Québec : réformer pour améliorer les hôpitaux

Pour améliorer la qualité des services, il faut nécessairement changer le mode de financement des hôpitaux québécois.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Québec : réformer pour améliorer les hôpitaux

Publié le 20 mai 2016
- A +

Un article de l’Institut économique de Montréal.

By: dominique BernardiniCC BY 2.0

Tel que rapporté par les médias, l’Hôpital général juif a enregistré l’an dernier un volume record de patients traités aux urgences, sans toutefois obtenir de financement additionnel.

L’Institut économique de Montréal (IEDM) tient à rappeler que pour améliorer la qualité des services, il faut nécessairement changer le mode de financement des établissements de santé.

Le « financement à l’activité » ou « financement axé sur le patient » pourrait faire diminuer les temps d’attente dans les hôpitaux du Québec, comme le montre un Point publié aujourd’hui par l’IEDM. Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, songe d’ailleurs à implanter une telle réforme, comme c’est le cas dans plusieurs des pays développés.

Actuellement, les hôpitaux au Québec – comme presque partout ailleurs au Canada – reçoivent leur financement sous forme de budgets globaux établis en fonction des dépenses effectuées dans le passé. À l’opposé, le financement à l’activité est fondé sur le nombre d’interventions médicales réalisées. Les hôpitaux reçoivent un paiement fixe déterminé pour chacune d’entre elles, par exemple pour un remplacement de la hanche.

« Lorsqu’on finance à l’activité, chaque patient devient une source de revenu pour l’établissement » affirme Youri Chassin, directeur de la recherche et auteur du Point. « Si l’argent suivait le patient, cela permettrait de soigner plus de gens et d’améliorer l’accès. »

Problèmes de listes d’attentes et d’engorgement

Dans les années 1990, l’Angleterre et la Norvège étaient aux prises avec des problèmes de listes d’attente et d’engorgement des urgences semblables à ceux du Canada. Ces deux pays ont toutefois vu l’attente pour une chirurgie non urgente diminuer à la suite de la mise en place graduelle du financement à l’activité. En Norvège par exemple, l’attente a diminué de 66 % entre 2002 et 2010.

M. Chassin ajoute que la qualité des soins n’est pas négligée pour autant. En Australie, une telle réforme a même contribué à une amélioration de la qualité des services. « Ce n’est pas surprenant puisque avec un financement à l’activité, les hôpitaux sont incités à prodiguer les meilleurs soins possibles pour maintenir leur bonne réputation. »

« Le financement à l’activité aurait un impact encore plus positif sur notre système de santé si l’on permettait également une plus grande liberté de choix des patients et l’instauration d’une véritable concurrence entre les fournisseurs de services », ajoute Michel Kelly-Gagnon, président-directeur général de l’IEDM. « Le Québec et le Canada pourraient alors profiter des bénéfices qui découlent de ces réformes, comme les expériences étrangères l’ont démontré », dit-il.

Le Point intitulé Financer les hôpitaux en fonction des services rendus est signé par Youri Chassin, directeur de la recherche à l’IEDM. Cette publication est disponible sur le site de l’Institut économique de Montréal.

Sur le web

Voir les commentaires (0)

Laisser un commentaire

Créer un compte

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Parmi les économistes qui ont été nobélisés, James M. Buchanan est probablement l'un des plus singuliers. Né le 3 octobre 1919 (il aurait 97 ans aujourd'hui), Buchanan répudiait l'idée que les économistes devaient être des technocrates qui guidaient l'action gouvernementale.

 

James M. Buchanan, la domination du politicien et du fonctionnaire

Après la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale, les sociétés occidentales ont été dominées par des courants de pensée qui favorisaient un rôle très important de l'État dans l... Poursuivre la lecture

1
Sauvegarder cet article

Un article de Romain Delisle

Au début du mois d’octobre, Arnaud Robinet, maire de Reims et président de la Fédération hospitalière de France qui représente les hôpitaux publics, a déclaré un besoin non satisfait par le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 de 2 milliards d'euros, et de 1,9 milliard d'euros pour l’année en cours, alors que le total des dépenses allouées aux établissements publics et privés se monte déjà à 98,4 milliards en 2022.

Depuis quinze ans, l’hôpital public est habitué à demeurer so... Poursuivre la lecture

4
Sauvegarder cet article

Nous entendons toujours les ONG dire que nous ne pouvons pas faire confiance à l'industrie, que nous devons exclure les preuves de l'industrie, ou que les lobbyistes de l'industrie répandent la tromperie et le mensonge. On nous rappelle constamment les quelques cas où des acteurs de l'industrie ont menti ou dissimulé des informations importantes au cours du siècle dernier.

Mais j'ai travaillé dans l'industrie pendant 15 ans et je n'ai rien vu de tel. Au contraire, j'ai vu une application stricte des pratiques éthiques, le respect des c... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles