Ces 8 pays réformistes qui pourraient inspirer Macron

Et si on envoyait les ministres d’Emmanuel Macron faire des stages à l’étranger ? Ces bonnes pratiques qui mériteraient l’attention de nos gouvernants.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Ces 8 pays réformistes qui pourraient inspirer Macron

Publié le 10 janvier 2018
- A +

Par Laurent Pahpy.
Un article de l’Iref-Europe

Le Canada pour le ministre de l’Économie et des Finances

Face à sa dette colossale, le gouvernement canadien a engagé des réformes considérables dans les années 1990 qui pourraient bien inspirer Bruno Le Maire. L’État fédéral a dégagé des budgets excédentaires grâce à des réductions drastiques des dépenses publiques.

Il a massivement baissé les impôts pour libérer la création de richesses. Le taux d’imposition des entreprises a été divisé par deux pour atteindre 15% en 2013, soit le taux le plus bas des pays du G7.

Le Premier ministre conservateur a aussi baissé l’équivalent de la TVA de 7 à 5 %, contre 20 % en France. Sur la période 2000 – 2017, la croissance annuelle moyenne a été de 2,1 % au Canada contre 1,3 % dans l’Hexagone.

La Suède pour le ministre de l’Action et des Comptes publics

À l’image de l’État providence français actuel, la Suède était soumise à une politique dirigiste et particulièrement spoliatrice dans les années 1980. L’État scandinave confisquait alors plus de la moitié des richesses produites et accumulait pourtant une dette considérable.

L’éducation et la santé ont été partiellement privatisées et le statut des fonctionnaires a été supprimé. Une réforme de la fonction publique qui pourrait donner des idées à Gérald Darmanin : en Suède, il n’y a plus de régime spécial de retraites ni d’emploi garanti à vie pour les agents de l’État.

La Suisse pour la ministre du Travail

Le marché du travail de la Confédération helvétique est l’un des plus flexibles d’Europe. Les barrières réglementaires qui entravent les contrats de travail sont beaucoup plus limitées qu’en France. Il n’existe pas de salaire minimum fédéral, les salaires sont négociés au niveau intrabranche par des conventions collectives et des accords d’entreprise et les licenciements n’ont pas besoin d’être justifiés.

Muriel Pénicaud pourra s’inspirer de ce modèle pour réaliser une véritable réforme du Code du travail et atteindre les résultats suisses : 4,3 % de chômage contre 10 % dans l’Hexagone.

L’Australie pour la ministre des Solidarités et de la Santé

La France est un des rares pays à ne pas avoir encore réalisé de transition entre la retraite par répartition, véritable système de Ponzi, et la retraite par capitalisation. En plus de l’épargne volontaire et du pilier de base par répartition, Agnès Buzyn découvrira qu’il existe un pilier par capitalisation depuis 1992 dans le système de retraite australien. Les fonds de pension y capitalisent aujourd’hui l’équivalent de plus de 100 % du PIB, ce qui fait que ce pays est reconnu comme l’un des plus performants au monde pour assurer les vieux jours de ses retraités.

Les Pays-Bas pour le ministre de l’Éducation nationale

Bien mieux situés que la France dans le classement PISA, les Pays-Bas ont aussi un taux de chômage des jeunes moitié moins élevé que chez nous. Là-bas, plus de 75 % des petits Néerlandais usent les bancs des écoles privées.

Jean-Michel Blanquer pourra découvrir les vertus de la concurrence dans l’éducation. Il constatera que les établissements sont autonomes et libres d’embaucher et de débaucher les enseignants. La liberté éducative et le chèque éducation y sont la norme depuis 1917.

Le Royaume-Uni pour la ministre de l’Enseignement supérieur

Seulement 4 établissements français sont dans le top 100 des universités européennes. 31 sont britanniques. Même si ces dernières sont généralement publiques, elles sont payantes et complètement indépendantes du ministère, à la différence des universités françaises et de la plupart des grandes écoles. Frédérique Vidal pourra s’inspirer du modèle d’outre-Manche pour introduire plus de concurrence, de sélection et d’autonomie dans l’enseignement supérieur français.

La Nouvelle-Zélande pour le ministre de l’Agriculture

Dans les années 1980, les agriculteurs néo-Zélandais recevaient plus de 30 % de leurs revenus bruts sous forme de subventions. En une dizaine d’années, le gouvernement travailliste a éliminé cette redistribution forcée tout en ouvrant le marché au libre-échange.

Un séjour en Nouvelle-Zélande démontrera à Stéphane Travert qu’il est possible d’avoir une agriculture compétitive et durable sans dirigisme public ni subvention.

Les États-Unis pour la ministre de la Culture et la ministre des Sports

Françoise Nyssen et Laura Flessel se rendront ainsi compte que la culture et les sports vivent très bien sans ministères dédiés. Cela n’empêche ni Hollywood d’exporter ses films ni les athlètes américains d’accumuler le plus grand nombre de médailles olympiques au monde. Les ministres pourraient alors engager la suppression de leurs ministères respectifs à leur retour de stage.

Ces exemples montrent que la situation française n’est pas une fatalité et que les réformes sont possibles. Les corporations et les syndicats sont certes particulièrement efficaces pour maintenir le statu quo et réclamer de nouveaux privilèges, mais les membres du gouvernement devraient se rappeler que la plupart de ceux qui ont fait les réformes ambitieuses de ces pays modèles ont souvent été réélus.

Sur le web

Voir les commentaires (8)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (8)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

C’est une petite musique qui monte : la politique économique des gouvernements successifs d’Emmanuel Macron est un échec (c’est vrai), car c’est une politique de l’offre (c’est faux).

Il est vrai que la situation de l’économie française n’est pas bonne. Le diagnostic est connu : faible croissance, investissements en berne, défaillances d’entreprises, chômage en hause, pouvoir d’achat menacé… Une partie de la classe politique, surtout à gauche, mais pas seulement, a trouvé le coupable : la politique de l’offre que mèneraient les gouvern... Poursuivre la lecture

Pour Frédéric Sawicki, professeur de science politique à l’Université Paris 1, la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre signale la concrétisation d’une alliance entre Emmanuel Macron et Les Républicains, mais aussi la position de force du Rassemblement National. Entretien.

 

Michel Barnier vient d’être nommé Premier ministre. Que signifie ce choix d’Emmanuel Macron ?

Frédéric Sawicki : La première chose à souligner, c’est que Michel Barnier vient de la droite et qu’il a forcément reçu le soutien d... Poursuivre la lecture

Voilà, c’est fait : après deux mois d’atermoiements et de « consultations » aussi théâtrales qu’inutiles, Macron a fini par désigner Michel Barnier comme nouveau Premier ministre en remplacement du stagiaire Gabriel Attal qui venait pourtant tout juste de maîtriser la photocopieuse du rez-de-chaussée.

 

Comme on pouvait le prévoir depuis la dissolution et les résultats en demi-teinte des élections législatives de juin, la nomination de ce vieux cacique de la droite centriste a provoqué une cataracte de larmes de gauchistes ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles