Les soignants non-vaccinés : symptômes de la gestion du covid

Dans la « guerre » menée par la technocratie française, des victimes, les soignants non-vaccinés, sont restées sur le bord du chemin.

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SOS Hopital Public by Jeanne Menjoulet(CC BY-ND 2.0)

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Les soignants non-vaccinés : symptômes de la gestion du covid

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 4 juin 2022
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Un patient me le faisait remarquer récemment : les politiciens ont suivi le conseil scientifique. En filigrane, les médecins étaient à la manœuvre dans la gestion de l’épidémie : faux. Ce sont les politiciens et leurs agences de conseil privées qui ont tracé la voie, au grand dam de nombreux confrères auxquels je m’associe. Et j’exerce dans un établissement accueillant des cas depuis le début.

 

La désastreuse gestion du covid

En médecine, il existe des données validées par études, rehaussées de niveaux de preuves. On évalue une thérapeutique, on établit son efficacité et n’importe quel praticien peut aller sur les plateaux de télévision exposer les conclusions. Et puis surgissent des maladies émergentes, pour lesquelles aucune bibliographie, aucune preuve d’aucun niveau n’existe nulle part. On se fie donc à des avis d’experts qui restent des avis, quel que soit l’expert. Les politiciens, comme les journalistes, commettent une erreur épistémologique grossière et fondamentale : en sciences, la vérité réside dans les données, pas dans les hommes ou dans les institutions.

Point de meilleur scientifique au monde qui ne se trompe jamais. Un conseil scientifique a émis des avis, soit, mais ce sont les politiciens qui ont imposé leurs mesures. Souvenez-vous que même le conseil scientifique a râlé, à l’occasion, frustré de devoir manger son chapeau : que l’on ne me parle pas de décision médicale. Les études comparant les différentes politiques des différentes nations publiées actuellement permettent de constater que les nombreux confrères ne partageant pas les avis du conseil n’avaient pas systématiquement tort. Les mesures gouvernementales ont été largement excessives et, souvent, leurs externalités ont puissamment nui. Surmortalité, surmorbidité, troubles psychiatriques, conséquences économiques et sociales, conséquences sur les acteurs du système de santé…

L’État est resté sourd aux avis divergents. Pire, le président a fabriqué des générations de réfractaires aux vaccins, en lançant qu’il fallait les emmerder. Je cherche encore le génie dans cette formule qui dénote avec l’habituelle duplicité du en même temps. Je ne pense pas que le vaccin soit extrêmement dangereux, comme on l’entend ci et là et je le crois porteur d’espoir mais gare : il s’agit d’un avis. Je suis urologue et je n’ai pas lu tout ce qui a été publié à son sujet.

Les avis tranchés, dans un sens ou l’autre, me lassent : ce vaccin a une efficacité, certes mais elle reste relative et brève. L’épidémie était en fin de vie et il est difficile de faire la part des choses. Une certitude : il n’est pas stérilisant, à la façon du vaccin antivariolique. Il ne dispense aucunement de transmettre la maladie, comme l’ont avancé rapidement d’ex-complotistes aujourd’hui dans le vrai. Je continue de penser qu’il aurait dû être réservé aux patients à risque. Amplifier le ressentiment, rabaisser ceux qui craignaient et craignent sincèrement ce vaccin, s’est révélé inepte.

Le but était-il d’imposer des leçons de vertu citoyenne parfaitement contre-productives, de nuire à l’acceptabilité future du vaccin ou d’obtenir, avec intelligence et finesse, que celui-ci soit adopté ? Je cherche actuellement à convaincre un patient et ami de se faire opérer rapidement. S’il ne me suit pas, il mourra dans les six mois, comme les 4 ou 5 autres dans cet état d’esprit croisés dans ma carrière. Le traiter d’emmerdeur ? Je laisse cela aux petites gens : je vise l’efficacité et je ne me sens aucunement le droit de juger, y compris s’il se laisse mourir.

Je continue de penser que le confinement était excessif et délétère. Je vois bien comme ceux qui avancent que l’épidémie n’a pas été celle esquissée par le gouvernement et la presse sont attaqués de toutes parts, aujourd’hui encore, mais cela ne tiendra pas. Cinq millions de morts dans le monde, c’est deux de plus que la grippe asiatique de 1957 et que la grippe de Hong Kong de 1969 et les méthodes de comptage ont progressé depuis lors. Et gare aux articles comparant modélisations et chiffres réels. La politique de santé a été basée sur des simulations de répartition des épidémies par compartiment qui n’ont pas tenu leurs promesses.

Souvenez-vous des projections de l’OMS concernant l’Afrique et de ses millions de victimes. L’heure de l’intelligence artificielle se substituant à l’intelligence de l’homme n’a pas encore sonné. Le bon sens et l’observation ont encore leur place. Durant l’épidémie, j’ai régulièrement demandé aux patients les plus anxieux s’ils avaient véritablement eu la sensation d’une hécatombe dans leur entourage ? Ils finissaient par répondre non. Excepté certaines régions, la France n’a pas trop souffert. Maintenant, ma question porte sur les victimes prouvées du vaccin, dans l’entourage direct. Hormis les innombrables « fatigués depuis la troisième dose » qui ont croisé l’effet nocebo, issu de l’ambiance générale, les cas sont exceptionnels.

