François Ruffin et le totalitarisme rouge-vert

Les idées de François Ruffin s’inscrivent dans cette lignée pour aboutir rien moins qu’à un totalitarisme rouge-vert.

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François Ruffin By: Jeanne Menjoulet - CC BY 2.0

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François Ruffin et le totalitarisme rouge-vert

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 6 août 2022
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Député depuis 2017, François Ruffin se présente aujourd’hui comme l’un des piliers de La France insoumise. De là, l’intérêt de prendre connaissance du dernier entretien qu’il vient de donner à l’Obs, « La gauche doit parler aux gens qui travaillent », 4 août 2022).

 

Vers l’économie de guerre climatique

À dire vrai, l’entretien apparaît d’un très faible niveau, digne d’un lycéen gauchiste de la fin des années 1960. Rien, ou si peu, à retenir de ce texte qui exsude la haine des riches (ceux qui gagnent plus de 2000 euros par mois) et de la mondialisation, tout en expliquant combien la rhétorique du Rassemblement national s’affiche, elle, comme haineuse.

Mais ce sont les derniers mots qui retiennent l’attention. François Ruffin se focalise toujours sur « les gens qui travaillent » (c’est-à-dire ceux qui gagnent moins de 2000 euros par mois, car il est bien connu que les cadres, les patrons et les professions libérales entre autres ne travaillent pas, ne créent pas d’emploi, ne produisent pas de richesses). Il faudrait « les inscrire dans un projet commun écologique, qui est notre survie sur la planète ». Et notre député d’ajouter que Franklin Roosevelt a sonné en 1942 la mobilisation générale aux États-Unis « dans un but : l’économie de guerre. Nous devons faire la même chose pour l’économie de guerre climatique ».

 

Les précédents Al Gore et Nicolas Hulot

C’est ce qu’écrivait déjà en 2007 Al Gore dans Urgences planétaires (L’esprit humain face à la crise écologique, trad. fr., Hachette, pp. 275 s.). De manière révélatrice, il intitulait l’un de ses chapitres : « Un nouveau but commun ». Il exposait qu’« adopter un objectif central, cela signifie s’engager dans un effort pour que chaque décision et chaque programme, chaque loi et chaque institution, chaque traité et chaque alliance, chaque tactique et chaque stratégie, en un mot tous les moyens soient employés pour mettre fin à la destruction de l’environnement, et pour sauvegarder et préserver notre système écologique ». 

C’est ce qu’écrivait également Nicolas Hulot (vous vous souvenez ? le propriétaire d’une flopée de véhicules automobiles qui appelait concomitamment le citoyen lambda à la sobriété écologique…) en 2009 : « Nous ne pouvons plus nous payer le luxe de nous disperser sur tous les fronts, mais il nous faut redéfinir l’ambition du projet humain » (Le Syndrome du Titanic 2, Calmann-Lévy, p. 112).

Les dangers du constructivisme

Or, dans l’Histoire, les sociétés occidentales n’ont visé un but commun qu’en périodes de guerre, des périodes qui se sont d’ailleurs toujours achevées par l’accroissement de la sphère de l’État. Il est révélateur à cet égard que François Ruffin, comme Al Gore, fasse un parallèle entre la période contemporaine et le combat contre l’Allemagne nazie.

Une telle idéologie démontre une méconnaissance des fondements d’une société libre où les buts et les objectifs ne sont plus primitivement centralisés, mais disséminés, dans l’intérêt de tous, entre des milliards d’individus. Les écologistes politiques et les gauchistes qui surfent sur la vague écologiste négligent ainsi la complexité des civilisations évoluées.

Friedrich Hayek observait que les réticences à l’égard d’un système de liberté encadré par des règles générales, plus encore son rejet, provenaient d’une incapacité à concevoir une coordination effective des activités humaines en l’absence d’une organisation délibérée émanant d’une intelligence qui commandait.

