Le Quantitative Easing, différent de la planche à billets ?

Qu’est-ce que la planche à billets et pourquoi le Quantitative easing serait l’illustration de ce principe ?

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Mario Draghi en juin 2014 (Crédits : ECB European Central Bank, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

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Le Quantitative Easing, différent de la planche à billets ?

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Publié le 24 mars 2015
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Par Nathalie Janson.

Un article du site Trop Libre.

Mario Draghi en juin 2014 (Crédits : ECB European Central Bank, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.
Mario Draghi en juin 2014 (Crédits : ECB European Central Bank, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

À l’occasion du lancement du QE1, lundi 9 mars, les journaux ont rivalisé d’articles pédagogiques sur le QE à la mode européenne.

Le problème est que la pédagogie a une portée limitée dans ce domaine tant la politique monétaire est un sujet difficile à vulgariser. Le terrain était donc propice  au colportage de contre-vérités, au premier chef, la planche à billets, l’arme fatale dégainée par Mario Draghi. Mais qu’est-ce que la planche à billets et pourquoi le QE serait l’illustration de ce principe ?

Remontons aux sources…

L’expression de planche à billets s’est développée dans un contexte monétaire basé sur l’or et elle évoquait l’idée que si la banque centrale créait de la monnaie sans contrepartie or, elle créait la monnaie sans contrepartie tangible. On peut d’ailleurs très facilement imaginer qu’en ces temps anciens les périodes où la planche à billets sévissait étaient surtout celles où l’État avait besoin d’argent pour financer les guerres et demandait à la banque centrale, à l’époque plutôt nommée banque nationale, d’imprimer des billets en échange de créances sur l’État, voire même de ligne de crédit.

Mais depuis maintenant 40 ans, soit après la fin des accords de Bretton Woods, le système monétaire n’est plus basé sur l’or mais sur un système de monnaie fiduciaire. Autant dire que cela fait longtemps que nous sommes dans un gigantesque système de planche à billets si l’on pense qu’imprimer de la monnaie banque centrale en échéance de créances papiers symbolise la planche à billets !

Comment fonctionne une banque centrale dans un environnement normal ?

Tout d’abord dans un tel système monétaire la banque centrale crée de la monnaie sous forme de pièces et billets, mais surtout sous forme électronique, en contrepartie de créances à son actif (base monétaire), ses créances étant plutôt de nature souveraines, de bons du Trésor en particulier parce que la préoccupation de la banque centrale est d’accepter en contrepartie les créances les moins risquées et les plus fiables possible, ce qui explique le choix de titres émis par les États, et la courte maturité, les bons du Trésor ayant une maturité inférieure à un an.

Il est crucial pour la banque centrale que la valeur de ce qu’elle possède à l’actif soit stable afin de ne pas avoir de déconnexion entre la valeur de la monnaie créée et la valeur des actifs acceptés en contrepartie. Traditionnellement, aux USA, la Federal Reserve achète majoritairement des bons du Trésor parce que la marché est profond et les achats de ces titres par la banque centrale ne le déséquilibre pas. Pour cette raison, la panoplie de titres que la BCE achète est beaucoup plus large et pas exclusivement composée de titres souverains, contrairement aux USA.

Par ailleurs, il faut savoir que la Banque centrale crée de la monnaie principalement dans le cadre du refinancement des banques en accord avec ses objectifs de politique monétaire.

Depuis les années 1990, dans la plupart des pays occidentaux, les actions de la Banque centrale sont menées via des opérations d’open market, ce qui signifie que lorsque la Banque centrale fournit des liquidités aux banques commerciales sans communiquer au préalable les montants (pas de programme établi comme aujourd’hui), elle le fait à travers l’achat de titres de marché comme les bons du Trésor de façon temporaire : on appelle ces opérations des opérations de prise en pension.

En d’autres termes, dans un contexte de politique monétaire conventionnelle, la banque centrale apporte des liquidités aux banques de façon temporaire et c’est ce dernier point qui différencie une politique monétaire non conventionnelle comme nous la voyons pratiquer aujourd’hui dans laquelle les achats sont fermes et non plus temporaires.

Dans le cadre d’une politique monétaire conventionnelle, le bilan de la Banque centrale augmente faiblement puisque les opérations de refinancement des banques sont des opérations temporaires et en simplifiant l’augmentation de l’offre de monnaie accompagne la croissance économique. Cette ligne  de conduite est cohérente avec l’objectif de stabilité des prix que la plupart des banques centrales poursuivent.

En quoi une politique monétaire non conventionnelle diffère-t-elle ?

Tout d’abord une politique monétaire non conventionnelle s’inscrit dans un contexte de crise où les taux d’intérêt sont à des niveaux proches de 0 ou égaux à 0.

Face à la crise de 2007, la Federal Reserve, la première concernée par la crise, baisse son taux dans une fourchette de 0-0,25 % qui prévaut toujours aujourd’hui, et au vu de l’ampleur de la crise décide d’adopter une politique non conventionnelle qui se caractérise par un programme d’achat ferme dont les montants sont communiqués d’avance avec un calendrier établi.

Les achats de titres ne sont donc plus temporaires et ne se portent plus exclusivement sur des bons du Trésor mais aussi sur des portefeuilles hypothécaires titrisés, les fameux MBS, mortgage Backed securities, et d’obligations du Trésor américain de maturités plus longues, une vraie révolution pour la Fed qui fait entrer des titres du secteur privé et des obligations longues du Trésor.

Pour la BCE, le passage au QE s’est fait graduellement. Avant le programme lancé lundi 9 mars, la BCE avait procédé à des opérations de refinancement à long terme non récurrentes – les LTRO – dont le terme initial de un mois s’est transformé avec la crise de la dette souveraine en trois puis quatre ans mais dont le principe de fonctionnement se rapproche du QE puisque ce sont des achats massifs, de l’ordre de 1000 milliards d’euros, et de maturité plus longue mais pas indéfinie comme dans le QE.

Avec le nouveau programme annoncé le 22 janvier, Mario Draghi cette fois adopte un vrai QE dans la mesure où le programme lancé lundi 9 mars 2015 est un programme cette fois récurrent la BCE achètera de façon ferme 60 milliards d’euros de titres majoritairement souverains.

Pour autant peut-on en conclure que le QE ou la politique monétaire conventionnelle est une version moderne de planche à billets ? Non, tant que la valeur des actifs achetés n’est pas déconnectée de la valeur de la monnaie créée par la Banque centrale, ce qui est le risque auquel est confronté tout système monétaire fiduciaire.

Tout au plus pourrait-on dire que notre nouvel ordre monétaire depuis l’abandon de Bretton Woods est une vaste planche à billets et qu’aujourd’hui elle se trouve en surchauffe !

 

Sur le web

  1. Quantitative Easing. Vaste programme d’assouplissement quantitatif qui porte essentiellement sur des rachats d’emprunts souverains.
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  • Moui… A quoi ça sert de jouer sur les mots ? Cela aboutit à inverser votre objectif qui est de clarifier les choses.

    Vous avez raison de rappeler que le système est une vaste planche à billet, et depuis longtemps, mais vous avez tord de dire que non les QE n’en serait pas.

