François Kersaudy est un auteur, historien reconnu, spécialiste de la Deuxième Guerre mondiale et de l’histoire diplomatique. Auteur de De Gaulle et Churchill (Perrin, 2002), De Gaulle et Roosevelt (Perrin, 2004), il a aussi écrit une biographie de Churchill pour Tallandier, et une autre consacrée à Lord Mountbatten pour Payot. Il est aussi l’auteur d’ouvrages consacrés à l’Allemagne nazie.
Tout au long de Dix faces cachées du communisme, Kersaudy explore une série de dix questions variées, principalement liées aux actions de l’URSS des années trente aux années soixante, soit les années du règne de Staline.
Ces questions englobent divers sujets, tels que le sort de l’or espagnol pendant la guerre civile de 1936 ; la propagande soviétique à l’étranger (notamment des déclarations sur la cession de la Ruthénie par le président tchécoslovaque Edvard Benès à l’URSS en 1920, malgré les revendications territoriales entre la Russie et la Pologne) ; le cas de Vlassov et son armée de déserteurs soviétiques (mettant en lumière le fait que les prisonniers russes étaient traités comme des traîtres sur les ordres de Staline, favorisant la croissance de ces forces) ; le devenir du corps d’Adolf Hitler qui a fait l’objet d’innombrables théories et fantasmes alors que les Soviétiques se sont surtout efforcés de conserver son crâne ; le conflit entre Tito et Staline ; ou encore les relations entre Kennedy et Khrouchtchev pendant la crise des missiles à Cuba, qui sont savoureuses.
Si l’Ukrainien était infiniment plus « sympathique » que le monstre Staline, il n’en demeure pas moins que JFK fut marqué par la rencontre : « Je n’ai jamais rencontré un homme comme celui-là, confiera Kennedy. Quand je lui ai dit qu’une guerre nucléaire ferait 70 millions de morts en 10 minutes, il m’a regardé d’un air de dire : et alors ? »
L’ouvrage aborde également les péripéties entourant les mémoires rédigées par Khrouchtchev, la remise en question de la distinction fondamentale entre les crimes du nazisme et du stalinisme, la personnalité de Che Guevara (enfin reconnu comme un vrai criminel), et la biographie de Poutine, couvrant ses actions en Russie, et occasionnellement ses efforts de déstabilisation en Europe et aux États-Unis, notamment lors de l’élection de Donald Trump.
Il décrit particulièrement bien ce nouveau tsar, pur produit de l’URSS et du KGB, coupable d’une guerre qui déstabilise le continent européen pour satisfaire son désir de puissance. En remontant à ses origines de petit mafieux, d’espion moyen de la RDA, mais d’opportuniste assez fin pour profiter du délitement de l’URSS, il explique comment Poutine a su s’imposer dans son pays avant de devenir un danger planétaire.
Les sujets abordés ne sont pas nouveaux et ne révolutionnent pas le genre. Quiconque a déjà lu des ouvrages sur l’URSS sera en terrain familier. Par contre, pour les novices, ce peut être une excellente porte d’entrée, accessible et donnant envie de poursuivre plus en profondeur. Au-delà des événements, c’est une façon pertinente de comprendre les recoins les plus sombres qui animèrent ceux qui pensèrent changer le monde pour en créer un nouveau.
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François Kersaudy, Dix faces cachées du communisme, Perrin, août 2023, 432 pages, 22 euros
Poutine est un danger pour l’Europe parce que l’Allemagne était et est toujours prête à tout pour vendre ses kolossals wagen. Ainsi, elle continue cette même politique avec la Chine : qu’importe si la Chine subventionne ses voitures électriques et fait du dumping, qu’importe les visées expansionnistes sur Taïwan ou en mer de Chine, du moment que Porche, BMW, Wolkswagen, Mercedes continuent à vendre sur leur 1ier marché d’exportation.
Toujours dangereux de mêler analyse historique et interprétation de l’actualité, surtout sous le prisme Communisme satanique (ce qu’il est sûrement en partie) versus Occident libéral angélique (ce qu’il est loin d’être). Ainsi les « 70 millions de morts en 10 minutes » ,hypothétiques, de Khrouchtchev pourraient être comparés à ceux de Trumann, bien réels ceux-là… Ou la déstabilisation du continent européen dont les artisans sont bien plus à rechercher du côté de l’hégémonisme et de la soif de richesses des USA…
Encore une comparaison entre un pays, certes très imparfait, comme le sont les Etats-Unis et d’autres que je laisse au lecteur le soin de qualifier comme l’Union Soviétique ou le Japon de 1945.
Je peux comprendre que la volonté de ne pas voir ces régimes inhumains s’étendre donne lieu à des atrocités. C’est infiniment regrettable mais ceux qui ne comprennent que la confrontation violente et la coercition ne pourront pas être convaincus autrement. A propos, les bombardements atomiques américains n’ont pas fait 70 millions de victimes puisque vous aimez les comparaisons.
Franchement, qui aurait voulu vivre dans l’URSS des années 30, le Japon des années 40 ou Gaza aujourd’hui si on lui laissait ou avait laissé le choix avec les Etats-Unis ou un de nos pays occidentaux ? Mais dans notre confort occidental et poussés par les pleureuses repentantes, il est de bon ton de relativiser des totalitarismes sanglants ou de pleurer sur leurs malheurs quand ils se prennent un choc en retour sur le coin de la figure..
« Qui aurait voulu vivre dans l’URSS des années 30 ? »
C’est facile à dire 90 ans après, mais sur le moment, le soutien à la soviétisation est bien plus important qu’on ne le croit. Demandez autour de vous : qui préfère notre sécu au système américain d’assurance maladie ? Nos urgences en grève, nos médicaments qui n’arrivent que 3 ans après le reste du monde, nos médecins introuvables ne sont-ils pas préférés au grand malheur de devoir s’assurer soi-même et un revenu de 50% supérieur ?
Les intellos français de retour d URSS nous décrivait le fabuleux village potemkine.
Tres rares furent ceux qui oserent décrire la mascarade
Nous avons eu les mêmes hallucinations fébriles avec la chine puis Cuba…… ou les pèlerinages furent tout aussi assidus et candides…..
90 ans après ils en existent encore qq specimens bien sur moins nombreux
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