M. Macron, la lèpre en démocratie, c’est un État à 57 % !

La vraie lèpre démocratique évoquée par le candidat Macron, c’est l’intrusion de l’État et des dépenses publiques dans toutes les sphères de la vie humaine jusqu’à l’étouffer.

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Emmanuel Macron by Ecole polytechnique(CC BY-SA 2.0)

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M. Macron, la lèpre en démocratie, c’est un État à 57 % !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 7 février 2017
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Par Nathalie MP.

M. Macron, la lèpre en démocratie, c'est un État à 57% !
Emmanuel Macron by Ecole polytechnique(CC BY-SA 2.0)

Pour Emmanuel Macron, en meeting à Lyon samedi 4 février dernier, l’affaire des emplois présumés fictifs de Mme Fillon est un symptôme de cette « lèpre démocratique » qui s’installe et contre laquelle il entend agir de toutes ses forces de preux chevalier blanc (et bien nourri par les frais de bouche de son ancien ministère) pour « restaurer la dignité de la vie publique ».

L’expression comme la thèse ne sont guère originales. L’idée consiste à dire que notre République a tous les atouts pour être irréprochable, que sa structure puissamment étatique n’est pas intrinsèquement mauvaise, mais que de temps en temps une brebis lépreuse parvient à s’y faufiler et à en profiter. Éliminons les quelques indésirables qui ternissent notre image de grande démocratie développée en imposant de nouvelles règles de transparence, moralisation etc., et tout redeviendra idyllique à l’ombre de notre État vigilant.

J’avais moi-même employé le mot « lèpre » à propos de l’affaire Fillon. Mais contrairement à Emmanuel Macron, qui semble digérer un peu vite ses propres petites gourmandises politiques, je liais ce mot, non pas à des comportements négligents ponctuels, mais au fait que la puissance de l’État et les deniers publics afférents se répandent comme une lèpredans tous les recoins de la société, entraînant automatiquement, rapidement et partout, des effets délétères qui s’appellent corruption et incompétence, ainsi qu’une adaptation des individus en général au bon vouloir de l’État. C’est ce point que j’aimerais développer ici.

 

Des dépenses publiques incontrôlées

Par État à 57 %, je veux dire que les dépenses publiques engagées par l’État français via ses trois composantes État central, collectivités territoriales et administrations de sécurité sociale atteignent aujourd’hui 57 % du PIB (2015). Il y a largement de quoi se poser des questions sur ce chiffre, car il est en augmentation constante depuis le début du XXe siècle, et il fait de la France une sorte de bête curieuse parmi ses pairs.

Si l’on excepte les pics liés aux circonstances militaires spécifiques des deux guerres mondiales, les dépenses publiques rapportées au PIB sont passées de 13 % en 1914 à 35 % en 1960 et 57 % aujourd’hui. Depuis 40 ans, cette croissance s’explique par l’augmentation du nombre de fonctionnaires, et surtout par l’explosion des dépenses sociales. La France a ainsi l’honneur douteux d’avoir trouvé un critère lui permettant d’occuper le second rang après la Finlande dans l’Union européenne et, plus largement, parmi les pays de l’OCDE.

La comparaison avec l’Allemagne (44 % en 2015) et le Royaume-Uni (43 %) n’est guère flatteuse, mais on trouve toujours des personnes bien intentionnées pour vous expliquer que cette comparaison ne vaut pas. Par exemple, j’ai lu dans L’Obs que les moindres dépenses de l’Allemagne venaient de ce qu’elle payait moins de prestations sociales, notamment pour le chômage. Sans doute, et pour cause : le taux de chômage allemand est moitié moindre que le nôtre !

Autre différence soulignée par le journaliste de L’Obs, en France les dépenses d’éducation sont beaucoup plus élevées qu’en Allemagne, et il faudrait s’en réjouir ! Quand on examine ensuite les classements internationaux qui donnent régulièrement une idée de la décomposition de notre Éducation nationale, on aimerait vivement avoir moins de dépenses pour davantage de résultats que davantage de dépenses pour moins de résultats.

