Le vrai bilan carbone de l’agriculture

Certains organismes commencent à reconnaitre que le bilan carbone de l’agriculture comporte un aspect négatif et un aspect positif, et que ce dernier dépasse largement le premier.

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Le vrai bilan carbone de l’agriculture

Publié le 15 juillet 2019
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Par Armand Paquereau.

Il n’est pas un jour où des dizaines de médias nous rabâchent la menace du réchauffement climatique, soi-disant dû à la présence et à l’activité anthropiques. À croire qu’ils sont subventionnés pour l’usage des mots « réchauffement climatique » ! Pour répondre à l’angoisse des populations, les pouvoirs publics prennent des mesures censées apporter des solutions.

Ainsi, pour tenter de limiter la consommation d’énergie fossile, issue de millions d’années de stockage de carbone, il a été décidé de créer une taxe carbone, assise sur le CO2 émis par la consommation des énergies fossiles. Assez curieusement, certaines consommations (fuel lourd des cargos et kérosène des avions) en sont actuellement exonérées.

Lors de mes participations à la commission de certification environnementale, j’ai argumenté avec insistance pour faire admettre que le bilan carbone de l’agriculture ne consistait pas seulement en émissions de CO2 (carburants, fabrication et acheminement des intrants et Phytos, etc.) mais que la production d’hydrates de carbone contenus dans les récoltes était autant de CO2 soustrait à l’atmosphère pour le bien de tous. L’opposition du représentant de France Nature Environnement a été frontale et inflexible.

Cependant, certains organismes commencent à reconnaitre que le bilan carbone de l’agriculture comporte un aspect négatif et un aspect positif, et que ce dernier dépasse largement le premier.

Ainsi, selon le tableau suivant, l’agriculture est le plus petit consommateur d’énergie et absorbe près du double des gaz à effet de serre qu’elle n’en émet (ADEME Bretagne).

De même, l’infographie suivante, élaborée à partir d’un tableau de :
« Maîtrise de l’énergie et autonomie des exploitations agricoles françaises : état de perspectives d’actions pour les pouvoirs publics, SOLAGRO 31/01/2006 page 16/85 » met en évidence le bilan énergétique de différentes catégories de productions :

La photosynthèse permet à l’agriculture de produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme

Un outil de calcul, PERFO P3 aborde le sujet sous les trois angles de la performance économique, de la performance environnementale (énergie, gaz à effet de serre et eau) et de la performance nourricière des exploitations.

EGES lui, prend en compte des intrants consommés à toutes les étapes de la rotation – carburant consommé, fertilisation, destination de la récolte… – et le volume de produits récoltés.

Cependant, les écologistes ne parlent que de carbone stocké dans le sol, notamment par les forêts ou les prairies. Ils prétendent que : « La fixation de carbone dans les productions agricoles (végétales ou animales) n’est pas un stockage de carbone. »

Le plus important pour lutter contre l’effet de serre, dont le CO2 participe pour partie, n’est pas le stockage dans le sol. Si les forêts relarguent plus lentement le CO2 (lors de l’exploitation du bois tous les 50 à 200 ans), il faut bien reconnaître que le stockage dans les productions agricoles est largement plus important et indispensable, car disponible annuellement pour nourrir les populations.

Abordons maintenant une comparaison entre un hectare de forêt et un hectare de culture, du maïs par exemple. Un hectare de forêt produit annuellement en moyenne 6,6 M3 de bois soit 5 tonnes de bois sec sous forme d’hydrates de carbone.
• Selon la formule : 500 kg d’hydrates carbone = 250kg carbone= 915kg CO2 (coef 3,66)
• 1 Ha de forêt capte annuellement 5 tonnes /2 x 3.66= 9,15 tonnes de CO2

Un hectare de maïs non irrigué produit annuellement environ 8,3 tonnes de grains à 30 % d’humidité qui, ramenés à la norme équivaut à 6,83 tonnes. De plus, il stocke dans le sol entre 6 et 10 tonnes de tiges et de racines.

Selon la formule précédente,

1 Ha de maïs capte annuellement environ 15 tonnes / 2 x 3,66 = 27,46 tonnes de CO2.

L’émission moyenne d’une exploitation agricole est d’environ 2 tonnes de CO2 par hectare.

