Gabriel Attal : déjà dans l’impasse ?

Déclin industriel, dette croissante : notre nouveau Premier ministre a-t-il vraiment les moyens de redresser l’économie française ?

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Gabriel Attal : déjà dans l’impasse ?

Publié le 4 mars 2024
- A +

Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’être simple, d’autant que, sitôt nommé,  il se trouve devoir faire face à une révolte paysanne, nos agriculteurs se plaignant d’être soumis à des réglementations bruxelloises absurdes qui entravent leurs activités et assombrissent leur horizon.

Nous allons voir que, par divers signes qui ne trompent pas, tant dans le domaine agricole que dans le domaine industriel, notre pays se trouve en déclin, et la situation devient critique. Le mal vient de ce que nous ne produisons pas suffisamment de richesses et, curieusement, les habitants paraissent l’ignorer. Notre nouveau Premier ministre, dans son discours de politique générale du 30 janvier dernier, n’a rien dit de l’urgence de remédier à ce mal qui affecte la France.

 

Dans le domaine agricole, tout d’abord :

La France, autrefois second exportateur alimentaire mondial, est passée maintenant au sixième rang. Le journal l’Opinion, du 8 février dernier, titre : « Les exportations agricoles boivent la tasse, la souveraineté trinque » ; et le journaliste nous dit : « Voilà 20 ans que les performances à l’export de l’alimentation française déclinent ». Et, pour ce qui est du marché intérieur, ce n’est pas mieux : on recourt de plus en plus à des importations, et parfois dans des proportions importantes, comme on le voit avec les exemples suivants :

On est surpris : la France, grand pays agricole, ne parvient-elle donc pas à pourvoir aux besoins de sa population en matière alimentaire ? Elle en est tout à fait capable, mais les grandes surfaces recourent de plus en plus à l’importation car les productions françaises sont trop chères ; pour les mêmes raisons, les industriels de l’agroalimentaire s’approvisionnent volontiers, eux aussi, à l’étranger, trouvant nos agriculteurs non compétitifs. Aussi, pour défendre nos paysans, le gouvernement a-t-il fini par faire voter une loi qui contraint les grandes surfaces et les industriels à prendre en compte les prix de revient des agriculteurs, leur évitant ainsi le bras de fer auquel ils sont soumis, chaque année, dans leurs négociations avec ces grands acheteurs qui tiennent les marchés. Il y a eu Egalim 1, puis Egalim 2, et récemment Egalim 3. Mais, malgré cela, les agriculteurs continuent à se plaindre : ils font valoir qu’un bon nombre d’entre eux ne parviennent même pas à se rémunérer au niveau du SMIC, et que beaucoup sont conduits, maintenant, au désespoir. 

 

Dans le domaine industriel, ensuite : 

La France est un gros importateur de produits manufacturés, en provenance notamment de l’Allemagne et de la Chine. Il s’est produit, en effet, depuis la fin des Trente Glorieuses, un effondrement de notre secteur industriel, et les pouvoirs publics n’ont pas réagi. La France est ainsi devenue le pays le plus désindustrialisé d’Europe, la Grèce exceptée. Notre production industrielle, calculée par habitant, selon les données de la Banque mondiale (qui incorpore la construction dans sa définition de l’industrie) est faible, comme le montre le tableau ci-dessous :

Nous nous situons en dessous de l’Italie, et nous sommes à 50 % de l’Allemagne. 

Autre signe préoccupant : la France, depuis des années, a une balance commerciale déficitaire, et ce déficit va en s’aggravant, d’année en année :

En 2023, notre déficit commercial a été extrêmement important : 99,6 milliards d’euros. Les commentateurs de la vie politique ont longtemps incriminé des éléments conjoncturels : augmentation du prix du baril de pétrole, baisse des commandes chez Airbus, le Covid-19, etc… Ils ont fini par réaliser que la véritable raison tient à la dégradation de notre secteur industriel.