En réalité, en déversant partout ses budgets faramineux, en assurant à ses 5,5 millions de fonctionnaires et à ses 600 000 élus un train de vie non soumis aux lois du marché, en distribuant moult subventions, aides aux entreprises et aides sociales selon des critères qui sont immanquablement marqués par un « volontarisme » politique voire électoral, en jouant à l’État stratège chez Areva, chez EDF, à la SNCF, avec les beaux résultats qu’on sait, en accordant sa protection à certaines professions via des réglementations qui détruisent l’esprit de concurrence – en faisant tout cela par centaines de millions d’euros avec les sommes anonymes de l’argent des autres, l’État ne peut qu’encourager les petites fraudes au quotidien, la dépendance des individus récipiendaires et la gabegie qui découlent logiquement des mauvaises décisions prises par des personnes qui ne mettent jamais leur patrimoine en risque.

 

Fillon ou les indélicatesses des élus

L’affaire Fillon est représentative des indélicatesses des élus. On a bien compris qu’elle est loin de représenter un cas exceptionnel et unique. Les élus ont l’art de bien se traiter et n’aiment guère qu’on vienne farfouiller dans leurs pratiques obscures. Jusqu’au jour où, pour une raison ou pour une autre, souvent une raison assez triviale de croche-pied politicien, ils se font gauler.

Dans ce type d’abus, on pourrait aussi citer le voyage de Manuel Valls à Berlin « avec les moyens de l’État » pour assister avec ses deux enfants à un match de foot entre le Barça, dont il est un fervent supporter, et la Juventus de Turin (juin 2015), laborieusement justifié ensuite par une réunion avec Michel Platini à propos de l’Euro 2016. Et pour faire bonne mesure, n’oublions pas le cas hallucinant du coiffeur de M. Hollande. Doté d’un contrat frôlant les 10 000 euros brut par mois, il était censé se rendre disponible 24 heures sur 24 pour recoiffer à tout moment les trois cheveux du président. On se croirait à Versailles au temps du Roi-Soleil.

Si ces affaires prennent des proportions colossales et suscitent une colère populaire élevée lorsqu’elles arrivent sur la place publique, elles représentent cependant assez peu de choses par rapport au dirigisme que l’État imprime partout avec ses 57 %. La dépendance induite par les subventions à la presse ou par des aides sociales distribuées toujours plus massivement sur la base de choix politiques à la limite du clientélisme est connue. Mais le secteur privé, abandonnant toute analyse de marché, est lui-même fortement touché par cette emprise.

Par exemple, les fonds de private equity, c’est-à-dire des fonds d’investissement qui lèvent des financements privés et les investissent dans des secteurs à haut potentiel de développement, adorent investir dans les professions et les secteurs réglementés, protégés ou massivement subventionnés par l’État tels que les Ehpad, les éoliennes, le secteur pharmaceutique etc.

Plus modestement, les dirigeants de PME se plaignent assez régulièrement de la paperasse que l’État leur impose, mais ils ne sont pas les derniers à courir les guichets des diverses administrations publiques pour bénéficier des multiples aides mises à leur disposition s’ils entrent dans les clous des critères demandés. Soyons tranquilles, ils feront tout pour s’y adapter, au mépris de la réalité économique. Ils ne sont pas les derniers non plus à rechercher la clientèle de l’État pour devenir les fournisseurs attitrés des chaussettes des soldats ou des balançoires des jardins publics des municipalités.

 

Capitalisme de connivence et libéralisme

Le cas d’Autolib à Paris est un excellent exemple de cette collusion perpétuellement recherchée entre le secteur privé et l’État. Formule de mobilité douce et propre proposée à des tarifs absurdement bas défiant toute concurrence, c’est bien le cas de le dire, dans une ville où les déplacements en voiture subissent tous les empêchements possibles, la petite voiture électrique de Bolloré se révèle maintenant moins écologique et nettement moins rentable qu’on ne le pensait au départ. On parle d’un déficit potentiel de 179 millions d’euros. De l’aveu même de Vincent Bolloré, le système est ruineux. Mais cela ne l’a pas empêché de le vendre un peu partout dans le monde en utilisant la réussite parisienne tant vantée mensongèrement par Anne Hidalgo. Voilà typiquement ce qu’on appelle du capitalisme de connivence avec l’État. Rien à voir avec le libéralisme.

Enfin, j’aimerais citer le rôle particulièrement normatif de Bpifrance (Banque publique d’investissement). Ses missions consistent à accompagner directement les petites et moyennes entreprises, à investir dans des secteurs stratégiques d’avenir (écologie, biotechnologies, transition énergétique, économie sociale et solidaire – of course), et à agir en partenariat avec les régions.

