Karl Marx et le complot juif : l’article qui dérange

Voici un aspect peu reluisant de l’Å“uvre de Karl Marx : son antisémitisme sans bornes.

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Karl-Marx-Monument by Tobias Nordhausen(CC BY 2.0)

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Karl Marx et le complot juif : l’article qui dérange

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 23 juillet 2022
- A +

Par Pierre Schweitzer.

Le deux poids deux mesures a encore de beaux jours devant lui en matière d’extrémisme politique, et malgré une barque plus que chargée, Karl Marx bénéficie toujours d’une fascination de la part d’une partie de nos élites intellectuelles et politiques. À une époque où l’Union européenne juge bon de « fêter » les 200 ans de Marx, il est toujours bon de relire Marx dans le texte. Les appels à l’élimination physique de ses cibles politiques ne sont même pas déguisés, et le Marx adepte de la dictature politique ne semble pas éclabousser le Marx philosophe ou économiste. S’il est faux de dire que Marx est responsable des dizaines de millions de morts des dictatures communistes, il est tout aussi naïf et factuellement erroné d’affirmer que ses écrits n’ont eu aucune influence sur ces massacres.

Toutefois, ces aspects sont bien connus, sans doute beaucoup plus qu’un autre aspect peu reluisant de l’Å“uvre de Karl Marx : son antisémitisme sans bornes. Dan Hannan l’évoquait dans un précédent billet, que j’aimerais compléter par quelques morceaux choisis d’un article publié par Marx le 4 janvier 1856 dans le New-York Daily Tribune. Comme on peut s’en douter cet article est souvent discrètement évincé des florilèges marxistes, mais avec quelques efforts on en retrouve la trace sur la toile.

Pour que le lecteur comprenne mieux le contexte des phrases suivantes, précisons que Karl Marx dénonce dans cet article le rôle joué par les financiers juifs de plusieurs pays européens dans la vente d’emprunts russes émis par le Tsar pour financer la guerre de Crimée. Il s’en prend tour à tour à plusieurs familles juives impliquées dans l’industrie bancaire : Stern, Stieglitz, Rotschild, etc. pour dire tout le mal qu’il en pense. Les passages traduits ici sont les considérations plus générales sur les Juifs.

 

L’antisémitisme de Marx

« Il y a un Juif derrière chaque tyran, tout comme il y a un jésuite derrière chaque Pape. En réalité, les espoirs des oppresseurs seraient vains, et la guerre pratiquement impossible s’il ne se trouvait quelque jésuite pour endormir les consciences et quelque Juif pour faire les poches.

[…]

Hope inspirant le respect des plus éminents marchands de son époque, et Stieglitz faisant partie de la franc-maçonnerie juive, qui a toujours existé, ces deux pouvoirs combinés pour influencer tout à la fois les marchands les plus haut placés et les plus petits travailleurs, ont été mis au plus grand profit de la Russie.

[…]

Mais les Hope ne fournissent que le prestige de leur nom : le vrai travail est fait par les Juifs, et ne peut l’être que par eux, puisqu’ils monopolisent et maîtrisent tout l’appareil de prêt à intérêt. Ils concentrent en effet leurs énergies sur le commerce de titres financiers, ce qui fait qu’ils manipulent de grandes quantités de monnaies et de factures. Prenez Amsterdam par exemple, une cité qui abrite beaucoup des pires descendants des Juifs, […] et où ils ne sont pas moins de 35 000, dont beaucoup sont impliqués dans les jeux d’argent ou la finance. Ici et là, dès qu’une somme d’argent cherche preneur, l’un de ces petits Juifs est là pour lui faire une suggestion et le placer. Le plus habile bandit de grand chemin des Abruzzes n’est pas mieux renseigné sur le contenu de la valise d’un voyageur que le Juif ne l’est sur le moindre capital disponible.