 

Des pouvoirs publics sans cesse impuissants : 

Les pouvoirs publics, depuis une quarantaine d’années, se sont montrés impuissants à faire face à la dégradation de notre économie : ils ne sont pas parvenus à faire que notre économie puisse assurer le bien être de la population selon les normes qui sont celles des pays les plus avancés. Cela vient de ce qu’ils n’ont pas vu que la cause fondamentale des difficultés que nous rencontrions provenait de la dégradation de notre secteur industriel. Ce qui s’est produit, c’est que nos dirigeants se sont laissés piéger par le cliché qui s’était répandu dans nos sociétés, avec des sociologues fameux comme Alain Touraine, selon lequel une société moderne est une société « postindustrielle », une société « du savoir et de la connaissance » où les productions industrielles sont reportées sur les pays en voie de développement qui ont une main d’œuvre pas chère et corvéable à merci. Jean Fourastié avait formulé « la loi des trois secteurs de l’économie » dans son ouvrage « Le grand espoir du XXe siècle » (Population – 1949) qui connut un succès considérable. Une société, quand elle se développe, passe du secteur agricole (le secteur primaire) au secteur industriel (le secteur secondaire), puis ensuite du secteur industriel au secteur des services (le secteur tertiaire) : on en a conclu qu’une société moderne n’avait plus d’activités industrielles. C’est bien sûr une erreur : le secteur industriel reste toujours présent avec, certes, des effectifs réduits, mais qui sont extrêmement productifs, c’est-à-dire à haute valeur ajoutée par emploi. Nos dirigeants ont donc laissé notre secteur industriel se dégrader, sans broncher, voyant dans l’amenuisement de ce secteur le signe même de la modernisation du pays. Ainsi, on est-on arrivé à ce qu’il ne représente  plus, aujourd’hui, que 10% du PIB : en Allemagne, ou en Suisse, il s’agit de 23 % ou 24 %.

 

Des dépenses sociales phénoménales 

Le pays s’appauvrissant du fait de l’amenuisement de son secteur industriel, il a fallu que les pouvoirs publics accroissent régulièrement leurs dépenses sociales : des dépenses faites pour soutenir le niveau de vie des citoyens, et elles sont devenues considérables. Elles s’élèvent, maintenant, à 850 milliards d’euros, soit 31,5 % du PIB, ce qui est un chiffre record au plan mondial. Le tableau ci-dessous indique comment nous nous situons, en Europe :

Le graphique suivant montre comment nos dépenses sociales se situent par rapport aux autres pays européens :

La corrélation ci-dessus permet de chiffrer l’excès actuel des dépenses sociales françaises, comparativement aux autres pays de cet échantillon : 160 milliards d’euros, ce qui est un chiffre colossal, et ce sont des dépenses politiquement impossibles à réduire en démocratie car elles soutiennent le niveau de vie de la population. 

 

Un endettement du pays devenu structurel :

Autre conséquence de l’incapacité des pouvoirs publics à maitriser la situation : un endettement qui augmente chaque année et qui est devenu considérable. Faute de créer une richesse suffisante pour fournir à la population un niveau de vie correct, l’Etat recourt chaque année à l’endettement et notre dette extérieure n’a pas cessé d’augmenter, comme l’indique le tableau ci-dessous :

Notre dette dépasse à présent le montant du PIB, et les agences de notation commencent à s’en inquiéter car elles ont bien vu qu’elle est devenue structurelle. Le graphique ci-dessous montre combien est anormal le montant de notre dette, et il en est de même pour la Grèce qui est, elle aussi, un pays fortement désindustrialisé.

 

 

Quelle feuille de route pour Gabriel Attal ?

Notre jeune Premier ministre a une feuille de route toute tracée : il faut de toute urgence redresser notre économie et cela passe par la réindustrialisation du pays.

Nous avons, dans d’autres articles, chiffré à 350 milliards d’euros le montant des investissements à effectuer par nos entreprises pour porter notre secteur industriel à 17 % ou 18 % du PIB, le niveau à viser pour permettre à notre économie de retrouver ses grands équilibres. Ce montant est considérable, et il faudra, si l’on veut aller vite, des aides importantes de l’Etat, comme cela se fait actuellement aux Etats Unis avec les mesures prises par le Président Joe Biden. Nous avons avancé le chiffre de 150 milliards d’euros pour ce qui est des aides à accorder pour soutenir les investissements, chiffre à comparer aux 1.200 milliards de dollars du côté américain, selon du moins les chiffres avancés par certains experts. Il faut bien voir, en effet, que les industriels, aujourd’hui, hésitent à investir en Europe : ils ont avantage à aller aux Etats-Unis où existe l’IRA et où ils bénéficient d’une politique protectionniste efficace. 