    Le QE est simplement une version détournée, honteuse, vicieuse, de la « planche à billet », telle que la comprennent la vaste majorité des gens (le bon sens).

    Vous remarquerez que c’est précisément ce que les gens du système tentent de faire : opacifier, modifier le langage, jouer sur les mots… afin que la plèbe soit perdue, et surtout… qu’elle ne puisse pas se révolter.

    Face à ces mystifications faussement techniques, ces manipulations, il faut rappeler le bon sens : oui les QE et toutes les « politiques non conventionnelles » (superbe expression orwélienne) sont des versions, des incarnations de la « planche à billets ».

    • Si seulement… Mais notons que les juges allemands ont systématiquement suivi… les délires de la technostructure.

      Même si à chaque fois, on y allait de la propagande : « la Cour de Karlsruhe vous allez voir ce que vous allez voir ouh la la les Allemands c’est du sérieux »…

      Au final, on a rien vu. Des faux jugements de Salomon, du style « oui mais… oui ».

      Exemple concret, sur l’un des programmes d’aide à la Grèce ou autre programme de la BCE (on n’arrive même plus à suivre): « Oui mais le parlement devra voter »… Et comme les députés allemands sont tous aussi veules que les députés français, Merckel repartait à chaque fois avec son vote positif (alors que le populo, dixit Der Spiegel, était censé être contre).

      Et l’Allemagne allongeait le pognon.

      Bref. Je ne crois absolument pas au grand soir « judiciaire » européen, allemand que ce soit sur les délits de la BCE (qui a violé tous les textes, tous les principes) ou le problème de la Sécu en France.

      Le pouvoir judiciaire sert in fine les plats, malheureusement, aux pouvoirs politiques.

      • Je précise : le jugement dont parle les Echos… est également ce que j’appelle un jugement de Salomon. C’est « Non… mais oui »

        En gros : « Je ne suis pas vraiment d’accord, je pense que ce n’est pas vraiment raccord, mais je passe le dossier aux juges européens ».

        Et ces derniers, bien entendu, valideront tout.

        • C’est « Non… mais oui »

          Le vocabulaire économique allemand vient de s’enrichir d’un mot : noui que l’on pourrait traduire en Nya ❗

  • Il y a quand même une différence essentielle entre les deux situations.

    En situation « conventionnelle », la monnaie est créée par des banques sous l’autorité d’un tiers, la BC. La base monétaire « conventionnelle » n’est pas une monnaie à proprement parler mais plutôt une autorisation de création monétaire. On se souvient en effet que les échanges sur le marché interbancaire ne créent aucune monnaie et qu’il n’y a pas création monétaire tant que la monnaie n’est pas transférée à un agent non financier. En revanche, en situation « non conventionnelle », c’est la BC qui crée la monnaie elle-même en achetant directement les bons publics, car le fait qu’elle annonce à l’avance le montant et la durée de ses interventions revient en pratique à éliminer du jeu les banques privées, reléguées au rôle d’intermédiaire fictif entre les Etats et la BCE. Alors, quelle autorité contrôle la BCE ?

    Lorsque les banques créent la monnaie, elles demeurent soumises au marché, à la concurrence et à la demande de l’économie, naturellement limitées par la responsabilité des agents économiques, notamment la responsabilité de devoir rembourser leurs dettes et d’équilibrer leurs comptes. Mais lorsque la BC finance directement les Etats, il n’y a plus de marché, plus de concurrence, plus de demande. Parce qu’elle est hors de contrôle, la BC est en situation d’irresponsabilité monétaire et ce n’est pas la bonne mine du banquier central qui suffira à maintenir la confiance dans la monnaie. De leur côté, les Etats obèses, aussi improductifs qu’irresponsables des dettes qu’ils émettent, ne connaissent aucune limite à leur potentiel d’endettement, diluant inexorablement la valeur et le pouvoir d’achat de tous les actifs productifs (investissement, épargne, salaire), étranglant l’économie, jusqu’à provoquer une crise majeure. La fin des QE, comme de toutes les autres expériences monétaires similaires de l’histoire, c’est l’appauvrissement généralisé des populations qui y sont soumises.

    La monnaie de pacotille des politiques non conventionnelles établit le règne de l’irresponsabilité absolue, le règne de la défiance monétaire. C’est bien pourquoi les traités avaient prévu d’interdire de telles politiques, quelles que soient les circonstances. Avec son QE, SuperMariole s’est torché avec les traités. Edifié par l’exemple délétère d’un des plus importants personnages de l’Union européenne à propos d’un sujet aussi fondamental que la monnaie, le simple citoyen se demande pour quelle raison il devrait désormais respecter la moindre loi.

    • « il n’y a pas création monétaire tant que la monnaie n’est pas transférée à un agent non financier »

      Il n’y a pas de création monétaire dans un tel cas, il y a transfert de monnaie centrale dont la banque est déjà possession.

      Le seul agent qui crée de la monnaie centrale, c’est la banque centrale. En temps normal, à l’initiative des banques, via les instruments de refinancement. Initiatives elles mêmes contrôlées par les taux des différents outils de refinancement.

      La caractéristique du QE, c’est que la BC ne se contente plus de tenir un guichet, mais va directement et gratuitement « rendre service » au système en achetant elle même des titres qu’elle choisit.

      • La monnaie centrale n’est pas de la monnaie tant qu’elle n’est pas injectée dans les circuits économiques. Vous pouvez d’ailleurs en faire simplement l’expérience vous-même, en essayant de distribuer vos propres billets de Monopoly aux commerçants de votre quartier. La monnaie banque centrale est seulement une sorte d’autorisation de création monétaire donnée par la BC aux banques privées. La création monétaire proprement dite a lieu si et seulement si la monnaie est créée au profit d’un agent non financier. Inversement, la destruction monétaire a lieu lorsque ce même agent non financier rembourse sa dette à la banque privée.

        Quand la BC déborde de son rôle d’ordonnateur du système financier, quand elle finance directement les Etats comme c’est le cas avec le QE, elle ruine la monnaie qu’elle était supposée défendre.

        • « La monnaie centrale n’est pas de la monnaie tant qu’elle n’est pas injectée dans les circuits économiques.  »

          Même quand elle reste à la BC, la monnaie centrale affecte l’économie. Bien moins que quand elle arrive dans les mains des agents privés, mais quand même.

          [ Signalons au passage que les agents privés n’utilisent quasiment pas de monnaie centrale, et se contentent pour l’essentiel de monnaie bancaire (plus précisément, de comptes de dépôts à vue, qui ne sont couverts qu’à hauteur de 1% en monnaie centrale) ]

          Car elle affecte la structure du bilan des agents économiques, qui est observée par d’autres, affectant leurs prises de décision. Ce n’est pas un simple détail. La monnaie centrale peut être dépensée immédiatement par un agent, pas les autres actifs qui sont dans son bilan.

          Une boite peut avoir des fonds propres négatifs, si elle a du cash et paye comptant, les agents continueront à lui vendre leurs services et à interagir avec elle. Depuis des années, les banques européennes sont dans cette position de faillite théorique (si on évaluait leurs actifs au juste prix), mais d’activité opérationnelle normale grâce à des bilans gonflés de liquidités. Et ce même si l’essentiel du pognon reste parqué à la BC, poussant celle-ci à faire payer le parking.

          • Notons que la conséquence logique d’un apport de liquidité dans une boite en faillite, ça devrait être la diminution la plus rapide possible, par ceux qui le peuvent, de leur exposition à l’acteur en question.

            Au point que, paradoxalement mais pas tant que ça, certaines banques ont remboursé prématurément (ou carrément refusé d’utiliser), aux USA et en Europe, des fonds d’urgence, pour justement ne pas suggérer aux clients attentifs l’idée que leur bilan serait en mauvais état, et éviter leur fuite.

    • Au fond, on a encore rien trouvé de mieux que la « doctrine des effets réels » pour comprendre la monnaie.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Doctrine_des_effets_r%C3%A9els
      Une fois la monnaie comprise, on peut passer à la Théorie quantitative de la monnaie, mais sauter cette étape c’est risquer des incompréhensions catastrophiques.
      Et, en outre, risquer le plagiat du débat de … 1810 (!) en Angleterre entre « Banking School » et « Currency School », plagiat qui se déroule sous nos yeux (nihil novo sub sole)
      Or donc :
      Un « billet » (« de banque » étant tout à fait accessoire) , n’est rien d’autre qu’un titre de dette au porteur, pour une quantité fixée indiquée sur le papier (ou le jeton métallique, on parla alors de « pièce) . Il en résulte, dans notre système financier extraordinairement performant et capable de convertir à peu près n’importe quoi de valeur en titre négociable au porteur liquide à la minute, qu’émettre un titre de dette, et créer de la monnaie, sont synonymes.
      Et il en résulte en outre que les banques ne créent pas de monnaie. Ce sont les entreprises émettrices d’obligations, les particuliers qui empruntent pour acheter leur maison et les état impécunieux qui créent de la monnaie. Les banques, elles, ne font que convertir ces dettes, les rendre comparables les unes au autres via la dette de référence : celle de la banque centrale.

      la question est : cette conversion est-elle faite correctement, à un taux de change raisonnable ?
      Autrement dit : la maison du particulier, les actifs de l’entreprise, ou les biens de l’état, qui servent de collatéral aux crédits qu’ils obtiennent, ont-ils la valeur suffisante pour couvrir la monnaie nouvelle ?
      Si oui, on est dans un « système fiduciaire » sain tel que décrit par Nathalie Janson.
      Sinon, on est dans la « planche à billet »…

      La conclusion me semble évidente, je vous laisse la tirer vous-même.

      • Merci pour cet apport théorique, qui rejoint assez bien mes observations, même si ça n’apparait pas explicitement dans ces commentaires.

        Je ne vois pas d’objection, et je serais même très heureux, si notre système se contentait de titriser des biens. Je crois fondamentalement que la fonction la plus importante du système financier, c’est de permettre le transfert sécurisé de titres de propriété, indépendamment des mouvements des biens eux mêmes.

        Le problème vient de la définition moderne d’un « actif financier », et de tout ce qui se range sous le vocable de « securites » en anglais. Qui est aujourd’hui corrompue au dernier degré, et qui repose sur des pyramides d’engagements « garantis » qui n’ont en fait aucune chance de se réaliser entièrement. Le système est aujourd’hui à bout de souffle, parce qu’il n’y a plus assez de gains de productivité tombant du ciel pour le sauver. Mais ça fait des dizaines d’années qu’on paye (insidieusement) pour maintenir cette absurdité.

        Et au risque de m’aliéner certains, il est clair que si les frontières ont été ouvertes à l’ouvre boite, que si des technocrates ont forgé (au four et au marteau) l’union européenne et l’euro, que si la banque mondiale et le fmi ont gavé de dette le tiers monde, ce fut en partie pour maintenir ce système à flot bien qu’on le sache moribond depuis Rueff et le pêché monétaire de l’occident (1971).

        D’ailleurs, dans cet ouvrage, Rueff a trouvé une belle formule, qui mériterait d’être réemployée, dans un passage sur les DTS : « Du néant habillé en monnaie ».

    • En même temps toutes les principales banques centrales du mondes ont fait du QE.

  • Conclusion : la chose fondamentale c’est que la croyance en l’honnêteté des gens intelligents est sur une pente douce … vers la malhonnêteté … blouc blouc … c’est la culture occidentale qui coule avec le QE.

  • Le QE, ça consiste à transformer des actifs risqués et à circulation limitée en monnaie centrale, par définition sans risque et qui peut circuler partout, le tout pour une durée potentiellement illimitée et sans payer d’intérêts, contrairement aux opérations normales de création monétaire.

    Le tout, c’est de conserver l’illusion que la création monétaire a toujours pour contrepartie un actif qui a de la valeur.
    Il ne faut surtout pas mettre dans la tête des gens que lorsqu’ils acceptent un billet, ils acceptent avant tout une promesse faite par l’Etat, la promesse que les empilements d’engagements libellés dans cette unité seront respectés, et que l’Etat fait payer très chèrement ce « service », en le conditionnant au paiement de l’impôt dans cette même unité.

    Alors même que des engagements de plus en plus extravagants sont réalisées par de plus en plus d’acteurs, à commencer par l’Etat lui même, au point de devenir matériellement impossibles à tenir. Sauf à mettre en place un Etat policier, broyant la population pour servir la dette. Et encore.

    • Ou… Un « reset ».

      Et dans l’histoire, le « reset » classique c’est une guerre.

      Pour détruire les surcapacités, la mauvaise monnaie, et taper sur les doigts des veaux afin de les ramener à la raison (comprendre les « domestiquer »).

      Bien sûr, cela semble peu probable et lointain. Et pourtant.

      Il est impossible d’envisager un « atterrissage » en douceur, sachant que tout est déréglé (système monétaire, économique, politique), et que les tensions s’accroissent (l’entropie), à un rythme quasi exponentiel.

      Ca ne peut se finir qu’en explosion de violence (peu importe sa forme, et ses modalités pratiques).

      • Les guerres n’ont jamais été des périodes de reset monétaire. C’est un mythe.

        Les guerres sont au contraire des périodes où le système monétaire est ultra sollicité, où des dettes s’accumulent massivement pour soutenir l’effort de guerre.

        Un seul exemple : Pendant la 1ère Guerre Mondiale, plus de la moitié du blé consommé en France était importé à crédit des USA.

        • Absolument, les guerres sont les périodes où la création monétaire, l’émission de bons, etc … bat son plein

          Il n’y a jamais eu de reset depuis que les monnaies ne sont plus indexées à des valeurs de référence : il n’y a que quatre solutions :

          – une crise déflationniste (situation actuelle) : l’argent est trop rare et ne permet plus le fonctionnement normal de l’économie : plus de crédit, plus d’investissement, à part dans les dettes d’Etat.

          – un retour à des monnaies locales indexées, ce qui revient à créer une crise inflationniste instantanée : l’Etat n’ayant aucune autre solution que de faire de la planche à billet à outrance, mais cette fois-ci indexée, donc vraiment toxique : c’est la solution FN : le saut brutal dans la république bananière.

          – une dilution des dettes dans l’inflation, c’est la solution actuelle, avec le gros problème que se sont les autres pays de l’Euro qui payent (et jusqu’à quand ?)