Ainsi, ces emprunts qui sont une malédiction pour le peuple, une ruine pour leurs détenteurs, et un danger pour les gouvernements, sont une bénédiction pour les enfants de Judée. Cette organisation de financiers juifs (Marx désigne les juifs hollandais, ndr) est aussi dangereuse que les organisations aristocratiques de propriétaires terriens.

[…]

Ne nous croyons pas trop sévères envers cette gent de financiers. Le fait qu’il y a 1855 ans le Christ a chassé les marchands du Temple, et que les marchands contemporains engagés du côté de la tyrannie se trouvent être ces mêmes Juifs n’est peut-être rien de plus qu’une coïncidence historique. Les financiers juifs font seulement à une échelle plus large et plus insupportable ce que d’autres font à un niveau moins significatif. Mais c’est seulement parce que les Juifs sont si puissants qu’il est plus que temps de mettre à jour et de dénoncer leur organisation. »

 

Marx et ses amalgames douteux

On pourrait objecter que Marx s’attaque ici aux Juifs, non pas pour ce qu’ils sont mais pour ce qu’ils font. Cependant, pour le lecteur attentif il est impossible d’ignorer que nulle part la distinction n’est établie, l’article étant à l’image de la pensée marxiste une suite de généralisations grossières et d’amalgames douteux. Au détour d’une phrase on devine que Marx tient particulièrement en horreur la religion (juive, en l’occurrence) qu’il reproche à certains financiers de pratiquer de manière très ostensible. Mais au total c’est bien à l’activité économique supposée de tout une catégorie de population qu’il s’en prend, sans jamais envisager l’idée que tous les Juifs de son époque ne sont pas des financiers, petits ou grands.

Mais alors, Karl Marx n’avait-t-il pas le droit comme tout un chacun de dénoncer une profession et ceux qui la pratiquent ? En tant que libéral nous serions tentés de répondre par la positive, mais le contexte importe. Si Marx n’a pas vécu assez longtemps pour assister au génocide des Juifs à partir de 1941, l’historien cultivé qu’il était ne pouvait ignorer les persécutions dont ils avaient été victimes à travers l’Histoire.

On peut d’autant moins en douter que l’article cité plus haut mentionne l’expulsion des Juifs d’Espagne puis du Portugal pour expliquer leur arrivée massive en Hollande. Étant donné que Karl Marx n’a jamais fait mystère de la nécessité d’une violence physique pouvant aller jusqu’à la mort pour combattre ses ennemis désignés, on peut difficilement lui pardonner ces diatribes haineuses dont ses héritiers intellectuels se font encore occasionnellement le relais.

 

De la nuance et du débat

Nul courant de pensée n’est exempt de contradictions ou d’ambiguïtés occasionnelles de la part de ses chefs de file : à ce titre on cite souvent les conseils économiques de Milton Friedman au régime autoritaire de Pinochet au Chili (une accusation qui ne résiste cependant guère à l’analyse détaillée des faits), les positions pro-coloniales d’Alexis de Tocqueville concernant l’Algérie, ou plus récemment les positions de plus en plus violentes d’intellectuels qui se qualifient encore de libertariens, tels Hans-Hermann Hoppe.

Fort heureusement, dans sa grande majorité, le mouvement libéral a un sens de la nuance plus développé que le mouvement marxiste. Pas question ici de se diviser en deux camps : les amis de la liberté qui souscrivent à toutes les thèses des auteurs canoniques, et les traîtres qui osent s’en détacher ou émettre des critiques. Le libéralisme n’est pas une religion, et ses défenseurs doivent éviter de se créer des idoles et de suivre aveuglément toutes leurs positions, surtout lorsque celles-ci contredisent des principes moraux fondamentaux.