Emmanuel Macron a entrepris, finalement, de réindustrialiser le pays. On notera qu’il a fallu que ce soit la crise du Covid-19 qui lui fasse prendre conscience de la grave désindustrialisation de notre pays, et il avait pourtant été, précédemment, ministre de l’économie !  Il a donc  lancé, le 12 octobre 2021, le Plan « France 2030 », avec un budget, pour soutenir les investissements, de 30 milliards d’euros auquel se rajoutent 24 milliards restants du Plan de relance. Ce plan vise à « aider les technologies innovantes et la transition écologique » : il a donc un champ d’application limité.

Or, nous avons un besoin urgent de nous réindustrialiser, quel que soit le type d’industrie, et cela paraît échapper aux autorités de Bruxelles qui exigent que l’on n’aide que des projets bien particuliers, définis selon leurs normes, c’est à dire avant tout écologiquement corrects. Il faudra donc se dégager de ces contraintes bruxelloises, et cela ne sera pas aisé. La Commission européenne sait bien, pourtant, que les conditions pour créer de nouvelles industries en Europe ne sont guère favorables aujourd’hui : un coût très élevé de l’énergie, et il y a la guerre en Ukraine ; et, dans le cas de la France, se rajoutent un coût de la main d’œuvre particulièrement élevé et des réglementations très tatillonnes. Il va donc falloir ouvrir très largement  le champ des activités que l’on va aider, d’autant que nous avons besoin d’attirer massivement les investissements étrangers, les entreprises françaises n’y suffisant pas.

Malheureusement, on va buter sur le fait que les ministres des Finances de la zone euro, lors de leur réunion du 18 décembre dernier, ont remis en vigueur les règles concernant les déficits budgétaires des pays membres et leurs dettes extérieures : on conserve les mêmes ratios qu’auparavant, mais on en assouplit l’application.

Notre pays va donc devoir se placer sur une trajectoire descendante afin de remettre ses finances en ordre, et, ceci, d’ici à 2027 : le déficit budgétaire doit être ramené en dessous de 3 % du PIB, et la dette sous la barre des 60 % du PIB. On voit que ce sera impossible pour la France, d’autant que le taux de croissance de notre économie sur lequel était bâti le budget de 2024 était trop optimiste : Bruno le Maire vient de nous le dire, et il a annoncé que les pouvoirs publics allaient procéder à 10 milliards d’économies, tout de suite.

L’atmosphère n’est donc pas favorable à de nouvelles dépenses de l’Etat : et pourtant il va falloir trouver 150 milliards pour soutenir le plan de réindustrialisation de la France ! Où notre Premier ministre va-t-il les trouver ? C’est la quadrature du cercle ! Il est donc dos au mur. Il avait dit aux députés qu’il allait œuvrer pour que la France « retrouve pleinement la maîtrise de son destin » : c’est une bonne intention, un excellent projet, mais, malheureusement, il n’a pas d’argent hélicoptère pour le faire.

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  • Nous sommes dans un système socialo-communiste où la taxation est telle que rien ne peut survivre. Le système de redistribution n’est en fait qu’un moyen d’acheter les élections. En pratique tout devient tellement cher que les emplois et l’industrie ne peuvent que décliner. À part une révolution libérale à tous les niveaux, je ne vois pas de solution à la lente agonie industrielle française. Malheureusement, nous n’avons pas encore touché le fond, donc rien ne se passera. La France était un pays très riche et il faudra qu’il soit complètement ruiné pour que ça change. Les politiques et les syndicats s’y emploient cela finira par arriver.

