Le gaz naturel liquéfié, rempart contre la Russie ?

Selon l’administration américaine, la Russie utiliserait l’énergie, notamment le gaz, « comme une arme pour contraindre, intimider et influencer » les pays européens.

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Vladimir Poutine 2 (Crédits World Economic Forum, licence Creative Commons)

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Le gaz naturel liquéfié, rempart contre la Russie ?

Publié le 12 décembre 2017
- A +

Par Michel Gay.

Une mesure adoptée en juillet 2017 par la Chambre des représentants des États-Unis vise à promouvoir le gaz naturel liquéfié (GNL) en Europe pour améliorer sa sécurité énergétique et ainsi contrer l’influence de la Russie. Son objectif est aussi (accessoirement…) de soutenir le développement de l’infrastructure gazière américaine.

Selon l’administration américaine, la Russie utiliserait l’énergie, notamment le gaz, « comme une arme pour contraindre, intimider et influencer » les pays européens.

La thèse de doctorat de Poutine en 1997 se terminait par ces mots : « Pour que la Russie émerge de sa crise profonde et atteigne sa puissance antérieure, les matières premières du pays constituent le facteur le plus important de son développement à court terme. (…) Son avenir dépend de l’ampleur de l’utilisation du potentiel des richesses naturelles« .

La Russie souhaite actuellement atteindre la domination mondiale dans trois secteurs critiques : le pétrole (Rosneft), le gaz (Gazprom), et l’énergie nucléaire (Rosatom).

Le gaz naturel européen en baisse

La production européenne de gaz naturel est en baisse, laissant l’Europe de plus en plus vulnérable aux aléas des marchés d’importation. La Russie est devenue le premier exportateur de gaz vers l’Europe avec 35% du gaz consommé sur le marché européen en 2016, suivie par la Norvège (23%) et l’Algérie (13%). La plus grande partie de ce gaz est acheminée par des gazoducs (pipelines datant de l’ère soviétique) qui traversent la Russie et l’Ukraine où les risques géopolitiques sont importants.

La compagnie russe Gazprom, qui contrôle à la fois les ressources et les artères du gaz, veut doubler son gazoduc appelé « North Stream » à travers la mer Baltique vers l’Allemagne.

Le gaz de schiste des États-Unis est quasiment identique au gaz naturel européen ou russe. Il est principalement composé de méthane. Ce gaz est liquéfié (à moins 160°C) dans les terminaux puis il traverse l’Atlantique par bateaux (méthaniers) vers le marché européen sous la forme de GNL.

Sortir les Russes du marché de l’énergie ?

Les transports par la mer sont moins exposés aux risques géopolitiques que les gazoducs traversant plusieurs pays sur des milliers de kilomètres.

Mais, en 2016, le GNL provenant de différents pays (principalement du Qatar) n’a représenté que 10% du marché européen.

Les États-Unis ont aussi exprimé leur soutien au gazoduc du « corridor sud » qui partirait du champ de gaz de Shah Deniz (au large de la côte de l’Azerbaïdjan) jusqu’en Europe, en passant par la Géorgie et la Turquie.

En octobre 2017, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que l’attitude des Américains marquait une volonté à peine voilée de  « sortir la Russie des marchés de l’armement et de l’énergie » alors que, selon Lavrov, il n’y a aucune preuve de son ingérence en Europe ou aux États-Unis.

Le football géopolitique

L’énergéticien allemand Wintershall, impliqué avec Gazprom dans le gazoduc North Stream, a demandé à Washington d’éviter de jouer au « football géopolitique«  dans le secteur énergétique européen.

De son coté, la Commission européenne travaille sur des mécanismes de diversification d’approvisionnement en durcissant les règles concernant les importations par gazoducs. L’objectif affiché est d’améliorer la concurrence avec le transport par voie maritime pour favoriser le développement du GNL.

Le gaz russe, norvégien, et américain (liquéfié ou non) a encore de beaux jours devant lui. Le développement des énergies renouvelables intermittentes (notamment l’éolien et le solaire) nécessitera toujours de consommer du gaz en secours (pour les nuits avec peu de vent), et encore plus si la production d’électricité nucléaire venait à baisser.