Des observateurs attentifs s’inquiètent néanmoins de l’emprise de la banque sur le marché du financement des entreprises, allant jusqu’à penser que loin de compléter le travail des banques, elle est en train de s’y substituer, avec pour effet pervers de déformer complètement ce marché tant c’est la course à l’augmentation des encours de prêts. Les banques finissent par n’intervenir que lorsque Bpifrance est présente, ce qui constitue de facto le début d’une nationalisation rampante du crédit, avec tout ce que cela comporte de décisions davantage politiques qu’économiques.

 

Les faux bienfaiteurs de l’humanité

Oublions les faux bienfaiteurs de l’humanité, comme notre journaliste de L’Obs, pour lesquels ce niveau exceptionnel de dépenses publiques à 57 % est normal, citoyen, généreux, social et solidaire, et pour lesquels il témoigne incontestablement d’une morale politique supérieure qui viserait toujours à faire passer « l’humain d’abord » – avec l’aide de quelques petits impôts et un peu de dette quand même pour financer tout ce déchaînement de bon cœur.

Et effrayons-nous de réaliser que lorsqu’un État en arrive à dépenser pour une valeur qui dépasse largement la moitié de la production annuelle de richesse réalisée dans le pays, il n’est plus seulement l’entité qui assure la liberté et la sécurité des citoyens, mais un acteur incontournable et surpuissant de la vie culturelle, sociale et économique du pays. Qu’on le veuille ou non, il imprime sa marque, oriente les décisions selon ses propres critères de ce qui est bien et ce qui est mal et finit par étouffer toute velléité d’autonomie. L’ensemble de la société dépend de lui et se positionne par rapport à lui. Peu à peu, tous les contre-pouvoirs possibles, y compris une presse indépendante et la société civile, sont affaiblis.

Dans ces conditions, comment imaginer que le débat public sur nos grandes orientations économiques, sociales et culturelles puisse se dérouler en toute liberté ?

Effrayons-nous aussi de constater que l’utilisation qu’il fait des deniers publics se solde assez inéluctablement par des résultats calamiteux (chômage, éducation etc.) ou des catastrophes financières qui se chiffrent en milliards d’euros (déficit des comptes sociaux, échecs de l’État stratège) et qui appellent ensuite toujours plus d’impôt et de dette pour réparer les dégâts causés initialement.

Dans ces conditions, comment imaginer que tout soit fait dans le but de favoriser la prospérité de tous ?

On pourra toujours évincer du système quelques élus véreux, histoire de montrer que l’État a à cœur de moraliser la vie publique – et bien sûr il faut le faire – c’est l’État lui-même, infiltré partout dans des proportions inusitées, qui pèse sur la vie démocratique en verrouillant l’autonomie individuelle et en écartant les possibilités d’une véritable prospérité par son poids, sa négligence et son incompétence cent fois documentée et démontrée. Seul un recul drastique de l’État permettrait de débarrasser notre démocratie de sa lèpre envahissante et mortifère.

Et maintenant, supposons que le revenu universel soit institué et imaginons ce que la liberté et la prospérité pourraient devenir…

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  • Vous n’avez rien compris. Si ça ne marche pas, c’est qu’il fait plus de moyens… ???

  • Blablabla….. il ne vous ait pas venu a l’esprit que la différence entr l’Allemagne et la France n’etait pas l’emprise de l’etat mais son histoire et sa culture ?
    Alleger l’État alors que le francais est incapable de diriger sa vie..marchera pas..il faut d’abord l’émanciper.

    • Vous confondez être et avoir et parler de pas comprendre la différence entre deux pays ? Vous occupez beaucoup trop d’espace sur ce site.

  • …tous fonctionnaires dès la naissance! Le cauchemar socialopathe.

  • Au-delà d’un changement radical de paradigme que suggère l’article, ne peut-on pas déjà imaginer un Etat qui ferait une meilleure utilisation des deniers publics ? Diminuer le taux de dépenses publiques par rapport au PIB pour le même niveau de services serait déjà un succès !

  • @nmp : 100% d’accord!

