La cryptomonnaie décryptée (1) : oui, la blockchain est une révolution !

En plusieurs étapes  nous vous proposons de rendre la cryptomonnaie à la portée de tous.

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La cryptomonnaie décryptée (1) : oui, la blockchain est une révolution !

Publié le 17 février 2023
- A +

Par Yannick Chatelain et Antoine Roche1.

En plusieurs étapes nous vous proposons de rendre la cryptomonnaie à la portée de toutes et tous.

 

La blockchain

Décrire et expliquer la technologie blockchain n’est pas une sinécure pour la rendre compréhensible à tout un chacun… avant d’en venir au bitcoin et à la cryptomonnaie revenons si vous le voulez bien sur son histoire. Pour faire très simple, la blockchain est une base de données avec pour principales particularités : Décentralisation, immutabilité, consensus.

Décentralisation 

La prise de décision pour valider une transaction quelle qu’elle soit est collective… Et les valideurs doivent avoir prouvé leur expertise !

Immutabilité 

Il est impossible de modifier une transaction qui a été inscrite sur la blockchain.

Consensus 

Un système blockchain établit des règles concernant le consentement des participants pour l’enregistrement des transactions. Nul ne peut enregistrer de nouvelles transactions si l’ensemble des participants du réseau n’a pas donné son accord.

 

La blockchain est-elle totalement secure ?

Dans le monde du hacking, qu’il soit éthique ou dévoyé, il est une règle intangible : tout ce qui est fait par l’homme peut être défait par l’homme !

Au demeurant, s’il existe, le risque de piratage d’une blockchain est infime !

Seule une attaque des 51 % connue sous le nom d’attaque Goldfinger peut fonctionner. Sachez par ailleurs que les attaques des 51 % sont des problèmes pour les petits réseaux blockchain qui fonctionnent en « Proof Of Work » ; le peu de mineurs y opérant peuvent facilement être débordés par un attaquant. Nous reviendrons dans un prochain article sur la notion de « Proof Of Work » et « Proof Of Stake » et de mineurs. Retenez que le piratage d’une blockchain peut se faire seulement s’il y a une combinaison de hackers expérimentés et capables de fournir la puissance équivalente à 51 % de la puissance de calcul total des mineurs de la blockchain. Bref, notez juste que c’est un risque extrêmement rare.

Quelle que soit la finalité de la blockchain qui, adaptée, peut se mettre au service de nombreux secteurs bien au-delà de la cryptomonnaie, banque, assurance, agroalimentaire, etc. elle est une technologie de stockage et de transmission d’informations de manière sécurisée et décentralisée. Cela signifie qu’au lieu de stocker des données sur un seul serveur centralisé, la blockchain répartit les informations sur un réseau de participants, appelés nœuds. Chaque nœud possède une copie de la blockchain et valide les transactions qui y sont ajoutées.

La blockchain est souvent associée aux cryptomonnaies telles que le bitcoin mais elle a de nombreuses autres utilisations potentielles. Par exemple, elle peut être utilisée pour stocker des contrats, des données de vote, des informations médicales, des certificats d’authenticité et bien plus encore. La sécurité de la blockchain repose sur des algorithmes cryptographiques qui garantissent l’intégrité des données et la confidentialité des utilisateurs.

 

Blockchain et cryptomonnaie

Vous le savez certainement si vous êtes un expert, la blockchain n’est pas née de la dernière pluie de bitcoin tombée – ou pas –  dans votre escarcelle, tant s’en faut !

La personne (ou le groupe anonyme) connue sous le nom de Satoshi Nakamoto est considéré comme le créateur de la première cryptomonnaie moderne : le bitcoin. Celui ou ceux qui se cachent derrière ce pseudonyme sont présenté(s) comme les artisans de l’architecture blockchain rendant le bitcoin et les autres cryptomonnaies possibles…

Mais les choses sont légèrement plus complexes, n’en déplaise à leur génie, ils n’en sont pas les inventeurs, si vos serviteurs peuvent vous éclairer deux remarques :

D’une part, ils ont pour ainsi dire hacké au sens constructif du terme la blockchain originelle disponible en open source. Nakamoto a ainsi et dans un premier temps, téléchargé en 2008 le code open source (donc modifiable) de la blockchain sur SourceForge afin que les développeurs de logiciels du monde entier puissent contribuer au projet, l’élaboration d’une blockchain adaptée à la cryptomonnaie…  Bitcoin voit ainsi le jour en 2009.

D’autre part, dans sa thèse intitulée « Systèmes informatiques établis, maintenus et approuvés par des groupes mutuellement méfiants » (Computer Systems Established, Maintained and Trusted by Mutually Suspicious Groups David L. Chaum — Published April 1982) David Chaum a décrit une base de données blockchain.