Cela n’empêche pas de continuer à lire tous les auteurs et à apprécier leurs contributions respectives. À titre personnel, je pense que tout n’est pas à jeter dans la pensée marxiste, et que son influence constante et durable devrait nous inspirer de l’humilité et nous questionner plus sérieusement sur ce qui peut faire son attrait dans le monde d’aujourd’hui. Si je ne vois rien à sauver dans les écrits économiques de Marx, je pense que son approche de la sociologie n’est pas sans intérêt. On peut relire Marx, en débattre, mais cela n’autorise pas à le glorifier en dépit de ses positions antisémites et de l’influence mortifère de sa pensée sur des régimes politiques les plus meurtriers du siècle passé.

Article publié initialement le 11 mai 2018

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  • En ce qui concerne Friedman et Pinochet, on rappellera tout de même que l’économiste n’a fait que répondre à quelques questions du dictateur, en marge d’un colloque, que ces questions portaient sur son domaine d’expertise et que le Chili avait bien besoin de ses conseils. C’est un peu léger pour parler de complicité.
    Quant à Tocqueville, une lecture attentive de ses mémoires sur l’Algérie révèle une position plus complexe. S’il approuve un moment les tactiques militaires qui consistent à s’emparer des familles des rebelles, il révisera sa position dans un mémoire ultérieur, disant qu’il n’avait pas compris l’organisation du peuple algérien. Pour la colonisation elle-même, il l’approuve, mais à regrets, comme quelqu’un qui a été mis devant le fait accompli. Il commence son premier mémoire en disant qu’il n’aurait pas fallu aller en Algérie, mais que, puisque l’invasion s’est faite, il faut maintenant gérer le pays correctement, en faisant en sorte que les Algériens deviennent Français. Sans doute, à plusieurs reprises, Tocqueville pèche-t-il en ne dénonçant pas avec assez de vigueur les injustices dont il est témoin (esclavage, massacre des Indiens), mais il ne peut guère être accusé d’en être l’inspirateur.

    Pour en revenir aux Juifs, je crois qu’il y a une raison profonde à la haine socialiste à leur égard.
    Je ne parle pas de leur place éminente dans le système financier. Cette place est conjoncturelle, et d’une certaine manière le contrecoup plus ou moins heureux des discriminations dont ils ont été l’objet au Moyen-Âge (le métier de banquier était interdit aux chrétiens, alors que beaucoup de professions étaient interdites aux juifs).

    Je parle de la conception du pouvoir qui s’exprime dans la Bible, et qui se manifeste dans l’histoire d’un peuple dispersé. Un des grands apports du judaïsme est de dire que l’Etat n’est pas Dieu. L’Exode, c’est la fuite devant un tyran, pour se mettre directement sous la loi de Dieu. Lors de l’instauration de la royauté, le juge Samuel met le peuple en garde: vous faites une erreur, le roi prendra vos filles pour en faire ses servantes, vos fils pour en faire ses soldats, et il vous fera payer des impôts. Plus tard, on reprochera au roi David d’avoir fait un recensement, c’est à dire d’avoir compté son peuple comme s’il s’agissait de son troupeau (très gros péché). Nous ne parlerons même pas des accusations du prophète Nathan après que David a fait mourir Uri le Hittite. Bref, il y a une loi au-dessus du roi.
    Le peuple juif a ceci d’insupportable, qu’il n’adhère pas à la sacralisation du pouvoir qui caractérise les mythologies païennes. S’il respecte les autorités en place, il ne leur accorde pas une valeur absolue. Le peuple dispersé ne participe pas à l’élan national de manière inconditionnelle. Pour celui qui a l’ambition de créer une société parfaite, un tel positionnement est inacceptable. Comme le dit mon ancien professeur de philosophie, M. Jean-Noël Dumont, les gens religieux ont deux téléphones, un vers l’Etat et un vers Dieu. Leur loyauté envers les princes de ce monde est toujours sujette à caution. Ce qui est vrai… et qui est bien.

    • on peut en dire autant des catholiques (qui ont un pape « indépendant » pour justement éviter la collusion avec tout pouvoir politique), lesquels étaient pour Hitler les suivants à éliminer et que les régimes communistes ont toujours cherché à éliminer (monde soviétique, Chine communiste actuelle).

