Les Français et les Allemands dépensent à peu près la même somme pour leur système scolaire, soit 70 milliards d’euros par an alors que la France compte 1,2 million d’élèves de moins.
Quant aux résultats, ils sont meilleurs en Allemagne : au classement PISA de 2009, l’Allemagne est remontée à 497 points soit une hausse de 13 points depuis son classement désastreux de 2000. La France, quant à elle, en a perdu 9 alors que son budget est en hausse constante.
Un paradoxe ? Les pistes d’explication sont nombreuses. L’autonomie locale des établissements, la concurrence entre Länder, et une politique active d’orientation professionnelle des élèves peuvent expliquer cette bonne performance pédagogique et budgétaire.
Mes deux enfants sont scolarisés dans le système allemand. Je suis en général d’accord avec les conclusions de cet article.
Cependant, le système scolaire s’inscrit dans un tout et c’est peut-être ici un problème de mentalité, de société.
En France, on fait tout pour avoir des diplômés, peu importe s’ils sont plus tard chômeurs ou non. Or en Allemagne, on insiste beaucoup sur le rôle social en responsabilisant les enfants très tôt par rapport à leurs études. On sait également que chacun peut apporter quelque chose à la société, même s’il n’a pas de (hauts) diplômes.
Si les parents allemands peuvent apparaître parfois laxistes sur la scolarité de leurs enfants, en revanche, ils les éduquent au sens social du terme. En France, ceci passe au second plan, de facto l’éducation (soit poli, dit bonjour à la dame, va te laver les mains avant de manger …) est victime d’un “outsourcing” au profit de la garderie, du centre aérer, de la nounou … de l’école.
Du coup, il y a en France une dichotomie incroyable entre la maturité sociale des enfants que l’on garde et occupe (sans les éduquer) et l’enseignement qu’on leur donne.
Bref, là où le système français va produire un “Fachidiot” (idiot spécialisé), le système allemand va produire un ouvrier ou un technicien qualifié, sûr de lui et de son rôle dans la société, soit un diplômé universitaire, mais pas un de ceux issu des boîtes à bac, un de ceux qui est vraiment fait pour les études.
D’ailleurs au Gymnasium (le lycée) les compositions à l’école comportent en général une question subsidiaire qui n’est pas dans les cours, histoire de voir si l’enfant de lui-même a élargi le sujet … c’est autre chose que de recracher des exercices stéréotypés et des cours par cœur comme dans mon enfance.
La société allemande évolue. Malheureusement, il semble bien qu’avec le temps, elle se dirige lentement vers un modèle de plus en plus français, conduisant déjà à des problèmes au niveau du Kindergarten.