Il y a 120 ans, par une froide matinée d’hiver, les frères Wright font décoller l’avion sur lequel ils travaillent depuis des mois. C’est une machine très complexe à piloter. Ce jour-là, ils réussissent à effectuer quatre vols de seulement 30 à 260 mètres qui se terminent chaque fois assez brutalement. Mais la boîte de Pandore est ouverte.
On peut tirer au moins cinq leçons de cet épisode.
Il est difficile d’estimer la portée d’une invention sur le long terme
Le 17 décembre 1903, personne n’imagine ce que deviendra l’aviation. Il s’agit tout au plus d’un hobby. Les frères Wright sont tout surpris lorsque la nouvelle du vol étant connue, ils reçoivent… une commande du Français Louis Ferdinand Ferber, un autre pionnier de l’aviation.
De grandes inventions voient le jour alors qu’elles étaient jugées impossibles
Ainsi, seulement 9 semaines avant le vol historique, le New York Times écrit un article au vitriol pour se moquer des frères Wright, estimant qu’il faudrait au moins… un million d’années pour faire voler un avion, à supposer que ce soit possible.
Nous sommes aveugles à notre capacité de progrès car nous sommes enfermés dans nos modèles mentaux.
Nous ne faisons pas forcément attention à ce qui est significatif, et ce à quoi nous faisons attention n’est pas le plus significatif
Il est difficile d’évaluer les conséquences à long terme des événements, à savoir distinguer ce qui compte de ce qui ne compte pas dans la montagne de faits quotidiens. Nous ne sommes pas forcément conscients que ce qui nous est présenté dans notre fil d’actualité favori est là parce qu’il a été sélectionné par quelqu’un, c’est-à-dire que nous obtenons les nouvelles à travers un filtre.
Le vol réussi des frères Wright a seulement fait quelques entrefilets dans la presse, alors qu’il s’agissait d’une révolution.
Les grandes inventions ont souvent été le fait d’individus à la marge
Les frères Wright sont des fabricants de vélo qui s’ennuient. Ils sont convaincus que l’on peut faire voler un avion, ce qui semble ridicule à nombre de leurs contemporains, et en particulier aux nombreux experts. L’idée qu’on puisse faire voler quelque chose de plus lourd que l’air semble une limite physique infranchissable.
Les inventeurs font l’objet de sarcasmes… jusqu’à ce qu’ils réussissent
On se moque de leur ambition et de leurs croyances, car ils semblent offenser quelque Dieu par leur attitude prométhéenne. On moque leur démarche qualifiée aisément de lubie de riche. On affirme que si elle réussit, leur invention ne servira à rien : qui peut imaginer utiliser un avion autrement que pour s’amuser ? On sait bien qu’il n’y a pas de demande !
Le vol des frères Wright, c’était il y a 120 ans, mais il semble que rien n’a changé.
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Votre article me fait énormément penser à tout ce qui a été dit récemment au fil de nombreux articles et leurs commentaires sur Contrepoints, à propos de la voiture à hydrogène. C’est impossible, ça ne marchera jamais, les gens qui y croient sont des imb****es ou des esc**cs, et j’en passe. Bref, on s’en reparlera dans 120 ans!
Comme on parle toujours du moteur à eau et du mouvement perpétuel. L’inculture de certains vole haut !
La moteur à hydrogène ça marche, personne ne le conteste, d’ailleurs le déploiement des premiers TER à hydrogène est prévu en 2025. Cependant le rendement global du cycle électrolyse, compression, pile à combustible est au mieux de 25% (valeur ADEME, peu suspecte de minimisation)
L’autre inconvénient est que, bien qu’ayant un bon pouvoir calorifique, l’hydrogène est très léger, 15 fois plus que l’air, 8 fois plus que le méthane, 22 fois plus que le propane. Pour en avoir une masse suffisante il faut donc le comprimer fortement (de 700 à 1000 bar), quant à l’utiliser liquéfié n’en parlons même pas, il est liquide à -253°C. Personnellement je n’aimerais pas trop me balader avec un réservoir à 1000 bar de gaz hautement explosif. Dernier problème, la pile à combustible a une certaine inertie et ne permet pas les accélérations franches, il faut donc lui adjoindre une petite batterie ce qui augmente encore les prix.