 

Un nouveau totalitarisme

Cette intelligence ne peut être que celle du démiurge de l’écologie politique qui applique, plus qui impose, son plan général à une société inerte et à des individus débiles. Les idées de François Ruffin s’inscrivent dans cette lignée pour aboutir rien moins qu’à un totalitarisme d’une nouvelle espèce : un totalitarisme rouge-vert.

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  • Avatar
    jacques lemiere
    6 août 2022 at 8 h 31 min

    le tour de force est de réussir à se poser comme un opposant à la tyrannie.. les insoumis!!! en fait les aspirant « soumetteurs. ».

    ces idéologies reposent sur une notion du peuple assez effrayante.. si tu es contre moi, tu es contre le peuple. tu n’appartiens pas au peuple..et je peux tout te faire..

    un simple aspirant tyran.. avec un perspective rigolote…
    nous avons une multitude d’apirants tyrans.. car la base idéologique qui peut les regrouper est quasi inexistante..

    il ya beaucoup de ruffin…

  • Que reste-t-il à la gauche totalitaire, après avoir échoué sur quasiment tout ? L’illusion d’une nouvelle bataille pour la survie de l’Humanité ?
    Ce coup-ci, pas de dévoiement idéologique, pas d’anticapitalisme primaire, pas d’ennemi de classe, tout le monde dans le même bateau. C’est du lourd, la science elle-même valide à 99 % leur positionnement. Et avec ça, mine de rien, on peut recycler les vieilles lubies, en loucedé. La décroissance, le retour aux champs, au paradis perdu, celui d’avant le Grand Méchant Kapital. Tous égaux dans la frugalité et la pauvreté. Ca sent la baraka ! Presque trop beau pour être vrai.
    On parie sur une nouvelle plantade ?!

  • Certes mais une mauvaise conception de la liberté est sans doute à l’origine de ces élucubrations totalitaires.
    La liberté du capitalisme sans règles établies démocratiquement et fermement appliquées, mène à la corruption et au chaos. Un exemple ? La destruction du littoral méditerranéen par le bétonnage systématique.

    -1
    • Vous nous ressortez la confusion habituelle faite par tous les gauchismes entre loi de la jungle et libéralisme/capitalisme. Confusion idéale pour faire peur et ramener la brebis égarée tentée par les lumières du libéralisme.
      Le libéralisme n’implique pas l’absence de lois et de règles. Ces régles sont simples, moins nombreuses laissant plus de libertés aux individus mais sont incontournables et avec des sanctions appliquées en cas de manquement.
      Le bétonnage côtier de votre exemple, est surtout la conséquence du contournement de la réglementation par tous les potentats locaux sous prétexte d’emplois, de favoritisme (copains promoteurs ou particuliers) et de l’absence de volontés/moyens efficaces de rétorsion pour véritablement faire appliquer les règles.
      Mais quand un Etat est plus préoccupé de nommer un « ambassadeur aux droits LGBT » et de faire en permanence acte de contrition sur son histoire, bcp de véritables problèmes passent à la trappe. C’est inéluctable.

    • Sans règles, pas de corruption. Avec le respect de la propriété privée, pas de chaos. Mieux vaut un littoral bétonné pour le plaisir d’une minorité qui se le sera payé avec de l’argent durement gagné qu’une côte sauvage à laquelle nul ne peut accéder et soumise à tous les aléas naturels, et refusée aux riches comme à ceux qui ne peuvent en payer l’entretien.

    • Le bétonnage du littoral méditerranéen est dû principalement par la construction de grands ensembles qui était la marque de fabrique de la France gaulliste avec des promoteurs alliés avec les politiques. On a eu la même chose dans les stations de sport d’hiver.
      Pour avoir connu la période, c’était tout sauf du libéralisme. Tout était planifié par l’état.

    • S’agissant de réalisations comme la Grande-motte, il s’agissait de retenir des vacanciers qui, sans cela, seraient allés en Espagne. Il fallait prévoir un tout avec habitations, commerces, services publics. Choses difficiles pour des entrepreneurs privés. Cela a pu se faire ailleurs sans intervention étatique, mais lentement. Alors que le souhait des autorités dans mon exemple était de faire vite.

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