          – faire des réformes dans la structuration des comptes publics, fracturer les dettes, les renégocier et surtout diminuer la part de dépense publique non productive mais consommatrices.

        • FabriceM, il y a malentendu : une guerre est bel et bien un « reset monétaire » en ce sens que les dettes préalablement contractées et matérialisée par la vielle monnaie se trouvent effacées en même temps qu’elle fond sous l’effet de l’inflation.
          Et ça se termine avec la création d’une nouvelle monnaie qui remplace l’ancienne.

          (et pendant la GM1, la France et l’Angleterre ont payé en or, pas à crédit, tout ce qu’ils ont acheter aux USA ; au moins jusqu’à l’entrée en guerre de 1917. Par contre il est vrai qu’il l’ont fait avec de l’or obtenu en échange de « bons de guerre » dont la valeur sera réduite par les dévaluation des années 20 )

    • @FabriceM « ils acceptent avant tout une promesse faite par l’Etat » : pas seulement par l’Etat, mais par l’économie toute entière, c’est de là que provient le changement de paradigme.

      On est revenu au mécanisme du symbole monétaire (les coquillages utilisés par les tribus primitives ou les dettes d’honneur) ou tout du moins on essaie de s’en approcher le plus possible.

      En fait, c’est le marché mondial, l’informatique, le découplage avec des réserves centrales etc… qui force l’économie à se restructurer ainsi, à revenir vers une monnaie ‘naturelle’, alors que les monnaies ont été depuis l’invention du monopole monétaire des instruments de pouvoir des Etats.

      Et la confusion QE / planche à billets vient de là.

      La vraie ‘planche à billet’ est l’émission d’obligations par les Etats, pas les mouvements de masse monétaire par les banques centrales.

      • Logiquement, le taux des obligations d’Etat devrait plus ou moins être assimilable à leur déficit … vous imaginez l’Etat Français émettre des obligations à -7% de taux d’intérêt ?

        • Logiquement, l’Etat ne devrait pouvoir émettre que des bons à terme représentant du crédit d’impôts, avec pour durée maximale la durée restante du mandat de l’exécutif.

          C’est à dire que l’Etat permettrait aux gens d’acheter, par exemple, à 100€ en 2012 pour 105€de crédit d’impot en 2017. Ces bons restant négociables. Les élus seraient ainsi dans l’incapacité de différer des impôts au delà de leur mandat, et le principal moteur du clientélisme serait ainsi calé tout net. Cet assouplissement de la règle d’or budgétaire permettrait de garder une certaine marge pour optimiser la gestion financière et réaliser quelques investissements bien choisis. Et quasiment sans impacter les taux d’intérêts sur les marchés de capitaux privés.

          • C’est une bonne idée.

            Une autre idée consisterait tout simplement à supprimer le Trésor public et à obliger chaque organisme à gérer sa propre comptabilité : à négocier ses prêts auprès du système bancaire à l’identique du privé en fonction de ses fonds propres et de ses résultats : ca éviterait que 20% de services publics complétement pourris pompent 80% de l’argent et que les 80% qui servent à quelque chose (genre la justice) se retrouvent avec des clopinettes.

  • Comme expliquer au début de l’article, la « planche à billet » consiste à créer de la masse monétaire sans contrepartie de richesse réelle. Le QE ne réalise certes pas cela, mais il y a bien eu une forte création monétaire sans contrepartie de richesse dans la zone euro. Les états ont distribués beaucoup d’argent en s’endettant massivement avec des taux faibles ce qui a fait exploser M1 (l’argent libre). Le PIB, qui est l’indicateur de richesse certes imparfait mais le plus fiable, n’a pas du tout suivi cette augmentation …

  • Je voudrais faire l’avocat du diable pour éviter des commentaires allant que dans un sens.

    Donc en résumé le QE est une action maximaliste du système « normal » (au sens que c’est quotidien) de création monétaire.

    De plus les effets dont vous vous plaigniez sont justement ceux qui sont recherché (baisse des taux et de la valeur de la monnaie, import d’inflation.

    Ensuite l’expérience américaine ne semble pas si mauvaise dans ces résultats, du moins pour le moment…

    Donc pourquoi rejeter l’idée ? a vos plumes.

    • La situation est différente : les US et l’Angleterre ont profité du QE pour faire du nettoyage dans leur PIB (diminution de la part du public) alors qu’il y a fort à parier que le France va utiliser cette manne pour cramer un peu plus les finances publiques.

      En gros, un QE est comme un crédit donné à l’Etat pour qu’il fasse les réformes structurelles qui lui permettent ensuite de retrouver un fonctionnement sain : un peu comme quand une société fait un crédit pour se restructurer et repasser bénéficiaire en terme de compte de résultat … ensuite il faut rembourser, mais logiquement les gains de production le permette.

      Après il y a les Flambis et autres Tsipras, qui veulent profiter de la bouffée d’air pour creuser encore plus le compte de résultat …

      Là où vous avez raison, c’est que les commentaires critiquent le QE, alors que ce n’est pas lui le problème, mais ce que les Etats (et en particulier l’Etat Français) vont faire avec le QE.

      • « les US et l’Angleterre ont profité du QE pour faire du nettoyage dans leur PIB (diminution de la part du public) »

        La dépense publique a peut être diminué aux US en % du PIB, mais pas en volume. Parler de « nettoyage » dans ces conditions … c’est assez difficile.

        En GB, je ne sais pas, mais en tout cas oui, le programme c’était de diminuer en volume la dépense publique.

        Détail : Parler de « part de la dépense publique dans le PIB » est impropre. La dépense publique n’est pas en elle même, une des composantes du PIB. Le PIB contient une part de « dépenses de consommations finales des administrations publiques », mais quand des cotisations sont prises à paul et données à jacques, ça n’entre pas dans le pib, alors que c’est une fraction importante de l’action publique.
        Tout comme certaines dépenses privées qui n’existent que parce qu’elles sont rendues obligatoires par l’Etat (assurances, conformation à des normes, frais de gestion administrative) ne sont pas comptées dans la dépense publique, alors qu’au fond, s’en est.

        • Fabrice j’ai lu avec attention vos interventions plus haut. Super interessantes et eclaircissantes. Merci

          Neanmoins sur la situation aux USA Stephane a un bon point: la croissance aux USA est repartie par la vigueur du secteur prive (investissment notammnet) comme on peut le voir dans les indices PMI ou de la production des biens et services. Ca a commence fin 2010 on va dire. Mais les entreprises americaines avaient accumulees des montagnes de cash et cash equivalent (situation tres differente en France, elles ont ete rincees par les prelevements).

          La depense publique baisse aux USA depuis 2010 apres la folie des relances.
          http://www.tradingeconomics.com/united-states/government-spending
          Et comme le secteur prive tourne a toute vapeur, le deficit se reduit naturellement 2.8% en 2014. Probablement l’equilibre l’annee prochaine.
          Production industrrielle USA:
          http://www.tradingeconomics.com/united-states/industrial-production

          Il n y rien de tel en France, ou le secteur prive se contracte depuis fin 2011, et ou tous les paliers de gouvernement engloutissent toujours plus d’argent dans des frais de fonctionnement ou alors dans des investissements foireux qui vont generer encore plus de dette: genre les nouvelles lignes LGV regionales. Pareil en Grece et plus generalement dans la partie sud de la zone euro

          My two cents

          Stef

          • Oui : le QE n’est pas une relance Keynésienne, mais une stricte application du monétarisme le plus libéral : limiter la nocivité de la monnaie en régulant le ‘bon’ volume nécessaire pour assurer la stabilité des prix et l’accès au crédit : ni trop, ni trop peu.

