Quand la panique étatique crée la pénurie

La France a peur ! Encore une fois. Depuis que Roger Gicquel a trouvé cette formule magique pour augmenter l’audience et se rendre intéressant, la France n’en finit plus d’avoir peur.

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Quand la panique étatique crée la pénurie

Publié le 13 septembre 2022
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La France a peur ! Encore une fois. Depuis que Roger Gicquel a trouvé cette formule magique pour augmenter l’audience et se rendre intéressant, la France n’en finit plus d’avoir peur.

Il faut dire que depuis le journal télévisé du 18 février 1976, la presse et les pouvoirs publics ont eu le temps de professionnaliser la maitrise de l’instrument !

Qui a peur du grand méchant loup ? Tout le monde a peur ! Peur de grossir, de vieillir, d’être seul, de ne pas être aimé, d’être considéré comme une mauvaise personne, comme un ringard, un facho, un raciste, un homophobe, un réac… Tout le monde a peur qu’ont le regarde, qu’on le juge… Comme si le monde entier passait son temps à vous observer et à détailler vos moindres défauts.

Mais à l’épouvantail narcissique, bien rodé, est venu au fil du temps s’ajouter l’épouvantail chamanique, celui qui vous explique que le naturel c’est bien et que l’artificiel, c’est mal. Il n’a pas fallu appuyer très fort pour que les gourous se répandent partout comme les rats dans les jardins publics et les cafards dans les cuisines.

Ils sont partout, avec leurs cheveux longs et leur Rolex, leur lunettes d’intello et leurs cheveux gris, à nous prédire la fin du monde, à nous expliquer que si la pluie ne tombe pas, c’est parce que nous mangeons des entrecôtes, que si les femmes font des enfants, ça ne peut être que contraintes et forcées et surtout qu’en fait, le Soleil ne brille pas : c’est un complot.

 

L’abondance ou la peur ?

Après cela, après 46 ans de matraquage anxiogène quotidien, matin, midi et soir, comment s’étonner que le gouvernement ne surréagisse pas à chaque événement et ne finisse par devenir, à défense ou à dessein, l’un des principaux générateurs de panique ?

La France a peur. Le gouvernement français a peur. Ceux qui l’écoutent encore ont peur. Même ceux qui ne l’écoutent pas ont peur, même s’ils ont surtout peur de ne pas savoir quelle prochaine carabistouille nos poulets sans tête vont pouvoir encore inventer.

Nous avons eu droit (dans le désordre, sans aucun classement d’importance et sans doute en en oubliant), aux pénuries de masques, de pâtes, de farine, d’œufs, de papier toilette, de bouteilles d’eau, d’autotests, d’huile de tournesol, de moutarde… maintenant d’essence et demain d’électricité, ce qui est quand même incroyable dans un pays dont quasiment toute la production électrique ne dépend ni du gaz, ni du pétrole, ni du charbon, ni même des bouses de vaches fermentées.

 

Gouverner, c’est paniquer !

Quasiment toutes ces pénuries ont de près ou de loin comme cause principale nos chers sachants-qui-ont-réponse-à-tout et la masse grouillante de fonctionnaires et de formulaires qui les entourent.

On se souvient de l’épisode rocambolesque des masques, dont le gouvernement avait interdit puis réglementé la vente et ainsi tari tous les réseaux de distributions. Mais on s’est un peu moins penché sur l’épisode huile de tournesol, où des centaines de produits préparés se sont trouvés en attente d’autorisation de vente le temps de passer sous les fourches caudines des procédures administratives, empêchant ainsi les industriels de remplacer l’huile de tournesol par autre chose.

On a également peu suivi que finalement, après avoir cassé les pieds de tout le monde pendant des années sur les dangers de la malbouffe, des allergènes, des produits transformés, etc. le gouvernement, totalement dépassé, a fini au bout de deux mois de discussions stériles, par autoriser les industriels à modifier leurs recettes, mais sans modifier les emballages. Tout ça pour ça !