    21
    • G. Attal est dans son élément : c’est un grand socialiste qui vient de ce magnifique parti. Donc soyez sûr qu’il va bien s’en sortir.
      Et encore une fois, aucun vrai industriel n’investira en France compte tenu des taxes prélevées par l’État, de la haine des riches entretenue par l’État, de la lutte des classes des syndicats financés par l’État, d’une administration tatillonne entretenue par l’État, de lois crées par l’État pour faire baisser notre compétitivité, de notre système clientéliste entretenu par l’État pour encourager l’assistanat, de la dégradation des infrastructures du pays qui sont du ressort de l’État, de la recherche permanente de taxes supplémentaires à créer par l’État, des média financées par l’état pour distribuer la bonne parole contre le libéralisme entreprenarial, etc, etc.

      10
  • Avatar
    jacques lemiere
    4 mars 2024 at 8 h 02 min

     » Le mal vient de ce que nous ne produisons pas suffisamment de richesses » , hem… par rapport à notre niveau de vie!!! donc je dirais que le mal est que malgré cela « le pays » vit bien ( et les gens se plaignent )..à crédit..

    la mal est profondément politique il est douteux que la solution viennent de politiciens classiques.. je veux dire ceux qui achètent leur électeurs..

    seul les tensions entre profiteurs et perdants du système peut casser cela. :

    milei… afuera..

    ni l’industrie ni l’agriculture ne regardent l’etat. afuera…

  • Où trouver des milliards d’aide de l’Etat ? Suppression de 80% des subventions et des impôts de production pour un montant équivalent (et des administrations et fonctionnaires qui en sont chargés). Suppression de toute obligation normative qui serait plus défavorable que sa correspondante dans un autre pays de l’UE. Suppression de toute progressivité en matière d’imposition, flat tax à 12% sur les seuls profits. Basculement immédiat d’une partie de la retraite par répartition vers la capitalisation. Abandon de la transition énergétique et politique d’énergie bon marché « à tout prix ». Abandon du ZAN. Vérité des prix sur les infrastructures de transport et facilitation du développement des moins chères. Politique casseurs-payeurs envers les écolos. Suppression de tous les avantages fiscaux aux syndicats et associations. Etc.
    Le catalogue est suffisamment large pour que quelques unes des mesures suffisent à enclencher le redressement. Mais il faut passer par la case de la reconnaissance inimaginable à gauche « le social attendra, nous n’avons plus les moyens ».

    17
    • Avatar
      jacques lemiere
      4 mars 2024 at 8 h 15 min

      donc oubli de protection de l’ environnement et redistribution..
      mais aussi souveraineté, égalité territoriales, « droits »
      ce machins ont des « raisons »..

      -5
    • Vus avez totalement raison! A la question : « Déclin industriel, dette croissante : notre nouveau Premier ministre a-t-il vraiment les moyens de redresser l’économie française ? »,, la seule réponse est qu’il donne le signal de la libération de l’économie, des énergies de ceux qui veulent travailler et entreprendre, et qu’il s’attaque à tailler dans le gras des administrations pléthoriques à la française, et tout le reste suivra! Mais soyons réalistes, il y aura tellement de résistances internes et d’intérêts corporatifs à ménager que les lendemains qui chanteront sont encore au-delà de l’horizon des événements.

    • Camarade, trouver des économies c’est facile. Mais alors, avec quoi payer une armée de fonctionnaires à ne rien faire et les fonctionnaires retraités (c’est l’impôt et non leurs cotisations qui paye leurs retraites) ? C’est déjà les emprunts de l’État qui paye leurs salaires qui augmentent automatiquement tous les 3 ans par leurs changement d’indice.
      Donc les milliards dont vous parlez sont impossibles à économiser car le déficit de l’État est structurel.

      • Demi-solde pour les fonctionnaires qui ne font rien, mais conservation d’un certain nombre d’avantages pour ceux qui acceptent de se mettre à faire quelque chose, avantages financés par la moitié de traitement en moins des autres. Evidemment, au début, c’est neutre pour les finances publiques qu’on voudrait pourtant bien redresser, mais à terme le gain est considérable : plus de production de richesses sans nouvelle subvention.
        Pour les retraites, fonctionnaires ou pas, exonération fiscale des revenus du capital à hauteur des droits à répartition abandonnés. Au départ, on peut estimer à 20 Mds. de recettes en moins pour Bercy, et 20 Mds. de dépenses en moins pour les retraites (et donc pour Bercy qui les subventionne). Opération blanche. Au bout de 5 ans, croyez-vous les biens exonérés n’auront pas profité ?

