L’essor de la voiture électrique tient en un chiffre : combien de dollars/kWh ?

Il y a un paramètre encore incompressible pour la voiture électrique, et dont l’importance économique est incontournable : son prix.

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L’essor de la voiture électrique tient en un chiffre : combien de dollars/kWh ?

Publié le 22 novembre 2019
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Par Jacques Henry.

Alors que de nombreux gouvernements occidentaux prennent des mesures pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre des véhicules automobiles propulsés par des moteurs à combustion interne ils oublient un paramètre encore incompressible dont l’importance économique est incontournable : le prix de la voiture électrique.

 

Le prix de la voiture électrique est encore prohibitif

Pour une petite berline tout électrique il en coûte à l’acquéreur potentiel trois fois le prix d’un modèle équivalent à combustion interne. Il s’agit du goulet d’étranglement qui pénalise la pénétration sur le marché de la voiture électrique hormis l’évolution probable vers la hausse du prix de l’électricité.

Cette constatation sans appel provient d’un groupe d’experts des Laboratoires Argonne qui ont été mandatés par le Département de l’Énergie américain. Il faut que le prix des batteries mesuré en dollars par kWh diminue de moitié. Selon la prospective réalisée par ces laboratoires l’objectif d’une diminution de moitié du prix des batteries ne sera atteint que vers 2030.

 

Les risques d’incendie des batteries

Un autre problème se greffe à celui du prix : les risques d’incendie spontané des batteries Li-ion actuelles. La firme Toyota estime être sur le point de résoudre ce problème d’inflammabilité du lithium avec la production prochaine massive de batteries au lithium solid-state ne présentant plus ce risque vers le milieu de l’année 2020 afin d’éliminer tout risque d’incendie avec ses véhicules hybrides.

Il est vrai que les batteries des véhicules hybrides sont moins sollicitées que celles des véhicules tout-électrique ; par conséquent ce risque d’incendie reste limité.

 

Un problème de taille : le recyclage

Avec la démocratisation au niveau de son prix apparaîtront deux autres problèmes : la disponibilité en lithium et le prix et la provenance de l’énergie électrique.

Pour l’instant il n’existe pas encore de technologie industriellement applicable du recyclage des batteries Li-ion dans le but de récupérer tout ou partie du lithium comme cela est appliqué pour le recyclage des batteries conventionnelles au plomb.

Actuellement 100 % du plomb des batteries est recyclé alors qu’est recyclé moins de 5 % du lithium des batteries provenant de véhicules automobiles, des téléphones mobiles ou d’autres appareils électroniques. En ce qui concerne l’énergie électrique la situation est surréaliste dans la mesure où dans le but de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, les promoteurs de la voiture électrique prônent également la sortie du nucléaire, la seule source d’énergie électrique n’émettant pas de gaz à effet de serre.

 

Voiture électrique et sortie du nucléaire ?

Cette politique aberrante de sortie du nucléaire conduira à une augmentation insupportable du prix du kWh. Les Laboratoires Argonne ont estimé qu’à terme le développement des véhicules électriques absorbera 40 % de toute l’électricité produite aux États-Unis !

Les idéologues allemands ou français qui soutiennent une transition énergétique urgente ont-ils vraiment pris conscience de cet autre goulot d’étranglement pour l’expansion du marché de la voiture électrique ? Il est opportun également de mentionner que les distributeurs d’électricité devront installer des millions de bornes de rechargement. Un véritable casse-tête sur lequel ces mêmes idéologues ne se sont pas penché …

Enfin, les constructeurs d’automobiles sont-ils préparés à une telle révolution technologique ? À l’évidence non. En 20 ans les constructeurs d’automobiles ont réussi à réduire significativement la consommation des moteurs à combustion interne (essence ou diesel) gràce à l’introduction de tout un ensemble de dispositifs électroniques. Combien faudra-t-il d’années pour que ces constructeurs opèrent une conversion technologique totale ?

La nouvelle révolution automobile n’est donc pas exempte de problèmes car elle ne concerne pas seulement les industriels de l’automobile mais également les industriels de l’électricité et de sa distribution, les fabricants de batteries et les industries du recyclage du lithium… Et quand on pense que les Allemands – et les Français en commençant avec la centrale nucléaire de Fessenheim – ont planifié la dénucléarisation totale ou partielle de leur production d’électricité, on ne peut que constater que la politique énergétique de ces deux pays n’est que du « grand n’importe quoi ».

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  • Les lois européennes ont programmé de fait la mort de l’industrie automobile.

