Un article de l’Institut économique de Montréal.

Tel que rapporté par les médias, l’Hôpital général juif a enregistré l’an dernier un volume record de patients traités aux urgences, sans toutefois obtenir de financement additionnel.
L’Institut économique de Montréal (IEDM) tient à rappeler que pour améliorer la qualité des services, il faut nécessairement changer le mode de financement des établissements de santé.
Le « financement à l’activité » ou « financement axé sur le patient » pourrait faire diminuer les temps d’attente dans les hôpitaux du Québec, comme le montre un Point publié aujourd’hui par l’IEDM. Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, songe d’ailleurs à implanter une telle réforme, comme c’est le cas dans plusieurs des pays développés.
Actuellement, les hôpitaux au Québec – comme presque partout ailleurs au Canada – reçoivent leur financement sous forme de budgets globaux établis en fonction des dépenses effectuées dans le passé. À l’opposé, le financement à l’activité est fondé sur le nombre d’interventions médicales réalisées. Les hôpitaux reçoivent un paiement fixe déterminé pour chacune d’entre elles, par exemple pour un remplacement de la hanche.
« Lorsqu’on finance à l’activité, chaque patient devient une source de revenu pour l’établissement » affirme Youri Chassin, directeur de la recherche et auteur du Point. « Si l’argent suivait le patient, cela permettrait de soigner plus de gens et d’améliorer l’accès. »
Problèmes de listes d’attentes et d’engorgement
Dans les années 1990, l’Angleterre et la Norvège étaient aux prises avec des problèmes de listes d’attente et d’engorgement des urgences semblables à ceux du Canada. Ces deux pays ont toutefois vu l’attente pour une chirurgie non urgente diminuer à la suite de la mise en place graduelle du financement à l’activité. En Norvège par exemple, l’attente a diminué de 66 % entre 2002 et 2010.
M. Chassin ajoute que la qualité des soins n’est pas négligée pour autant. En Australie, une telle réforme a même contribué à une amélioration de la qualité des services. « Ce n’est pas surprenant puisque avec un financement à l’activité, les hôpitaux sont incités à prodiguer les meilleurs soins possibles pour maintenir leur bonne réputation. »
« Le financement à l’activité aurait un impact encore plus positif sur notre système de santé si l’on permettait également une plus grande liberté de choix des patients et l’instauration d’une véritable concurrence entre les fournisseurs de services », ajoute Michel Kelly-Gagnon, président-directeur général de l’IEDM. « Le Québec et le Canada pourraient alors profiter des bénéfices qui découlent de ces réformes, comme les expériences étrangères l’ont démontré », dit-il.
Le Point intitulé Financer les hôpitaux en fonction des services rendus est signé par Youri Chassin, directeur de la recherche à l’IEDM. Cette publication est disponible sur le site de l’Institut économique de Montréal.
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