Pour résumer, l’hydrogène peut être une bonne solution pour le ferroviaire mais, bien que techniquement possible dès aujourd’hui, n’est pas à recommander pour les véhicules individuels pour des raisons économiques et surtout de sécurité.
L Allemagne arrête l exploitation des ses trains a hydrogène.
Pour les remplacer par des trains à batterie électrique.
Pour des coûts trop élevés
Conférer l article sur le site H 2 mobile
La voiture à hydrogène ne peut pas être une révolution comme le fut l’avion. Pourquoi? Parce que des voitures, on en a déjà. Il faudrait que la voiture à hydrogène soit significativement plus performante que la voiture à essence (au moins potentiellement).
Mais le gros avantage de l’hydrogène est son énergie massique. Pour une voiture, le gain est très faible (car il y a généralement pas plus de 40 kg de carburant).
Pour un avion, cela pourrait être différent. Pour une fusée, ce fut déjà une révolution: 50% de performance en plus!
De façon intéressante, pour les batteries, le désavantage est le poids, et l’intérêt est le rendement et prix de l’électricité. Une révolution pour les voitures électriques me semble bien plus possible.
On notera que toutes les inventions de l’air moderne sont occidentales. Depuis que la France et l’Angleterre s’islamisent à marche forcée, il n’y a plus d’inventions majeures en Europe. Les inventions majeures continuent sur le territoire nord américain, coréen et bientôt chinois. On n’en a jamais vu dans les pays musulmans malgré que l’éducation y soit développée depuis très longtemps. Mais sans doute cela n’est que pure coïncidence…
L’islam n’est pas le sujet de l’article. Rien à voir
Pas grand chose à voir.
Si le développement technique et scientifique des pays musulmans se poursuit, il est encore loin de l’Occident, la Chine, le Japon ou l’Inde. Vous auriez pu dire la même chose de l’Amérique Centrale ou du Sud pourtant chrétiens.
Techniquement, certains pays musulmans commencent à produire des objectifs techniques innovants et efficaces. Exemple avec l’industrie de l’armement iranienne : leurs drones sont efficaces et peu chers et ont même été achetés puis copiés par les russes. Les USA n’aurait pas essayé d’empêcher ces ventes si ce matériel avait été médiocre.
Le monde change de plus en plus vite et encore plus vite en dehors de la sphère occidentale sans parler de la France…
L’idée de faire voler un plus lourd que l’air, sans vent ni pente mais grâce à un moteur, n’est pas à attribuer aux frères Wright mais à Clément Ader, treize ans plus tôt à Gretz-Armainvilliers, en 1890. Ainsi que l’invention du mot « avion ». Aperçu rapide : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_Ader
Les frères Wright eux ont perfectionné un aspect indispensable de l’aviation, le pilotage, secteur où Ader n’avait pas excellé. Mais le premier vol prouvé d’un plus lourd que l’air auto-propulsé, c’est lui. Rendons à Clément ce qui est à Clément.
« Le vol de machines plus lourdes que l’air est absolument impossible » Lord Kelvin, 1895
« Mais pourtant les oiseaux parviennent bien à voler! »
« Oui mais la nature les a dotés d’un principe volant » lord Kelvin.
Pourtant dès 1738, le théorème de Bernoulli permettait bien d’imaginer le vol de plus lourd que l’air.
Quand la science est mal comprise, le bricolage peut la raviver.
Au passage, les frères Wright ont pâti d’un souci qui affecte encore l’industrie aujourd’hui : la manie du secret et de la propriété intellectuelle. Ce qui a fortement freiné la diffusion de leur invention, a nuit à sa crédibilité (difficile de faire croire à un vol contrôlé de plus de 200m quand aucune tierce personne n’a pu y assister)… et a poussé les concurrents à l’innovation. Au point qu’en 1910, les techniques et méthodes qu’ils avaient mis au point et jalousement protégées ont été rendues obsolètes pas les innovations de tous leurs concurrents.
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