        • Déjà fermons le robinet du recrutement ( 120 000 de plus depuis 7 ans avec une annonce de moins 120 000 !!!) puisque les départs actuels en retraite sont très conséquents) et supprimons le statut de fonctionnaire sauf pour les 4 domaines regaliens ( sécurité défense justice diplomatie)
          Ce changement permettra de se séparer plus facilement des indésirables…….et de déplacer ses ressources vers d autres secteurs

  • Que les bureaucrates français et européens, pour lesquels les citoyens abusés continuent à voter, cessent de ligoter le pays avec des mesures hors sol, et tout rentrera dans l’ordre : l’État nous tue !

    • La redistribution a atteint de tels sommets, que la tres grande majorité des français reçoive des aides et en redemande……..une véritable addiction
      La France est sous perfusion
      Il suffit de voir le patronat français de l immobilier du BTP……. mais aussi les agriculteurs, les taxis, les ambulanciers……aller quémander des aides à matignon !!!!!
      Le mal est culturel…….

  • « Le mal vient de ce que nous ne produisons pas suffisamment de richesses et, curieusement, les habitants paraissent l’ignorer. »
    Les « habitants » sont certainement moins ignorants que leurs dirigeants qui n’ont jamais vu une machine-outil.
    Les Français n’ont jamais demandé qu’on sabote leur industrie automobile en les obligeant à acheter des véhicules électriques fabriqués en Chine, c’est pourtant ce que continuent de faire nos dirigeants.
    Attal n’est pas à plaindre puisqu’il est membre historique de la Macronie, dont le logiciel bobo est la transition écologique. Il a même dans son équipe un ministre de la planète !
    J’accorderai un peu de crédit à Attal quand il aura le courage de déclarer qu’on met le sauvetage du climat en pause. On ne peut pas parler de la crise climatique du matin au soir tout en promettant de réarmer notre industrie.
    Si l’armée de Poutine est proche de Paris, comme on nous le dit, l’urgence est-elle à la mise en place des ZFE ?
    Tout cela ne fait pas très sérieux. Il faut choisir ses priorités et s’y tenir : c’est bien le problème de la Macronie !

    • « l’urgence est-elle à la mise en place des ZFE ? »
      Il suffira juste de vérifier que les blindés de Poutine ont la bonne vignette Crit’Air. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ne sont ni électriques ni hybrides!

  • Le déclin industriel ne date de Macron mais il en a fortement profité durant la période Hollande  » voir la privatisation des autoroutes, actuellement la voiture électrique » Au debut des années 2000 les televisions ont bombardé la population a l’aide de soi disant professeurs d’universités que le nouveau paradis industriel était la Chine. Lorsque l’ont choisis des premiers ministres qui sont essentiellement des fonctionnaires à l’origine, on en arrive à la situation actuel.

    • Déjà commencées préalablement, l aboutissement des concessions autoroutières ont été une excellente décision du tandem Villepin Breton qui a été le seul gouvernement depuis 40 ans a avoir stabilisé un peu notre dette……
      La démarrage de la croissance chinoise a été un bouleversement énorme dans l économie mondiale avec u e ouverture sans précèdent

      • Je connais très mal ce dossier donc j’ai une question.
        Je lis partout que la privatisation des autoroutes a été un véritable jeu de dupes, dont les opérateurs privés ont largement bénéficié.
        Vrai ? intox habituelle des étatistes ?

        • A mon avis, il y a du vrai et du faux. Tout vient de ce qu’il ne s’agit pas de privatisation, mais en pratique de concession de l’exploitation. Donc tous les avantages de la privatisation sont évacués, et il ne reste que les connivences d’un contrat avec l’Etat.