Sur ces bases, le bilan net de captation du CO2, différentié de la captation naturelle, se répartit comme ci-dessous :

Le bilan net de la captation de CO2 réalisée grâce au travail de l’agriculteur est de :

27,46 – 9,15 – 2 = 16,31 tonnes de CO2.

Alors que la réglementation PAC se contorsionne pour répartir les primes selon des critères agro-environnementaux, il serait simple de payer aux agriculteurs le service rendu à la collectivité sur la base du CO2 capturé aux taux de la taxe carbone.

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  • si le bois est brûle ou pourrit .. et on doit regarder ce que deviennent les récoltes..
    le seul « stockage » carbone est actuellement l’augmentation de la biomasse en volume.. et je doute qu’on ait tant de controle que ça là dessus..
    et m^me la majeure partie de la production de bois utilisé en construction ou autre et supposé stocké est sans doute juste un retard… ça finit par brûler ou pourrir même si ça prend 100 ans..

  • Quel courage de calculer tout ca….ca n’a vraiment aucune importance le taux de co2 etant lié uniquement au taux d’absorbtion des eaux de l’air et du sol ,un brin d’herbe ou un arbre en plus ne change rien ni la mobilette de gerard .

    • Quand je songe que des gens s’imaginent que l’homme peut faire concurence a un volcan ,a des milliers de volcans qui un jour ont créé ces immenses forets qui ont fini en petrole….au fait , a cette epoque la vie etait florissante la temperature bien comme il faut …

  • Le CO,² anthropique ou pas, n’ayant aucune influence sur le réchauffement climatique, tous ces calculs sont inutiles et n’apportent rien, puisque l’hypothèse de départ (le réchauffement climatique anthropique) est fausse.

    • Oui mais je crois que l’auteur cherche à repondre aux CO2-croyants sur leur terrain. Je crains celendant qu’ils soient imperméables à toute argumentation rationnelle.

      • Ajouter un élément de preuve supplémentaire à la démonstration renforce le nombre des apostats. Ces derniers seront d’autant plus virulents qu’ils auront pris conscience de s’être fait arnaquer. Ne pas faiblir.

  • Article interessant mais qui présente l’inconvénient de considérer le RCA comme une réalité, ce qu’il n’est pas .

  • Pour aller sur ce terrain difficile, on peut dire que l’agriculture est une grosse productrice « indirecte » de CO2 puisqu’elle permet de nourrir une population marchant allègrement vers les 10 milliards et que cette population vient en multiplicateur de tous les facteurs de production de CO2.
    Mais la nuisance du CO2 est plus que contestable alors que la nuisance de la surpopulation est évidente, de nombreuses régions du monde ayant du mal à vivre décemment. Même les pays riches en arrivent à se disputer les m2 agréables de leur territoire et ne peuvent par exemple plus se permettre un habitat dispersé dans les régions recherchées.
    Je sais bien que le malthusianisme a mauvaise presse mais il ne s’agit pas seulement de savoir combien le monde peut nourrir d’habitants mais combien il peut en faire vivre de manière agréable. L’explosion démographique de certaines régions pourrit la vie de leurs habitants et les incite à émigrer pour pourrir la vie d’autres pays moins touchés.

    • Quand il y avait 3 milliards d’humains sur la terre, dont moi enfant, un sur trois ne mangeait pas à sa faim, soit un milliard. La multiplication par 2.5 du nombre d’humains a permis de réduire le nombre qui serait de 0.8 milliards d’après les plus pessimistes qui n’ont certainement plus la même définition de « manger à sa faim ». Pour que plus vivent de manière agréable, laissons donc la population croître, mais refusons les aides sociales comme moyen de sortir de la sous-alimentation plutôt que le travail et l’initiative constructive.

  • Un article intéressant, qui rappelle des évidences. Le problème c’est que l’écolo qui est convaincu que le CO2 est un poison est inapte a comprendre même des évidences.

  • L’intérêt du raisonnement est la démonstration que l’activité humaine en général a un bilan carbone positif (ou négatif, comme on voudra, selon le point de vue), contrairement à ce qu’on nous affirme à longueur de médias climato-catastrophistes.