C’était en 1982 et c’est d’une part la première proposition connue d’un protocole blockchain… soit 27 ans avant Bitcoin. Et pour rendre réellement à Caesar ce qui appartient à Caesar, Chaum est également connu pour avoir développé ecash, une application de monnaie électronique visant à préserver l’anonymat d’un utilisateur, un système qui a été mis en application dans les années 1990 par l’entreprise DigiCash. Ce cypherpunk né en 1955 est ainsi le pionnier, tant sur ses recherches sur les communications anonymes que pour avoir été le premier à conceptualiser l’argent liquide numérique. Oui, forcément cela calme les génies bitcoinien ! Nous en sommes désolés Satoshi Nakamoto !

 

Le bitcoin dans la lignée des cypherpunk

Le bitcoin n’est ainsi pas né ex nihilo ! Il a émergé en force en s’appuyant sur des expérimentations préexistantes, dans la dynamique et la poursuite d’une idéologie cypherpunk, des individus qui prônent l’utilisation proactive de la cryptographie dans le but d’assurer la confidentialité et la liberté des individus sur Internet.

En définitive, le bitcoin, les cryptomonnaies n’ont fait que populariser le buzzword blockchain ! Il est dans toutes les bouches qui s’en gargarisent à l’envi et n’y comprennent pas forcément grand-chose, mais cela pose son homme et sa femme dans une soirée high tech.

 

Un registre ouvert kesako ? 

Pour ce qui concerne la cryptomonnaie, c’est le registre public de toutes les transactions bitcoin par ordre chronologique !

Cela permet d’assurer la traçabilité des transactions bitcoin. Le but est simplement d’empêcher qu’un petit malin, autrement appelé un escroc, puisse dépenser ses bitcoins auprès de plusieurs usagers différents au même moment.

 

Clé publique et clé privée. Quel rôle dans la blockchain ?

Avant d’aller plus avant dans l’univers des cryptomonnaies, il vous faut comprendre la différence entre une clé publique et une clé privée et comment elles s’insèrent dans la blockchain des cryptomonnaies.

Facile une fois encore, cela relève de la cryptographie asymétrique inventée dans les années 1970. Comme vous pouvez le deviner la clé privée doit être conservée précieusement par son utilisateur et ne doit être divulguée sous aucun prétexte, tandis que la clé publique doit être partagée avec le réseau.

Suivez-nous bien… concentrez-vous : une clé publique est générée à partir d’une clé privée à l’aide d’une méthode de multiplication par courbe elliptique. Cette méthode n’est pas réversible (il est impossible de retrouver une clé privée grâce à la clé publique). Dans le domaine des blockchain, une clé privée permet de signer une transaction et donc d’envoyer des cryptomonnaies… Si un utilisateur décide d’envoyer des bitcoins à un autre usager de façon cryptée (clé privée), le réseau pourra valider ou non la transaction (clé publique).

 

Vos clefs, vos cryptos ! 

Le dicton « vos clefs, vos cryptos » est un avertissement important pour les détenteurs de cryptomonnaies.

En effet, contrairement aux comptes bancaires traditionnels, les transactions de cryptomonnaies ne sont pas complètement régulées par des tiers de confiance, ce qui signifie que la sécurité de vos fonds dépend entièrement de la manière dont vous les protégez. La clé privée est la clé secrète qui permet d’accéder à votre portefeuille de cryptomonnaies. Elle doit être gardée en sécurité et jamais partagée avec quiconque. La clé publique, quant à elle, est l’adresse publique de votre portefeuille de cryptomonnaies. C’est cette adresse que vous pouvez partager pour recevoir des paiements.

Les échanges centralisés permettent d’acheter facilement des cryptomonnaies mais ils représentent également un risque important pour la sécurité de vos fonds (nous vous invitons à vous renseigner sur la récente affaire FTX si vous souhaitez en savoir davantage). Les échanges centralisés conservent généralement vos clés privées, ce qui signifie que si l’échange est piraté ou fait faillite, vos fonds peuvent être perdus. En outre, les échanges centralisés peuvent être la cible d’attaques de hackers, ce qui peut également compromettre la sécurité de vos fonds. Par conséquent, il est important de transférer vos fonds vers votre propre portefeuille de cryptomonnaies, où vous contrôlez vos clés privées et donc la sécurité de vos fonds. Ne vous inquiétez pas, nous vous expliquerons tout dans cette suite d’articles.

« Quand l’innovation transforme l’électronique en mine d’or, on sait qu’une blockchain est passée par là. » Khaled Haddad

À suivre : les mystères mystérieux du Smart Contract

 

Article mis à jour le 17/02/2023

  1. Antoine Roche, Ingénieur,  chef de produit chez SingularityDAO
Voir les commentaires (10)

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  • la question est de savoir si c’est une monnaie  » libre » . au contraire des monnaies d’état et par ailleurs une monnaie pratique .. .. ce qui n’est pas lié à ses qualités mais..au choix des gens.. SI POSSIBLE éclairés..