  • Pour les « frais de bouche » à Bercy, il lui est seulement reproché d’avoir dépassé ce qui était prévu. 80% au-lieu de 75%. 150000€ pour 100%, je vous laisse faire le calcul pour avoir la dérive.
    Et n’oublions pas que dans les principaux candidats à la présidentielle il est le seul à ne pas être député. Les autres touchent des indemnités de député pour … ne pas faire le travail de député. Bizarrement ça ne dérange pas du tout les journalistes. Et très probable que des assistants bossent sur des campagne électorale. Ils sont là pour assister leur député, et si le député est en campagne…

    Pour ce qui est du « poids de l’état », Macron vise 50%. Il dit que l’important est d’en prendre la direction, pas de se fixer un échéancier. Il dit également que la réduction ne viendra qu’avec des réformes, des transformations, pas avec des « coups de rabot » qui dépriment les fonctionnaires.

    • Macron vise 50%, il suffit de prendre la bonne direction. Incroyable ! Monsieur Macron va nous sauver ! Et vous gober tout ça. Pas de programme sinon encore des redistributions alors que nous empruntons pour pouvoir ne serait-ce que payer les retraites ? Monsieur Macron, comme son prédecesseur et ami, se roulera dans les ors de la république, se gavera aux frais des Français ( apparemment il y a déjà bien goûté) et vous direz, comme avec FH, si j’avais su …

  • Bravo Nathalie ! Beau tableau de notre doux pays. Une chose réconfortante tout de même : cette triste réalité est perçue par la plupart de la population. Nous sommes en train d’arriver aux limites du système et l’escroquerie est de plus en plus visible.Une imposture démasquée étant cliniquement morte, nous sommes donc en bon chemin.

  • Pour Réduire drastiquement le périmètre de l’Etat, il faudrait que notre représentation nationale le fasse. Personne dans le personnel politique ne le propose, ce serait diminuer leur pouvoir, diminuer le flux de richesses qu’ils gèrent. Alors que comme le souligne Nathalie, ils n’ont de cesse de l’accroître depuis un siècle.
    Ils sont tous persuadés d’être les plus capables d’entre nous. Ils infantilisent leurs compatriotes en disant vouloir « aider les plus faibles », voilà bien une réflexion de ceux qui se prennent pour les plus forts.
    Qui veut du pouvoir pour justement le diminuer ? Qui est ce messie ?

  • « comment imaginer que tout soit fait dans le but de favoriser la prospérité de tous ? »
    Le but est de préserver les avantages d’une oligarchie dont les politiciens sont la partie émergée et la plus fragile parce que dépendant d’une élection. Fillon joue le rôle de bouc émissaire d’un mécontentement généralisé alors qu’il veut essayer de s’attaquer au fond des problèmes. Ce que l’oligarchie, dont notre système médiatique fait partie, ne lui pardonne pas, visiblement.

  • « Des dépenses publiques incontrôlées. »

    Ce paragraphe résume l’essentiel. Merci Nathalie

  • « … les deniers publics afférents se répandent comme une lèpre dans tous les recoins de la société, entraînant automatiquement, rapidement et partout, des effets délétères qui s’appellent corruption et incompétence, ainsi qu’une adaptation des individus en général au bon vouloir de l’État. C’est ce point que j’aimerais développer ici. »

    C’EST TOTALEMENT FAUX.

    Je vous rejoins sur le tableau que vous dressez du pays dans le reste de l’article mais le rapport de causalite n’est pas le bon: dire que la corruption et l’incompetence (cause) seraient dues au poids de l’Etat sur notre societe (effet) est faux.

    Meme si l’Etat francais se limitait a ses fonctions regaliennes sans aucune des derives que vous evoquez, cela ne changerait RIEN a la situation, il y aurait toujours autant de scandales politico financiers. Ce que je vais dire est treeeees subjectif mais tout est une question de MENTALITE. Vous n’allez surement pas aime l’entendre mais la verite est que le francais moyen est un etre corrompu.

    • Vous avez une conception bien singulière du rapport de causalité : si je vous suis, Nathalie aurait soutenu que la cause (la corruption et l’incompétence) serait la conséquence nécessaire (serait due) de son effet (le poids de l’État). Voilà une causalité bien étrange dans laquelle l’effet engendre sa cause. 😮

      Là où je vous suis, si on remet les choses dans le bon ordre, c’est que la corruption n’est pas l’effet du poids l’État (qui en serait alors la cause). L’homme est corruptible par nature (ce n’est pas propre au français moyen, qui est-il ?, cf. le post-scriptum en fin de commentaire), et le poids exorbitant de l’État, loin d’être un garde-fou de cette tendance, lui confère au contraire un terreau favorable pour se développer et s’exprimer.

