Par Guillaume Nicoulaud.
La Genèse ouvre le ban [III, 16] et le principe est confirmé par la première épître de Saint Pierre [III, 1] mais c’est sans doute Paul de Tarse qui, dans sa foisonnante correspondance, met les choses le plus au clair : vous pouvez consulter la première épître aux Corinthiens [XI, 3 puis XI, 6-10 et XIV, 33-35], l’épître aux Éphésiens [V, 22-24], l’épître aux Colossiens [III, 18], l’épître à Timothée [II, 11-14] ou l’épître à Tite [II, 3-5] — j’en oublie sans doute. Bref, à la lecture des textes canons de la bible catholique, il est tout à fait clair que la femme est soumise à l’homme autant que ce dernier est soumis à Dieu. « L’homme n’a pas été créé pour la femme, écrit Paul, mais la femme pour l’homme » — raison pour laquelle cette dernière doit se voiler en « signe de sujétion » [Corinthiens, XI, 8-10].
Et donc ?
Eh bien, mon Dieu, pas grand-chose. Il est bien possible que, pendant quelques siècles, la subordination de nos douces moitiés ait eu force de loi avec plus ou moins de rigueur en fonction des temps, des gens et des lieux mais, aujourd’hui, il n’en reste pas grand-chose et même, à vrai dire, rien du tout. Aujourd’hui et pour autant que je puisse en juger, il semble bien que la chrétienne soit devenue l’égale du chrétien et, qu’à l’exception des très consentantes moniales, plus personne ne songe à la voiler.
La religion catholique, bousculée par l’histoire, concurrencée de toutes parts et tiraillée entre ses tendances conservatrices et les aspirations de l’Église concrète — les gens, de chair et d’os — s’est adaptée tant bien que mal à notre monde moderne, elle s’est sécularisée. La religion de Tomás de Torquemada1 n’est plus. L’Église de Rome, objectivement, ne parle plus que de paix, elle ne cesse de prôner le dialogue interconfessionnel, elle a abandonné ses ambitions politiques pour endosser pleinement son habit de guide spirituel, elle vole au secours des pauvres, sermonne les puissants… Si Voltaire voyait ça, il n’en reviendrait pas.
Ah ! bien sûr ! Il se peut que vous soyez de celles et ceux qui trouvent encore à y redire. Peut-être, par exemple, jugez-vous sévèrement les positions du Saint Siège quant à l’homosexualité ou sur le préservatif. Allez, à vous je peux le dire : je suis bien d’accord avec vous. Seulement voilà, on ne réforme pas de l’extérieur une religion vieille de deux mille ans et encore moins de force. N’en déplaise aux ingénieurs sociaux, ces choses-là prennent du temps, beaucoup de temps et elles doivent surtout venir de l’intérieur.
La réforme vient des croyants
Parce qu’une religion, voyez-vous, n’est jamais rien d’autre que ce qu’en font les croyants. De la même manière que ce sont les Chrétiens eux-mêmes qui, en les contextualisant ou en les réinterprétant, ont adouci les épîtres de Paul de Tarse, ce sont encore les Chrétiens qui, partout dans le monde, poussent à la roue pour faire fléchir ces dogmes anachroniques. Ça viendra. Un jour où l’autre. Eh quoi ? Vous pensiez vraiment que c’est l’Esprit Saint qui désigne les papes ? C’est qu’il doit être sacrément doué en sociologie et en géopolitique cet esprit-là2 !
Donc voilà : la religion, soulignait très justement le rabbin Delphine Horvilleur3, c’est aussi une affaire de relecture. Dans le judaïsme, c’est presque une seconde nature, les chrétiens s’y sont mis sur le tard ; reste, pour boucler le tour des trois grands monothéismes, l’islam. C’est la plus jeune des trois, l’enfant terrible de la fratrie, mais elle devra bien s’y mettre un jour — à la relecture — parce que dans notre monde, c’est une question de survie.
