Maintenant que la période des confinements et de l’obligation du télétravail est terminée, que devient ce dernier ?
En 2020, on cherchait des idées et astuces pour vivre avec le télétravail forcé, comme j’en parlais ICI.
En 2021, une fois l’obligation levée, on se demandait qui allait revenir au bureau, une fois de bonnes habitudes prises en télétravail ; voir ICI.
Le sujet n’est pas épuisé. Le Monde publiait en avril dernier un dossier de Catherine Quignon sur un nouveau problème : les logiciels qui se sont perfectionnés pour permettre de mieux surveiller les employés en télétravail.
L’auteur cite nommément la Macif, qui surveille à distance ses téléconseillers.
Citation de Sybille :
« On se prend un chat ou un mail dès que l’on dépasse trois ou quatre minutes d’attente entre deux appels. Parfois, il y a tellement de fenêtres qui s’ouvrent pour nous demander « tu fais quoi ? »  qu’on n’arrive même plus à voir l’écran. J’ai une collègue qui s’est vu reprocher le fait de s’être loguée à 8 heures 02 au lieu de huit heures. »
Selon une étude citée dans l’article, 63 % des entreprises françaises prévoient ou ont déjà adopté des outils visant à renforcer leur supervision sur les employés en télétravail. Exemple de ce type d’outils, un logiciel qui permet de prendre des captures d’écran avec la webcam pour s’assurer que le collaborateur est bien devant son écran, ou aussi analyser les déplacements de la souris. Le logiciel Hubstaff permet de géolocaliser les déplacements des salariés et de prendre une capture d’écran toutes les dix minutes. CleverControl est un autre outil permettant d’enregistrer les frappes sur les claviers.
Action réaction
Face à ce marché des logiciels de surveillance, un contre-marché s’est forcément créé, celui des logiciels antisurveillance. Ils permettent de faire bouger le curseur ou de figer l’écran, ce qui permet de faire croire qu’on est connecté, alors qu’on fait le ménage.
Autre astuce, plus artisanale : attacher la souris de son ordinateur à un ventilateur pour faire croire qu’on est très occupé. On trouve aussi des logiciels qui permettent de simuler à l’écran des déplacements de souris, les mouse giggler, disponibles pour moins de 10 euros sur Amazon.
De quoi ouvrir un nouveau marché pour les logiciels de surveillance anti-mouse gigglers.
Il restera toujours la technique manuelle des petits malins, qui n’ont pas attendu le télétravail pour trouver ses adeptes, où le salarié cherche à se faire bien voir en envoyant des mails, en faisant du reporting, en se montrant le plus possible en visio, afin de démontrer qu’il est bien impliqué dans le travail.
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Haaa, le télétravail… Activité idéale dans les spots de publicité à la télévision où selon les dires de nos gouvernants.
Outre que peu de professions peuvent se dérouler uniquement en télétravail ou même partiellement, qu’en pensent les entreprises qui y sont confrontées? Est-ce vraiment aussi voire plus efficace par rapport au travail en présentiel?
Bcp d’entreprises ont des difficultés à faire revenir leur salarié en présentiel en post-covid. Certaines, confrontée à de gros problèmes économiques, les licencient en premier. Et quand on est en difficulté, on se débarrasse des éléments les moins efficaces et productifs en premier… Cela peut donner une idée de la valeur ajoutée du télétravail pour certaines entreprises.
Évidemment, je ne doute pas que cela soit intéressant pour d’autres entreprises. Mais de là à généraliser…
D’autant que si une activité peut se faire entièrement en télétravail et qu’elle ne nécessite pas des compétences de très haut niveau, il se posera inéluctablement la question de délocaliser ce télétravail dans des contrées au cout du travail moindre (contrées francophones ou non suivant le type d’activité). Cela se traduira donc par une perte d’emplois actifs en France. Mais qui le verra à part ceux qui ont perdu leur travail ou/et n’arrivent pas à en trouver?