L’éternel retour des mentalités archaïques d’extrême gauche

La gauche radicale est-elle trop vertueuse pour que l’on puisse songer à remettre en question ce principe selon lequel l’antisémitisme doit être toujours imputé à l’extrême droite et à elle seule ?

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Screenshot 2022-09-20 at 16-54-12 (1) Adélaïde De Clermont-Tonnerre Jean-Pierre Jouyet et Sandrine Rousseau - C à vous - 19_09_2022 - YouTube

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L’éternel retour des mentalités archaïques d’extrême gauche

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 21 octobre 2022
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Le 2 août dernier, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti s’adressa ainsi aux députés d’extrême gauche, à l’Assemblée nationale :

« Corbyn1, l’apartheid2, les mots que vous avez choisis pour commenter le discours du président de la République, ces mots-là vous collent à la peau ».

Qu’entendait-il par là ? Que l’extrême gauche se montrait bien souvent complaisante envers l’antisémitisme. À la suite de quoi les élus de la NUPES (Nouvelle Union Populaire et Sociale) quittèrent l’hémicycle.

L’inénarrable Sandrine Rousseau a alors déclaré le lendemain sur France Inter :

« C’est extrêmement grave. On assiste à une banalisation du RN, de son histoire, de ce qu’il porte de haine de l’autre et de discrimination qui est unique et inédite dans notre République. J’appelle la majorité LREM à reprendre le sens commun là-dessus parce qu’une frontière a été franchie là-dessus hier ».

On aimerait comprendre ce que dit ici en clair la députée écologiste. Pourquoi en effet parler ici du Rassemblement National ?

D’ailleurs, le garde des Sceaux n’a pas ménagé l’extrême droite ce jour-là non plus à l’Assemblée, se lançant au contraire juste après dans une charge contre elle, laquelle en a pris aussi pour son grade. On comprend en fait le désarroi d’élus d’extrême gauche comme Sandrine Rousseau : se targuant continuellement d’avoir le monopole du combat « antiraciste », la gauche radicale ne peut à l’évidence supporter que l’on imagine un seul instant qu’il puisse éventuellement exister en son sein une forme de complaisance envers l’antisémitisme. Elle œuvre donc pour continuer à nous faire croire que l’antisémitisme est nécessairement toujours du seul côté de l’extrême droite.

Le propos de Sandrine Rousseau découle en fait du raisonnement biaisé suivant :

1) L’extrême gauche est foncièrement « antiraciste » : elle combat toutes formes de discriminations, elle combat donc aussi, toujours et partout, l’antisémitisme ; elle combat aussi le RN, qui est un parti « fasciste. »

2) Si vous osez dire qu’il puisse parfois y avoir une complaisance de l’extrême gauche envers l’antisémitisme, vous transgressez alors inexcusablement un tabou : vous vous trompez de cible et vous contribuez, par vos propos, à « banaliser » le RN et à en faire le jeu.

Ce faux-fuyant ne vise en fait qu’à une seule chose : détourner l’attention du citoyen pour que le soupçon d’un certain accommodement de l’ultragauche avec l’antisémitisme ne puisse jamais effleurer son esprit. Non, la gauche radicale est trop vertueuse pour que l’on puisse un seul instant songer à remettre en question ce principe a priori inébranlable selon lequel l’antisémitisme doit être toujours imputé à l’extrême droite et à elle seule.

On le voit, les réactions et les mentalités de l’ultragauche n’ont guère changé depuis vingt-cinq ans, voire davantage : en décembre 1997, sur le plateau de « La Marche du Siècle », où étaient notamment invités d’un côté Jean-François Revel, Stéphane Courtois –qui venait de faire paraître Le livre noir du communisme, dont il avait dirigé la publication – et Jacques Rossi – auteur du Manuel du goulag, et qui avait personnellement connu la vie concentrationnaire pendant dix-neuf ans -, et, de l’autre, Jean Ferrat et Robert Hue, ce dernier, alors secrétaire national du Parti communiste, exhiba à la surprise générale un exemplaire du journal lepéniste National-Hebdo, arguant que ses contradicteurs ne faisaient en réalité que le jeu du parti d’extrême droite…

C’est donc toujours le même stratagème à l’œuvre : si vous osez établir l’exactitude des faits qui puissent nous porter préjudice, intellectuellement ou moralement parlant, c’est que vous êtes en réalité un complice du FN (ou du RN aujourd’hui), dont vous cherchez à banaliser l’histoire comme les idées. À cet égard, on peut se demander où sont passés les fameux fact-checkers, ou « vérificateurs d’informations », d’ordinaire si prompts à « rétablir la vérité des faits » dès lors que l’orthodoxie du Bien absolu est transgressée par un dissident refusant le prêt-à-penser qu’on tente de lui imposer.

Enfin, pour les partisans de la gauche radicale qui excluent catégoriquement l’idée que celle-ci puisse être mêlée un tant soit peu à l’antisémitisme, il serait sans doute bon qu’ils découvrent ou redécouvrent l’un des textes de leur maître à penser, nommément Karl Marx : Sur la question juive (1844), texte où l’on peut par exemple lire la phrase suivante (parmi bien d’autres allant dans le même sens) :

« Il y a un Juif derrière chaque tyran, tout comme il y a un Jésuite derrière chaque Pape. En réalité, les espoirs des oppresseurs seraient vains et la guerre pratiquement impossible s’il ne se trouvait quelque Jésuite pour endormir les consciences et quelque Juif pour faire les poches3

Mais il y a fort à parier que les autoproclamés de la bien-pensance ultragauchiste ferment les yeux sur de tels passages, tout satisfaits qu’ils sont de se montrer à tout bout de champ drapés dans leur prétendue vertu.