En attendant, de grâce, cessez de nous asséner des versets du Coran et ce, quoi que vous souhaitiez démontrer. C’est ridicule. La seule interprétation des textes révélés de l’islam qui vaille, la seule qui puisse avoir un effet sur le monde concret, c’est celle des musulmans eux-mêmes. Comme l’Église a relu les épîtres de Paul (entre autres), l’Oumma relira un jour ses sourates. Avec un peu de chance, les brutes épaisses qui sévissent actuellement du Levant jusqu’à nos capitales européennes vont même parvenir à accélérer le processus.
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- Oui, je sais, on a sans doute noirci le tableau. ↩
- Point Isabelle de Gaulmyn : l’élection de François, au moment où les courants chrétiens évangéliques taillent des croupières à Rome en Amérique latine… (C dans l’air du 28 mars 2016.) ↩
- Même émission (que je vous recommande rien que pour l’excellent Jean-François Colosimo). ↩
Juste pour dire que les évêques réunis pour Vatican II (1962-1965) connaissaient les textes mentionnés au premier paragraphe, mais ont jugé ne pas devoir leur donner une valeur absolue. Pourtant, il y avait belle lurette que l’Eglise ne s’occupait plus de ce que les femmes portaient sur la tête hors des églises, à supposer qu’elle s’en soit occupée un jour, il ne s’agissait que de définir la façon dont elles devaient être vêtues à l’intérieur. Ils auraient donc pu décider de continuer comme avant. Comme pour les hommes, lesquels, après Vatican II comme avant, doivent se découvrir la tête dans les églises.
Ps: à propos de 1 Co, XI, 8-10 cité en fin de premier paragraphe, les deux traductions en ma possession disent l’une (TOB) que la femme doit être « coiffée correctement », l’autre (Jérusalem) qu’elle doit porter sur sa tête une « marque d’autorité ». Je dirai que c’est interprétable.
« Comme l’Église a relu les épîtres de Paul (entre autres), l’Oumma relira un jour ses sourates » : non, c’est une profonde erreur que de croire cela. Le coran est la parole de Dieu lui-même. Le Dieu des Chrétiens s’est incarné. Son message n’est pas dans les textes. Le Dieu des Mahométans s’est inverbé dans le coran. On n’interprète pas Dieu : il est. C’est tellement vrai que « les portes de l’interprétation ont été fermées » il y a déjà des siècles. Un mahométan qui interprète les textes d’une manière nouvelle se rend apostat.
Sans aller jusqu’aux thèses de l’islamologue Anne-Marie Delcambre, vous devez voir que l’islam est un système fermé, dont il n’est quasi pas possible de sortir de manière « douce ».
Désolé d’être ridicule, M. Nicoulaud.
« La seule interprétation des textes révélés de Marx qui vaille, c’est celle des communistes eux-mêmes ». Le vrai communisme n’a jamais été appliqué. Seul des vrais marxistes peuvent dire ce qu’est le communisme et ce qu’il devrait être.
Sauf que les bolcheviques, le PCC… ont existé, se revendiquaient communistes, et appuyaient ouvertement leur idéologie sur les textes de Marx.
Ont peut donc répondre aux marxistes qui prétendent que le communisme n’a jamais existé et qu’il ne faut lire que les écrits de Marx pour comprendre l’âme du communisme qu’ils se trompent. de la même façon, on ne peut pas réduire une religion au prisme de lecture actuel de son texte sacré. Une religion n’est pas un objet suspendu en l’air dans le monde des formes platoniciens, c’est la religiosité qui est pratiquée par les individus qui la composent qui font qu’une religion est ce qu’elle est.
« …En attendant, de grâce, cessez de nous asséner des versets du Coran et ce, quoi que vous souhaitiez démontrer. C’est ridicule. La seule interprétation des textes révélés de l’islam qui vaille, la seule qui puisse avoir un effet sur le monde concret, c’est celle des musulmans eux-mêmes »
Absolument…
Que des non musulmans viennent expliquer ce qu’est le véritable islam est une aberration.
