Le trou de la sécu ou la ruine programmée

La sécu, qui avait dès le départ le déficit inscrit dans les gènes, joue un rôle majeur dans la paupérisation du peuple français

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Le trou de la sécu ou la ruine programmée

Publié le 28 septembre 2011
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Soumise à la dictature des syndicats, la sécu, qui avait dès le départ le déficit inscrit dans les gènes, joue un rôle majeur dans la paupérisation du peuple français.

Par Michel de Poncins

Comme un rituel, le fameux trou de la sécu revient chaque année à la fin de l’été. Ces jours-ci, il apparaît que le fameux déficit devrait être ramené à 13,9 milliards d’euros en 2012, contre 18,2 milliards en 2011, et 23,9 milliards en 2010. Le pouvoir a l’audace de crier victoire pour 2012 alors que ce sont de simples promesses et que, même en cas de réalisation, il s’agira toujours de déficit. La dérive financière est permanente et croissante : en 2002 le déficit était de 3,50 milliards d’euros. La Cour des comptes, théoriquement chargée de surveiller, a naguère écrit publiquement qu’elle ne pouvait rien contrôler, car il n’y avait pas de gestion.

Les remèdes imaginés dans le nouveau plan sont de même nature que dans les plans précédents. On tape au hasard sur les laboratoires, sur les patients avec de moindres remboursements, sur les indemnités d’arrêts de travail ; les complémentaires santé sont appelées au secours. La course éperdue se répète chaque année vers un équilibre qui, par nature, n’existera jamais. Cela ressemble au travail du sapeur Camember qui comblait un trou avec de la terre enlevée ailleurs !

Pour ceux qui ont la mémoire courte, il faut rappeler qu’en 1996, la dette était telle que le pouvoir de l’époque imagina de la cacher sous le tapis en créant à cette fin une bureaucratie nouvelle la CADES. Elle devait amortir 134 milliards jusqu’en 2025, et pour ce faire, deux impôts furent inventés : la CSG et la CRDS. Comme ces impôts ne suffisent pas, cette CADES emprunte sur le marché international pour combler davantage.

 

L’origine historique

Un rappel historique est nécessaire si l’on veut bien comprendre les raisons profondes de cette situation.

C’est un gouvernement quasi communiste qui créa la sécurité sociale en 1946, alors que personne n’en avait besoin : en effet, les risques qu’elle prétendait couvrir avant la dernière guerre étaient très bien assurés par des circuits privés. Le projet de nationaliser ces risques entrait, en fait dans l’objectif fondamental de communiser la France.

En 1960, et pour mieux collecter les sous, les URSSAF furent créées. Indépendamment du sigle, en lui-même significatif, ces organisations n’avaient pas d’existence légale, et n’en n’ont toujours pas à notre connaissance, à l’image du Parti communiste lui-même.

Dans les gènes de l’organisation et dès le début, le déficit probable était inscrit. En effet, c’était et c’est toujours comme un gigantesque baquet où l’argent arrive de toutes parts et sans beaucoup d’efforts ; il en sort au hasard de l’humeur des politiciens et syndicalistes momentanément aux affaires, c’est-à-dire sans une véritable gestion.

C’est pour cela qu’il est tout à fait faux d’utiliser des expressions comme : « assurance maladie ». Une véritable assurance implique une série de contrats : choix des clients, mesure du risque, primes, indemnité en cas de sinistre, etc.

Rien de tel avec la sécu. La preuve chiffrée de la ruine apparaît dans les tarifs des assurances maladie sur le marché international. Les Français qui peuvent en bénéficier pour des raisons diverses paient moins d’un tiers de ce qu’ils devraient verser à la sécu pour la prétendue assurance maladie dont ils sont arrivés à s’affranchir. Pour sa défense, il est vrai que la sécu pourrait faire valoir les charges d’assistance qu’elle supporte d’une façon tout à fait abusive en faveur d’un grand nombre d’étrangers (CMU et AME) : même avec cette correction, la différence reste flagrante. France 3, pourtant soumise comme d’autres à la pensée unique, a dit un jour : « La Sécu avait dès son départ le déficit inscrit dans ses gènes ».

 

La paupérisation inévitable

Ainsi décrite, cette administration imposée au peuple français joue un rôle majeur dans la paupérisation de celui-ci. Par ses dimensions titanesques après des extensions successives, elle absorbe une large part de l’activité nationale. Quels que soient les changements de statut depuis sa création, le monstre reste étroitement soumis à la dictature de syndicats dont la légitimité est plus que douteuse et qui en tirent profit. L’effet de ruine survient inévitablement par plusieurs canaux.

D’abord, les charges sociales sont meurtrières : ajoutées aux impôts, elles expliquent largement la destruction permanente du tissu industriel avec le chômage en conséquence.

Ensuite vient le caractère obligatoire du système avec la tornade permanente des lois et règlements : des contrats libres sont toujours créateurs de richesse, car ils mettent en jeu la responsabilité personnelle.