  • Trop de dépenses, trop de dettes, trop de taxes, trop de normes.
    Comment faire ?
    La réponse est dans le constat.
    Baisser les normes et les taxes. Et le reste suivra.
    Macte nova virtute, puer, sic itur ad astra.

  • En fait, on le voit tant à regarder Attal qu’à lire les commentaires, personne n’a vraiment de motivation très forte pour redresser la situation. C’est tellement plus simple et confortable de continuer dans la médiocrité ordinaire ! Et puis de toute façon, à quoi bon se fatiguer, tout gain hors du commun repartirait en impôts à financer de nouvelles redistributions.

    • Et les francais les premiers veulent que rien ne change…….des que la moindre réforme pointe le bout de son nez……c est reparti……manifs…..on casse tout…..discours démagogiques……
      Vous êtes bien téméraire avec yakafokons, mais aux commandes le pragmatisme s impose vite
      Voir d ailleurs comment J Milei navigue a vue en Argentine avec fermeté
      Fermer la perfusion, peut vous éclater à la figure…..🤣🤣🤣🤣

    • Avatar
      jacques lemiere
      4 mars 2024 at 22 h 28 min

      il faut tomber plus bas… sans doute;

      ce qu’on lit sur contrepoint est minoritaire dans les commentaires des autres médias…

      c’est toujours les ultra riches piquent nos sous..

  • C’est bien triste mais en France personne ne sera élu en tenant un discours de vérité sur la situation économique et en nous invitant à nous retrousser les manches. On a déjà une durée de travail la plus faible au monde mais des irresponsables ont fait croire que l’allongement (inéluctable) de la durée de cotisation retraite c’était « deux ans ferme », ces mêmes irresponsables clament que « les dettes souveraines sont un simple jeu d’écriture » (lider maximo) et qu’on peut très bien travailler encore moins (vers la semaine de 32h sur 4j, étape vers la semaine de 28h) et gagner plus, et comment donc ma brave dame, fastoche yaka faire payer les riches et les entreprises, ces requins de capitalistes qui s’en mettent plein les fouilles avec leurs superprofits et puis d’ailleurs personne ne nous cherchera des noises on est « too big to fail ». Un tel pays a déjà essayé ces méthodes, bien qu’assis sur les plus grandes réserves de pétrole du monde c’est devenu un pays de miséreux qui doit même importer son essence faute d’avoir entretenu ses raffineries et que le même lider maximo souhaitait rejoindre dans l’Alliance Bolivarienne.
    Je crains que le compte à rebours ne soit enclenché enclenché pour la mise sous tutelle par le FMI.

    • Y en a-t-il un qui ait essayé ? On a l’impression que le succès des démagos « droit à la paresse » condamne d’avance les réalistes, mais les condamne-t-il vraiment, ou suffit-il simplement à les décourager ?

  • Du fond des âges, le français a horreur du commerce. Notre intelligentsia – Cf E.N.- cultive la haine de l’entrepreneur. Nos ingénieurs estiment que les clients doivent les supplier pour être livrés, et ont horreur de déléguer, surtout à des distributeurs étrangers, indispensable pour que la TPE se développe à moindre coût. Nos syndicats dégoutent notre jeunesse de l’industrie, par des autodafés de pneus et de palettes.
    C’est à l’entrepreneur de risquer et de réussir par lui même, sans rien attendre des environnements politico-socio financiers.
    Le monde est vaste et ce n’est pas parce que c’est déjà fait, qu’on ne peut pas faire mieux! Un modeste 1% du marché est déjà énorme. CF nos amis hollandais, allemands, suisse ETC…
    J’en ai fait l’expérience. Avec mon associé, nous avons reconquis le marché français d’équipement XY, aux mains des américains, et après 20 ans .. sommes devenus leader mondial : 95% Export _120 pays couverts. 15 employés, sur une Micro niche de marché ultra spécialisé.

    • Je plussoie. Nous sommes (ou plutôt nous avons été) un pays d’ingénieurs, d’inventeurs.
      Les commerciaux sont toujours caricaturés dans la littérature ou les médias comme des bonimenteurs voire comme des benêts prêts à vendre père et mère (le vendeur dans Caméra Café en est l’archétype).
      Quant à la notion de profit, une solide tradition marxiste fait que pour la plupart des Français, elle est associée au vol.
      Dans ces conditions….

