Par Benoît Perrin1.
Le 28 juillet dernier, l’INSEE a publié les chiffres de la croissance française sur le deuxième trimestre 2023. À la grande surprise des observateurs, tablant sur une croissance d’environ 0,1 %, notre institut national des statistiques a dévoilé une croissance de 0,5 % de notre PIB.
Explications
La romancière Amélie Nothomb publie en 1999 un roman récompensé par le grand prix du roman de l’Académie française. Dans son ouvrage, elle décrit le fonctionnement très hiérarchique des entreprises japonaises et le manque de liberté laissé aux employés. Son titre Stupeur et Tremblements fait référence à l’attitude que doivent manifester les Japonais devant l’empereur. Si le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire est tenté de nous imposer le même protocole, il devra inverser son ordre : tremblements puis stupeur.
En effet, c’est un monde économique tout tremblant qui attendait vendredi dernier le taux de croissance des mois d’avril, mai et juin 2023. Ce dernier était de 0,1 % pour le premier trimestre, et rien ne laissait présager un résultat supérieur, tant les données économiques françaises ne sont guère rassurantes. Rappelons d’ailleurs que le gouvernement reste très optimiste et prévoit une croissance en 2023 de 1 %, projection bien supérieure à celles, plus raisonnables, de la Banque de France (0,7 %) et de l’INSEE (0,6 %).
Stupeur : le 28 juillet dernier, à l’annonce du chiffre fourni par l’INSEE, soit 0,5 % ! Excellent dans son rôle, Bruno Le Maire a immédiatement réagi en qualifiant la croissance de « performance remarquable » pour l’économie française. De quoi se réjouir ? Malheureusement non, si l’on examine en détail ce que traduit cette croissance de notre PIB.
Schématiquement, le PIB résulte de l’addition de la somme des demandes :
- consommation des ménages,
- investissement des entreprises et des particuliers dans le logement,
- consommation de l’État,
- exportations moins les importations.
Si l’on regroupe ces données en deux catégories, on distingue la demande extérieure de la demande intérieure.
Et c’est là que le bât blesse : ce résultat remarquable (+0,5 % de croissance au deuxième trimestre 2023) est en réalité principalement boosté par nos exportations (+ 2,6 %), c’est-à-dire nos produits fabriqués en France, mais consommés à l’étranger. Avec la prudence qu’on lui connait, l’INSEE précise que « la demande intérieure finale (hors stocks) contribue de nouveau négativement à la croissance (-0,1 point au deuxième trimestre 2023, comme au trimestre précédent), du fait de la baisse de la consommation des ménages (-0,4 %) ».
Dire la vérité aux Français
Traduction : hors commerce extérieur, nous sommes donc purement et simplement en récession !
Nos gouvernants doivent dire la vérité aux Français : l’économie française va mal. Sans réformes profondes, notamment baisser drastiquement les dépenses publiques, les Français vont poursuivre leur longue agonie. Rappelons à nos lecteurs qu’un indicateur pertinent pour mesurer la croissance économique d’un pays, mais aussi le niveau de vie de ses habitants est le PIB par habitant.
Selon le FMI, la France se classe 25e rang au dernier classement 2023 (elle était 13e en 1980). Il faut agir vite monsieur le ministre. L’heure du déclassement français doit prendre fin.
- Benoît Perrin est Directeur de Contribuables Associés ↩
Bruno Le Maire dit la vérité aux Français, sa vérité.
Le pire, c’est qu’il croit lui-même à ses mensonges puisqu’il ne comprend rien à l’économie.
Il reste en place pour conduire une politique complètement irresponsable décidée par Macron.
Nul besoin d’être prophète pour savoir que ce pouvoir va laisser notre pays dans un état catastrophique, le pire restant à venir avec le doublement du prix de l’électricité, l’échec de la transition écologique, le sabotage de notre industrie automobile, de notre agriculture…
B Lemaire fait de la com, il est pleinement dans son rôle de ministre
Quelles références avez vous pour donner de telles leçons ?????
Un peu de modestie vous sierait à merveille ……
Le rôle d’un ministre est de faire de la comm?
J’aurais préféré que ce soit de comprendre la situation.
Quand un ministre fait de la com, il est parfaitement dans son rôle
Qu est ce qui vous fait croire qu il ne comprend pas la situation ????
Juste un proces d intentions……
Et en plus, vous avez oublié l’eau ! En espérant que l’idée ne soit pas déjà en gestation si j’en juge d’après un article dans “Contrepoints” !
Cela fait bien longtemps, que les hommes politiques français ne sont pas là pour faire un diagnostic de ce qui va mal et tenter de s’y attaquer, mais bien pour communiquer des prétendus résultats en leur faveur quelle que soit la réalité. Par conséquent, ce que raconte M. Le Maire n’a pas grand intérêt pour comprendre l’état de l’économie française, le fil conducteur de ses interventions depuis 2017 étant : “Votez pour moi”.
N’oubliez jamais que ce gars-là lorsqu’il était ministre de l’agriculture (23 juin 2009 – 10 mai 2012) ne savait pas combien il y a avait de m² dans un hectare. Réécoutez la vidéo 2mn de minable https://www.youtube.com/watch?v=E3jF9tpmZ9Y
Ce qu’il y a bien avec Bruno Le Maire c’est qu’il est minable en tout et qu’il s’en sort avec son faciès de benêt, mais la France dans tout cela ? livrée à un Macron socialiste et maintenant écologiste à tout crin, puisqu’il va entreprendre un “planisme écologique” . Je crois qu’il est nihiliste ce n’est quand même pas possible d’agir de la sorte.
Il ne faut pas se fier aux apparences. Beaucoup de gens n’ont pas l’air aussi bêtes qu’ils ne le sont réellement.
Oscar Wilde
Le PIB une notion abstraite et inutile, comment est calculé le PIB?, les revenus de tous types sont ils pris en compte, les handicapes, RSA, chômage, vente de drogue, salaires de députés, ministres, président de la république, fonctionnaires etc..
On croirait entendre un digne représentant de la Nupes qui bricarde le PIB pour lui substituer le BNB soit le bonheur national brut…….
Encore un petit effort et vous serez reçu…….
Comme évoqué avant, le calcul du PIB n’a de sens que dans une économie libérale. Dans une économie soviétique, le PIB est calculé comme la somme des dépenses de l’état. On en est pas encore tout à fait là, mais n’empêche, pour augmenter le PIB, il suffit de suivre les conseils des syndicats: augmentons les dépenses publiques de 10% (salaires, grands travaux, reboucher des trous ou que sais je), et mécaniquement le PIB augmentera de 5%.
Ou alors comme Poutine: “la production d’armes soutient l’économie russe”
Le PIB n’a jamais été et ne sera jamais un indicateur fiable de la croissance économique:
– une catastrophe naturelle qui détruit des infrastructures induira une reconstruction qui augmentera la PIB mais ne sera pas de la croissance (one shot) ni de la création de nouvelle richesse
– une réduction de la consommation d’essence parce que les voitures deviendraient plus sobres donnerait une diminution du PIB, une utilisation accrue de SUV gourmant une augmentation, et pourtant cela n’a rien à voir avec la croissance économique
– un hiver froid va augmenter la consommation de chauffage et donc le PIB, qui peut qualifier cela de croissance économique?
Et ce ne sont que quelques exemples du pilotage foireux de l’économie à partir de mesures tout aussi foireuses: garbage in, garbage out
On peut aussi signaler que l’on ne peut – même si c’est la philosophie de Macron – prôner en même temps la sobriété (moins de consommation, réparer plutôt que remplacer, …) et la hausse de la demande intérieure !