      La différence avec les Juifs, est que l’on est Juif de naissance (par la mère) et catholique par le baptême (que l’on peut apostasier) et donc par choix.
      Ainsi, le cardinal Lustiger était Juif (voir le sketch de P Desproges), Edith Stein aussi, ce qui lui a valu sa déportation, malgré sa conversion (comme beaucoup d’autres).

      • C’est juste.
        Une autre différence, c’est que pendant longtemps les catholiques ont été majoritaires en Occident. Plus difficile dans ces conditions de les désigner comme boucs émissaires. Le nombre explique pourquoi Hitler avait une position ambiguë à leur égard, tantôt opposé, tantôt cherchant à se les concilier.
        Les catholiques avec leur pape indépendant suscitent également plus de rejet que les protestants. S’ils sont en désaccord avec l’Etat, ils trouvent plus facilement une autorité morale pour conforter leurs doutes. Les protestants n’avaient rien d’équivalent à Mit brennender Sorge. Ils sont seuls avec leur conscience personnelle, face à l’Etat totalitaire. Les résistants protestants n’en étaient que plus admirables.
        Aujourd’hui, la différence de traitement est nette en Chine. Les protestants sont laissés plutôt tranquilles, mais les catholiques sont facilement perçus comme agents de l’étranger.

      • @ breizh
        « tous les Juifs sont Juifs ! Chuut ! »

    • Vous savez bien que la gauche est la spécialiste des amalgames et de la calomnie. Donc pas étonnant qu’elle accuse Friedman de complicité avec Pinochet. Par contre elle ne s’accuse pas de complicité avec les assassins communistes qu’elle a pourtant soutenu des dizaines d’années, et qu’elle continue avec Castro et Maduro. Elle ne reconnaît toujours pas qu’Allende tentait de supprimer la démocratie et que c’est le parlement chilien qui a demandé à l’armée d’intervenir pour la sauver!

  • « On peut relire Marx .. » Oui, le lire, le relire et le re-relire pour le comprendre. Mais qui s’est réellement attelé à la lecture du Capital avec le souci de le comprendre ? Si sa pensée a eu une influence mortifère c’est surtout qu’elle n’a pas été comprise par ceux qui s’y réfèrent et s’en réclament. Il faut discerner ce qui est de l’ordre de la science, ce qui est de l’ordre de l’idéologie dans les écrits de Marx. En fait distinguer ce qui est « marxien » de ce qui peut engendrer le « marxisme ». ça fait du travail sur la planche…
    Une question : Marx n’était-il pas juif ?

    • Ah la bonne blague de la prétendue distinction entre le « socialisme scientifique » et le « socialisme utopique »…

      Chez Marx, la « science » est idéologique. Tous les concepts mobilisés par Marx (lutte des classes, exploitation, plus-value, capitalisme, valeur-travail, loi d’airain des salaires, etc.) transpirent l’idéologie.

      • Toute science est empreinte d’idéologie, il n’y a qu’à écouter les économistes contemporains et même les physiciens et astro-physiciens avec leur théorie du bing bang.

        • « Si peu d’hommes savent penser, tous néanmoins tiennent à avoir des opinions. » Berkeley

        • Le Big Bang n’est pas une idéologie mais une hypothèse. Si les découvertes scientifiques à venir l’invalident elle sera abandonnée!

          • @ Virgile
            Non seulement ça, mais il en existe une « quasi preuve », dans la bouche de l’abbé G.-H.Lemaitre (« co-inventeur de ce qui sera appelé big bang ») qui n’a pas confondu du tout sa religion bien sincère de prêtre et sa « vraie science » largement reconnue: pour preuve ce témoignage démonstratif et bien éclairant:

            passionné et passionnant!