À signaler l’asservissement progressif de la médecine au monstre étatique : le système comporte direction des prix, suppression des choix individuels, mise au pas des médecins et de l’industrie pharmaceutique, dictature des syndicats.

Il faut ajouter la stérilisation d’immenses capitaux. De tous temps les hommes épargnaient pour le jour où la maladie surviendrait, et ces épargnes contribuaient à la richesse générale. Quand la sécu fut rendue obligatoire, elle obligea tout le monde à cotiser dans son immense gouffre, ce qui fit disparaître l’épargne correspondante et la richesse future qu’elle devait générer, avec notamment le jeu fabuleux des intérêts composés.

Quelle est aujourd’hui la richesse manquante et quels sont les gigantesques capitaux qui ne sont pas nés ? Difficile à calculer. La quasi interdiction de la retraite par capitalisation a, aussi, privé l’économie de montants appréciables de capitaux que la capitalisation aurait mis en œuvre.

 

Pour la libération

La feuille de route qu’emprunterait un pouvoir « libérateur » pour sortir du piège peut être définie.

Il y aurait la libération de l’assurance maladie avec la possibilité de s’assurer sur le marché international : ce devrait être relativement facile puisque des directives européennes sont claires à ce sujet.

Un éditorial de la revue d’information de la mutuelle du ministère de l’Intérieur énonce :

« L’application des directives européennes qui tend à faire jouer la libre concurrence va nous obliger, un jour ou l’autre, à briser le monopole de notre sécurité sociale ».

Sur le plan de la retraite il ouvrirait une large place à la retraite par capitalisation. Le problème des hôpitaux publics, qui sont une source de pertes, est connu et devrait être géré. Également, il faudrait porter remède à l’assistance médicale très générale sous diverses formes en faveur d’étrangers qui seraient mieux soignés en restant chez eux.

Mais il faudrait encore que ce pouvoir libérateur ait l’intelligence et la volonté de s’attaquer à certaines vaches sacrées, et ce n’est pas gagné d’avance.

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  • DE mémoire, la CMU est payé par l’impôt et non par les cotisations sociales. Mais ce n’est qu’un détail.

    • L’AME est financée par l’impôt. La CMU de base est entièrement financée par les cotisations. La CMU complémentaire est officiellement financée par des taxes sur les assurances santé complémentaires.

  • Autre point: La secu est une justification a tout. Interdire les drogues est moralement justifiable par l’alea moral grace a la secu. La taxation des sodas et justifiee par la secu qui « en a marre de faire payer les vices des uns a la cllectivite ». On peut interdire certaines pratiques sportives, sponsoriser certains produits (les preservatifs).
    En fait grace a la secu, toute problematique de sante est un probleme de « sante publique ». Comme la sante est une affaire etatisee par la secu, il ne peut plus y avoir QUE des problemes de sante publique. Personne ne peut pretendre qu’un probleme releve de la sante privee puisque justement il y a monopole public sur les transaction liees a la sante.
    Il n’y a rien de plus liberticide que la secu en France.

    • +1
      voir à ce sujet l’évolution de la carte Vitale, le dossier médical unique, etc. où on finira par trouver la vie médicale et paramédicale (y inclus consommation de drogues, de préservatifs, si il est circoncis ou pas, etc.) entière de l’individu

  • salut
    c’est un vrai problème l’assurance maladie….
    quand tu discutes de solution libérale,
    les gens sont tétanisés par la peur de la perte de « notre bonne sécu »
    tu peux évoquer d’autres solutions , concurrences entre caisses p.e.
    ça passe pas…
    60 ans de matraquage: ‘le système que le monde entier nous envie’ 🙂

    • Mais c’est pas vrai ! par exemple les étudiants ne sont pas à la sécu, ils ont le choix entre plusieurs mutuelles (dont une sacrément de gauche, pour ceux que ça branche !) qui appliquent les règle de base de la sécu + formules avec plus de remboursement contre plus de cotisations ; ces mutuelle se font concurrence. La sécu vers un forfait par affilié, et c’est un sacré pactole, d’autant plus important que la mutuelle fonctionne mieux (comprime les couts, gère la prévention de façon à limiter les dépenses réparatrices, etc.). Tous le modne est content et même à gauche personne ne parle de changer ça : il suffit de l’étendre à tous le monde, tu parle d’une révolution…

      Les fonctionnaires non plus ne sont pas à la sécu (enfin c’est plus compliqué que ça mais enfin disons : pas complétement).

      • Bof, les mutuelles représentent en gros 10% des dépenses de santé. Mais leur coût de fonctionnement est proche de celui de la sécu qui rembourse 90%. Cherchez l’erreur…

  • Salut P

    Les mutuelles étudiantes ne sont pas obligatoires.
    L’affiliation à la sécurité sociale étudiante est seule
    obligatoire…. Et là pas de choix
    Comme les systèmes MSA, AMPI, les mineurs, les militaires
    pas de choix faut payer.

    En fait les systemes sont totalement confus et opaques.

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