      Cela étant, c’est plutôt dans ce sens que j’interpréte les propos de Nathalie que vous avez cités. Premièrement, elle qualifie bien d’effets, non le poids de l’État, mais la corruption et l’incompétence (« des effets délétères qui s’appellent corruption et incompétence »); deuxièmement, il est plus vraisemblable qu’elle entend par là la manifestation de cette déficience humaine, plutôt que sa création ex nihilo par le poids de l’État et qui serait donc étrangère à l’humanité en son absence.

      P.S : il m’est toujours dérangeant de lire ou d’entendre des propos comme « le français moyen est un être corrompu », formulation derrière laquelle je soupçonne toujours son auteur de chercher à se mettre à l’écart d’une telle classe d’hommes et de s’exonérer d’un tel reproche.

      Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes se persuadant qu’elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des autres : Deux hommes montèrent au temple pour prier; l’un était pharisien, et l’autre publicain. Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant: O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l’autre. Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé.

      Luc, Chapitre 18, verset 9 à 14

      Et Jean Chrysostome, commentant cette parabole, de dire : « Misérable sois-tu, toi qui oses porter un jugement sur la terre… As-tu encore besoin de condamner ce publicain… Que de suffisance dans ces paroles ! …Pourquoi manifester un tel orgueil ? ».

      • « si je vous suis, Nathalie aurait soutenu que la cause (la corruption et l’incompétence) serait la conséquence nécessaire (serait due) de son effet (le poids de l’État). Voilà une causalité bien étrange dans laquelle l’effet engendre sa cause. »

        Vous m’avez parfaitement suivi et c’est bien ce qu’elle dit et affirme aux travers des deux mots « entrainant automatiquement ».
        J’aurais meme du inclure dans ma citation les quelques mots (« la puissance de l’Etat … ») qui precedent « deniers publics » pour une meilleure comprehension.

        « L’homme est corruptible par nature (ce n’est pas propre au français moyen, qui est-il ?, cf. le post-scriptum en fin de commentaire), et le poids exorbitant de l’État, loin d’être un garde-fou de cette tendance, lui confère au contraire un terreau favorable pour se développer et s’exprimer. »

        Premiere partie de phrase:
        Non, je refute cette maxime qui nous vient du siecle des Lumieres: tous les humains ne sont pas corruptibles par nature et je n’ai pas dit que les francais etaient les seuls, loin de la. La meilleure preuve et mon modele sont les pays nordiques qui ne sont pas coutumiers de nos « traditions » et pourtant, la puissance publique de ces pays est toute aussi forte dans leurs societes respectives. Comme le rappelle l’auteure, les depenses sociales sont meme plus importantes en Finlande et pourtant, ils sont loin de tous nos problemes …

        Deuxieme partie de phrase:
        Donc vous rejoignez ce qu’elle dit dans l’article meme si vous affirmez avoir une autre interpretation. Vous dites bien, explicitement, que l’Etat est responsable des maux de notre pays qu’elle evoque.

        « P.S : il m’est toujours dérangeant de lire ou d’entendre des propos comme « le français moyen est un être corrompu », formulation derrière laquelle je soupçonne toujours son auteur de chercher à se mettre à l’écart d’une telle classe d’hommes et de s’exonérer d’un tel reproche. »

        « Francais moyen », ici comme dans n’importe quel article de presse, est a comprendre comme un francais dans lequel se reconnaitrait la majorite de la population, ni moins ni plus. Contrairement a ce que vous pensez, je ne vise aucune categorie en particulier.
        Mais oui, vous avez raison, je me place a l’ecart des francais en ce qui concerne mon rapport a l’argent, le degre de transparence que j’attends d’une societe ainsi que toute pratique immorale a defaut d’etre illegale.

        Je ne reviendrai pas sur votre parabole, c’etait grotesque.

      • Un peuple a les dirigeants qu’il se choisit en démocratie. Et on ne peut que s’interroger sur ce peuple qui accepte d’être surendetté, et qui ne s’inquiète pas de ses dépenses publiques. Je le compare à d’autres peuples en Europe et ailleurs et je ne peux m’empêcher de penser qu’on est dans un pays dont la passion communiste n’est pas éteinte.
        On peut revenir à la Bible Turing: « Tu travailleras à la sueur de ton front » ( Genèse).