Absolument, absolument.
Dans le même esprit, que des non-communistes viennent expliquer ce qu’est le véritable communisme est une aberration similaire.
Il suffit de faire le Test du canard…
Toujours remplacer le mot « dieu » par « licorne rose invisible ».
La conclusion de l’article est très maladroite.
Ce ne sont pas les attentats terroristes islamistes, mais le libéralisme (notamment la suppression de l’État-providence) qui poussera une partie des musulmans à interpréter le Coran d’une manière plus moderne, ou tout simplement à cesser de se considérer comme étant des musulmans.
Le problème de l’article, c’est qu’il laisse entendre que l’islam se modernisera forcément : qu’il suffit d’attendre patiemment. Or en présence de l’État-providence c’est parfaitement vain d’attendre que les musulmans interprètent le Coran d’une manière plus moderne.
Car en présence de l’État-providence les gens peuvent survivre grâce aux aides sociales : ils n’ont pas l’obligation de survivre par leurs propres moyens. Par conséquent un musulman ne sera pas correctement incité à s’adapter à la culture des non-musulmans (pour trouver un travail, ou pour garder un travail, ou pour élargir sa clientèle, etc.)
Non pas vous!
« Des musulmans parasites, qui vivent aux crochets de la CAF. » on dirait francaisdesouche dans le texte.
Décidément, les attentats ont faire perdre le nord à de nbreux bobos.
@gillib : Depuis quand Fdesouche affirme, comme mon message, que la solution c’est le libéralisme (ce qui inclus le respect de la liberté religieuse des musulmans) ?
Depuis quand Fdesouche préconise, comme mon message, de supprimer l’État-providence ? (c’est-à-dire de cesser d’assister « les gens » -tel qu’écrit noir sur blanc dans mon message-, que ces « gens » soient des musulmans ou des « français de souche ».)
Fdesouche considère que le problème ce sont les différences culturelles. Fdesouche juge qu’elle sont irrémédiablement incompatibles. Tous mes messages considèrent au contraire que le problème c’est le socialisme (de gauche ET de droite).
Je vous propose un message à moi plus détaillé : https://www.contrepoints.org/2015/10/21/226168-quand-larabite-est-devenue-une-tare-une-histoire-des-prejuges#comment-1171678
Mon dieu, vous vous rendez compte ce que vous avez écrit: ‘Par conséquent un musulman ne sera pas correctement incité à s’adapter à la culture des non-musulmans’
Les libéraux non boboïdes auraient raison: ‘Houston, on a un probleme’.
Mon phare de l’orthodoxie libéral perd le nord. Nous sommes perdu.
Un peu facile concernant l’évolution de l’église catholique. Certes l’église a beaucoup changé et en bien depuis cinq siècles. Mais ça a toujours été en cédant pied à pied, contre son gré,sous des pressions extérieures, parce qu’elle ne pouvait pas faire autrement, avec un siècle de retard. Elle a toujours fait ce qu’elle reproche à l’Islam actuellement, avec une volonté hégémonique et parfois (colonisation de l’Amérique du Sud) avec la brutalité et les exactions que l’on reproche à l’Islam. s’il n’y a qu’un peu plus d’un milliard de catholiques dans le monde aujourd’hui, ce n’est pas de gaité de coeur pour l’église, c’est simplement parce que l’église s’est essouflée, n’a pas eu la force d’achever sa grande oeuvre d’évangélisation universelle. Peut-être bien qu’elle n’y a même pas complètement renoncé
Alors si dans quelques années, l’islam,s’est imposé par la force en Europe après de sanglants massacres, si les femmes sont toutes voilèes, si on a supprimé l’art, le vin et la musique, disons nous bien que ce n’est peut-être pas très grave parce que dans quelques siècles, des contre pouvoirs venant de je ne sais où, vont modeler, modérer l’Islam et le rendre fréquentable.