        • Des études peuvent en effet être rédigées sous l’influence des convictions idéologiques de leurs auteurs, ça n’en fait pas pour pour autant des travaux scientifiques dignes de ce nom, et on ne peut en conclure que la science, en tant que méthode, soit idéologique. Soit c’est de la science, soit c’est de l’idéologie, ça ne peut être les deux à la fois.

        • @ Hélébore
          Pourquoi? Vous ne croyez pas au dit Big Bang?
          C’est amusant!

        • @ Hélébore
          L’économie n’est pas une science pure: elle explique éventuellement le passé selon ses hypothèses sans capacité aucune de prédiction! Seules quelques « équations » observées entre macro-chiffres-index (PIB/Ha, déficit/excédent, balance commerciale, richesse/endettement …) peuvent se déduire logiquement en cas de variations décidées (politiquement, par exemple), rien de plus! Mais une simple bonne logique suffirait!
          Les sciences humaines dénoncent bien la faille que l’interprète peut concrétiser, comme un soliste et sa fausse note dans un concerto!

    • @ Hélébore
      Si, effectivement, Wikipédia nous dit: « Il est le deuxième d’une famille de huit enfants. Son père, Heinrich Marx (1777-1838), né Herschel Marx Levi Mordechai, était un avocat issu d’une famille de rabbins juifs ashkénazes »: comme quoi, on n’échappe pas à son destin et à la damnation nécessaire du « meurtre du père », comme racontait Sigmund!

  • D’après ce que j’ai compris de Marx c’était au judaïsme que Marx s’attaque .Il pense que le juif doit s’affranchir du libéralisme pour se libérer.Et quant aux juifs puissance d’argent si j’ai bien compris pour lui c’est le contexte historique qui l’a amené à le devenir et dans ce cas encore c’est en se libérant du judaïsme qu’il se libérera du ce qu’il appelle son égoïsme.

  • « J’ai lu Marx et ce que j’en ai retenu, c’est la notion de capital »
    J. Brel (je crois) dans « L’aventure, c’est l’aventure).

  • Marx était un raté aigri, ce qui se reflète dans ses délires psychotiques. Comme tous ces gens il avait ses bêtes noires, les juifs et les riches, normal pour un type qui vivait aux crochets des autres!

  • Soulignons de plus que Karl Marx était un rentier, un bourgeois au sens le plus socialiste du terme, et qu’il jouait en bourse. Comme modèle de toute l’hypocrisie gauchiste actuelle sur le mode du « faites ce que je dis pas ce que je fais », je crois qu’on ne fait pas mieux.

  • Bah, soyons pas mesquins. Reste à commémorer la naissance de Lénine, Staline, Mao, Pol Pot, enfin tous les grands Bienfaiteurs de l’Histoire. Et puis, ça fait de beaux diners entre copains en perspectives qui rompent avec la monotonie bruxelloise.

  • Petite réflexion personnelle légèrement hors-sujet : L’apparition du Marxisme était inévitable. Si Karl Marx n’était jamais venu au monde, la seule différence qui se serait produite c’est que le « Marx-isme » s’appellerait autrement : quelqu’un – nommons-le Monsieur Dupont pour faciliter les choses – aurait fini tôt ou tard par écrire les mêmes conneries que Marx, aurait rencontré un succès semblable à celui de Marx, et on aurait appelé sa doctrine le « Dupont-isme. » Par contre, même si l’apparition du Marxisme ne pouvait pas être évitée, il est certain que le fait que beaucoup de monde (profs, intellectuels, médias, polticiens) continuent encore aujourd’hui à prendre au sérieux cette doctrine aurait pu être évité depuis plusieurs décennies. Il aurait suffit de ne pas nier l’influence qu’à exercé cette doctrine sur les pires dictatures du siècle passé.

    • Depuis Lénine, le marxisme est un dogme immuable. Il est devenu une religion avec beaucoup de croyants et fort peu de pratiquants puisqu’au bout du marxisme, il n’y a que l’annéantissement de la société. Même Pol Pot ne s’appliquait pas ce qu’il prônait pour les autres.