  • Plusieurs remarques : 1. quand on a besoin de se cacher c’est qu’il y a un loup cf S Nakamoto 2. quand on ne comprend pas trop comment fonctionne un truc (80% des gens) , on n’y va pas 3. nous allons vers un monde qui se défait , le monde crypto , c’est la nécessité absolue d’un monde adulte et en bonne santé : de l’électricité , des services , pas de guerre . 4. je ne comprends pas les libéraux qui aiment le cash et qui font la promotion des cryptos et de leur 100% traçabilité … Une fois dit ça , bien sûr que le concept va se généraliser , mais je ne suis pas convaincue du tout que tout un chacun en bénéficiera.

    • 1. Ou qu’on est un mouton poursuivi par un loup
      2. Alors peu de gens devraient conduire, la majorité ne sachant pas le rôle d’un piston ou d’un alternateur
      3. ?
      4. Vous oubliez le fondamental, pas besoin de tiers de confiance, pas besoin d’Etat.
      Il faut distinguer la Blockchain de la Crypto. La première est la garantie de parfaites traçabilité et sécurisation dans la transmission de données. Le marché est énorme, de la banque à la chaîne du froid. Même l’État est client potentiel. La cryptomonnaie, c’est plus compliqué ; telle quelle, elle entre en concurrence avec un des monopoles de l’Etat, l’émission de monnaie. Mais je fais confiance, hélas, à l’Etat ; il saura recycler le truc à sa sauce.

      • @abon 1. ? 2. ce qui est vrai pour une voiture est légendairement faux pour la finance et l’argent 3 . à moins de vivre dans un bocal , il est assez évident que notre monde se tend se défiabilise à vitesse grand V, que l’occident est entré dans une situation chaotique (essayez de prendre ne serait ce que le train est une aventure, de faire un coup fil en voiture sans que ça coupe ) alors mettre son argent sur un média qui requiert autant de technicité et de résilience me paraît hautement hasardeux à horizon constant 4. je suis d’accord

        • 2. Légende urbaine, sans aucun doute. Tous les jours, nous mobilisons une connaissance superficielle, mais suffisante, dans nos actes et décisions. Pas besoin d’être statisticien pour choisir une assurance habitation.
          L’investisseur en crypto doit seulement savoir deux choses :
          – la crypto est une valeur tech avant d’être une monnaie
          – parmi les milliers de cryptos, il s’en trouvera de très rentables, et des pourries.
          Choisir des cryptos revient à choisir des actions boursières.

          • La question est de savoir si on discute de cryptomonnaies en tant qu’outil pour faciliter les transactions au quotidien, ou en tant qu’investissement.

            Dans le premier cas, vous avez raison. Je ne sais que très vaguement comment sont imprimés les billets de 10 euros, ça ne m’empêche pas de les utiliser au quotidien. Dans le second cas, si vous voulez y placer vos économies en espérant retirer une plus value, il vaut mieux, vous en conviendrez, comprendre un peu mieux comment ça marche.

            • Que veut dire « comment ça marche » ?
              Savoir quelles sont les cryptos prometteuses, comme peuvent l’être des actions d’entreprises ? Bien sûr.
              Savoir faire la différence entre preuve de travail et preuve d’enjeu ? Inutile.

              • Et en l’absence d’une bonne compréhension du « comment ça marche », comment vous comptez vous y prendre pour deviner lesquelles sont prometteuses? En vous fiant à l’opinion des gourous qui pullulent autour des cryptomonnaies? Je ne vous ferai pas l’injure de croire que c’est ce que vous pensez.

                Pour ma part je ne sais pas définir une preuve de travail et une preuve d’enjeu, tout comme je ne pense pas avoir une compréhension suffisamment approfondie du sujet pour pouvoir y investir mes économies en connaissance de cause. Après, chacun fait comme il veut, et je ne prétends pas donner de conseils en investissement à qui que ce soit!

            • @Alain R voilà

    • Il existe des crypto permettant l’anonymat total (Monero).
      Cependant si l’anonymat est important, le fait qu’une transaction soit non censurable l’est également. Personne ne peut stopper ou annuler une transaction.
      Personne ne peut aller se servir sur votre « compte crypto ».
      Vous faites donc ce que vous voulez de votre argent-crypto.
      Et cela, si ce n’est pas une définition de la Liberté, qu’est-ce que c’est?

      En conclusion, rejeter les cryptos sous prétexte qu’elles sont traçables n’a guère de sens si on les compare avec le système bancaire actuel où toute l’administration à une vue directe sur votre compte bancaire (Fisc, Urssaf, Pole emploi, etc.).

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