Transition énergétique : en Occitanie, le Collectif TNE-OE passe à l’offensive

Contre l’éolien subventionné et destructeur des paysages, la mobilisation prend de l’ampleur en Occitanie.

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Transition énergétique : en Occitanie, le Collectif TNE-OE passe à l’offensive

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 22 août 2018
- A +

Par Bruno Ladsous.

La Région Occitanie, comme toutes les Régions, doit élaborer un Schéma Régional Aménagement Développement Durable et Égalité des Territoires (SRADDET). Celui-ci comporte un volet énergétique qu’elle a appelé REPOS 2050. Inspiré du scénario Negawatt 2050 soutenu par les opérateurs éoliens, ce scénario est fondé sur la surproduction d’électricités intermittentes, à base d’éolien terrestre (cinq fois plus qu’en 2016) et flottant (en plein milieu du parc marin du Golfe du Lion) ainsi que de photovoltaïque, plus du bois-énergie.

Occitanie région saturée

Et ce dans un contexte où la région Occitanie est saturée : 1100 machines autorisées, dont déjà 700 en exploitation, concentrées dans les zones montagneuses rurales y compris des parcs naturels régionaux. Au sein de ces parcs devenus de moins en moins naturels, les conflits d’intérêt sont de plus en plus évidents entre d’un côté cet éolien intrusif et destructeur, de l’autre le développement et l’attractivité de nos territoires ruraux. Le « cinq fois plus d’éolien terrestre » de la Région a été vécu comme une provocation envers les victimes existantes et futures de ce projet.

Une nouvelle manière de lutter contre l’invasion éolienne : devenir force de propositions et communiquer sur ces propositions

L’activité de l’Occitanie ne se limite pas à Airbus, et REPOS menace les grandes forces de la région que sont les activités agricoles et rurales ainsi que le tourisme. Préserver la biodiversité, les paysages et le cadre de vie, la santé et le bien-être, ainsi que le climat social dans nos villages, est un enjeu essentiel.

Contre la destruction de l’environnement

C’est pourquoi 160 associations se sont regroupées, par-delà leurs différences d’origines et de convictions, au sein d’un Collectif régional : TNE-OE (Toutes Nos Énergies Occitanie Environnement).

Convaincu que la transition énergétique ne peut se fonder sur la destruction de notre environnement, le Collectif TNE-OE a élaboré, chiffré puis mis sur la table un programme alternatif appelé REPÒSTA, affichant dès son préambule que pour être réussie la transition énergétique doit se réaliser dans le respect des gens et des territoires qu’ils habitent et qu’ils font vivre. Cette transition est donc autant environnementale qu’énergétique.

La solution de la géothermie

Au supermarché, annonce de nos propositions

REPÒSTA encourage l’objectif de diviser par 2 la consommation d’énergie, mais demande à ce que soit vérifiée la capacité financière de la Région à accompagner les choix des ménages et des entreprises (isolation des logements, arbitrages individuels sur le mode de chauffage …). REPÒSTA propose des choix d’énergies renouvelables compatibles avec le respect des milieux naturels et le développement de l’attractivité des espaces ruraux, tout en associant les habitants. Concrètement, REPÒSTA met l’accent sur la géothermie, l’hydraulique et les microréalisations locales, sans oublier le photovoltaïque ainsi que le bois-énergie sans surexploiter la forêt.

Débat public organisé

Afin d’encourager un Conseil de Région – qui communique beaucoup sur son scénario mais évite soigneusement la confrontation « projet contre projet » – à discuter avec la société civile, TNE-OE a organisé un débat public le 30 mai 2018 à Mazamet (Tarn), dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) : lors de ce débat labellisé par la commission nationale du débat public (CNDP), la présidente de Région a enfin fait savoir qu’elle était prête à ouvrir une discussion.

L’affiche du débat public

 

Débat public à Mazamet (Tarn) le 30 mai 2018 : la Région donne son accord pour ouvrir une discussion

Les discussions avec la Région s’ouvriront à la rentrée : TNE-OE en rendra compte à l’opinion.

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  • Nos ancêtres n’étaient pas stupides, et ont en majorité construit des moulins à eau, laissant les moulins a vent dans les régions sèches ou (très) plates.
    Alors commençons par valoriser tout ces milliers d’anciens moulins à eau qui ont tourné sur le territoire.
    Bien sûr, il est plus difficile, presque impossible, pour nos ‘grands groupes’ de connivence d’en posséder le monopole, mais comme disent les Alsaciens :
     » Oï Kleiveh màcht mìscht « , les petits animaux aussi produisent du fumier…
    Seulement voilà, cela suppose des contrats gagnant/gagnant avec les citoyens et c’est inacceptable aux yeux de l’ogre étatique.

    • Le problème, c’est que les ordres de grandeur des énergies générées par les moulins à eau et les besoins actuels ne sont pas compatibles.

      • Bien sûr que cela ne peut couvrir l’ensemble des besoins, mais ce n’est pas une raison de ne pas tenir compte de la principale force motrice des siècles passés, renouvelable de surcroît (je précise pour les talibans verts) dans le panel des sources d’énergie.
        La totalité de ces anciens moulins (il y en a trois rien que sur ma commune) doit bien produire une belle quantité de Watts, surtout avec la technologie moderne pour se connecter au réseau.
         » Oï Kleiveh màcht mìscht « …

  • Ainsi il faut amener le conseil de région à discuter avec la société civile …

    Il n’y a que moi que cette phrase stupéfie ? Le conseil régional ne devrait-il pas être précisément le représentant de la société civile ? Qu’est devenue notre démocratie ?

  • Pourquoi diable doit-on toujours prendre comme une évidence de base qu’il faille faire une « transition énergétique »?
    Gardons nos centrales nucléaires, construisons-en de nouvelles. Pas de transition d’aucune sorte.

    • Effectivement. Vous avez raison. La transition est déjà là. Ce que le pays réalise actuellement ne sert à rien et coûte des dizaines de milliards d’euros pour des émissions de CO2 à la hausse !

    • « REPÒSTA encourage l’objectif de diviser par 2 la consommation d’énergie »
      c’est certain qu’avec ce type d’encouragement, ça rétablira la paix dans les campagnes et en ville d’ailleurs…

    • Dans les années 70, il a été question d’unstaller une centrale nucléaire à Port la Nouvelle. Mobilisation générale contre, manifestants venus de toute l’Europe, la mairie a organisé un referendum, et la population a voté contre. La centrale ne s’est pas faite.
      Aujourd’hui il a des éoliennes plein la garrigue, et ils sont en train d’en installer en mer.

    • c’est un des volets de la transition écologique! voyons un peu de sérieux! donc incontournable si on veut mettre en place la transition écologique..
      plus sérieusement , je vous engage parcourir les définitions de ces inepties , un monument d’enfumage inégalé.

  • L’éolien détruit le paysage ( entre autre !) mais contribue à l’amélioration du compte en banque de beaucoup !!

  • l’éolien coûte aux contribuables pendant que d’autres se goinfre de sudventions ,à qui profite ce système sans avenir sauf pour les experts en tout genre ,vous expliquant tout est son contraire faisant des bugs pour exister et vivant sur la bête et ceux là ne paieront pas les pots cassé, les idiots inutiles ,ils ont de là marge maïs pas indéfiniment. le réveil va être brutal !!!

  • Les commentaires sont fermés.

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