On ne peut pas nier qu’il y a des différences entre le judaisme, le christianisme d’une part et l’islam d’autre part. Les musulmans considèrent que le Coran vient directement de Dieu (il est tombé du ciel) ce qui n’est pas du tout le cas pour le judaisme et le christianisme. personne ne considère la Torah ou la Bible comme venant directement de Dieu.
La Bible avant d’être fait en latin a été traduite en plusieurs langues (Je ne souviens plus exactement dans quels langues la bible est passé avant d’être fait en latin: si mes souvenirs sont bons c’est l’hébreu puis l’assyrien puis le grec plus le latin. Puis bien sûr, après, elle a été traduite dans les langues nationales). Or, traduire c’est interpréter. Cela fait qu’il est évident que la Bible doit être interprété. Et cela est le cas depuis le début étant donné qu’à la base, la bible a été traduite.
Le problème du Coran c’est que cela vient (soi disant) directement de Dieu. Donc, on ne peut pas l’interpréter. L’exégèse est pratiqué dans le christianisme et le judaisme mais pas dans l’islam. Enfin, si , il existe une exégèse de l’islam mais elle n’est pas faite par les autorités musulmanes qui voient très mal cette discipline
On ne sait d’où vient cette légende. L’homme qui l’a reçu ne savait pas écrire. Il a donc été écrit par d’autres. Ceux-là étaient-ils humains, ou infaillibles ? De même, sa mise en forme actuelle date d’après ces évènements et ces gens. Votre affirmation n’est donc pas juste.
Ça vient du coran lui même, comme le fait que Mahomet ne savait pas écrire (ce qui est peu plausible mais lui a servi de « preuve de sa révélation »). Il a peut être été réécrit après coup, voire écrit après coup mais le fait de le penser ou de le dire vous excluera de facto et de jure de l’islam… Or ce qui compte, comme le dit l’auteur, c’est bien ce que les musulmans pensent et font de l’islam… À savoir du terrorisme et du soutient du terrorisme pour un nombre très important d’entre eux. Et comme il n’y a pas d’autorité centrale unique pour changer un texte qui dit lui même sont ne peut pas le changer ni même l’interpréter autrement que comme son « prophète » l’a fait (d’où les hadith) on n’est pas sorti de l’auberge (le faire que le dit prophète ait passé le gros de sa vie à massacrer piller et violer n’aide pas)
Vos affirmations sont de pur bon sens.Il n’est même pas sûr que Mahomet ait réellement existé. Il n’empêche que pour les mahométans, il n’en va pas de même : le coran est la parole de Dieu, bien plus est Dieu lui-même, inverbé dans le Livre (avec majuscule), et nc, non interpretable : on n’interprète pas Dieu. L coran n’est pas ou plus à interpreter : « les portes de l’iterprétation ont été fermées » (suivant la formule traditionnelle). Vous voulez que les mahométans les rouvrent. Or, ce n’est plus admis. (Par qui ? me dire-vous : par l’islam en tant que tel).
Savoir si le Coran est incréé ou pas est un débat remontant aux origines de l’islam (cf mutazilisme vs asharisme). La thèse Mutaziliste (Coran créé) n’a plus ou peu d’influence aujourd’hui mais on peut espérer qu’elle gagne en vigueur avec le temps compte tenu de son « modernisme ». L’islam n’est pas dans une impasse sur ce sujet.
PS: s’agissant de la Bible, en arménien peut-être ?
