Le seul objectif de la transition écologique est d’étatiser la société

La transition écologique n’est qu’un prétexte pour augmenter la pression de l’État sur nos vies. Et nos portefeuilles.

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Prisoner by Mr.Kitsadakron Pongha (CC BY-NC-ND 2.0)

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Le seul objectif de la transition écologique est d’étatiser la société

Publié le 27 février 2019
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Par Jean-Philippe Delsol.
Un article de l’Iref-Europe

La folie écologique n’a pas de limites. Secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson estime qu’il faudrait mobiliser 55 à 85 milliards d’euros par an en France pour lutter contre le réchauffement climatique, soit environ le produit de l’impôt sur le revenu (plus de 70 milliards d’euros en 2018). « Or, en 2018, constate-t-elle dans Le Monde du 20 février, on en a investi 41 milliards, venant des particuliers, des entreprises, des collectivités, de l’État ». Une semaine auparavant, dans une tribune publiée dans Le Figaro du 13 février, 86 députés entraînés par un ex-LREM ont réclamé le retour d’une « fiscalité carbone juste socialement ».

Certes, le président de la République a voulu mettre un holà à l’impôt pour éviter toute provocation à l’égard de quelconques Gilets jaunes. Mais la foire aux idées est ouverte pour taxer sans augmenter les prélèvements, une façon en quelque sorte de suivre, de manière plus moderne, le conseil de Colbert consistant à « plumer l’oie sans qu’elle criaille ». Ainsi, François Bourguignon, professeur à PSE, propose dans Les Échos du 21 février 2019 de taxer encore pour augmenter « le prix relatif des biens et services les plus intensifs en émission de carbone pour en réduire la consommation ».

En contrepartie, il souhaite que la taxe soit restituée aux contribuables sous forme de transferts ou de biens publics, parce que « l’objectif de la fiscalité carbone est d’amener les consommateurs à dépenser leur revenu de façon plus écologique ». Il va même jusqu’à envisager des rétrocessions en espèces pour constituer « l’embryon d’un revenu universel », cette machine à généraliser la redistribution sociale à toute la société pour la mettre toute entière dans la main de l’État.

Brune Poirson est plus prudente : « Ce n’est pas en augmentant les impôts que nous pouvons remédier aux 30 milliards de sous-investissement chronique ». Mais non moins résolue.

Sa solution est « de faire venir l’argent privé pour combler ce sous-investissement » qu’elle estime à 290 milliards d’euros par an au niveau européen, soit deux fois le montant actuel des crédits de paiement européens annuels, et plusieurs milliers de milliards au niveau mondial. Car selon elle « l’argent existe, il est tout simplement au mauvais endroit et finance des projets mauvais pour la planète ».

Elle veut donc mobiliser « ces masses de financement privé », par exemple les 1 600 milliards d’euros d’assurance vie en France. Et comme les investisseurs pourraient légitimement craindre que ces investissements soient trop risqués ou peu rentables, elle propose que l’État les estampille, les labellise et les garantisse !

Elle conclut, péremptoire : « Les politiques publiques doivent permettre aux entreprises et aux particuliers de comprendre où il faut investir ». Vous l’avez bien compris, nous sommes entrés dans un régime planificateur de type soviétique qui permet encore aux investisseurs de placer leur argent, mais à condition que ce soit en respectant les consignes étatiques.

D’ailleurs, sous la présidence d’un agent public (comment un représentant du privé pourrait-il savoir aussi bien assujettir la société aux plans étatiques ?), Alain Quinet directeur à la SNCF, un comité théodule a été créé avec l’idée de fixer une « valeur tutélaire du carbone », c’est-à-dire une valeur à la tonne qui permette d’évaluer et sélectionner les investissements utiles à la lutte contre le changement climatique.

Avec l’aide de la très gauchiste agence gouvernementale France Stratégie, le comité propose un prix « tutélaire » de 250 euros à horizon 2030 en souhaitant que cette valeur soit définie au niveau européen. Ce qui veut dire que toutes les actions qui coûtent moins que ce prix devraient être engagées par les entreprises, voire par les particuliers. Un moyen de se défausser sur les contribuables des dépenses nécessaires à ces objectifs arbitraires fixés par des instances irresponsables au seul nom de leur volonté dirigiste et constructiviste.

Mais en attendant d’obliger chacun à faire ces investissements privés (dans l’intérêt général bien sûr !), d’ores et déjà l’idée est d’inciter les oies à décider elles-mêmes de se faire plumer. Plusieurs entreprises ont déjà adopté volontairement des règles tendant à évaluer leurs investissements climatiques en utilisant la notion de valeur tutélaire. Elles se soumettent aux injonctions étatiques avant même que celles-ci soient énoncées, par une sorte de syndrome de Stockholm observé chez des otages ayant vécu durant une période prolongée avec leurs geôliers et ayant développé une forme d’empathie, de contagion émotionnelle vis-à-vis de ceux-ci.

Si seulement nous étions certains que ce soit utile ! Mais le problème est que ces milliards sont dépensés sur la base d’hypothèses indémontrées. Certes, une partie de ces dépenses sert aussi à combattre la pollution qu’il est souhaitable de réduire au mieux. Mais la majorité sert sans doute à vouloir dompter le climat qui pourtant depuis des millénaires oscille entre périodes de glaciation et de réchauffement indépendamment de l’activité humaine.

Il ne s’agit en fait que d’une nouvelle manifestation de l’hubris humain, cet orgueil de l’homme qui veut être dieu, une volonté de puissance que le marxisme avait exprimée et dont l’écologie étatique est une résurgence. Pire encore, à moins que cela ne revienne au même, ces écolos de l’extrême n’adorent peut-être la planète que pour éviter d’aimer leur prochain comme Jean-Jacques Rousseau notait déjà que « Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins » (Émile ou De l’éducation, Livre 1, 1762).

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  • en effet le but est le contrôle et le pouvoir…on ne peut que regarder ça désormais en pleurant ou riant et pour s’amuser de temps à autre à être plus vert que les verts en soulignant que les solutions vertes ne le sont pas…

    • Je ne vois pas de changement par rapport à notre fonctionnement actuel, de nucléaire d’Etat, de barrages d’Etat, de « carburants » sous contrôle (taxes) d’Etat, de textes législatifs pour assurer des véhicules conformes à la logique d’Etat (le diesel en fut un exemple).
      Désolé, strictement rien de neuf sous le soleil…
      Juste des néo-parasites qui veulent prendre leur tour sur le trône d’Etat, avec un baratin dernier cri, l’écologisme…

  • En France , la seule préoccupation c’est de taxer et autres et dans tous les domaines de la société !!! Par contre réduire la Dépense Publique , ce sera la prochaine campagne électorale !!! plus les recettes d’impôts direct et indirect augmente et plus la Dépense Publique s’élève !! L’imagination de nos 2 guguss aux responsabilités des finances et compte public , rien d’étonnant !!!!
    100%PIB ..60 % (57% a l’heure actuelle )DE DÉFICIT de la Dépense
    publique .. Imposition ..sans contexte nous sommes les meilleurs !!! Ce pays est mal barré !!! En plus va s’ajouter la ou les taxes écologistes !!!

  • « Vous l’avez bien compris, nous sommes entrés dans un régime planificateur de type soviétique qui permet encore aux investisseurs de placer leur argent, mais à condition que ce soit en respectant les consignes étatiques. »
    L’économie est revendiquée amorale -profit a court terme, si possible sans contraintes, libérale quoi – et nous amène gentiment en butée des ressources et en butée sur la pollution.
    Il faut bien orienter le cap du navire sans tête, si vous voulez éviter l’échouage dans le Sahara.

    • Pourquoi pas, l’ absence de tête n’ est pas l’ apanage de l’ état.

    • Tout à fait camarades. D’ailleurs au Venezuela ils ont résolu le problème : plus de profits, plus de riches – rien que des pauvres, plus d’extraction de pétrole donc plus de pollution.

      • Nous, on s’est interdit dès le départ d’exploiter les pétroles et gaz de schistes. Il ne nous reste plus qu’à renoncer aux quelques profits qu’il nous reste pour rattraper les camarades Venezueliens. Pour les manifs et la répression, on fait déjà presque jeu égal.

        • Alan, vous êtes peut être nostalgique de Pinochet ?
          « Sur le plan économique, son régime est marqué par la libéralisation de l’économie, la liberté des échanges et l’ouverture du pays à la concurrence internationale, réformes inspirées par les « Chicago boys », rompant avec les précédentes politiques économiques interventionnistes »
          Si vous pouviez éviter les exemples caricaturaux des dictateurs attardés.
          Parlez de la Suède plutôt…

    • Réjouissez vous donc au lieu de jouer à l’abr.t. ❗
      Plus de pétrole, plus de charbon, plus de pollution, non ❓ La vie comme vous la rêvez, non ❓
      Bandez donc à l’approche du pic de production de pétrole et de charbon ❓

    • et le collectivisme nous amène « en butée de ressource et en butée sur la pollution »..de façon planifiée..

      • tiens donc en quoi la planification rendrait elle une ressource moins « butable »?? ainsi le yapu de pétrole…donc contrôlons le petrole..ben toujours yapu petrole..à la rigueur on temporise..

  • Comme pour le communisme, l’écologisme attend sa guerre 14-18 pour prendre le pouvoir quelque part. Une catastrophe industrielle, nucléaire par exemple, et vous pouvez etre sure qu’ils seront là , et en plus démocratiquement. Le destin du pays qu’ils « investirons » sera tracé, sa ruine assurée.

  • Faut être fort ,très fort pour voir un but dans un truc totalement incoherent qui va dans tous les sens sans avoir peur de se contredire.
    Non , l’écologie n’a pas de but particulier ,elle ne veut pas sauver ni les oiseaux ni la terre , elle comble le vide laissé par la disparition de la religion catholique en France. l’état lutte contre elle en essayant d’importer l’islam…de deux maux il faut choisir le moindre.

      • Pourquoi pas , je n’entend pas parler de boudhisme ou de protestantisme ou d’indouisme ou de shintoïsme mais de lutte contre l’islamophobie voir dans les creux de l’actualité d’antisémitisme ..en phobie je ne sais pas comment cela se dit !

  • çà remplace le communisme, qui devait sauver l’humanité , avec les résultats qu’on sait

  • L’écologisme est une entreprise de démolition de la covilisation occidentale, avec le consentement des populations préalablement endoctrinées.
    Le tout avec en ligne de mire une dictature mondiale.

    • @ La petite bête
      Non! L’écologie est un terme simplet qui signifie la « science de la maison ou habitat », ce qui ne signifie pas grand chose même si chacun perçoit que c’est ce qui s’occupe de ce ce que les gens appellent « nature », bien « vaste programme », comme qui dirait!
      L’écologisme est la politisation de l’écologie, c’est bien différent! Politique = amour (égoïste) du pouvoir = mots, discours, débats, textes, lois, puis sortir du lot!
      Tout le monde peut être « écologique »; écologiste, il faut au moins la carte du parti!

      • Cela ne signifie pas grand chose, certes. Mais qu’est-ce que cela fait comme dégâts 🙁

      • Ne vous fatiguer pas à répondre à Mikylux… il va vous accuser d’être à la solde des reptiliens martiens. C’est le plus paranoïaque d’entre tous. Mais il est comme le petit cousin un peu étrange : j’ai de la tendresse pour lui (mais faut pas laisser de trucs dangereux à proximité, on sait jamais)

  • bah , s’il ne reste à l’exécutif qu’une option pour continuer à nous ponctionner , hé bien soyez sure qu’il s’accrochera comme une tique à un chien ( et dans le même but ) à cette option là ….

  • Le changement climatique a toujours existé, la politique a toujours évolué. L’écologie politique repose sur des fondations fallacieuses, prône à s’effondrer, ne résistant pas à l’effet boomerang qui fera inévitablement ses effets, tôt ou tard.
    Quant à Madame Poirson, une autre Ségolène Royale ?
    Apparemment cette dame, pardon, appelez-moi Madame la Ministre – c’est comme ça – n’a pas brillé par sa compétence. Entre autres petits boulots, elle a été directrice du développement durable et de la responsabilité sociale chez Veolia Water India à Nagpur, laquelle société a reçu le « prix Pinocchio du développement durable » de l’association Les Amis de la Terre dans la catégorie « Une pour tous, tout pour moi ».

  • Mais la foire aux idées est ouverte pour taxer sans augmenter les prélèvements

    Sans augmenter les prélèvements ❓ Chiche , défi, je jette le gant à la figure : oh la les pastèques, vous n’y arriverez pas :mrgreen:

  • Faire croire que l’homme est responsable d’un réchauffement du climat; puis faire croire que le dit réchauffement est nuisible; puis expliquer que seul l’Etat peut empêcher la catastrophe annoncée en taxant et en planifiant; c’est du grand art. Les étatistes sont décidément très forts. La raison et la liberté pèsent peu face à la croyance.

    • Bah , ‘l’homme est toujours responsable de tout même de la sauvegarde des especes ..le prédateur ultime doit être capable de supporter cela sans problème 🙂

  • Un jour tu prendras ta douche et puis peu après en te séchant tu sentiras une violente douleur dans le dos. Ton gamin que l’éducation nationale a coaché vient de te poignarder. Tu avais fait du mal à la planète en laissant couler un très léger filet d’eau parce que tu avais mal fermé le robinet…

    • Ce spot a été interdit pour sa violence. On y invite à exterminer les déviants du dogme.

      L’écologie politique est bien l’héritière de l’hitlérisme.

  • Cette transition écologique idiote est une catastrophe ambulante, un danger pour la démocratie et, à terme, une régression épouvantable!

  • Que Mme Poirson investisse son argent là où ça lui chante mais qu’elle laisse aux autres citoyens le soin de gérer leur propre patrimoine comme ils l’entendent sans se faire plumer par des illuminés. On peut quand même espérer ne pas voir la France devenir une dictature!

  • Le marxisme n’était pas mort et maintenant il contre-attaque! Encore plus dangereux!

  • C’est rigolo, j’ai parlé ce matin avec un écolo quasi extrémiste anti-étatiste apolitique (en gros un libertarien écolo). Le sieur en question a traité les politiques d’incapables corrompus dont il ne fallait rien attendre et qui avaient des visions mondialistes ultra-libérales. Il disait que le seul salut était la société civile par ses actions et ses initiatives apolitiques.
    Ça risque de choquer certains ici de savoir que ce genre d’individu (et sa pensée) existe. Le monde ne se résume pas à communistes contre libertariens…

    • Et il a aussi dit que nous vivions de plus en plus en dictature ! Que la démocratie était morte (en Belgique), à cause de l’influence des grosses sociétés sur le social et le politique… Ça change de la rhétorique du communisto-facho-écolo dictatorial. Un vent de fraîcheur 🙂

  • transition écologique, transition energetique: expressions de communicants, personne ne sait ce que cela signifie.

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