C’est déjà le cas en Allemagne où, après l’arrêt imposé de plusieurs réacteurs nucléaires, les centrales à gaz (et au charbon) tournent à plein régime, ce dont se réjouissent depuis longtemps les « gaziers » et nos amis… Russes.

Certes, le GNL permettra une meilleure diversification de nos approvisionnements en gaz, mais notre voisin russe continuera à alimenter les centrales à gaz européennes (notamment allemandes) et à chauffer nos chaumières pendant encore longtemps.

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  • L’objectif des Etats-Unis n’est pas seulement géopolitique. Du fait de la surproduction de gaz de schistes par rapport à la consommation, son prix est bas, ce qui est intéressant pour les consommateurs, beaucoup moins pour les producteurs. L’exportation via le GNL est un moyen de faire augmenter les prix à la production.
    Attention, le développement de l’éolien et du solaire à partir du gaz pour compenser leur intermittence est une faute très lourde, la production américaine ne devant plus durer bien longtemps au niveau où elle est, et les autres sources pas beaucoup plus, sans compter que seule la Norvège ne présente pas de risques géopolitiques. Plus de gaz, plus d’électricités intermittentes.

    • @ BMD
      Même au-delà de ces conjectures, commercer avec la Russie comme client de gaz, c’est empêcher la Russie de crouler et donc de s’en faire un partenaire (pas du tout exclusif: restons prudents!) qui poussera l’Europe entre USA et Russie, en éloignant le risque d’affrontement: aucun économiste sensé ne traitera 450 millions de consommateurs, plutôt aisés, par dessus la jambe!, ni à l’est, ni à l’ouest!

      Pour le reste: personne, je crois, n’a accès, sur ce site, aux secrets de la géopolitique, moi non plus!

  • « la production américaine ne devant plus durer bien longtemps au niveau où elle est »
    D’où tirez-vous cette idée ? Encore du catastrophisme vert.

    • @DS « Les réserves prouvées de gaz naturel des États-Unis étaient estimées par BP à 8 700 milliards de m3 fin 2016, soit 11,6 années de production au rythme de 2016 ». Je précise ne pas être opposé au gaz mais il faut être réaliste. Mais après tout, on découvrira encore sûrement de nouveaux gisements exploitables avec certains progrès technologiques futurs.

      • Pour les hydrocarbures, « réserves prouvées », « réserves probables » et « réserves possibles » ont des significations précises, qui sont souvent assez peu compatibles avec les gisements diffus. La production américaine a de belles années devant elle, et si on ajoute le Canada, on peut probablement dépasser l’espérance de vie de tous ceux qui lisent ces lignes…

  • Il me semble que cette pénalisation des gazoducs est exactement comme si on taxait le gaz de ville pour encourager les utilisateurs à se tourner vers les bouteilles de gaz. Donc techniquement, c’est plutôt débile.
    Politiquement, il est judicieux d’éviter les risques liés aux monopoles, mais quand les fournisseurs sont diversifiés comme c’est le cas, vive le libre-échange ! Les oppositions politiques ne se résolvent pas par des taxations protectionnistes, mais par la constitution de dépendances économiques et de compréhensions et de tolérances via une augmentation des échanges.

  • Cette obsession vis à vis des russes commence lasser.
    La fable de l’ingérence russe dans la dernière élection américaine ne va nulle part faute d’éléments réels. Maintenant, on se tourne vers les histoires de gaz.
    Je reviens de Russie et je dois dire que les russes remercient les européens de leurs sanctions car cela leur a donné un coup de pied aux fesses pour produire chez eux ce qu’ils importaient précédement.

    •  » Je reviens de Russie et je dois dire que les russes remercient les européens de leurs sanctions car cela leur a donné un coup de pied aux fesses pour produire chez eux ce qu’ils importaient précédement.  »

      Ce que produisent les russes notamment dans l’alimentaire faute d’importations ne sont pas issues des sanctions européennes mais des rétorsions de la Russie contre les sanctions de l’UE. Les sanctions de cette dernière contre la Russie ne concernait pas les bien de première nécessite comme l’alimentation mais concerne surtout le domaine de la finance, dans le domaine de l’armement et de certaines hautes technologies liés entre autres aux exploitation d’énergies fossiles.

      • Vous n’avez pas vu ces tonnes de pommes du sud-ouest qui s’amoncelaient because les sanctions?
        Les pommes, c’est sans doute de la finance?

        • @ Mullerach,

          C’est Poutine qui a bloqué les importations alimentaires de base en réactions aux sanctions de l’UE qui elles ne concernent pas les denrées alimentaires. Renseignez-vous un peu avant de faire de l’esprit.

          • Donc si l’UE avait levé ses sanctions, les paysans français auraient de nouveau pu exporter leurs patates, leurs porcs, etc. en Russie. Ma conclusion est que c’est bien l’UE qui a mis dedans les paysans français, et donné l’occasion aux paysans russes de lancer des productions pour lesquelles ils n’auraient pas réussi autrement à passer le seuil du démarrage.

            • @ MichelO

              Aucune décision européenne ne se fait sans l’accord de la France, son ministre, au moins, et ses députés européens Français!

              Vos boucs émissaires habituels ne sont que la preuve et l’aveu (indirect) de la faiblesse de la France face à Elle-même! Cela ne trompe plus personne!

              • Bon, l’UE et les dirigeants français si vous voulez, mais comme le Français lambda n’a aucune influence ni sur l’une ni sur les autres, ça ne change rien.

                • @ MichelO
                  Qui vote pour les élus français? Les « lambda’s »! il subit!

                  Les Français vont-ils enquiquiner leurs députés dans leurs permanences?

                  Râler ne suffit pas! C’est donner le temps aux politiciens de prendre de « mauvaises habitudes »!

                  Et si personne ou presque ne va trouver son député, votre visite sera d’autant plus marquante et si vous la rapportez dans votre « gratuit », d’une petite bafouille, il se saura surveillé! Tout bénéf’ pour vous!

            •  » Ma conclusion est que c’est bien l’UE qui a mis dedans les paysans français  »

              La Russie avant les sanctions c’était 10% du total des exportations de l’UE. Je ne crois pas que l’agriculture française soit tomber dans la m… pour quelques % d’exportation en moins.

              • 10% des porcs ou des patates ? Même si c’est si peu, ça suffit à dérégler le marché.

                • Eh oui , les polonais qui exportaient à prix polonais vers la Russie se sont mis à concurrencer les agriculteurs français qui exportaient peu en Russie.
                  10% c »est de la surproduction , il faut se battre sur les prix et ça impacte 100% de la production.

          • C’était judicieux de la part de Poutine de cibler un secteur particulier de l’économie plutôt que de faire des sanctions sur n’importe quoi.
            ça permet d’avoir un impact maximum avec le minimum d’effort.
            ça a également permis à l’agroalimentaire Russe de redécoller bien à l’abri de la concurrence.

      • @ nouveau
        Les Russes n’étaient pas obligés d’attaquer et d’envahir, ce qui est formellement interdit par le droit international et la Charte de l’ONU, la Géorgie en 2008 puis l’Ukraine, parce que ces pays refusaient de réintégrer l’orbite impérialiste Russe. Après avoir été annexés et eu des millions des leurs massacrés par les Russes on comprend qu’ils préfèrent les Européens plutôt que subir le joug d’un ex colonel du KGB.
        Les Européens devraient selon le collabo de l’impérialisme russe que vous êtes accepter de le subir? Et surtout de pas réagir face à ses agressions de pays indépendants, donc souverains?

        • La réponse européenne par les armes et le boycott n’a servi qu’à envenimer les choses (et à maintenir au pouvoir des régimes plus préoccupés de leurs pots de vin que de la nourriture de leurs peuples). Il conviendrait maintenant de s’occuper de construire la paix et la prospérité, et si on peut douter de la capacité de Poutine à le faire, on peut encore plus douter des méthodes de l’UE pour y parvenir.

          • @ MichelO

            Si l’Union Européenne n’est toujours pas un « bloc politique » prêt à éviter une invasion conquérante, c’est bien la faute du Conseil Européen des chefs d’état et de gouvernement qui ne tiennent pas du tout à lâcher leur pouvoir exécutif souverainiste (la France, en particulier) à un collectif européen soumis à l’approbation parlementaire européenne (où la France détient 10% des voix).

