Ce gros trou dans le programme économique d’Emmanuel Macron

Une partie de la presse accueille le programme économique d’Emmanuel Macron de manière flatteuse. À y regarder de plus près, il y manque l’essentiel.

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Ce gros trou dans le programme économique d’Emmanuel Macron

Publié le 25 février 2017
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Par Claude Robert.

Les preuves de l’inimitié qui lie la gauche à l’économie en général et aux réalités quotidiennes en particulier sont légion. Mais en ces temps d’élection présidentielle, avec le risque toujours plus fort de voir un(e) Président(e) élu(e) sur un programme économique étatique, il est utile de les décortiquer. Ainsi en est-il du programme économique d’Emmanuel Macron, que l’Obs s’empresse de présenter, avec comme introduction flatteuse et un peu rapide : « fini le flou ».

Sans doute l’Obs se force-t-il de parler chiffres, car il s’agit de son candidat fétiche. Mais tout de même, dans ce programme, ne manque-t-il pas justement l’essentiel ? Est-ce l’Obs qui n’y attache aucune importance ? Ou est-ce le candidat qui n’en parle pas ? Quoi qu’il en soit, ce déséquilibre est encore une fois symptomatique du pathos de la gauche française (les Gracques exceptés)…

Des économies chiffrées mais sans aucun détail sur les moyens d’y parvenir

S’engager à réduire la dépense publique de 3 points de PIB en cinq ans, soit 60 milliards d’euros d’économies (« par rapport à la hausse naturelle des dépenses » n’oublie-t-il pas toutefois d’ajouter) c’est formidable, et c’est sans doute un minimum.

Mais le plus important n’est-il pas la façon de s’y prendre ? Comment en effet réduire le train de vie faramineux et asphyxiant de l’État sans générer du chômage supplémentaire, des émeutes de fonctionnaires dans la rue, voire une chute de la qualité des services publics ? Emmanuel Macron qui ne souhaitait pas citer, ni même s’engager, sur des chiffres consent à le faire.

Mais là n’est pas la difficulté. Chacun sait que le diable se cache dans les détails. Et des détails de cet ampleur-là méritent un peu plus qu’une profession de foi, fût-elle agrémentée de nombres. Par quel miracle l’un des membres d’un gouvernement qui n’a vraiment pas brillé par ses économies (hausse des impôts concomitante à une hausse de la dette sans qu’aucun résultat économique ne s’améliore par ailleurs !) pourrait-il sauver de telles sommes ? Les citoyens sont en droit d’exiger de telles explications.

Une baisse de la fiscalité mais sans aucun détail sur les moyens de la compenser

Il en est exactement de même sur les engagements du candidat Macron quant à la baisse de la fiscalité. La précision des données chiffrées qu’il nous sert (fiscalité sur les entreprises qui passerait de 33,3% à 25%, volume de la baisse des impôts sur les ménages de 10 milliards, etc.) n’a d’égal que le vide absolu concernant la façon dont ces baisses seront absorbées et/ou compensées par l’État. Compte tenu de la situation de l’Hexagone, maintenir un pareil flou sur de telles promesses est tout simplement indécent.

Aucun changement en matière de social

Il y a certes un progrès puisque le candidat Macron, en lieu et place d’ajouter au concert de promesses en tout genre, s’engage seulement à maintenir la protection sociale existante. Mais tout de même, celle-ci n’est-elle pas devenue ruineuse ? Le spectre de la faillite de la Sécurité sociale ne serait-il qu’une affabulation d’esprits mal tournés ? Le fait que la France représente 15% des transferts sociaux de la planète mais seulement 3,5% de son industrie et 1% de sa population ne mériterait-il pas qu’une large part du programme économique se consacre à la façon d’assurer dans le temps un écart aussi vertigineux ?

Or, là non plus, le candidat n’entre pas dans les détails et se cantonne aux aspects positifs de ses engagements. Encore une fois, faire plaisir avec des promesses ne constitue pas une preuve de respect des citoyens. Il s’agit maintenant de proposer une politique, en toute transparence, afin d’interrompre autant que faire se peut le déclin économique de notre pays.

Éducation et gouvernance par-dessus la jambe

L’Obs ou le candidat Macron ne s’étalent pas sur ces deux domaines, à croire que cela n’est pas important. Le recul régulier et solide de la France dans les classements internationaux de type PISA, les problèmes relatés un peu partout concernant le vrai niveau des élèves sur les fondamentaux, la pénurie de certaines formations professionnelles, tout cela ne mérite-t-il pas la meilleure attention ?

Et quid de la relance de notre compétitivité économique ?

Aucun chapitre n’est consacré à ce domaine (et ce n’est semble-t-il pas la faute de l’Obs), ce qui est, avouons-le, totalement renversant. Le déclin français ne manque pourtant pas de momentum, et chaque année les comparatifs macro-économiques nous le rappellent, que ce soit en PIB per capita, en nombre de chômeurs, en nombre de citoyens sous le seuil de la grande pauvreté, en parts de marché industriel, etc.

Dans un pays en sérieuse difficulté, ne pas prévoir ce volet est tout simplement scandaleux. Pourquoi ? Parce que c’est le domaine qui permet à lui seul la réalisation de toutes les autres promesses. Sans une amélioration de nos résultats économiques, il nous sera impossible de conserver le même niveau de protection sociale (que nous nous offrons déjà en empruntant !).

Sans une amélioration de notre compétitivité, nous ne pourrons pas réaliser dans des délais normaux et à un coût non prohibitif les économies sur le train de vie de notre État obèse. Sans une amélioration de notre tissu industriel et de nos positions sur les marchés les plus dynamiques, nous ne pourrons pas briser la spirale négative qui frappe notre nation : échec scolaire, échec professionnel, chômage, précarité et même délinquance…

La gauche toujours aussi étrangère au monde des entreprises

C’est tellement risible, c’est tellement grotesque. Et pourtant, c’est tellement vrai : la gauche n’a toujours pas assimilé d’où vient l’argent. Pour elle, le revenu disponible, la richesse, en un mot, le gâteau à se partager est à l’abri de la concurrence internationale, et de la lassitude des entrepreneurs qui prennent des risques pour le gagner (et qui peuvent aller voir ailleurs).

La gauche en est encore à une époque où les frontières sont fermées, les choses sont stables, les riches sont riches, les pauvres sont pauvres, et où il n’est que question d’arbitrer, de transférer, de répartir. Mais cette époque du planisme est terminée. La taille du gâteau disponible ne cesse de diminuer. Sans la remise en marche de la compétitivité de nos entreprises, le pays ne pourra que poursuivre son appauvrissement relatif (la planète s’enrichit, pas la France) et constater jour après jour l’implosion de son tissu social.

Pour quelle raison ne serions-nous pas capables d’engager les réformes ad hoc comme l’ont fait plusieurs pays autour de nous ? La Suède, pour prendre l’exemple d’un pays épris de protection sociale et d’équité, ne l’a-t-elle pas fait avec succès ?

De toute évidence, en n’abordant pas les problèmes structurels de l’Hexagone, le programme économique d’Emmanuel Macron se positionne dans la droite ligne social-démocrate française, celle qui nous a tant fait de mal depuis une trentaine d’année par son rejet des solutions libérales. Quant à l’Obs, le fait qu’il commence son article par « fini le flou » est si cruellement révélateur…

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  • Macron, c’est un trou (je vous laisse deviner lequel) en marche. Comme il est en marche avant, il ne peut voir le trou auquel je pense et comme ceux qui l’accompagnent sont de la même espèce, on voit directement la vacuité du propos et, en creux, les promesses dont le maître, François Hollande, avait fait son fond de commerce. Et tout cela pour s’assurer une place parmi les membres de la France d’en-haut, établissant automatiquement l’existence d’une France d’en-bas, populiste, sans dents, illettrée, sans culture puisqu’elle n’existe pas. Cette France qu’il faut se forcer de rencontrer et dont il faut serrer les mains en s’empressant, dès le retour dans la voiture, de se laver les mains. Il méprise le peuple d’autant plus que ce dernier est un passage obligé vers son paradis hors sol. Alors, tout est permis avec, dans le dos, l’appui d’oligarques qui ne rêvent que d’asseoir leurs profits et leur puissance sur le dos des travailleurs et contribuables, en,leur laissant juste assez pour survivre.

  • une certaine presse ose parler de social-libéralisme . Il n’y a rien de libéral chez Macron!
    Le choix est désormais clair – Ou Le Pen, ou trois candidats socialistes, ou Fillon.

    • Le programme de Le Pen est socialiste aussi. National-socialiste même. Nous n’avons effectivement le choix qu’entre ders variantes de socialisme et Fillon.

  • Emmanuel Macron, probablement prochain président de la Vème république, va marquer l’histoire de l’enfumage de nos hommes politiques.

  • Un article aussi vide que le programme su il dénonce…

    • Si l’arricle est vide, apportez nous qques reponses aux questions qu’il pose 😉

      • Les réponses viendront le 02/03..Et comme Macron ne fait pas de la politique à la papa…Il désoriente et on le ridiculise à tort..Il a compris qu’il fallait donner des lignes et se réajuster en permanence plutôt que de dire : voilà 144 réformes que je ferais et que l’on ne voit jamais.Les réseaux sociaux et la vitesse de l’information jouent un grand rôle dans cette approche d’une politique que l’on peut traiter « d’à la godille » mais qui colle à la réalité d’aujourd’hui…

  • Toujours que du négatif tout est fait pour cliver, nouveau lecteur de puis un mois je suis déçu. En fait c’est plus facile de critiquer que d’avoir le courage de construire; Cela me rappelle le titre d’un journal qui a disparu lorsque j’étais jeune, sa devise était la suivante « Contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre »

  • Normal que ce programme plein de vide auprès de la presse avec Draghi qui détient de nombreux organes de presse.Ce Macron qui a été conseiller de l’Elysée et ministre des finances est le fils spirituel du président de la république. Il n’y a aucun doute que il y a des manoeuvres en « sous-marin » pour discriter ceux qui peuvent gêner son élection. Français reveillez-vous !!!! Ne vous laissez pas manipuler par tous ces medias qui deviennent le premier pouvoir.

  • Que propose M. Robert dans son article? Je m’interroge, au regard des propositions des autres candidats, le programme de Macron n’est-il pas le plus à même de redonner à la nation un élan de vitalité? Je trouve ce programme pragmatique même s’il y a des imperfections. Que faire d’autre que de voter pour En Marche? mettre à la tête du pays Fillon ou Le Pen englués dans les affaires ou miser sur l’extrême gauche dont le seul ressort est de dire je verse un salaire à tous car je suis incapable d’imaginer un avenir pour demain. Mon choix est fait! on verra ce qu’il adviendra.

  • Pour se faire élire, il faut insister sur les avantages et éviter de mentionner les coûts et les efforts pour y parvenir ! Le premier des candidats qui mentionnera les efforts nécessaires et incontournables attachés aux réformes qu’il propose, verra tous ses adversaires concentrer leurs attaques sur les efforts demandés ? Lorsque l’on demandera à ces derniers leurs solutions, Marine Trumpette et JL Mélenchavez répondront Frexit, Dévaluation et Retour à l’Assignat imprimé en France avec de la main d’oeuvre française ! N’oublions pas que Macron a été le rapporteur de la Commission Attali sur la Croissance et que les réformes qu’il a essayé, malgré les Frondeurs, à mettre en oeuvre avaient été discutées lors des travaux de cette Commission. Relisons ce rapport pour y lire les objectifs et moyens pour y parvenir de Macron-Bayrou et essayons de comprendre pourquoi les candidats à la présidentielle doivent se garder de donner trop d’arguments à leurs adversaires. Les propositions de Fillon d’avant la primaire étaient plutôt radicales [500000 fonctionnaires, privatisation de la sécu, etc…] tout simplement parce qu’il était à 10% dans les sondages et il pouvait promettre n’importe quoi ? Quand il a constaté après le vote qu’il pouvait être élu, il a mis beaucoup d’eau dans son vin pour ne pas donner trop de prise à la critique ! Paraphrasons le grand Bastiat : « Pour se faire élire, il y a ce que l’on peut dire ; et il y a ce que l’on doit garder pour soi » et le malin Chirac : « On se fait élire ; après on verra » Juppé a essayé mais la rue a décidé !

  • Comme son maitre Hollande, Macron pense et agit en enarque: de belles analyses et pas de choix ni de décision.

  • « Le fait que la France représente 15% des transferts sociaux de la planète » ??? C’est tout ? Pas plus, vous êtes sur ???
    Et pourquoi pas 15% du montant des impôts et taxes de la planète tant qu’on y est ?