Le retour d’Asterix et de ces approximations et mensonges… l’objectif ? toujours le meme, tous unis contre l’islam… l’article le dit très bien ‘arretez d’interpréter le coran, vous n’etes pas musulman’. L’islam, comme le christianisme ou le judaisme… est une question de chemin global vers le divin, donc aucun croyant sérieux, ne prend une partie, l’extrait du contexte historique (d’ou les imams) et le prend comme parole « d’évangile »… vous n’avez que les faux croyants, qui ne se contentent, comme vous les opposants continue a une communauté de 1,6 milliards d’individus, de prendre 3 lignes et d’en faire un chemin de foi, vous etes exactement identique a DAESH, ce groupuscule sectaire fonctionne de la meme manière, ils prennent une ligne ou deux, et en font un chemin a suivre… c’est pour cela que la majorité absolue des djhiadistes a travers le monde sont soit des convertis, soit des non-croyants qui le sont devenus rapidement… car un musulman pratiquant depuis longtemps a lu et entendu les interprétations faites…
Bref…. vos approximations vous pousse a faire croire que la Bible a été traduite… et pas le Coran… et la, on va avoir un probleme lol…. et autre approximation, a aucun moment quelqu’un peut dire que le Coran vient de Dieu, tout le monde sait que cela vient du Prophet Mahomet qui aurait retranscrit les paroles de Dieu… tout comme le nouveau testament des chretiens rentranscrit par Luc et Mathieu selon Jesus Christ… bref
Je ne suis pas théologien, mais je fréquente un peu les comptoirs. Vous devriez bien en faire autant. On y apprend des choses aussi intéressantes que dans la bible ou le coran, et de plus equilibrantes.
La comparaison entre l’Eglise est l’Islam faite par Guillaume Nicoulaud n’est pas pertinente. Elle ne tient aucun compte de la structure différentes des religions en question.
Un catholique a parfaitement le droit de choisir de prendre au pied de la lettre les textes cités. En revanche il ne peut affirmer que son interprétation est LA bonne. Seul le Pape le pourrait et justement il ne le fait pas. Le catholique qui prétendrait que son interprétation personnelle doit être imposé à tous sans l’aval de Rome (en encre même avec l’aval de Rome, cela ne serait possible qu’à des conditions très restrictives) ne serait simplement plus catholique. Pour l’Islam (comme pour le protestantisme) il n’y a pas l’équivalent. Il y aura donc toujours des groupes pour prôner une interprétation littérale du Coran. Selon les circonstances ils seront plus ou moins fort, c’est tout.
Quant à la position de l’Eglise sur l’homosexualité ou le préservatif, ceux qui la jugent sévèrement ne la connaissent ou ne la comprennent pas.
Pour faire simple et répondre à l’auteur, « Je crois en Dieu mais pas en ces représentants. »
La croyance, c’est comme la politique.
Il y a celle que l’homme ne pourra jamais décrire parce qu’il n’en aura jamais la grandeur et celle que l’homme autoproclamé représentant, médiocre et menteur, raconte et répand pour imposer son autorité.
Les messagers font le reste et répandent avec faiblesse la doctrine.
Il me semble discutable d’attribuer à la Bible la position d’infériorité des femmes qui a longtemps prévalu. Ce n’était pas le cas au Moyen-Age, et cette inégalité doit sans doute beaucoup plus à Napoléon.
La chasse aux sorcières ou la discipline sexuelle imposée au femme à partir de la rennaissance u y est peut-être pour quelque chose.
C’est exact, mais la redécouverte du juridisme romain, qui a infusé dans toute la société Eglise comprise, est passée par là…
« La seule interprétation des textes révélés de l’islam qui vaille, c’est celle des musulmans eux-mêmes »
Trop facile ! C’est la parole d’un catholique éclairé en 2015 sur une autre religion.
Je vous rappelle que dans les années cinquante, la position officielle de l’église catholique sur la bible et les évangiles était que tout devait être observé à la lettre, sans aucune interprétation. J’en sais quelque chose ; on voulait même faire de moi un curé de campagne, juste assez évolué pour anoner du latin à la messe, apprendre et testituer un prêche prédigéré, mais assez borné pour ne pas se poser de questions.
Alors vouloir donner des leçons aux musulmans qui auraient quelques années de retard dans leur interprétation du Coran…
Votre pensée semble prisonnière du dogmatisme ambiant considérant :
1. que toute religion se vaut, parce que classifiée comme telle (ce qui, paradoxalement, ferait lever les yeux au ciel si l’on parlait de politique ou de philosophie),
2. que chaque religion s’inscrit dans une sorte de Progrès, allant des ténèbres à la lumière.
Avec, dans ce simple parallélisme, une occultation de différences ontologiques et idéologiques profondes :
– le coran est considéré comme venant de Dieu directement (comme le souligne Astérix), alors que la bible est considérée comme écrite de main d’homme, mais inspirée par Dieu (ce qui laisse la place à une traduction interprétative),
– la vie du Christ (je suis moi-même catholique pour jouer cartes sur table) est très différente, dans l’exemplarité, de celle de Mahomet,
– etc.
L’Eglise – que le catholique considère guidée par Dieu, mais faite d’hommes – n’est donc pas exempte de toute faute (cf. doctrine du péché originel), et tout acte posé par un croyant, fut-il clerc, ne respecte pas forcément sa doctrine (ex : Torquemada, Savonarole, ou les malheureuses affaires de pédophilie plus récentes).
Bref, le manque de culture religieuse actuel (j’avais vu passer des chiffres annonçant que le gros de la culture religieuse des français ou des belges prenait pour unique source le journal télévisé…), qui empêche toute pensée juste sur ce point.
Permettez : Je ne suis pas prisonnier d’un dogmatisme, fut-il ambiant, je me borne à exprimer ma pensée. J’ai souffert de l’église catholique pendant mon enfance et mon adolescence. Je m’en suis à peu près sorti et je reconnais qu’il m’arrive de bouffer du curé. Pas très malin ? Peut-être, mais ça soulage. Plus serieusement, je considère que l’église catholique n’est plus rien depuis qu’elle a cessé d’être un instrument au service du pouvoir, que ce que l’on observe actuellement de la part de l’islam est profondément toxique, que le comportement d’Israèl, guidé sans doute par la religion juive, envers la Palestine, est profondément mauvais;
Pendant qu’on y est (c’est vous qui en parlez) : les massacres dùs aux croisades et aux conquètes diverses, l’inquisition, les curés pédophiles, les silences du Vatican pendant la seconde guerre mondiale, ça commence à faire beaucoup. Votre église est en train de disparaître, paix à ses cendres.
Lomo , vous nous sortez en désordre tous les poncifs habituels contre l’église catho , qui a bien des défauts mais pas tous .
II guerre mondiale : Serge Karlsfeld a défendu le pape pour les juifs le pape est un juste . On nous bassine avec les croisades mais tout le monde oublie que cette guerre était une défense bien légitime des chrétiens d’orient vivant depuis toujours sur place vis à vis des envahisseurs musulmans . Il y aurait beaucoup à dire dur Israel et la Palestine , notamment que les chrétiens d’israel , dans la même situation que les palestiniens ne font pas sauter de bombes ni ne tuent personne . Passons aux pédophiles : les prêtres sont des hommes comme les autres leurs crimes sont atroces et doivent effectivement être punis sévèrement, les papes récents se sont heureusement saisis de ces terribles problèmes , on rêverait que l’état fasse de même pour les enseignants pédophiles de l’ed nat … « paix à ses cendres » : je doute que la paix naisse des cendre de l’église …. pas vous ?
Les poncifs, cest vous, cest pas moi : vous recitez les textes officiels. Moi, avec des maladresses ou des outrances parfois, je dis ce que je pense. Si vous aviez subi la même éducation catho que moi et si vous vous en étiez affranchi, vous comprendriez et seriez libéré.
@lomo je n’ai pas pour habitude d’ecrire ce que je n’ai pas re pensé . J’ai eu mon parcours catho , je l’ai envoyé sur les roses comme vous et j’ai fais le tri , mais je n’aime pas les inexactitudes c’est tout .