            Donc non à l’éternelle donneuse de leçons perdue dans son marasme!

            • Le postulat que si la France abandonnait sa souveraineté au profit de l’UE, tout irait mieux, reste à vérifier. Quant à sous-entendre que les Français qui se plaignent en demandant plus de libre-échange et de libéralisme pourraient changer l’attitude de la France et n’ont donc à s’en prendre qu’à eux-mêmes, je trouve ça assez déloyal…

              • @ MichelO
                Qui parle d’abandonner toute souveraineté? Pas moi!
                L’U.E. n’est qu’un intermédiaire avec moins de pouvoirs que Washington pour les U.S.A.! Dans l’U.E., les décisions sont prises par les pays!
                Non, ce n’est pas déloyal, sans parti libéral, comment connaitre l’opinion des Français face au libéralisme?

        • Géorgie : les Russes ont réagi à l’attaque des Géorgiens contre les casques bleus Russes déployés sous mandat de l’ONU !!!
          N’inversons pas les rôles.
          Ukraine : même combat , provocation et coup d’état mené par le camp occidental avec John Kerry ey Victoria Nuland à la manoeuvre. Dans le cas de l’Ukraine, les Russes ont magnifiquement joué la partie , l’occident s’est fait mettre minable.

    • @ Mullerache

      Oui! les « saucisses de Frankfurt ont été inventées après WW2, par K.Adenauer pour nourrir la population sans viande!

      On en mange toujours dans les hot dog’s!

  • « La Russie souhaite actuellement atteindre la domination mondiale ».
    Que voilà une belle extrapolation !
    Que faire face à l’agressivité belliqueuse US : se laisser tondre ?
    J’encourage vivement Kim Jong et Poutine. Ils font ce qui est nécessaire afin que leur pays ne tombe pas dans la nasse américaine.
    Il ne nous a pas échappé qu’une entreprise française (Total) était partie prenante dans le projet Yamal LNG. Longue vie à elle.

    •  » J’encourage vivement Kim Jong et Poutine. Ils font ce qui est nécessaire afin que leur pays ne tombe pas dans la nasse américaine.  »

      C’est certain que les nord-coréens ont tout à gagner de ne pas consommer des produits américains en abondance. La dictature et les pénuries c’est tellement mieux pour le peuple.

    • Les américains ne menacent pas, ou ne coupent pas la fourniture de gaz, contrairement aux Russes qui font chanter leurs clients d’Europe de l’est. Quand on est ignorant de ce qui s’y passe on se tait. Quand à l’agressivité US, ils devraient subir le terrorisme sans réagir comme l’Europe?

      • les américains manoeuvrent pour coupes les liens entre l’Europe et la Russie et donc le gaz.
        Les Russes n’ont jamais coupé le gaz même quand les Ukrainiens ne payaient plus leurs factures et prélevaient illégalement du gaz sur le gazoduc qui traverse l’Ukraine

    • @ Idomar

      « une entreprise française (Total) » Ouais! 27,7 % de proprio-actionnaires Français, 35,4 % en Amérique du Nord!
      Non, c’est une multinationale! Rien de plus! Vantard!

    • @ Idomar

      Un « fan » de Kim Jong!!!!
      On voit vraiment de tout ici!

  • Faut voir un truc important , les usa sont une île loin de tout et ils’ont besoin du monde pour obtenir leur niveau de vie. Ils ne laisseront jamais l’Europe avoir la maîtrise de leur economie,économie qui elle n’a nul besoin des Amériques ,Asie plus Europe plus Afrique 90% de la population mondiale en un seul continent.

    • Cesser de sortir des bourdes pareilles. Les USA sont en déficit commercial avec l’Europe. Et après la guerre ils ont redressé l’économie européenne malgré qu’elle deviendrait leur concurrente. Ce sont les USA qui n’ont pas besoin du reste du monde, leur argent file en Chine, au Japon, etc… Ils ont financé le développement de nombre de pays! Et continue de le faire!

