Boris Johnson en Afrique : « Le libre-échange est la clé du progrès économique »

Le Premier ministre britannique sera à Kigali à partir de jeudi 23 juin pour le sommet des chefs de gouvernement des pays du Commonwealth qui se clôture le 26 juin.

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Boris Johnson en Afrique : « Le libre-échange est la clé du progrès économique »

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 27 juin 2022
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Le Premier ministre britannique sera à Kigali à partir de jeudi 23 juin pour le sommet des chefs de gouvernement des pays du Commonwealth qui se clôture le 26 juin.

À Kigali, Rwanda, s’ouvrait lundi le sommet du Commonwealth. Boris Johnson va en profiter pour montrer qu’il n’a aucune intention de faire marche arrière sur l’accord avec le Rwanda signé mi-avril, pour que le pays des mille collines accueille sur son territoire – moyennant finance – des migrants et demandeurs d’asile acheminés depuis le Royaume-Uni en attente d’un éventuel visa britannique.

Le Premier ministre britannique a répondu par écrit aux questions de The Africa Report et de Jeune Afrique. Jeune Afrique se présente comme un média indépendant depuis 1960, liant l’information libre et de qualité à la vie démocratique.

Dénoncé par le Prince Charles sur le plan éthique, – ce qui au passage est une violation de la neutralité de la Couronne -, bloqué par la Cour européenne des droits de l’Homme allant jusqu’à annuler à la dernière minute le premier vol qui devait décoller pour le Rwanda le 14 juin dernier.

Boris Johnson s’explique :

Il n’existe pas de solution unique pour lutter contre ces redoutables trafiquants d’êtres humains qui alimentent une immigration dangereuse et incontrôlée. Je suis fier du partenariat que nous avons noué avec le gouvernement rwandais, qui contribue à faire obstacle à ces bandes criminelles de passeurs.
Ce n’est toutefois qu’une partie d’une stratégie plus large visant à réformer un système de demande d’asile défaillant et à garantir des voies d’immigration sûres et légales. Il est clair depuis longtemps que la façon actuelle de faire, avec des personnes désespérées qui donnent toutes leurs économies à des passeurs et traversent l’océan dans des canots pneumatiques fragiles, ne fonctionne pas.

 

L’importance du libre-échange

Jeune Afrique s’inquiète pour les Africains ayant des raisons valables de se rendre au Royaume-Uni. Où est la promesse d’une « Grande-Bretagne globale »? « Le Royaume-Uni est ouvert sur le monde. Nos entreprises et nos universités accueillent les éléments les meilleurs et les plus brillants, d’où qu’ils viennent, dans le cadre d’un nouveau système de visa post-Brexit qui supprime les disparités pour les visiteurs non européens.»

Pour Boris Johnson, le Brexit est une opportunité pour les entreprises britanniques qui souhaitent se développer sur le continent africain . « Le libre-échange est la clé du progrès économique, il permet la paix et la prospérité. »

Je veux que le Royaume-Uni soit à l’avant-garde de la collaboration avec ses partenaires africains en matière d’innovation commerciale et de développement d’infrastructures vertes et propres. Nous soutenons aussi la vision africaine d’un accord de libre-échange continental qui, selon la Banque mondiale, permettra à 98 millions de personnes de sortir de la pauvreté d’ici à 2035.

Quitter l’Union européenne a offert aux entreprises et aux investisseurs britanniques d’énormes possibilités d’accroître le commerce avec des économies clés comme le Nigeria et le Kenya. Les échanges entre le Royaume-Uni et l’Afrique ont augmenté de près de 30 % depuis 2020.

Sommet du Commonwealth oblige, qui sera à la tête pour le prochain mandat ? Londres ne soutient pas la secrétaire générale sortante Patricia Scotland. Boris Johnson soutiendra la Jamaïcaine Kamina Johnson Smith qui possède « une vaste expérience et a le soutien de tout le Commonwealth pour unir cette famille unique de nations. »

L’influence croissante de la Russie au Sahel est la concomitance d’une capacité décroissante de la France à tenir la ligne. Le Sahel subit l’effet combiné des mercenaires russes et des ramifications du groupe État islamique.

« J’en ai discuté avec mon ami, le président ghanéen Nana Akufo-Addo à Londres il y a quelques mois, dit Boris Johnson. Le Royaume-Uni s’est engagé à renforcer la coopération en matière de sécurité avec nos alliés en Afrique de l’Ouest. »

À l’Est, la crise au Tigré risque de faire reculer les récents progrès démocratiques et économiques en Éthiopie. Le Royaume-Uni s’est engagé à travailler avec les différentes parties pour soutenir le processus de paix, et la ministre de l’Afrique, Vicky Ford, a travaillé avec le gouvernement d’Addis-Abeba pour faire avancer les choses.

L’objectif de BoJo reste de renforcer les liens commerciaux auprès de tous les membres du Commonwealth. Il croisera le prince Charles, futur dirigeant du Commonwealth, qui aurait selon la presse qualifié l’accord de gestion des flux de clandestins et de réfugiés avec le Rwanda d’« épouvantable ». Ce partenariat a été rejeté par la République démocratique du Congo qui accuse Kigali de financer des rebelles dans l’est du pays.

Le prince de Galles espère faire du sommet une occasion de resserrer les liens entre les 54 États, alors que la Barbade a déclaré son indépendance de la Couronne.

Cherry on the cake, le Gabon et le Togo, nations francophone ont rejoint samedi le Commonwealth, devenant ainsi les dernières nations sans liens historiques avec le Royaume-Uni à entrer dans le club anglophone dirigé par la reine Elizabeth II.

 

Article mis à jour le 27/06/2022 à 8h06.

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