  • … et il y a autre chose qui étonne dans la voiture électrique. D’un côté, le prix des voitures électriques est absolument exorbitant, de l’autre, lorsqu’il faut 3 personnes pour construire une voiture thermique, il n’en faut que 2 pour une voiture électrique.
    Les immobilisations étant les mêmes, c’est donc que les matières premières expliquent ce différentiel. Ces matières premières étant plutôt rares et concentrés dans les mains de quelques acteurs dans quelques pays, il y a assez peu de chance pour que l’effet volume joue significativement. Ou alors, les constructeurs, forcés par les normes à investir dans ces véhicules auxquels ils croient moyennement, gardent les prix artificiellement haut en échange de primes pour les acheteurs.
    Bref, tout ceci parait très bancal…

  • Le marche de l’automobile ‘electrique est tellement petit qu’il est vain d’imaginer ce qu’il se passera demain au niveau des prix . Deja l’hybride n’existera pas en france mais les etrangers pourront ils circuler sur nos routes ? . Demain c’est bientot , quel sera le pib necessaire pour transformer nos deplacements futurs…vu la croissance actuelle cette lubie electrique ne pourra jamais arriver faute de richesses produites !

    • Et puis il y a un gros soucis , le arche automobile est un marche du neuf qui fonctionne parcequ’il y a un marche de l’occasion…j’ai vu une petite annonce pour une hybride haut de gamme ( ca existe le bas de gamme ?) La depreciation etait enorme et j’ai passe mon chemin ,a quoi bon , le changement de batterie est le prix d’une occase essence ou diesel !

    • Les étrangers pourront slalomer entre les nids de poules… Ceusses avec 4×4 seront avantagés… Car il n’y aura plus assez de sous pour entretenir les routes 🙁

  • Dire qu’une politique industrielle est « un grand n’importe quoi », n’est-ce pas un pléonasme ?…

  • Et oui des gens croient au pere Noël apres plusieurs pintes de bières…..si j’etais cet inventeur genial ..je commencerais petit , batteries de portables ,pas les bagnoles !

  • ça ressemble au moteur à eau, à la fusion froide ou au mouvement perpétuel…
    Si jamais, ça marchait, pourquoi diable ne trouverait il pas d’investisseurs pour pousser ce projet? je vous le demande…

  • les écolos de la transition énergétique n’en ont rien à faire du goulet d’étranglement de la voiture électrique : les sans dents n’ont qu’à marcher !

  • Le seul type de batterie de ce genre qui fonctionne, c’est la Zinc-air, utilisée dans les appareils auditifs. Elles sont chères et ne peuvent guère être utilisées pour de la traction automobile pour plein de raisons qui tiennent à leur structure.

  • Il y a deux ou trois jours, le journal de 20h de TF1 (je sais, c’est mal de regarder pareilles âneries) montrait un sujet à vous dégoûter définitivement du VE: une borne de recharge sur deux ne fonctionne pas. Les prises sont actuellement normalisées mais les anciennes ne fonctionnent pas avec les nouveaux chargeurs et il faut un portefeuille « spécial borne de recharge » pour y mettre les dizaines de cartes adaptées chacune à un seul type de bornes.
    Tout ceci n’est qu’en partie vrai, mais comme TF1 est un peu la voix de son maître, que Bouygues installe des bornes de recharge, on se demande quelle mouche les a piqués.

  • Dans ma province, on a installé une multitude de bornes de rechargement. Je n’y vois jamais de véhicules. Beau gaspillage d’argent public…

    • Oui, « avec l’argent public » ! Les stations-services distribuant de bons vieux produits pétroliers ont été installées par des compagnies privées et ça a marché. Il faut piquer nos sous pour installer les bornes électriques, c’est bien la preuve que les gens n’en veulent pas de leurs bordilles électriques !
      PS. Pour info, il y a une borne électrique à Sivergues (Vaucluse) dans le Luberon : 42 habitants !

  • on ne peut que constater que la politique énergétique de ces deux pays n’est que du « grand n’importe quoi »

    C’est autant du grand n’importe quoi, on va s’en apercevoir avec acuité si les politiques annoncées par ces idéologues sont vraiment menées à bien, autant que le « grand bond en avant » de la Chine maoïste entre 1958 et 1960.
    Ça va faire mal, très mal, surtout pour les gens modestes, comme toutes les expérimentations menées par les idéologues de gauche depuis que la gauche existe.

  • Certains écologistes n’hésitent plus à dire que la mise en oeuvre de leur programme n’est pas compatible avec les libertés individuelles et même la démocratie.
    Ils conçoivent en fait un avenir sans voiture pour la majorité des personnes avec un rationnement des déplacements,

    • Un grand ghetto aux multiples cites colores et pendant ce temps le monde, le grand monde, les elus feront bombance..un classique.

  • Si ce type a une technologie de batterie crédible, et s’il a un minimum de jugeotte, il devrait aller voir par exemple E. Musk plutôt que le gouvernement français, il est plutôt pragmatique et sera ravi d’industrialiser son idée.
    S’il a choisi notre très cher gouvernement, c’est qu’il avait ses propres raisons et elles ne doivent pas être très jolies, tenant plus de la recherche de gogos prêts à financer des trucs idiots pour se faire mousser (non non, je ne pense pas à la route solaire de Ségo).