            Ceci ne peut être le cas que si les crédits se libèrent pendant le QE et permettent des investissement nouveaux.

            Si l’Etat engouffre tout sans faire de réforme, le résultat est nul, voire pire que mieux : le volume d’argent et de crédit disponible continue à être aspiré dans des puits qui ne créent aucune valeur.

            • Votre confusion profonde à propos du monétarisme est du même ordre que celle pouvant exister entre l’amour et la pornographie.

              Les QE sont des politiques typiquement discrétionnaires, brillamment dénoncées par un Friedman en son temps (de même que les relances budgétaires dont la stupidité ne fait plus aucun doute après la lecture rafraîchissante de son oeuvre). La doctrine monétariste tolère tout juste une croissance fixe de la monnaie en rapport avec la croissance des richesses, non modifiable ni négociable quelles que soient les circonstances. De même, la doctrine monétariste considère avec une grande suspicion les banques centrales, non parce que leur action pourrait être utile et positive mais parce qu’elles sont un moindre mal en matière monétaire que les interventions délirantes des politiciens. Ceci implique évidemment que la banque centrale ne finance jamais les Etats, même pas en rêve. Le monétarisme a pour objet d’enfermer les banques centrales dans un carcan tel qu’elles ne peuvent pas s’en échapper, soit exactement le contraire de la situation présente. Les QE sont à peu près aussi incompatibles avec le monétarisme et plus largement avec le libéralisme que peut l’être le Stalinisme.

              Les QE sont totalement impuissant à générer de nouveaux investissements. Les QE, comme n’importe quelle redistribution socialo-keynésienne, servent au mieux à remplacer les anciens propriétaires des actifs par de nouveaux, notamment par l’Etat. Il s’agit d’un transfert de richesses existantes impuissant à créer la moindre richesse nouvelle. Bref, le QE, c’est du vol.

              • « Les QE sont totalement impuissant à générer de nouveaux investissements. » ce qui se passe aux US contredit complétement cette phrase.

                Vous confondez passé et avenir : le vol, ce sont les émissions de bons à des taux élevés qui ont été fait dans le passé par les Etats et qui n’ont aucune réalité. Ca c’est le vol, la complète escroquerie mais elle a déjà eu lieu et les Etats sont complétements incapables de les honorer.

                Mais ca a déjà eu lieu : ces bons ont été émis, acheté etc… le QE démontre le vol, comme l’inflation, comme le défaut.

                C’est un vol dans le futur, un vol à crédit qui a eu lieu dans le passé. La seule question est : quelle est la solution la moins toxique pour nettoyer la m. laissée par les incompétents précédents ?

                Alors, si vous préférez le défaut ou l’inflation à 2 chiffres, libre à vous, mais personnellement je ne suis pas partisan des millions de sans abris et des tickets de rationnement uniquement pour respecter des principes.

                Le principe de Schumpeter ne fonctionne pas très bien avec les Etats, surtout quand ils sont obèses…

                • Les politiques non conventionnelles permettent aux BC de se substituer aux marchés afin de poursuivre la cavalerie des Obèses impécunieux, incapables d’honorer leurs stocks de dettes, c’est-à-dire le principal, quel que soit le taux d’intérêt.

                  Il ne s’agit pas de préférer le défaut (toujours volontaire, faut-il le rappeler ?) ni l’inflation mais bien les coupes profondes et massives dans les dépenses publiques, à savoir la seule politique qui n’a pas encore été tentée par les Obèses. Pour cause : elle signerait leur fin.

                  Aux USA, l’injection de fausse monnaie de la Fed correspond peu ou prou à la croissance du PIB. Hors injection, il n’y a pas de croissance. Pire, cette politique de fausse croissance ruine la population dont 1/5e se retrouve déjà sans emploi. En Europe, SuperMariole vient d’adopter la même politique qui aura sans surprise des conséquences identiques, à savoir une croissance artificielle détruisant les investissements et les emplois. Contrairement aux prétentions socialo-keynésiennes, il ne peut pas y avoir de croissance ni par la relance budgétaire, ni par les injections monétaires. Ces deux politiques sont des illusions.

                  Sur un plan théorique, les injections dénotent une parfaite incompréhension de l’équation monétariste. D’ailleurs, Bernanke et Yellen, loin d’être libéraux ou monétaristes, sont des collectivistes déclarés qui font mine de croire que leur monnaie supplémentaire va propulser l’économie à la hausse alors qu’il ne font qu’écraser la vitesse de circulation de la monnaie, tout en créant des bulles financières. Eh oui, l’économie ne se dirige pas de manière centralisée par quelque fonctionnaire depuis son bureau, pas plus en URSS hier qu’aux USA aujourd’hui. S’ils étaient réellement des monétaristes, ils sauraient que la monnaie est une conséquence de la vitalité de l’économie, et non l’inverse, ce qui explique pourquoi les politiques discrétionnaires sont condamnées à l’échec.

                  Avec les QE, parfaitement indifférentes à l’investissement ou la croissance, les BC se contentent de sauver temporairement les Obèses aux dépens des populations.

                  • On est d’accord : le problème est la gestion calamiteuse des Etat, si les Etat étaient soumis aux même règles que tout le monde, personne n’achèterait leurs obligations sachant qu’ils font au mieux 7 à 15% de déficit par an …

                    Mais !

                    Le QE ne sert pas que les Etat (exemple ce qui se passe aux US). La seule politique qui fasse sens est de diminuer le % d’Etat dans le PIB, afin d’être capable un jour de soumettre les Etats aux mêmes lois que tout le monde, c’est à dire à la loi du marché : équilibre du budget et fin de la comptabilité publique (et de tout ce qui va avec : statut des fonctionnaires, domaines réservés, monopoles etc…)

                    Le seul moyen d’y arriver est que le poids du privé soit suffisant pour que l’Etat se replie de lui même dans le seul rôle qui est le sien : celui de ciment social.

                    S’il n’y avait pas d’économie d’Etat, le QE serait complétement inutile, on est d’accord.

                    Ce que je dis est que le QE sert à terme à rendre l’Etat encore plus dépendant du privé : soit il utilise la manne pour maigrir directement, soit il s’en sert pour faire encore plus de bêtise, et il finit par maigrir (mais électoralement cette fois ci)

                    A force de lui taper sur la tête, sa va bien finir par rentrer un jour !

                    • Les QE de la Fed ont servi à financer directement l’Etat (la moitié environ) et loger les actifs pourris des banques suite à la crise (l’autre moitié). On note également que le QE n’est pas terminé. Terminer un QE signifie en effet réduire les actifs de la BC. Or, la Fed les maintient. Ce faisant, elle continue à racheter des bons publics pour remplacer les bons arrivés à échéance dont le montant correspond peu ou prou au déficit de l’Obèse US. Comme c’est étonnant ! Autrement dit, la cavalerie a été transférée hors du marché, ce dernier commençant à trouver la ficelle, pardon le câble d’amarrage, un peu dure à avaler.