  • Rapport de la Commission pour la libération de la croissance française : 300 décisions pour changer la France
    Installée en août 2007, la Commission présidée par Jacques Attali avait pour objectif « d’examiner les conditions d’une libération de la croissance française ». Le rapport présente les 316 décisions retenues par la Commission pour atteindre cet objectif.
    http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/084000041.pdf

    La France ayant encore à faire face aux mêmes difficultés, on peut en déduire que ces propositions méritent encore d’être examinées pour y deviner les propositions de Macron revues et corrigées par Pisani-Ferry et la grande européenne qu’est Sylvie Goulard.

  • Longtemps on a demandé le programme… ça y est il est sorti… reste plusqu’a sortir les decrets d’application et la documentation qui va avec.. tout cela n’est qu’effets d’annonce en esperant une croissnce meilleure que celle qu’on a depuis 5 ans et due en grande partie aux conseils economiques d’un certain Emmanuel Macron. Le bilan c’est un truc pas facile a faire oublier, surtout quand il est encore present. Beaucoup de familles françaises, et pas parmi les plus aisées, souffrent encore aujourd’hui, et c’est loin d’être fini, de ce desastreux bilan. Le pire qu’ait connu la 5e republique, qui plus est en periode d’embellie economique. Completement inouï.

  • Pour les naîfs, un petit exemple de la vacuité du programme (pardon projet) Macron. Il prévoit de taxer séparément à l’IR les couples dont, très souvent l’un des deux reçoit des revenus très supérieurs à l’autre. Soit. Je crois que c’est un peu le système en Angleterre. Mais en France la taxation « globale » du couple fiscal présente cet avantage de taxer sur deux parts les revenus globaux, avec pour conséquence de ramener la « valeur » d’une part à un niveau sensiblement inférieur a ce qu’elle serait en cas de déclaration séparée. Imaginons que Mr soit payé au smig et que mme cadre sup reçoive 7000 euros par mois : Mr ne paie aucun impot IR , mais mme va être bien assaisonnée et au final le couple paiera plus cher qu’avec le système actuel. A moins de supprimer l’impot (on peut rêver et Macron est un artiste dans le domaine) mais il faudra expliquer où il trouvera l’argent qu’il promet par ailleurs.

    • MENFIN
      A terme il s’agit ni plus ni moins que de supprimer la demie part du couple afin d’assaisonner encore plus les classes moyennes, et comme il y a dans les cartons un projet de prélèvement à la source… vous voyez où je veux en venir.

    • il faudra expliquer où il trouvera l’argent qu’il promet par ailleurs.

      Il restera silencieux, parce que c’est une pluie d’impôts nouveaux qui va forcément s’abattre sur les soit-disant riches, ce qu’il ne peut annoncer.

  • l’entretien accordé aux Echos par Macron est révélatrice : c’est un social démocrate au moment ou la sociale-démocratie en Europe est en train de couler. Avec Macron, on coulera moins vite. Super.

  • L’éléphant a accouché d’une souris. Le programme que l’on annonçait à grand renfort de suspens comme étant « moderne », « révolutionnaire », « tourné vers le monde d’aujourd’hui’ etc …. n’est qu’une accumulation de mesures dans la droite ligne de la politique du dernier quinquennat : un programme qui explique comment mieux gérer l’Etat sans surtout rien changer dans le fond.

    Le logiciel reste le même : social-démocrate, basé sur un Etat tout puissant régnant sur le « Peuple » et lui expliquant ce qu’il faut faire, comment le faire, ce qui est bien pour l’intérêt général et ce qui est mal.

    Macron n’a pas compris que ce qui répugne les Français depuis maintenant 40 ans, c’est cette incapacité totale qu’a la classe politique à réformer le pays, voire même à être la principale cause de cet immobilisme.

    En s’enferrant dans le consensus mou et le politiquement acceptable, son électorat va se réduire à ceux de moins en moins nombreux qui ont peur du changement et qui ne pensent qu’en consensus et en synthèse, c’est à dire aux centristes partisans de l’immobilisme et dont la seule ambition est que le modèle actuel dure le plus longtemps possible et se transforme en douceur, tel l’optimiste qui tombe du haut du 50° étage en répétant en boucle « jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien… »

    Après le capitaine de pédalo, on a droit au capitaine de radeau de sauvetage.

  • FILLON sors de ces corps sinon ils vont brûler en enfer !!!!!

  • c’est le programme en marche.

  • En Marche, c’est du Moonwalk, l’art de faire croire qu’on avance en faisant du surplace :mrgreen:

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