@lomo petit add on : « l’église catholique n’est plus rien depuis qu’elle a cessé d’être un instrument au service du pouvoir » perso je trouve cela tres bien qu’elle se soit distancée du pouvoir , le pouvoir étant toxique par essence . Maintenant dire qu’elle n’est plus rien … c’est votre point de vue.
J’oubliais : Question culture religieuse, j’en connais un rayon, beaucoup plus que la plupart des catéchistes actuels.
Croisades, violences, haines,… Toutes ces choses sont en effet inhérentes au catholique, non pas parce que catholique, mais parce qu’homme tout simplement. Je suis par ailleurs sincèrement désolé pour vos mauvaises expériences. Cependant je crois qu’il faille faire la différence entre ce que doit porter l’Église au monde – la foi – et ceux qui la constituent, à savoir des hommes et des femmes, imparfaits par nature (Saint Augustin à d’ailleurs réfutė cette prétention d’une Église de « parfaits » dans sa querelle contre les donatistes). Outre le discours médiatique classique sur l’Église (Croisades, pédophilie, etc.), il faut aussi savoir en reconnaître les apports : les écoles, les hôpitaux, la dignité de chaque homme, de chaque femme, l’attention aux pauvres, la contribution dans le domaine de l’art, etc. Il faut lire la vie de ceux que l’Eglise à reconnu comme saints, et pas seulement celles des prêtres qui ont chuté. Il faut lire saint Augustin, saint Thomas, Pascal, Lamartine, Chateaubriand, Peguy, Claudel et bien d’autres. Quant à sa pérennité, elle a survécu aux persécutions romaines, à la chute d’un empire, aux moeurs laxiste de son clerge, aux persécutions de la révolution française, de la revolution russe, et à bien d’autres choses encore. Si elle est réellement fondée par Dieu, elle survivra, ou plutôt elle renaîtra de ses cendres.
Mais c’est vous qui récitez fidèlement un catéchisme abscons. Saint Augustin, je n’y arrive pas. Pascal , oui un peu. Lamartine, chateubriand, bien démodé. Peguy, Claudel, je déteste. Chacun ses goûts et sa culture. Moi cest plutôt Proust, Céline, Henry Miller, Bukovsky, Faulkner, Louis Guilloux, Le Clezio et beaucoup d’autres.
Les curés pédophiles, je les ai mentionnés parce que cest dans l’air du temps. Ils me font pitié, ils sont les victimes de l’église qui , avec des siècles de retard, comme d’habitude, les maintient dans un etat d’arrieration et de frustration propre a toutes les névroses
Je n’avais pas envie de rentrer dans cette discussion ; trop complexe, il faudrait des heures de vrai débat.
Mais la référence « curés pédophiles victimes de frustration » me fait bondir.
Comme beaucoup vous confondez frustration et perversion. La pédophilie est une perversion. Et où la rencontre-t-on le plus souvent ? dans le cadre de relations incestueuses, puis, bien plus loin, dans le corps professoral (devant l’Eglise me semble-t-il)
Rien à voir avec le célibat des prêtres.
Et effectivement l’Eglise, elle, s’est saisie de cette question. Mais les médias aiment bien taper sur l’Eglise alors que les erreurs de l’Education Nationale sont vite passées sous silence.
Ceci bien sûr n’est en aucun cas une excuse pour une conduite d’autant plus abjecte qu’elle est le fait de personnes prétendant guider les autres.
Très clairement, la lecture du Coran, des Hadiths et de la Sharia faite par les musulmans en 2016 est parfaitement acceptable.
Au Pakistan, au Bengladesh, en Iran, en Arabie saoudite, en Egypte, en Indonésie, au Quatar, en Algérie, la possibilité pour un musulman d’être un apostat fait partie des libertés fondamentales. Les leaders religieux musulmans et leurs ouailles ne soutiennent jamais les gouvernements qui font appliquer la peine de mort ou une peine de prison pour les musulmans qui par exemple se convertissent au christianisme ou se déclarent purement ou simplement athées.
