Apartheid en France ? Quand « Libé » exagère

De quel apartheid Libération parle-t-il ?

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Apartheid en France ? Quand « Libé » exagère

Publié le 14 février 2015
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Par Le Parisien Libéral.

Journal Libération credits Luc Legay
Journal Libération – credits Luc Legay (CC BY-SA 2.0)

 

Non, vous ne rêvez pas ! Libération a osé mettre, il y a quelques jours, en Une, la question suivante : « Comment abolir l’apartheid en France » ? Il y a de quoi rire, vraiment !

D’abord, de quel apartheid (!) Libération parle t-il ? Du système politique dit de « développement séparé » affectant des populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques ?

De deux choses l’une. Soit les mots ont encore un sens, et dans ce cas il y a vraiment de quoi se dire que Nelson Mandela doit se retourner dans sa tombe. Ou alors, Libération a raison, la France subit un régime d’apartheid, et alors les victimes devraient immédiatement porter plainte contre le Parti Socialiste et l’UMP qui ont géré la France depuis 30 ans.

Que la France ne soit pas tout à fait le pays de l’égalité qu’elle prétend être, il était en effet temps que les socialistes s’en rendent compte. Mais comment Libération peut-il oser faire cette Une ? Sans rentrer dans les théories du complot, force est de constater qu’après la scandaleuse inclusion de Contribuables Associés dans la liste de sites « conspirationnistes » de L’Express, juste après que Najat Vallaud-Belkacem ait décrété la lutte contre les conspirationnistes priorité nationale, Libération relaie un autre mot d’ordre du gouvernement.

Pourquoi est-ce drôle ? Parce que, si on reprend la typologie de Manuel Valls, il existe donc des apartheid sociaux, ethniques mais aussi territoriaux. C’est là où c’est risible : Libération ne pourrait-il pas être le symbole de ces fractures territoriales ? Rappelez-vous, ces journalistes qui refusent de partir du nord du Marais et de déménager juste de l’autre coté du périph’ ?

En réalité, sur le sujet des fractures françaises comme sur d’autres, il conviendrait de partir du réel et d’accepter la situation telle qu’elle est, sans pour autant employer des mots outranciers. Oui, la France est fracturée, mais pour autant, non, personne ne veut de la mixité sociale.

Une fois dit cela, accepte-t-on pour autant une société de castes ? Car en réalité, le problème, ce n’est pas qu’il y ait des ghettos urbains (de riches comme de pauvres) et des campagnes oubliées, le problème c’est que les situations semblent figées. Or, on sait très bien d’où proviennent ces blocages : ils sont directement liés à une triple mystique qui caractérise notre pays :

  • L’État, ultra-jacobin, sait ce qui est bon pour les gens, de préférence avec leur argent ;
  • Le programme du Conseil National de la Résistance et les institutions qui en découlent, il ne faut pas y toucher ;
  • Les choix qui favorisent les baby boomers ne doivent pas faire l’objet de débats.

Qu’il ait fallu reloger en urgence, entre 1945 et 1965, beaucoup de gens, certes, mais depuis, peut-on empêcher les classes moyennes de fuir les banlieues les plus populaires ? Est-ce que la classe politique qui, elle, donne des leçons de mixité y irait ?

Si déjà, on stoppait les énormes dépenses liées à la politique de la ville, pour avoir une politique des personnes, et de préférence non médiée par l’État, un grand pas serait franchi.
Mais imagine-t-on l’État reconnaître l’échec de la politique de la ville ?


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  • Ah, les « unes » de Libé. C’est tout ce qu’on en lit encore, du coup ils essaient de la rendre mémorable… pour de mauvaises raisons 🙁

  • La pensée socialiste crée en permanence des concepts permettant à l’Etat d’intervenir dans la société civile. Intervenir pour établir l’égalité des conditions, ce n’est pas l’égalité en droits de la devise républicaine.

    inégalités sociales : justification de la ponction fiscale pour la redistribution (au passage « pourboire » versé aux politiciens (copinages, népotisme, marchés publics).
    mixité sociale : lire assignation d’un logement social dans une zone non souhaitée
    (surtaxe Duflot-SRU)
    carte scolaire : assignation des écoliers dans une école non souhaitée par les parents

    mariage pour tous : procédure commune pour des couples sexués (a priori fertiles), et des paires (homo-sexués) (a priori infertiles)

    anti-discrimination : point d’entrée de l’Etat dans la gestion des recrutements, des baux,

    anti-provocation : permet la mise en cause de journaliste ou d’homme politique s’opposant aux politiques publiques migratoires

    anti- apartheid : permet de briser la résistance anti-coloniale du peuple par le brassage autoritaire des populations

  • il y a bel une bien une aparatheid en france mais c’est une aparatheid entre le secteur privé et le secteur public (et parabublic)

  • bonjour ,assez étonné qu’il restent encore des gens pour accorder quel crédit que ce soit à ce journal .
    De surcroit ,et pour ce qui est du véritable Apartheid et des points de vue qu’un quiconque journaliste ose se permettre de comparer sans l’avoir vécu ;comme votre serviteur ; l’avant et l’après; relève de l’affabulation , de l »escroquerie morale .

  • Libé: 10 millions de vol d’argent public par an pour faire survivre un éminent paquebot de la flotille culturelle stalinienne.

    Le tout mené de main de maître par l’un des gaucho-bobo les plus énervant de notre landerneau politocard-merdiatique, qui vit sur le dos du peuple en l’assommant de leçon de vie avec un air perpétuellement supérieur: Laurent Joffrin.

  • Le lien sur les sites « conspirationnistes » de l’express donne une erreur 502…

  • Effectivement les mots n’ont plus de sens en France

    « L’austérité » qui consiste à diminuer l’augmentation des dépenses.
    La « démocratie » (pouvoir par le peuple) qui consiste surtout à l’abandon du pouvoir à l’oligarchie.
    Les « cadeaux aux patrons » qui consiste à leur rendre une toute petite partie de ce qu’on leur a piqué (85 milliards de charge en plus par année réduite à 80 milliards, youpie!)
    « L’ultra-libéralisme » de la France pourtant classée sous le Kazakhstan et le Rwanda pour la liberté économique.

    Comme le religieux fondamentaliste, le socialiste vit dans un autre monde ou les slogans remplacent la réalité.

  • Oui effectivement Libération est unique et contre l’apartheid en France. On est surpris de voir dans sa rédaction un nombre si important de Noirs et de Musulmans (certaines en burqa) et de chinois et d’ HIndous : une représentation sans concession de la diaspora Française.
    N’en déplaise aux haineux du brillant Socialisme à la Française qui éclaire le monde ; dont Libération est le fer de lance, avec sa gestion par tour de Musulmans, Catholiques, Protestants, Juifs, Hindouistes, Boudhistes, animistes, sikhs.
    Et si l’on voit sans cesse le même Joffrin, c’est par malhonnêteté de ceux qui veulent détruire l’image de bel idéal créé à Libération. Il y a volonté à ne pas monter les autres dirigeants par tour.
    Et le système d’actionnariat ouvert de Libération et sa gestion, et son recrutement montrant toutes les races en proportion exacte, est un exemple dans cet apartheid Français.

  • ce qui est amusant est qu’on peut parier qu’une des solutions pour mettre à bas cet apartheid consistera à mettre ne place des mesures discriminatoires…
    ça fout vraiment les jetons parfois.

    Par contre que les conseil constitutionnel ait validé une élection présidentielle illégale ne soulève qu’un vaguelette… vive l’État de droit…

  • hello la rédaction, il y a un probleme sur les liens.

  • Les commentaires sont fermés.

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