    • @ commando
      « continuent encore aujourd’hui à prendre au sérieux cette doctrine  »
      Oui, enfin pas partout! Un simple coup d’oeil sur vos pays voisins pourra vous convaincre qu’ils ne sont pas marxistes, loin de là!

  • L’héritage de Marx, ça donne ceci :

    « Il [le libre-échange] sacrifie les producteurs aux échangeurs, aux transporteurs, aux manieurs d’argent, à la banque cosmopolite. Il livre aux frelons juifs le miel des abeilles françaises »

    Jean Jaurès

    Une majorité de penseurs racialistes et eugénistes de cette époque se réclamaient du socialisme.

    • Bonjour,

      A l’époque tout le monde était anti-sémite, à droite, à gauche. Relire Zola et l’argent sur la banque juive, le même Zola qui défend Dreyfus.
      Le tabou s’est imposé après la shoah, la catastrophe, chez les occidentaux.
      Toutes les sociétés ont des tabou et celui-ci est le bienvenue: Respecter tous les individus.

      • Comment peut-on prétendre que « tout le monde était antisémite »? C’est infâment!

      • non, le portrait de Gunderman ne me semble pas antisémite, c’est un homme d’affaire rude, qui ne fait pas de sentiment, sauf pour ses proches, et rarement ; le personnage du principal spéculateur quémande des faveurs auprès de tout le monde, dont des ministres, un modèle de petit capitaliste de copinage, et Gunderman examine méticuleusement ce type et ses affaires, saisit son opportunité mais ne donne à la fin pas satisfaction au quémandeur. Le banquier n’est pas sympathique, mais qui l’est dans ce roman, à par la vieille fille généreuse et pure ? (le jeune socialiset fou isolé dans son appartement ne l’est certainement pas, par exemple). Zola est juste un brin misanthrope, peu de personnes trouvent grace à ses yeux

        • PS: côté Dickens, il y aurait à dire, mais c’est une autre affaire

        • humm..
          P 96 « Il dressait le réquisitoire contre la race, cette race maudite qui n’a plus de patrie, plus de prince, qui vit en parasite chez les nations, feignant de reconnaître les lois, mais en réalité n’obéissant qu’à son Dieu de vol, de sang et de colère; et il la montrait remplissant partout la mission de féroce conquête que ce Dieu lui a donnée, s’établissant chez chaque peuple, comme l’araignée au centre de sa toile, pour guetter sa proie, sucer le sang de tous, s’engraisser de la vie des autres. Est-ce qu’on a jamais vu un juif faisant oeuvre de ses dix doigts? est-ce qu’il y a des juifs paysans, des juifs ouvriers? Non; le travail déshonore, leur religion le défend presque, n’exalte que l’exploitation du travail d’autrui. Ah les gueux !
           »
          Je sais c’est la description de Saccard, qui crée une banque catholique (qui est une escroquerie) contre la banque juive, mais les phrases sont reprises par Zola sans recul (avec jubilation?).
          Il y a chez Zola une détestation/fascination pour la haute société du second empire, ses mœurs mais aussi son luxe (Nana).

  • Et pourtant. Marx est le rejeton de deux Juifs renégats, devenus protestants.
    Voilà pour l’homme.
    Pour l’oeuvre, si ça n’avait pas été lui, ç’aurait été quelqu’un des siens. Engels par exemple. Ou un autre.
    Les hommes sont ce qu’est leur époque (Shakespeare). Leurs idées aussi. Certains ont le talent pour sortir de l’anonymat et s’illustrer. Mais cela cache l’essentiel aux yeux de l’idi.t pris au piège du doigt : l’Histoire des idées.

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Extrait de Philippe Nemo, Histoire des idées politiques aux Temps modernes et contemporains, PUF, 2002, p. 779-781.

 

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