Quant l’hebdomadaire belge francophone le Vif (anciennement le Vif-l’Express) soutient que l’exécutif des musulmans de Belgique, après les événements du 22 mars 2016 à Bruxelles, indique qu’à la prière du Vendredi suivante, on ne va pas prier pour les victimes, car il y a des mécréants parmi eux, pourquoi pas ? Il est évidemment aussi exclu de faire une minute de silence pendant la cérémonie religieuse, toujours selon cet hebdomadaire.
Il va de soi que le paragraphe précédent est une pure invention de journalistes à la solde de l’extrême droite.
N’est-ce pas ?
« Ah ! bien sûr ! Il se peut que vous soyez de celles et ceux qui trouvent encore à y redire. Peut-être, par exemple, jugez-vous sévèrement les positions du Saint Siège quant à l’homosexualité ou sur le préservatif. Allez, à vous je peux le dire : je suis bien d’accord avec vous. »
L’auteur de ce paragraphe, montre que 1, il n’a jamais vraiment lu la position de l’Eglise sur le préservatif et que 2, il ne connaît rien au dogme de l’Eglise (dogme : ie ce qui est à la base, dans les fondamentaux).
« En attendant, de grâce, cessez de nous asséner des versets du Coran et ce, quoi que vous souhaitiez démontrer. C’est ridicule. » : bon vous rendez vous compte qu’en disant cela vous insultez beaucoup de musulmans ? Comme dit par beaucoup de commentateurs plus haut : le Coran ne s’interprète pas justement . J’ai bien peur que sur ce coup , le théologien de comptoir , ce soit vous …
Maintenant je comprends où vous voulez en venir : vous pensez que face à l’horreur qui se profile et matérialisée par l’EI , les musulman dits modérés vont réagir et se mobiliser pour relire , réinvestir et interpréter le Coran voire le réformer . Peut être . Nous verrons . Mais pour l’instant , ils n’ont pas voix au chapitre car ils sont menacés physiquement par les fanatiques , ils seront les premières victimes des fanatiques . Prions pour eux .
Tout n’est pas perdu entre vous et moi : je suis d’accord sur le fait que le théologien de comptoir, cest plutôt l’auteur de ce poulet bien indigeste et prétentieux.
@lomo 🙂 pas de pb , j’apprécie votre sincérité
Et ben, pour ce qui est du niveau de théologie de comptoir, bravo,M. Nicoulaud. J’espère , pour vos client, que vous êtes plus compétent en économie. Catholique, apostolique romain, je suis épuisé par les « commentaires » que je dois lire sur différents sites et médias et j’ai renoncé depuis longtemps à en discuter.
Fort bien résumé
Rincez vous l’esprit, lisez 2084 de Boualem Sansal.
Dans la chrétienté, il y a deux sortes de textes:
– Les Evangiles (Thomas, Marc, Luc, Jean) qui sont sacrés,
– tous les autres textes (Actes, Epitres) qui ont été écrits par des hommes et donc sont des interprétations datées relatives à la pratique religieuse et à l’interprétation de la Foi à une certaine époque que l’Eglise appelle « l’âge apostolique » qui se termine à la mort du dernier apôtre encore vivant, saint Jean, sous l’empereur Trajan.
C’est pourquoi durant l’office par exemple, les fidèles entendent un extrait des Evangiles debout (c’est la Parole de Dieu), alors qu’ils écoutent la lecture d’une Epître assis, c’est le message d’un homme, même s’il s’agit d’un saint majeur de la foi chrétienne.
Tout à fait d’accord avec une religion n’existe que par ses pratiquants, les musulmans seuls peuvent dire ce qui relève de l’Islam ou pas. Les musulmans d’Arabie Saoudite et du Qatar vivent ainsi, à leurs yeux pleinement l’iSlam, Dash aussi…. Donc, l’Islam n’a pas qu’un seul visage, et sûrement pas toujours celui de la paix et de la tolérance, hélas.