        • En démocratie un peuple n’a pas les dirigeants qu’il se choisit, il choisit ses dirigeants parmi ceux qui se présentent à lui.
          Pourquoi croyez-vous que nos élus le sont avec de moins en moins d’électeurs?
          Parce que ceux qui se présentent intéresse de moins en moins le citoyen.
          C’est un peu facile d’accuser le peuple alors que ce sont les gouvernants qui ont cessé de l’écouter.

      • Mea Culpa, je viens seulement de realiser que j’avais inverse les deux mots « cause » et « effet » …
        L’effet ne peut bien evidemment pas etre responsable de la cause …. J’aurais du mieux me relire …

        Mais cela ne change pas le sens de mon premier commentaire, le lien de causalite qu’elle etablit est faux.

        • Mais cela ne change pas le sens de mon premier commentaire, le lien de causalite qu’elle etablit est faux.

          Et je vous ai répondu qu’elle n’établit pas un lien de causalité (maintenant, nous sommes au moins en accord sur l’ordre dans lequel se trouve la cause et son effet, et sur le fait que vous aviez inversé les deux mots), mais seulement que si l’on supprime un frottement ou une cause qui s’oppose à une autre, alors l’effet de celle-ci se manifeste plus fortement et sans limite. Lorsque vous posez un objet sur une chaise, puis que vous retirez celle-ci et que celui-là tombe, en concluez-vous que la personne qui affirme qu’il ne faut pas retirer la chaise soutient que l’absence de chaise est la cause de la chute de l’objet ? Non. La cause de la chute est la gravité et le poids de l’objet, mais si vous retirez ce qui s’y oppose alors son effet se manifestera. Il est en de même avec un État disposant de trop de pouvoir : il y aura nécessairement des abus de pouvoir, c’est dans la nature humaine (mais sur ce point, nous ne semblons pas être en accord). C’est également ce qu’à répondu Laurent :

          Moins l’état disposera de moyen, plus ses pouvoirs seront faible et restreints, moins il y aura de corruption et de gabegie c’est tout simplement mathématique, vous ne pouvez pas dépenser ou détourner de l’argent que nous n’avez pas…

          Ceci étant dit, vous maniez tout de même les concepts d’une façon qui m’étonne profondément. Lorsque vous dites : « Contrairement a ce que vous pensez, je ne vise aucune catégorie en particulier. » Assurément que si ! Vous visez la catégorie des gens corrompus dans laquelle vous classez la majorité de la population française (selon vos propres dires, le français moyen « est à comprendre comme un français dans lequel se reconnaîtrait la majorité de la population »), mais de laquelle vous vous excluez. Vous êtes bien comme le pharisien de la parabole.

    • Oui Carambaa, vous avez raison , car comment expliquer les scores exorbitants des partis de gauche (FG, FN,PS). Que veulent les Français dans leur grande majorité? La réponse est simple : que ceux qui bossent et qui réussissent deviennent les esclaves de ceux qui voient dans le travail la source de leur malheur. C’est pourquoi ils ne parlent que de partager les richesses , jamais de les créer. Cette mentalité est celle de ce peuple corrompu. Hamon a même dépassé Mélenchon dans les sondages car il va plus loin encore dans le farniente, et son programme est perçu comme novateur par de nombreux journalistes. Ce pays est bien malade.

      • Le programme de Hamon: demain, la plupart des français n’auront plus de travail, il faut donc leur verser 750€ par mois. Certains appellent ça ré-enchanter le rêve socialiste. Moi j’appelle ça le cauchemars socialiste. Heureusement , on aura le droit de fumer du cannabis pour moins souffrir des « bienfaits » du socialisme (tous pauvres; vérifiés en tout temps et en tout lieu).

    • Moins l’état disposera de moyen, plus ses pouvoirs seront faible et restreints, moyen il y aura de corruption et de gabegie c’est tout simplement mathématique, vous ne pouvez pas dépenser ou détourner de l’argent que nous n’avez pas…

  • Plus précisément il s’agit des cotisations aux mutuelles complémentaires qui sont maintenant obligatoires.

  • tant qu’il y aura des c..s pour payer !

  • « La stratégie de Macron est celle des start-ups : acquérir et fidéliser des clients avant d’avoir un produit fiable, se pré-financer par des business-angels confiants dans l’entrepreneur et son business plan, hacker l’existant et déplacer le point de captation de la valeur. »
    J’ai repris ce texte d’un blog ailleurs au vu de sa pertinence. Et à l’aune de l’article ci-dessus, j’ajoute que Macron n’a fait que déplacer le point de captation de la valeur…

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