Grève SNCF : 12 raisons de ne pas prendre les Français en otage et de réformer

Deux documents nous expliquent pourquoi réformer la SNCF passe par la privatisation et la mise en concurrence.

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Grève SNCF : 12 raisons de ne pas prendre les Français en otage et de réformer

Publié le 4 décembre 2019
- A +

Par Nicolas Lecaussin.
Un article de l’Iref-Europe

Le jeudi 5 décembre, la France sera une nouvelle fois bloquée à cause des grèves dans les transports publics. Une fois de plus, les syndicats des entreprises publiques vont prendre en otage tout un pays afin de défendre, selon eux, les « droits acquis » qui sont en réalité d’énormes privilèges payés par les contribuables. À quelques jours de la grève, voici, selon deux nouveaux documents (le récent rapport de la Cour des comptes et un site de la SNCF), d’autres informations sur la situation de cette entreprise et sur les avantages dont bénéficient les agents qui y travaillent.

Rappelons aussi que la SNCF reçoit environ 13,5 milliards d’euros de subventions publiques par an.

1. Temps de travail à la SNCF : 1589 heures/an en 2018 alors que les agents travaillaient 1736 heures/an en 1990. Ils travaillent donc en moyenne moins de 35 heures par semaine (35 heures par semaine équivaut à 1607 heures par an)

2. Le taux d’absentéisme atteint 42,7 jours/an chez les commerciaux en gare selon la Cour des comptes et 27,2 jours pour les contrôleurs. Rappelons que dans le privé, il est de 17 jours par an. La Cour estime que l’augmentation du taux d’absentéisme à la SNCF entre 2012 et 2017 représente l’équivalent de plus de 700 emplois.

3. Le système de rémunération est basé en particulier sur l’ancienneté. La rémunération et les primes augmentent avec les années. Les règles d’avancement étant automatiques, la Cour a pu constater que sur deux années, 2016 et 2017, pas moins de 84 % des agents permanents ont bénéficié d’une augmentation individuelle.

4. Les 10 rémunérations les plus élevées se situent entre 299 675 et 392 013 euros/net par an, soit 32 667 euros net/mois.

5. Parmi les nombreuses (environ 70 !) indemnités, primes et gratifications fixes ou variables dont les agents bénéficient, on peut relever une prime de fin d’année (PFA) équivalant au total mensuel du traitement, de l’indemnité de résidence et de la prime de travail, ou encore une gratification de vacances d’un montant uniforme de 400 euros augmentée d’un supplément familial. Les primes liées à la performance ne représentent que 3 % du total des rémunérations des agents.

6. Il existe une « prime d’intéressement aux performances de l’entreprise » accordée depuis 2015 et dont le montant moyen est de 489 euros. Difficile de comprendre comment on peut justifier une telle prime dans cette entreprise largement endettée et qui fonctionne grâce à l’argent public (13 milliards d’euros de subventions par an).

7. Il existe aussi de nombreuses primes aux dénominations farfelues comme « la prime pour détection de rails défectueux » dans le cas des personnels chargés du contrôle des voies, ou « la prime de parcours » dans celui des agents de conduite ou bien « l’intéressement à la verbalisation » instaurée en faveur des contrôleurs.

8. Entre 2012 et 2017, il y a eu 1575 départs volontaires à la SNCF. Mais ce « volontariat » a été accompagné d’une indemnité moyenne de 42 000 euros par individu.

9. Le total des cotisations patronales de retraite s’élève à 37,38 % du salaire brut au régime spécial de la SNCF, alors qu’il n’est que de 15,1 % dans le secteur privé (caisse nationale d’assurance CNAV + association des régimes de retraite complémentaire ARRCO), soit une différence de plus de 20 points.

10. La retraite est à partir de 57,5 ans pour les agents, et 52,5 pour les agents roulants.

11. Les avantages des salariés SNCF : jusqu’à 10 à 27 jours de congés supplémentaires, possibilité de télétravail, jusqu’à 850 à 1310 euros de primes, intéressement ou participation, self, tickets restaurant, mutuelle, prévoyance, salle de sport, crèche, parking, chèques vacances, tickets cinéma, subventions vacances, chèques cadeaux.

12. Nombre de jours congés : 28 et RTT : de 8 à 25. Total possible : 53 jours par an

Voilà donc au moins 12 raisons de ne pas prendre les Français en otage et de réformer cette entreprise en la privatisant et en l’ouvrant complètement à la concurrence.

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  • la sncf est morte , la concurrence va l’achever

  • Dénoncer les 10 rémunérations les plus élevées n’est pas digne d’une publication qui a le libéralisme en credo.

    • ok quand c’est de l’argent « privé » mais quand c’est de l’argent public « entre 299 675 et 392 013 euros/net par an, soit 32 667 euros net/mois. » çà fait quand meme mal au cul

    • Ce n’est pas tellement les rémunérations qui me gênent que la gestion de l’entreprise ! Payer aussi cher des bras cassés !…

    • Je partage les autres commentaires : dans une boite cotée en bourse, les remu sont consultables… Et les personnes en question dégagent vite si la performance n’est pas au rdv. Dans le cas de la SNCF, ces 10 remu ne sont pas publiques, elles proviennent de notre pognon, et en plus les bénéficiaires ne risquent rien… Aucune responsabilité. Donc dénoncer ces remu ne me choque pas.

    • des rémunérations payés en partie par l’impôt sont publiques !

  • Utiliser l’opposition à la grève de la SNCF pour éluder le problème de l’iniquité de la réforme des retraites correspond assez bien à la stratégie du gouvernement. Cela consiste à nous enfermer dans une dialectique binaire: défense des régimes spéciaux vs acceptation de la réforme.
    (Voir l’excellent article de Gérard Maudrux)

    • a la greve des fonctionnaires !!! les fonctionnairess sont 6 millions et ils rackettent tous les français! c’est une honte!!
      la fin du statut VITE!

      • La fin du statut n’entraine pas la fin du fonctionnaire ni de ses possibilites de nuissance…qu’ils le gardent ..mais en echange , fin du « droit  » de greve sur le tas ou du zèle et un minimum de travail de 35h.

  • Si personne ne prenait le train , il n’y aurait pas de probleme Sncf ,assumez votre dépendance !

  • Ce qui m’irrite le plus, c’est la RATP qui est un service de transport francilien et que leurs salaires et retraites soient payés par la totalité des contribuables français franciliens et provinciaux, qui pour ces derniers, certains n’utiliseront jamais ce moyen de transport. Il faut rendre à la responsabilité des franciliens leurs coûts de transport, ce serait justice. CQFD

  • Très bonne énumération qui met les points sur les « i ».
    L’auteur a oublié de parler des transports gratuits (pour le salarié, conjoint, parents, frères, soeurs) qui plombent aussi le business.
    Concernant les primes, ayant travaillé dans un organisme de formation semi public, on en avait aussi alors que la boîte partait en vrille (CA fixe en début d’année du fait de la collecte entreprise, un pourcentage de ce CA déterminé pour la masse salariale) ; ou comment utiliser l’argent gratuit des autres de manière assez écoeurante…

  • faut vendre la SNCF à la découpe à ses concurrents : elle n’est pas réformable.

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