                      Ces injections perpétuelles, strictement inflationnistes, se retrouvent déjà dans l’économie, par la déflation des actifs privés (sauf la bourse qui fait sa bulle, mais ça ne va pas durer longtemps). L’inactivité de masse qui affecte la population américaine le démontre sans conteste. L’inflation officielle a beau être faible ou nulle, ce n’est qu’une moyenne. Dès lors que vous perdez vos revenus pour financer l’Obèse grassouillet, vous subissez 100% d’inflation. Ce genre de transferts de richesses vers l’Obèse, on les pratique en France depuis plusieurs décennies : inflation d’abord, puis taxation délirante, réglementation ubuesque et pour finir chômage de masse. Les USA, étreints eux aussi par un gouvernement socialiste, subissent désormais la même manipulation.

                    • @Cavaignac :

                      On ne peut pas empêcher monétairement les Etats de faire du gros n’importe quoi : le QE est un nettoyage des écuries d’Augias au frais de tout le monde…

                      Le problème, c’est qu’une fois ‘nettoyées’ rien n’empêche les Etats de refaire n’importe quoi : tout élément qui augmente la richesse, la rentabilité, la productivité du secteur privé augmente la capacité de l’Etat de ponctionner celui-ci : on ne vole que les riches…

                      Tant que le QE (ou la hausse des taux) reste dans les limites d’une inflation/déflation proche de zéro, c’est un moindre mal, parce que cela peut aussi profiter au privé.

                    • Tant que le QE … je vous volontiers, mais on est sur un 7% du PIB de l’UE. C’est important, trop, pour être sain.

                    • @MichelC : Oui, vous avez raison : le QE vient trop tard et est sans doute trop important.

                      Mais le problème n’est pas le QE, mais les modalités du QE, son timing et le fait qu’il sera sans doute pas utilisé à bon escient (malgré sa taille surdimensionnée) : les Allemands (qui n’en voulaient pas) vont liquider tous leurs résidus d’obligations pourries (réunification) pendant que les Français rament, ce qui va encore augmenter l’écart entre taux d’inflation réels par pays …

                      Merci Scooterman (d’avoir bataillé 2 ans pour imposer un plan de relance débile et nous avoir fait perdre 3 ans …)

                    • Non seulement le QE de SuperMariole ne vient pas trop tard, mais il est parfaitement inutile, y compris pour nettoyer les créances irrécouvrables. Le QE, tout au plus, permet de gagner du temps, pour sauver les Obèses encore quelque temps. Mais c’est sans espoir. A terme, les déchets publics logés dans les BC devront être traités d’une façon ou d’une autre. Alors, le vol et le mensonge publics seront mis à jour. Parce qu’ils ne produisent rien, par construction, par nature, les Obèses ne doivent jamais s’endetter, encore moins s’occuper d’économie, ni de près ni de loin.

                      Toute politique discrétionnaire, par n’importe quelle autorité, dans n’importe quel domaine, est par définition un crime contre la population qui doit être sévèrement sanctionné. Ainsi, le crime du QE n’est pas une question de modalité mais de principe fondamental. Le fait que les décideurs politiques soient élus, ou que les banquiers soient contraints par la loi, ne leur donne pas quitus. La démocratie, comme tout régime politique, trouve nécessairement sa limite indépassable dans la morale universelle, sans laquelle elle perd sa légitimité : ne pas voler, ne pas mentir, ne pas tuer.

                      Désormais, le situation est simplissime. Les actifs publics seront tôt ou tard valorisés à leur vraie valeur, quasi nulle par rapport à leur bulle actuelle. Les institutions publiques immorales, entièrement responsable de la crise, passeront à la moulinette de la vérité. Les QE retardent peut-être ce terme mais, à la fin de l’histoire, rien ne permettra de l’éviter.

                    • Reste à voir l’innocuité de QE sur l’économie allemande.

                    • @Cavaignac : tout régime politique socialiste tire sa légitimité de la morale, c’est en s’accaparant ‘le chemin du retour vers Dieu’ comme dirait Thomas d’Aquin, que les régimes politiques deviennent des pseudo-religions et enflent gonflés d’arrogance et de prétention : promettre le bonheur.

                      Le libéralisme est à l’opposé de cela : stricte séparation des pouvoirs : il laisse libre et unique exercice de la morale aux autorités morales et religieuses et au libre arbitre de chacun.

                  • M1 : It grew by 9.1% on the year in February, after 8.9% in January.

                    M3 : FRANCOFORTE (awp/ats/ans) – Accelera la massa monetaria M3 della zona euro: a febbraio si è registrato un +4% tendenziale dopo il +3,7% di gennaio (dato rivisto da +4,1% della prima lettura).

                    Sans le QE de la BCE qui n’avait pas commencé. M3 est du même style.
                    Cela promet.

            • Ceci ne peut être le cas que si les crédits se libèrent pendant le QE et permettent des investissement nouveaux.

              Productifs… !!! Donc l’état ne s’en mêle pas. Ou ne s’emmêle pas …

        • Le vol de Paul pour donner à Jacques ne change rien économiquement : aucune création ni consommation de richesse : c’est juste moralement indéfendable et ca démoralise les créateurs de richesse (pourquoi se fatiguer ?)

          • Nous sommes d’accord sur le fond. C’est juste un détail de terminologie, un détail pas si innocent puisque les gauchistes s’en servent régulièrement pour attaquer nos démonstrations sur la forme, en prétendant que nous ne comprenons rien à la comptabilité nationale.

            • Les gauchistes différencient biens de consommation et capital : vous dépensez 10 euros dans des haricots pour les manger, vous êtes un pauvre consommateur exploité, vous dépensez 10 euros dans des haricots pour les semer, vous êtes une saloperie de capitaliste exploiteur qui ne pensez qu’à faire du profit.

              Faut les laisser tranquilles : ca se soigne pas, malheureusement.

      • Attention à ne pas croire que l’État se limite à son périmètre officiel.
        Par exemple, aux US, les prêts « subprime », c’était l’État: La loi y obligeait les banques, qui les refilaient dare-dare à Fanny Mae et Freddie Mac, organismes étatiques (jouissant de la garantie de l’État).

    • « Donc en résumé le QE est une action maximaliste du système normal » : non ! L’achat direct des bons publics par la BC est un vol qualifié, loin d’une situation économique « normale ». Pour comprendre ce qui en jeu, il faut suivre le flouze injecté. A qui profite le crime ?

      La création monétaire au profit des Obèses est mauvaise car ils ne produisent rien, peu importe les quantités injectées. En revanche, la création monétaire au profit de l’activité privée est bonne, car le privé produit tout. Il convient toutefois que le risque de faillite ne soit pas légalement supprimé (subprimes, sauvetage des banques…), empêchant de purger les échecs inhérents aux processus de création de richesse. Une BC est le prêteur en dernier ressort pour assurer la liquidité (mission que la BCE assumée entre 2008 et 2012) mais pas pour garantir la solvabilité (comme elle le promet scandaleusement depuis 2012, jusqu’au QE actuel).