En revanche, on peut plus difficilement remplacer du super sans plomb par un maroilles ou un munster bien fait, bien que les deux sentent à peu près aussi mauvais.

 

Il faut sauver l’automobiliste

Nos gouvernants devaient peut-être s’ennuyer, maintenant que l’on trouve des masques partout et que l’été est fini. Il fallait d’urgence inventer une nouvelle catastrophe que nos Zorro viendraient éviter du haut de leur fier destrier !

Après l’apocalypse zombie, l’apocalypse climatique, voici venir l’apocalypse énergétique. Décidément, c’est dur la vie de ministre !

Fidèle à son fidèle slogan du « quoi qu’il en coûte », le gouvernement a donc mis la main à la poche (celle des contribuables, pas la sienne, mais ça on l’aura compris) et a généreusement octroyé une remise exceptionnelle et généreuse de 30 centimes par litre de carburant.

Après avoir cassé les pieds de tout le monde sur le CO2, les particules fines, le symbole phallique indiscutable des grosses voitures rouges de marque étrangère transalpine et le caractère populiste tout aussi indiscutable des bagnoles rouges avec des bandes blanches… après avoir frôlé la guerre civile en ajoutant une taxe écolo sur les carburants à toute la ribambelle de taxes, de surtaxes et de taxes sur les taxes… le gouvernement a finalement décidé de subventionner les hydrocarbures et même, comme si cela ne suffisait pas, de laisser une entreprise pétrolière vendre du carburant en solde, faisant fi de centaines de pages de règlements sur les abus de position dominante, sur les ventes à perte, etc.

Le résultat ne s’est pas fait attendre : les ventes de jerricans et de cuves à fioul se sont envolées et les Belges, Luxembourgeois, Allemands, Suisses, Italiens, Espagnols frontaliers sont ravis, enfin, quand ils trouvent une station Total dont les cuves ne soient pas vides.

 

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  • le pire est à venir, croire des conneries n’est pas sans conséquences, on a des couillons qui pensent que si les gens achètent du pétrole c’est qu’ils y sont « forcés » ….

    la vraie question à se poser est est ce que les « superprofits  » vont aller à la relance de la prospection et des moyens de production?

    est ce que le signal du prix va marcher?

    quand on pense que les écolo expliquaient que la consommation de fossile était « subventionnée »… magnifique résultat.. arriver à « subventionner » ( moins taxer) l’essence…

  • Voyons le bon côté des choses! Si, dans la panique générale, on laisse enfin les industriels/commerçants fabriquer les produits qu’ils veulent fabriquer, sans devoir demander une myriade d’autorisations, puis vendre ces produits au prix qu’ils le souhaitent, ce sera toujours ça de gagné.

    • Ne rêvez pas trop, du moins je crains qu’il faille attendre la remise en service du « rasoir nationnal » pour qu’on puisse espérer une amélioration sur ce plan.

  • en somme le triomphe des médiocres….
    n’est-ce pas aussi le moyen de faire sortir l’argent des comptes épargne des français ?

  • « même s’ils ont surtout peur de ne pas savoir quelle prochaine carabistouille nos poulets sans tête vont pouvoir encore inventer. » Tout à fait.

  • Finement joué de la part de Total: après quelques jours, toutes les stations Total sont vides, et peinent à être réapprovisionnétés… ou ne le seront pas? Le rabais supplémentaire leur a finalement quasiment rien coûté,

  • Non Olivier Maurice, le maroilles et le munster ne sentent pas mauvais ! A part ça je suis d’accord sur tout malheureusement.

  • la remise correspond à une baisse de taxes (laquelle ne peut être faite qu’au travers d’une loi ?), quoique le mécanisme soit forcément plus compliqué.

  • A vrai dire, je ne les écoute plus, je me contente de lire et encore pas les articles qui rabâchent toujours les mêmes craintes de l’apocalypse à venir !

  • « même s’ils ont surtout peur de ne pas savoir quelle prochaine carabistouille nos poulets sans tête vont pouvoir encore inventer. » Bien vu et tellement vrai!

  • Les commentaires sont fermés.

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