      • En effet , ils sont riches de dettes qu’ils ne paieront jamais par conséquent ils doivent dominer leurs créanciers et ceux ci sont tous les autres pays.
        Pour l’histoire de la guerre….ouais , on peut facilement déformer l’histoire en conte de fée pour bisounours..d’ailleurs , ils continuent de nous aider , oui oui , c’est juré. On a adoré la Yougoslavie ,l’Irak, la Libye, la Syrie, on a adoré l’embargo envers l’Iran ,la Russie, les allemands ont super aime le dieselgate on aimera le sort réservé à Airbus arianespace etc ,vive l’Amérique.

        •  » par conséquent ils doivent dominer leurs créanciers et ceux ci sont tous les autres pays.  »

          Le plus gros détenteur de la dette US est la FED. Ils vont faire quoi? Attaquer leur propre banque centrale?

           » on aimera le sort réservé à Airbus  »

          Airbus a ouvert en 2015 un site d’assemblage dans l’Alabama dont le but est de détrôner Boeing sur ses terres.

           » On a adoré la Yougoslavie  »

          Evidemment que mettre fin une épuration ethnique est d’une bêtise.

           » la Syrie  »

          Ils n’ont pas fait grand chose en Syrie à part quelques interventions sporadiques. L’intervention contre le régime syrien décidé par Obama n’a pas eu lieu. C’est la Russie et ses alliés Iraniens via le Hezbollah qui sont essentiellement intervenu en Syrie

          Essayez un peu de vous renseigner au lieu de prendre vos désirs pour la réalité.

      • @ Virgile
        Oui, et eux, pas comme d’autres, en ne colonisant pas autrement que par leur marché!

        Pari réussi: T-shirt, Jeans, baskets et casquette de base-ball: c’est mondial!

        Le béret, le « marcel » et la baguette n’ont pas eu le même succès!

        Oui je sais: ça fait mal!

    •  » économie qui elle n’a nul besoin des Amériques  »

      Les USA sont les principaux clients des européens et vice-et-versa.

  • Les Russes font chanter les pays en refusant de leur fournir du gaz. Voir l’Ukraine qui refuse de se plier à leurs ordres!

    • Il me semble aussi que l’Ukraine refusait de payer, et faisait tout autant chanter son fournisseur. Il serait temps de s’occuper de l’avenir plutôt que de chercher des responsabilités passées pour se couper les vivres et les autres échanges.

  • Penser que les matières premières et les énergies puissent contribuer au développement à court terme de son pays n’est pas totalement idiot de la part de Poutine. Reste à savoir ce qu’il en fera, une source de co-développement mutuellement favorable ou une arme de chantage, façon OPEP dans les années 70. C’est ce choix crucial qui déterminera si son pays accèdera demain à la prospérité et à la reconnaissance, donc à la puissance, ou pas.

    Si la responsabilité de Poutine est importante, nous avons également notre part de responsabilité. Historiquement, les Européens ont pris la mauvaise habitude de toiser la Russie avec mépris. Il faudrait songer à changer notre vision à leur égard. Ce serait d’autant plus profitable que les Russes ne demandent que de la reconnaissance de notre part, ce qui, tout bien pesé, ne coûte pas très cher.

    • @ Cavaignac
      « les Européens ont pris la mauvaise habitude de toiser la Russie avec mépris. »

      Non pas du tout! Dans le Benelux (3 des 6 pays fondateurs de « l’Europe), personne ne toise la Russie avec mépris, Vous rêvez?

      Et évidemment qu’en leur achetant du gaz et par un libre échange avec eux, les relations pourront s’améliorer: ce qui est mieux que toutes autres solutions!

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Aurélien Duchêne est consultant géopolitique et défense et chroniqueur pour la chaîne LCI, et chargé d'études pour Euro Créative. Auteur de Russie : la prochaine surprise stratégique ? (2021, rééd. Librinova, 2022), il a précocement développé l’hypothèse d’une prochaine invasion de l’Ukraine par la Russie, à une période où ce risque n’était pas encore pris au sérieux dans le débat public. Grand entretien pour Contrepoints par Loup Viallet, rédacteur en chef.

 

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