repenser nos régulations sociales autour de ce nouveau monde.

« Nous avons l’opportunité historique de nous trouver devant une page blanche. Au lieu d’un système d’allocations spécifiques basé sur l’identité des gens, nous devons  passer à un système de revenu universel. Chacun reçoit une somme d’argent pour subvenir à ses besoins de base. […] Un filet de sécurité qui s’adapte à des revenus de plus en plus discontinus »

Bien sûr, l’idée n’est pas neuve, elle remonte à Thomas Spence, voici deux siècles, avant d’être remise au goût du jour par Milton Friedman en 1962 :

« C’est une idée qui a failli être implémentée à la fin des années 1970, et on en reparle aujourd’hui en Californie dans la Silicon Valley. Les créateurs de technologies réalisent qu’il faudra trouver un filet de sécurité qui s’adapte à des revenus de plus en plus discontinus. On ne pourra plus vraiment distinguer l’emploi du chômage. »

Il rappelle qu’au XIXe siècle, c’était les libéraux qui prônaient le salariat et les marxistes qui le condamnaient comme une forme d’aliénation de soi.

Selon le regard que l’on porte…

Aux yeux du philosophe, on peut voir le nouveau monde comme un « précariat généralisé » où chacun travaille à la demande, ou comme « une promesse d’autonomie extraordinaire où chacun sera maître de son propre temps. »

Pour la retraite, il propose de remplacer les cotisations sociales et patronales par un compte temps centralisé unique, que chacun remplit au cours de sa vie et que l’on dépense à sa guise, en prenant une année sabbatique ou en faisant une interruption de travail entre 50 et 60 ans.

« Il n’y a plus d’âge légal de la retraite, car chacun doit être maître de son temps et de son parcours de vie. Je trouve infantilisant que l’État se permette de dire aux individus, qui sont si différents, qu’ils doivent, malgré tout, s’arrêter au même âge. »

À la question précise : « Qui incarne le vrai libéralisme en France ? », il répond sans hésitation : Emmanuel Macron.

Et cela n’a pour lui rien de contradictoire :

« Il y a une tradition de libéralisme de gauche en France. À la révolution, le libéralisme était un tout, mais il s’est divisé au XIXe siècle en deux courants, avec à gauche Proudhon et à droite les Orléanistes. C’est le libéralisme qui permet d’atteindre la justice sociale et d’intégrer les outsiders et les immigrés. »

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  • J’aimerais bien débattre avec lui face caméra… Il avait accepté le principe. Je devrai sûrement le relancer… Car lire autant de choses fausses… C’est fou !

    • C’est pas fou, c’est juste socialiste.

      • Entièrement d’accord. GK est un gauchiste comme tous les libéraux. Comment faire confiance à une personne qui fut la plume de Christine Lagarde ? Pour rappel cette femme (CL) est une des séides du mondialisme, destructeur des identités et des nations…

  • « Le libéralisme est la meilleure voie vers la justice sociale… »

    La « justice sociale » est à la justice, ce que la chaise électrique est à la chaise.

  • Article très intéressant, il permettra enfin de distinguer les vrais libéraux des socialistes s’en réclamant.
    Gaspard Koenig a réussi l’exploit de dire autant d’inepties sur le libéralisme en seulement quelques lignes. Venant d’un socialiste qui considère Macron comme le représentant du vrai libéralisme ça n’a rien d’étonnant.

  • Excellent article et des idées intéressantes. Meme si je ne partage pas tout, cela démontre à quel point le vieux clivage droite / gauche est totalement inadapté! La ligne de débat se situe entre Marine Lepen et Emmanuel Macron en effet…. L uberisation de l oligarchie LR/PS est en cours. Elle porte des risques mais est inévitable !!

  • Le revenu universel, la vieille farce des rêveurs et des idéologues au ventre plein. Ou comment donner un morceau du gâteau à tous pour acheter la paix sociale, ça permet aussi en le proposant, de passer pour quelqu’un de généreux et solidaire. Evidemment, comment on produit ce gâteau, le sujet est pudiquement évité, ça montrerait une ignorance crasse des réalités économiques.

  • Les libéraux américains ne sont pas des libéraux au sens français, mais par une extension linguistique désignent les gauchistes, particulièrement dans les universités . Cette confusion ne me surprend pas car l’auteur mélange leurs élucubrations au libéralisme européen et en ajoute de plus à sa « pensée « confuse .

  • J’aime qu’on puisse se réapproprier la notion de « justice sociale » d’un point de vue libéral.
    Celle-ci ne doit pas être un projet fe construction sociale voulue et décidé par une autorité centrale mais le résultat naturel d’une société d’individus libres et responsables.
    Parler de social, ne fais pas de vous un socialiste ! Et rejeter automatiquement cet adjectif qualificatif fait que de mon point de vue, beaucoup de libéraux peuvent être caricatures comme « hyper-individualistes ».
    Je suis un libéral de gauche. Je crois en la liberté individuelle comme axiome fondamental à toute société civilisé. Cela ne m’empêche pas de réfléchir à ce que doit être le rôle de l’État, ce que signifie la Justice Sociale, la Solidarité et l’Égalité.
    Mais ces concepts et valeurs sont systématiquement subordonnées au principe fondamental de la liberté.

    • Pour un libérale l’état ne peut être QUE ce que les individus accepte librement qu’il soit et uniquement dans le respect absolu des droit naturels (respect de la liberté, de la propriété et de la responsabilité). En gros, l’état n’est qu’une sorte de contrat de copropriétés auquel chacun à le droit d’adhérer ou pas. L’état en tant que tel n’a aucun droit supplémentaire par rapport à un individu lambda.

      • « l’état n’est qu’une sorte de contrat de copropriétés »

        Légende urbaine. Qui un jour a signé un tel contrat pour que des voleurs puissent vous faire les poches avec votre accord ?

  • En quoi précisément les propos de Koenig ne seraient pas issus de la philosophie libérale ?

  • Le revenu universel, quelle supercherie!
    C’est en rien libéral, c’est du moralisme.

    C’est comme donner une bouteille d’alcool à chacun sous prétexte que tout le monde n’a pas la chance de ne pas connaitre le gout du whisky. Ça crée juste la dépendance.

    Il y aura toujours avec 500€ donné en début de mois, des gens sans le sou et pauvres à la fin du mois et d’autres qui les auront transformé en 5000€…

    Les plus riches en général sont des endettés et doivent de l’argent aux banques, et les plus pauvres n’en doivent à personne mais n’ont rien. L’argent gratuit ne permet pas de s’enrichir. Au contraire il conforte dans l’idée qu’il ne sert à rien de risquer pour entreprendre.

    • « Les plus riches en général sont des endettés et doivent de l’argent aux banques » vous avez une vision manichéenne de la question qui en dit long sur votre lucidité et votre objectivité.

  • L’auteur « génération libre » est une association présidée par ….Gaspard koenig!
    L’article est un tract dans lequel on s’exprime à la 3ème personne….

    Gaspard s’est déjà exprimé contre l’école privé… Une position très liberale

    • J’avoue qu’au delà du fond que je ne partage pas dans l’ensemble, la forme est vraiment bizarrement choisie. On ne sait pas trop qui parle et pourquoi…

      On sent que le Gaspard s’auto-voue une forme de culte de la personnalité. Ca n’incite pas vraiment à adhérer à ses thèses, déjà assez médiocres en soi.

  • Je suis autant enchanté par l’intelligence l’article que déçu par les commentaires. A croire que l’on a affaire à des extrêmes gauchistes qui essayent de caricaturer le libéralisme tellement ils sont à coté de la plaque.

    -1
    • C’est justement Gaspard Koenig l’extrème gauchiste dans l’histoire, et non les personnes qui défendent le libéralisme dans les commentaires.

      • Vous dites défendre le libéralisme ? Alors que vous ne faites que le rendre inaudible et le condamner à n’être qu’un vague concept mal compris.

        • Ce sont les personnes comme Gaspard Koenig qui le rendent inaudible.
          On ne peut pas se prétendre libéral d’un côté et de l’autre avoir des idées socialistes.

          • Koenig ne le rend pas inaudible, lui au moins il passe dans les Média et il ne va pas associer l’anachronique droit au port d’armes avec le libéralisme ! Il parle bien de libertés individuelles adaptées au monde d’aujourd’hui et pas à celui du XIXème siècle.