  • Certes , Certes , tout cela , l’article comme les commentaires dont certains brillants traduisent une part de vérité , ou si vous préférez un volet de la réalité . Mais il me semble , sans la moindre vanité ni suffisance qu’il manque la colonne vertébrale du raisonnement.
    Nous sommes d’accord pour dire et reconnaître que le gouvernement et ceux qui l’ont précédé depuis 1974 , année du dernier budget voté en équilibre, que nos gouvernants hors sol qu’ils sont, se manifestent par une totale incapacité à gérer l’entreprise France et que pour dépenser sans compter ils montrent qu’ils n’ont jamais fait la différence entre une dette pour couvrir des charges de fonctionnement supérieures aux ressources certaines et une dette pour investissement productif. L’une est une charge pure non couverte tandis que l’autre s’autofinance. Ainsi donc nos gouvernants créent des dettes et pour les couvrir n’ont d’autres solutions que de créer des impôts ( dans leur langage) , des charges dans le notre.
    Ainsi donc , si on reconnait que nos agriculteurs , pour ne parler que d’eux, survivent à peine de leur travail ce n’est pas que leur prix n’est pas le bon , ce n’est pas que les autres sont moins chers c’est simplement , ce qui est politiquement inavouable, que le responsable de cette décadence , de cet appauvrissement , de cette perte de compétitivité , de cet effondrement c’est l’ETAT dans toute sa splendeur , grand ordonnanceur qu’il est des impôts et taxes qui pèsent sur nos coûts et notre compétitivité . Sur une tonne de lait payée 435 euros combien reste -t-il au paysan français ? Moins de la moitié de ce que gagne le paysan espagnol. On décline sur d’autres produits ? Le poulets ?
    Donc, une fois de plus on n’aborde pas le problème sous le bon angle . C’est possible de produire plus en France , produits agricoles comme industriel , à condition de laisser aux producteurs une rémunération digne qui incitera à poursuivre l’exploitation familiale .
    Le problème n’a jamais été l’agriculture , le problème a toujours été les entraves à le juste équilibre du marché , mais ça l’Etat ne sait et ne veut pas le comprendre .
    Conclusion , il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre .
    Bien tristement vôtre

    • Le juste équilibre du marché est une notion bien vague pour ne pas dire une tarte a la crème qui s appuie sur une morale bienpensante qui autorise la culture de la subvention….
      Le marché est regit par l offre et la demande, pas par des considérations filandreuses

    • Mais derrière ce monstrueux ÉTAT se trouve un gouvernement, et derrière ce gouvernement un parlement lui-même émanation des électeurs. Si on remonte cette chaîne causale peut-être s’immuniserait-on contre cette funeste incohérence en n’accordant le droit de vote qu’à ceux qui savent compter (examen de passage?). Peut-être est-il temps de tempérer les excès de la démocrature?

      • Le retour au vote censitaire du XIX siècle ???

        • Certes c’était mieux avant mais mieux vaut consulter un pauvre intelligent qu’un riche abrvti.

          • Test PISA tous les 15 ans pour conserver sa carte d’électeur…

            • De grands intellectuels se sont déjà fait piéger par l idéologie et la démagogie…..du communisme et du fascisme……..
              Cet aveuglement continue car il est dans la nature humaine de refuser les évidences pour se cloitrer dans un rêve d absolus…….

  • D’un autre côté, si nous en sommes là, qui est aussi responsable de la situation ?…
    Comme le chantait le grand philosophe Supertramp :
    – Rip off the masks and let’s see
    But that’s not right, oh, no, what’s the story?
    But there’s you and there’s me
    That can’t be

  • Mais nous allons maintenant avoir le droit à l’avortement à 10, 20 ou 30 semaines inscrit dans la constitution. La France reste le phare des nations. Alors la dette, vous comprenez, du moment qu’on puisse la refiler aux autres, on s’en fout pas mal …. Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.

  • A propos d’impasse… Comment va CP ?
    2 jours à 0 publication…

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