  • L’argument pour tuer le diesel c’est la « non rentabilité » par rapport à l’essence.
    Mais apparemment ce n’est pas utilisé pour comparer les véhicules hybrides ou électriques par rapport au thermiques… Pourtant la rentabilité des électriques est loin d’être au rendez-vous même avec les subventions pour l’achat.
    Et on oublie le prix des cartes d’abonnement pour les bornes de recharges.
    Imaginez un jour de grand départ avec une multitude de voitures électriques dans une station de service… C’est déjà le bor… avec le plein de carburant qui prend 10 minutes… alors avec une recharge même rapide d’au moins une demi heure.

    • Il y aura surement un marché pour des unités de recharges mobiles (comme pour les trotinette électrique de location mais en plus gros) à appeler en cas de batterie vide et/ou de bornes de rechargement surchargées ou non fonctionnelles.
      Évidemment, le prix du kWh sera en conséquences mais le bobo électrifié et conscientisé devra payer le prix de ses idées… 🙂

      • Oui c’est une possibilité mais cela reste très théorique…
        Reprenez mon image : « Imaginez un jour de grand départ avec une multitude de voitures électriques dans une station de service… C’est déjà le bor… avec le plein de carburant qui prend 10 minutes… alors avec une recharge même rapide d’au moins une demi heure » et vous ajoutez véhicules électriques en attente, sur les parkings, d’un hypothétique chargeur de batterie ambulant (quelle taille la batterie ? , combien de possibilité de recharge de véhicules ?, en même temps ?, qui voudra investir dans de tel système, quelle rentabilité (hors subvention) ?…
        Faire Paris/Marseille un jour de grand départ en électrique risque non seulement de coûter une blinde, mais de prendre nettement plus de temps qu’avec un bon vieux véhicule thermique…?

    • Au contraire, dès qu’on réfléchit un tout petit peu, calculette à la main pour ceux qui ne savent plus faire une règle de trois de tête, on constate que le diesel moderne est, de loin, le véhicule le plus rentable, surtout si on habite à la campagne où les distances se comptent en dizaines de kilomètres et non en centaines de mètres comme en ville. L’histoire du moteur diesel plus cher que l’essence, c’est de l’histoire ancienne. Depuis que les motoristes essence ont voulu réduire les inconvénients de ce type de motorisation: faible couple et consommation élevée, ils ont mis des turbos pour le couple et de l’injection directe pour la conso (ce faisant augmentant les émissions de NOx), ce qui les rend aussi chers à fabriquer que les diesels.

    • La nécessité du diesel et d’ordre industriel pour l’optimisation du brut pétrolier . Chaque partie du raffinement donne actuellement un produit utilisé . Si on supprime le diesel, ce produit va à la poubelle …

  • Il est tout de même paradoxal de vouloir se débarrasser des moteurs à combustion interne au moment où ils sont devenus particulièrement performants, en faveur de moteurs électriques qui présentent bien des contraintes. L’argument du CO2 est bien faible puisque la nature l’absorbe goulûment.

    • Oui mais faut-il encore savoir ce qu’est le CO2 et qu’il est indispensable à la vie sur Terre. Mais ils sont trop cons pour s’en souvenir, alors qu’ils ont appris cela à l’école!

  • Il est impossible de raisonner des demeurés!

  • Combien de dollars au kWh est une question importante mais pas la seule. Quelle durée de recharge ? Quelle autonomie supplémentaire ? A quelle vitesse moyenne ? Quelle durée de vie des batteries ? Quelle production électrique pour alimenter les véhicules ?

    La voiture électrique sera adoptée lorsqu’elle permettra de faire un plein en moins de 10 minutes pour une autonomie supplémentaire de 500 km à 130 km/h de moyenne en toute saison, le tout pour un prix d’achat proche de celui d’un moteur thermique (7000 euros TTC hors subvention pour le bas de gamme) . Autrement dit, la voiture électrique sera adoptée lorsque le service rendu sera équivalent à celui de la voiture à moteur thermique. A défaut, les lois favorisant l’électrique seront abrogées, la nécessité ayant toujours force de loi.

  • bah…
    la voiture électrique n’est pas la question..
    l’éolien n’est pas la question…le solaire non plus.

    si les voitures électriques ou l’isolation des maisons anciennes ou autre font sens économique…alors laissons faire..

    sinon, la seule raison est bien comment empêcher les gens de consommer des fossiles..en articulant le raisonnement pour l’expliquer sur une série d’hypothèses qui peuvent se révéler invalides.

  • Je croirai au véhicule électrique quand les camions de pompiers et les hélicos de la protection civile le seront et que tous en seront satisfaits.

    • C’est tout à fait possible dans un cadre soviétoïde ou l’efficacité et le coût ne sont pas des critères déterminant.
      J’y croirais pour ma part quand elles seront plus avantageuses sans aucune subvention.

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