        • D’une part l’IR ne représente qu’un partie des impôts et taxes perçu par l’état, d’autre part l’état américain est en déficit chronique depuis des années maintenant et je peut me tromper mais Reagan n’a pas réduit le déficit américain ni véritablement réduit la puissance de l’état ni son interventionnisme tout azimut aussi bien intérieur qu’extérieur. Donc Reagan était un libéral dans les paroles mais dans les faits pas vraiment, il était peut être moins pire que les autres mais c’est tout.

        • Si les français ne comprennent pas le libéralisme, c’est pas parce que c’est trop compliqué, c’est qu’ils ne veulent pas comprendre. Une majorité de français ont choisi le socialisme car il préfèrent se partager quelques privilèges certain plutôt qu’une hypothétique richesse qui demanderais des efforts et cela en instituant le vole organiser et en condamnant 25% de la population à la mendicité. C’est cela le socialisme, piller ceux qui créé et fabriquer des pauvres.

    • Gaspard Koenig défend , à travers les données de cet article , une théorie politique pratiquée par l’ensemble de l’arc en ciel politique d’une grosse partie des pays occidentaux dont le notre : le socialisme …

  • Il y a une citation étrange : « Reagan est le premier responsable des augmentations d’impôts et est détesté des libéraux américains. » Je voudrais rappeler ici quelques faits simples, non controversés, du moins jusqu’ici. Le taux marginal aux Etats-Unis pour l’IR était de 70% en 1980 > de 50% en 1984 > de 28% en 1986. J’ai par ailleurs travaillé aux Etats-Unis pour les think tanks libéraux et je n’y ai pas rencontré de gens qui « détestent » Reagan.

    • D’une part l’IR ne représente qu’un partie des impôts et taxes perçu par l’état, d’autre part l’état américain est en déficit chronique depuis des années maintenant et je peut me tromper mais Reagan n’a pas réduit le déficit américain ni véritablement réduit la puissance de l’état ni son interventionnisme tout azimut aussi bien intérieur qu’extérieur. Donc Reagan était un libéral dans les paroles mais dans les faits pas vraiment, il était peut être moins pire que les autres mais c’est tout.

      • Quelles conneries ! Non mais je rêve, il fallait ne pas s’armer contre l’URSS ? Même ce bras cassé de Revel a admis avoir raconté des conneries dans son « Ni Marx, ni Jésus » à propos des budgets militaires.

        Le réarmement qui fit imploser l’URSS permit au reste du monde de baisser leur dépenses militaires et de sécurité …

        • Je l’ai lu ce livre de Revel où il défendait la révolution socialiste du politiquement correct. Il s’est bien rattrapé par la suite.

          Quand à Reagan, il est arrivé au pouvoir au moment où le mouvement communiste avait jamais été aussi agressif.

      • Allez voir la réponse très pertinente de Charles Gave à ce sujet !
        https://www.facebook.com/idlibertes/posts/1118061541572420
        « Et du coup, pendant les deux premières années de sa Présidence, le déficit budgétaire explosa à la hausse puisqu’il fallait corriger les erreurs des 20 années précédentes. Mais cela n’avait rien, mais rien à voir avec une politique keynésienne et tout à voir avec l’abandon de ces politiques keynésiennes qui avaient été suivies depuis plus de 15 ans et qui avaient échoué lamentablement, comme elles le font toujours. Nettoyer les écuries d’Augias coute cher. »

  • Grâce à cet article, j’apprends que cet individu est libéral ? C’est le Gorafi ? Ah, ça y est, j’ai compris, c’est pour la caméra cachée ! Petits coquins, va…

  • Dans un article des Echos d’aujourd’hui intitulé :  » Le Revenu universel ou l’assistanat à vie », Jean-Philippe Delsol fait allusion à Gaspard Koenig :

    « les projets fleurissent, soutenus tout à la fois par une gauche extrême et par de pseudo-libéraux »

    http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/021783145873-le-revenu-universel-ou-lassistanat-a-vie-1208843.php

  • Relier Macron et Proudhon … fallait oser !

    Proudhon (la propriété c’est le vol ; l’anarchie, c’est l’ordre sans le pouvoir etc..) libéral, pas mal non plus.

    Le libéralisme qui permet d’intégrer … faudra m’expliquer comment une philosophie qui prône la diversité peut permettre de la supprimer …

    Faut croire que plus c’est gros, plus ca passe comme une vérité évidente. Le gauchisme me sidère parfois.

  • Les commentaires sont fermés.

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