    L’hypothèse du RCA repose sur des données bidonnées :
    – refus de prendre en compte l’absorption du CO² par les activités humaines, notamment l’agriculture ou le reboisement
    – minimisation des émissions naturelles
    – historique de températures douteux, avec discontinuité des méthodes de mesure
    – corrections des données « à la main », effacement volontaire des données contradictoires avec le RCA
    – rejet arbitraire des modèles climatiques sans forçage anthropique, pourtant les seuls en mesure de décrire la réalité

    Leur caractère systématique ne peut relever d’un malencontreux hasard, ni même de l’erreur sincère. L’honnête citoyen ne peut plus ignorer que le RCA est une vaste fraude. Il va falloir inventer autre chose pour légitimer et justifier la fiscalité délirante et les réglementations ubuesques.

  • Je ne suis pas trop l’article sur le fait que l’agriculture moderne constituerait un vrai stockage de CO2 ou pas.
    Mais la Défense a le droit d’être aussi retors que l’Accusation est inique !

    • Il n’y a pas de doute à ce sujet, la flore absorbe le CO2 et relâche l’Oxygène!

      • Certes, certes… mais le sujet de l’article est précis : une ferme de 100ha stocke-elle plus de Co2 que l’équivalent en forêt ? L’auteur démontre que oui, mais ne dit pas la durée de ce stockage.
        AMHA, de toute façon, il y a un stockage bien plus gros, et profond que la végétation : l’Océan.

      • la flore meurt pourrit et finit en partie en CO2…

  • Pour que ce carbone capté par une forêt ou du maïs soit définitivement retiré du cycle, il faudrait le séquestrer dans des cavernes étanches où il pourrait finir par se fossiliser au cours de quelques millions d’années. Avec la capture et isolation du CO2 et son injection dans les tréfonds de la terre, c’est la seule manière de faire des « émissions négatives ». Sinon la biomasse repart vite dans le cycle sous forme de CO2 après avoir été ingéré, fermenté ou brûlé.
    Tout cela est absurde, les surfaces nécessaires ne sont pas disponibles ni l’enthousiasme (et les finances) pour faire du travail de singe.

    • Peu importe que le cycle soit de 1 an, 200 ans ou plusieurs millions d’années, le résultat de l’équilibre émission/capture est le même, précisément parce que c’est un cycle. Nul besoin de cavernes étanches ou de fossilisation.

    • Le carbone est en permanence sequestré sans aucune intervention humaine, la faune et la flore s’en charge merveilleusement bien..on est assis sur du carbone séquestré on se lave avec du carbone séquestré nos belles plages sont faites de carbone séquestré .jusqu’au moment où le gardien change ,le carbon a tendance a s’evader….et changer de geolier…rien de plus humain 🙂

    • Contre-exemple : la tourbe. Elle ne brûle que si on la sort et la sèche dans ce but.
      Au passage, l’auteur est agriculteur, il s’y connait dans l’affaire, plus que vous.

  • De toutes les facons ,tant qu’on aura pas déterminé la composition ideale de l’athmosphere pour permettre la vie de 20 milliards humains ,faire joujou avec le co2 anthropique ne sert a rien…si l’homme ne cultivait pas et utilisait le cheval pour se deplacer ,assurement, nous serions bien moins nombreux ,alors veut on etre moins nombreux et pourquoi ou plus nombreux est la seule question a se poser ..avant de coucher avec mémère…

    • La Terre ne comportera jamais 20 milliards d’habitants, les prévisions tournent entre 10 et 12!

      • Et pourquoi donc l’expansion de l’humain aurait une limitation ?
        Rien que pour la france on pourrait aller jusqu’au milliard sans se marcher sur les pieds et nous sommes un petit pays !
        L’homme n’a aucune limite il fabrique sa nourriture et cree son energie.

  • Que les écolos ignorent que la flore absorbe le CO2 n’est pas étonnant, cela dénonce une fois de plus leur ignorance crasse!

  • Le bilan carbone de toutes les activités humaines comporte des aspects négatifs et positifs et un humaniste doit reconnaître que les aspects positifs sont les plus importants.
    La Terre est condamnée, même si sa destruction est programmée pour dans très longtemps. L’humanité n’est pas programmée pour vivre éternellement (nous sommes tous mortels), elle peut uniquement survivre au système solaire en le quittant et pour cela, pas question d’économiser l’énergie ou quoi que ce soit.

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