      L’excuse socialo-keynésienne de la relance de la demande est du vent. Sans surprise, cette demande-là, vous n’en verrez jamais la couleur. Au contraire, vous devrez payer le prix de la prétendue relance par la perte de votre pouvoir d’achat, sous l’effet des impôts, de l’inflation ou de votre chômage. Le QE, c’est le vol de votre pouvoir d’achat au profit des Obèses toujours plus grassouillets et omnipotents. En fait de relance économique, ce sont les Obèses au bord du précipice qu’on tente de sauver en dépit du bon sens, à tout prix, au prix de la prospérité des populations.

      Les USA ? Presque 20% de chômage réel, une reprise nulle une fois retirées les dépenses publiques directement financées par la Fed (environ 500 milliards)… et bientôt un retour en récession, mais accompagnée d’une dilution monétaire dramatique ruinant la plupart des Américains. Quelle réussite ! Il ne manque plus qu’une bonne petite guerre mondiale, avec la Chine sans doute, pour finir d’imiter 1929 à la perfection. Tout ceci valait bien un Nobel de la paix. Vous auriez pu citer également les injections monétaires en GB, au Japon ou en Chine, juste pour rire…

    • L’effet recherché est de permettre aux État de continuer à dépenser, c’est-à-dire à contrôler les ressources nationales, c’est-à-dire à limiter drastiquement la liberté.

      Une économie saine correspondent à une monnaie forte et des prix qui baissent, pas l’inverse.
      L’expérience américaine n’a rien de convainquant: Elle prouve que les politiciens peuvent tordre les indicateurs macroéconomiques en croyant qu’ils pilotent l’économie.
      La réalité n’a rien à voir.
      Le retour aux réalités sera rude.

      Je vous suggère la lecture de F. Guillaumat pour un éclairage « autrichien » sur ces questions, sur le keynésianisme et le pseudo-expérimentalisme notamment.
      http://blog.turgot.org/index.php?post/test-2-Guillaumat

  • « Pour autant peut-on en conclure que le QE ou la politique monétaire conventionnelle est une version moderne de planche à billets ? Non, tant que la valeur des actifs achetés n’est pas déconnectée de la valeur de la monnaie créée par la Banque Centrale, »

    Si l’on en croit la loi de Bitur-Camembert (ou loi de la destruction totale), il y a bien destruction de la valeur des actifs achetés quoi que les états fassent avec ces nouveaux financements. On en revient donc à la bonne vieille planche à billet d’antan:

    “Pour toute richesse volée et redistribuée par les hommes de l’État, une richesse équivalente devra être détournée de la production réelle pour être pseudo-investie dans la lutte pour ce butin, c’est-à-dire dans les démarches, l’intrigue, la propagande, la corruption et la violence nécessaires pour affronter la rivalité des autres prétendants : de sorte que la quasi-totalité des avantages de l’action politique doivent être dissipés en coûts subis pour les obtenir.  » (source wikibéral)

    • La loi de Bitur-Camembert, bien formulée, ne « démontre » qu’une tendance. Tendance qui est malgré tout/heureusement entravée par l’existence de bonnes institutions.

      • Les bonnes institutions sont celles qui protègent la propriété.
        Autant dire qu’il n’y en a guère.

        La destruction totale a deux volets: L’évitement et la lutte pour le butin. Des deux côtés, on peut l’illustrer à l’infini. La destruction n’a aucune raison de s’arrêter avant l’équivalence avec le pillage, mais selon moi elle est probablement supérieure, tant l’injustice suscite une saine révolte. Je me souviens d’une amie racontant que des douaniers de tel pays voulaient lui confisquer une bonne bouteille de cognac: Elle préféra la vider par terre.

        Qui ne voit que le pillage planifié des impôts est aussi immoral, mais infiniment plus stupide, que le pillage guerrier ?

        « Quand des soldats heureux réduisaient les vaincus en esclavage, ils étaient barbares, mais ils n’étaient pas absurdes. Leur but, comme le nôtre, était de vivre aux dépens d’autrui; mais, comme nous, ils ne le manquaient pas. Que devons-nous penser d’un peuple où l’on ne paraît pas se douter que le pillage réciproque n’en est pas moins pillage parce qu’il est réciproque; qu’il n’en est pas moins criminel parce qu’il s’exécute légalement et avec ordre; qu’il n’ajoute rien au bien-être public; qu’il le diminue au contraire de tout ce que coûte cet intermédiaire dispendieux que nous nommons l’État? »

  • moi je ne suis que certificat d etude ,j ai achete du fs et j ai deja gagne 20000€ …elle est pas belle la vie …!!

  • Il est bon de lire ce genre d’articles et commentaires sur Contrepoints. Quel bonheur pour un néophyte comme moi d’être un peu initié à ces matières par ces échanges intelligents et courtois. Fallait que je vous le dise. Merci à tous.

  • De mon point de vue, c’est-à-dire partant du constat que nous vivons en économie essentiellement planifiée (dépense publique = 60% du PIB, à quoi s’ajoutent des engagements étatiques implicites et la réglementation de l’activité privée), cet article s’intéresse à la superficie.

    Les taux nuls sont rendus nécessaires par l’endettement des États, qui feraient défaut sans cela.
    Le prétexte d’aider l’économie est futile.
    Le QE permet aux États de continuer à s’arroger l’essentiel des ressources.
    Ces dettes ne seront jamais remboursées.

    L’économie planifiée n’est pas compatible avec la prospérité.
    Il faudra renoncer à l’une ou à l’autre.
    Les socialistes ont su convaincre l’électorat du contraire, grâce à leur mainmise sur l’école notamment.
    C’est une illusion dont la mesure est notre dette publique officielle (énorme) et implicite (largement pire).
    L’illusion est en train de se dissiper.
    Les socialistes cherchent des boucs émissaires et leur chasse aux sorcières va s’amplifier.
    Pour les autres, la réalité se dessine: La prospérité, c’est le capitalisme et rien d’autre.

    Les questions monétaires sont donc secondaires.
    Un État purement régalien et frugal, laïc (ne confondant pas le Bien et le Juste), assurant le capitalisme le plus pur possible, assure la prospérité même s’il se finance par la planche à billets.
    Je me demande même si ce ne serait pas la solution la moins mauvaise.

    • Bonjour,

      Comme je suis dans le mode poil à gratter ce soir je me permets de dire que quand vous dites :
      « Un État purement régalien et frugal, laïc (ne confondant pas le Bien et le Juste), assurant le capitalisme le plus pur possible, assure la prospérité même s’il se finance par la planche à billets. »

      Vous êtes dans l’hypothèse, la théorie. Il est possible que l’État minimal et le capitalisme le plus pur soit un optimum mais rien, absolument rien implique que cet optimum soit synonyme de prospérité. Je suis peut être pessimiste mais le « meilleur » n’atteint pas nécessairement le « bon ».
      Pour filer la métaphore c’est comme dire que courir le 100 mètres sans un sac de 30 kilo sur le dos est optimum n’implique pas que je le cours en moins de 10 secondes.

      • Vous avez raison de vous interroger. La réponse est simple : l’optimum, le meilleur, on s’en balance.