  1. Rappelons ici quelques faits : l’ancien représentant du Parti travailliste entre 2015 et 2020, accusé d’antisémitisme au Royaume-Uni, fut reçu début juin par Danièle Obono et Danielle Simonnet (LFI), toutes deux candidates à la députation pour les 15e et 17e circonscriptions de Paris. « Beaucoup d’émotion et de fierté de recevoir, ce soir, Jeremy Corbyn, député de Londres », avait ainsi écrit sur Twitter Danielle Simonnet, le 3 juin. Une rencontre qui avait ainsi fait réagir la députée sortante PS de la 15e circonscription face à Danielle Simonnet sur Twitter : « Les masques tombent », écrivait-elle ; « inviter et afficher le soutien de Jeremy Corbyn, écarté du Labour Party et du groupe pour complaisance avec l’antisémitisme en Angleterre, après 1000 plaintes enregistrées par ce parti, est une honte dont est fière Danielle Simonnet ». Corbyn avait été accusé de laxisme face au nombre croissant de plaintes déposées pour antisémitisme contre des élus du Parti travailliste. Certaines conclusions d’un rapport sur l’antisémitisme au sein du Parti, établi par un organisme indépendant du Parti, le Comité pour l’Égalité et les Droits Humains – EHRC -, auraient aussi été minimisées par lui . À la suite de la parution de ce rapport en octobre 2020, il fut suspendu de sa fonction… avant de finalement réintégrer le Parti travailliste en novembre de la même année. « Ce rapport est dur à lire et c’est un jour de honte pour le parti travailliste », avait pourtant déclaré, jeudi 29 octobre, le successeur de Corbyn, Keir Starmer.
  2. Le député apparenté LR (les Républicains) Meyer Habib avait condamné les « islamogauchistes » de LFI (la France Insoumise). Portée par le communiste Jean-Paul Lecoq, une proposition de résolution signée par 37 députes de la NUPES qualifiait Israël de « régime d’apartheid » eu égard aux Palestiniens. Cette proposition de résolution trahissait ainsi, pour Meyer Habib, une « haine des juifs et d’Israël ».
  3. Cité par Pierre Schweitzer dans son article paru sur Contrepoints.
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  • c’est un comique de gauche qui a assez bien caricaturer notre époque..

    les autres sont égoïstes car ils ne pensent pas assez à moi..
    sandrine rousseau est mieux que vous… elle fait le mal et elle le sait vous, vous faites le mal et vous le niez..

    -3
  • comment osez vous, rousseau foutrait les juif au goulag mais pas parce qu’ils sont juifs, mais parce qu’ils pensent juif.
    ET il faut bien admettre qu’il ya un problème avec l’appartenance relieuse en regard du dogme…
    sans blague? tu es juif/chretien/ musulman ?tu es donc parfaitement d’accord avec pour tout ce qui est dit dans torah/bible/coran?

    Ce qui est amusant est qu’lle ne tient pas le même discours pour tous les dogmes religieux..

    -2
    • ben si…désolé..

      être catholique ou musulman implique de se plier au dogme..le concept d’integrisme religieux pose sur l’idée qu’on peut adherer au dogme maiis pâs trop… désolé vieiel écoloe, un catholique ne divorce pas n’avorte pas etc etc..

      être juif c’ est ambigu et il ya assez de place pour dissimuler de l’antisémitisme..

  • Éric Dupond-Moretti Et sa Pemière ministre qui veulent, au nom du deuil des familles des victimes, interdire des questions sur des crimes a repetition commis par des personnes qui n’auraient pas du légalement etre sur notre territoire si l’état, la Justice et la police effectuaient correctement leur travail. Son carrement monstrueux.
    C’est plutot de cela qu’il faudrait causer.

  • En tant qu’athée, je trouve que nos politiciens passent beaucoup de temps sur des questions de religion, et qu’il n’y en a pas un seul qui soit moins minable que les autres sur le sujet.
    Et c’est fort dommage dans une république laïque.

    • Je ne pense pas qu’il s’agisse de religions. C’est une couverture pour continuer le combat contre des mœurs et coutumes traditionnelles qui persistent et dont on veut depuis longtemps se débarrasser définitivement.

  • Cet article oublie le plus important : il y a des pudeurs de gazelle à relever les crimes de l’extrême gauche. Je voyais dernièrement Rachida Dati interrogée sur les déclarations fascisantes de Georgia Meloni dans sa jeunesse. Madame Dati a très justement répondu que nombre de politiques français, parfois aux plus hautes sphères du pouvoir, ont bien fait des déclarations soutenant le trotskysme dans leur jeunesse. Réplique de l’intervieweuse : « vous mettez les deux sur le même pied ? ». Madame Dati n’a rien osé dire. Pas un mot sur les dizaines de millions de victimes du communisme.

    C’est d’ailleurs déjà ce que je me suis entendu répondre : « tu mets les deux sur le même pied ? ». Pour clouer le bec à ces suppôts de criminels, je leur raconte comment ma belle-famille a souffert jusque dans sa chair à l’est entre 1945 et 1989. Généralement cela les calme, les plus audacieux disent que ce ne fût pas le vrai communisme mais sont incapable de me citer un seul exemple où un régime communiste n’a pas entraîné la misère et/ou les bains de sang.

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