        La seule chose qui doit vous inspirer, c’est que ça ne regarde pas l’Etat, tout simplement parce qu’il n’est pas compétent pour en décider. A partir de là, l’observation de l’action humaine doit vous rassurer : la liberté est synonyme de prospérité et d’harmonie sociale, partout et toujours, tandis que la collectivisation est toujours synonyme de pauvreté économique et de misère sociale.

        Sous quelle forme, selon quelle organisation sociale ? On n’en sait foutre rien (même si on a quelque idée des évolutions les plus probables) et, surtout, ça n’a absolument aucune importance.

        La liberté et ses conséquences n’a rien d’une théorie, d’une idéologie artificiellement construite et plaquée de force sur la société humaine. La liberté, c’est la nature humaine, c’est votre nature. C’est ainsi. Contrarier la liberté, c’est fabriquer des déconvenues sans fin (institutions immorales, guerres, crises économiques notamment). La respecter, c’est mettre un terme à ces déconvenues.

        • Je ne suis pas d’accord ce dont vous parlez c’est l’espoir.

          Parce que vous rejetez la collectivisation (et c’est bien compréhensible vu ce que cela a historiquement donné) vous dites que la liberté est synonyme de prospérité et d’harmonie sociale, peut être MAIS

          1/ Historiquement cela n’est jamais advenu, on ne connait que ce qui c’est passé dans le cas inverse (URSS, Cuba, Nicaragua, nazisme etc…), expériences désastreuses s’il en est mais qui n’implique pas que le contraire soit un idéal donc on ne peux empiriquement dire la société libérale est la prospérité et l’harmonie sociale. Je ne dis pas qu’il ne faut pas le tenter je dis que le dire comme ça c’est juste une croyance.

          2/ Il se peut même qu’il y ai des forces noires dans la psychée
          collective qui rejette la liberté, après tout nous descendons d’animaux pour qui la liberté vis à vis de la bande voulait dire la mort. Je contredit là votre assertion « La liberté c’est la nature humaine » non pas en cela qu’elle est fausse mais en cela qu’elle n’est peut être pas complète sinon je ne m’explique pas que justement la société libérale n’est pas plus proche aujourd’hui qu’hier.

          Je suis quelqu’un qui adore le doute mais il faut bien avouer que ce ‘est pas nécessairement la meilleure façon d’avancer.

          • Oui, il y a des forces noires (ou ce que vous voulez) qui rejettent la liberté : il est extrêmement difficile pour l’homme d’admettre qu’il est le seul maître en tout ce qui le concerne, et bien plus facile de s’inventer des excuses pour ne pas à avoir à assumer ses responsabilités, il est bien plus facile de se barricader derrières des vérités universelles et de juger moralement plutôt que d’être tolérant envers la liberté des autres.

            Le libéralisme, c’est d’affronter le réel, de faire preuve de responsabilité et de tolérance … bref tout l’opposé de la ‘civilisation’ démocratique qui flatte en permanence l’ego des gens et gonfle leur narcissisme, jusqu’à les couper du réel et les enfermer dans la raison pure.

          • après tout nous descendons d’animaux pour qui la liberté vis à vis de la bande voulait dire la mort.

            Il n’y a qu’un mâle adulte dans une meute. Les autres sont à l’écart, bien sages. Dans une bande de singes, pas mieux. Est-on obligé de faire pareil ? Parce que chez les singes, surtout les chimpanzés, ce n’est pas la douceur permanente, la violence explose souvent !

            • Absolument vous avez raison, nous ne sommes pas obligés de faire pareil mais il me semble que nous ne partons pas nécessairement d’une « base » propice à la liberté, que cette dernière est plus un combat que « la nature humaine » citée par Cavaignac.

              • Exact, mais nous avons la conscience, la raison qui nous différencie des animaux.

                C’est à cet état naturel qu’il faut nous référer lorsque l’on parle de nature humaine : nier la conscience n’a aucun sens et c’est cette erreur que font tout les conservateurs, neo-paganistes et dans une certaine mesure les matérialistes qui ne prennent pas en compte cet élément qui relève selon les interprétations du divin, du hasard, du chaos ou plus simplement de la nature profonde du temps et du réel.

                Il n’y a aucun combat à avoir pour acquérir la liberté qui est un fait : contrairement aux singes, nous sommes conscients que nous sommes les seuls maitres de ce qui nous concerne, mais un réel combat pour maitriser cette liberté : la notre et celle des autres, pour éliminer les éléments qui essayent de la contraindre, de la réduire, dont les autres, mais également les éléments, les habitudes, les normes etc…

    • Les questions monétaires sont primordiales : l’échange peut se faire sans monnaie (le troc) mais est limité à l’instant présent.

      La monnaie permet une inscription de la confiance dans le temps (et l’espace), de différer le troc : au lieu d’échanger A contre B, on échange A contre de la monnaie et plus tard, ailleurs, la monnaie contre B.

      La monnaie est donc potentiellement extrêmement toxique : toute manipulation de la monnaie, toute distorsion (volontaire ou involontaire) falsifie l’échange : on ne peut alors plus échanger A contre B, sauf à flouer le propriétaire de A ou de B.

      Le seul moyen d’éviter cela est de garantir le mieux possible l’intangibilité des prix de A et de B dans le temps, en évitant les pénuries ou les surabondances de monnaie.

      Ce volume nécessaire étant complétement libre : on a besoin de zéro monnaie quand les échanges sont instantanés (troc) et énormément de monnaie quand les échanges sont différés.

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Charles-Henri Colombier est directeur de la conjoncture du centre de Recherche pour l’Expansion de l’Économie et le Développement des Entreprises (Rexecode). Notre entretien balaye les grandes actualités macro-économiques de la rentrée 2024 : rivalités économiques entre la Chine et les États-Unis, impact réel des sanctions russes, signification de la chute du PMI manufacturier en France, divergences des politiques de la FED et de la BCE...

 

Écarts économiques Chine/États-Unis

Loup Viallet, rédacteur en chef de Contrepoints... Poursuivre la lecture

L'influent économiste Olivier Blanchard (ancien économiste principal au FMI) avait prévu, un peu imprudemment, que les taux d’intérêt (réels) allaient rester faibles et inférieurs aux taux de croissance réels pour les 20 prochaines années, et cela pour tous les pays (cf. PIIE, Reexamining the economic costs of debt, O. Blanchard, Nov. 2019). Donc inutile de procéder à un ajustement, la dette publique allait décliner par enchantement.

Pour M. Blanchard, les taux étaient sur une tendance séculaire à la baisse depuis le XIVe siècle… Dans ... Poursuivre la lecture

Vous avez peut-être vu les performances récentes de certaines actions en Bourse, qui semblent déconnectées de la réalité. Par exemple, l’action de Meta affiche un gain de 135 % cette année, tandis que les ventes n’ont pas grimpé depuis 18 mois !

Les GAFAM dans l’ensemble font des hausses de 40 % ou plus, ce qui ajoute des milliards de milliards de dollars de valorisations à la Bourse.

Or, comme vous le savez, la banque centrale effectue un resserrement des taux depuis l’année dernière. En principe, la hausse des taux d’intérêts ... Poursuivre la lecture

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