 

Le cas des soignants non-vaccinés

Mais oublions. Débat d’hier : la page se tourne après deux à trois ans d’évolution, comme chaque récurrence épidémique depuis 1895. Ainsi vont ces fléaux. Les polémiques soulevées pendant la covid ont été comparables à celles ayant émaillé le parcours assassin de la grippe espagnole, ce qui ne grandit guère l’espèce humaine… Dans la « guerre » menée par la technocratie française, des victimes, les soignants non-vaccinés, sont restés sur le bord du chemin.

Non-vaccinés, mais hautement indispensables, au regard de la catastrophe sanitaire en cours. Chaque semaine, l’ARS nous contacte pour acter les fermetures, ici les Soins de suite et de réadaptation, ailleurs, les urgences, les unités de maisons de retraite. Le système de santé se meurt. Partout, les infirmières font défaut. J’ai été traité de complotiste par un confrère lorsque j’annonçais cela. Je suppose que ce prodige a réalisé. Mais complotiste, on ne l’est souvent que l’espace d’un emballement alors que l’on peut rester un abruti toute une vie. Médicalement, réintégrer des non-vaccinés ne changerait strictement rien donc on en revient aux fondamentaux, à ces marquis soucieux d’éduquer le petit peuple en déroute.

Ils n’ont pas compris grand-chose, pas plus qu’ils n’ont appris grand-chose durant ces deux années. Réécoutez le porte-parole du gouvernement… L’inventaire des 50 dernières années, ce long chemin vers le déclassement d’une France suradministrée, suffit à admettre combien rien ne changera, si l’on ne se défait pas de ces logiques mortifères centralisées et interventionnistes inspirées par la gauche d’avant-hier. Ce système, l’enfer de Bastiat, est une impasse. Son président devrait se méfier : provoquer le peuple n’a qu’un temps. Dans un pays en voie d’appauvrissement, le système de santé souffre, comme souffrent la justice, l’armée, la police et les citoyens…

Il va falloir apprendre à composer avec ce qui subsiste de notre splendeur. Nous nous adapterons, nous nous adaptons déjà mais la technocratie ne change rien. Ses hautains condors à costard ont surmonté l’épreuve de dossiers de l’ENA, à la différence du tocard de basse extraction. Alors ils ont acquis le privilège de régner. On va donc poursuivre sur cette voie, refuser d’intégrer les soignants non-vaccinés, pas plus menaçants que les vaccinés, continuer d’éloigner les patients ne remplissant pas les formalités, ainsi cet enfant de 4 ans, qui n’a pas dépassé le stade des admissions pour absence de PCR et que je n’ai pas opéré. Et les démissions d’infirmières vont se succéder.

Mon Dieu, 5 ans : j’ai tranché de longue date les ultimes liens qui me maintenaient en contact avec la classe dirigeante française. Mon entourage et mes patients ont besoin de moi. Le reste… Je songe juste qu’un certain Macron va voir revenir le boomerang qu’il a balancé vers le peuple. Selon mes calculs, il va l’amortir droit dans le cornet et je ne le plaindrai pas, quoi qu’il advienne.

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  • Merci pour cet article empli de bon sens. Même si on sait que la réintégration des soignants non-vax ne réglera pas tous les problèmes de l’hôpital public, leur exclusion persistante est un non-sens et un scandale.

    • Les salariés qui ne respectent pas les codes de l entreprise sont priés d aller voir ailleurs.
      En ce concerne la santé publique, ce sont les salariés à la rue très démotivés, qui ont refusé la vaccination, ce qui va permettre un salutaire renouvellement de l etat d esprit
      Bien sur cela ne changera pas la bureaucratie et le corporatisme tres prégnant dans toute la fonction publique….

      -1
  • Beaucoup de soignants ne souhaitent pas être réintégrés à l’hôpital. Je ne souhaite pas non plus fréquenter ce lieu, je préfère crever.

    • C’est souvent aux patients que l’alternative se présente, et ils ont des préférences variées…

  • Bravo à ce confrère, dont la vision peut être complétée utilement par l’invasion dans la structure hospitalière, d’une administration dévorante et maitresse des décisions… grâce « ces marquis soucieux d’éduquer le petit peuple en déroute » qui « ont surmonté l’épreuve de dossiers de l’ENA, à la différence du tocard de basse extraction ».

  • Il faut comprendre le but du jeu joué, tout faire pour diminuer la population et cela commence par l’absence de soins. Tout le monde a compris que ces vaccins sont de la poudre de perlinpin pin pour les bien portant et un poison pour les autres. Donc, suppression des hôpitaux, plus suppression de l’éducation nationale de grand papa pour une fabrication d’ânes sans cervelle… Et ils pensent regner sur le monde avec ça !
    L’échec est assuré, ils ne représentent pas grand monde, 1 milliard peut être avant que les peuples se révoltent…. ou pas mais c’est pareil, l’ue est foutue, les us en perdition, l’Angleterre ne survivra pas à sa reine… Et un nouveau monde naîtra…. Sans nous.

  • Je me rappelle un exposé sur la précision de modèles mathématiques. D’autres faisaient beaucoup mieux que l’auteur, et la raison était qu’ils choisissaient parmi un grand nombre de modèles celui qui s’ajustait le mieux a posteriori.
    Pour les experts médicaux, l’état fait de même. Parmi un grand nombre d’experts, il choisit ceux ayant le bon avis, puis les met en avant, et les « écoute ». Mais ils ont été choisis pour leur orientation, et donc à moins que le gvt souhaite qqch de contraire à l’évidence, il trouvera toujours des experts pour le soutenir.
    La bonne méthode consisterait à prendre des experts au hasard sans pouvoir en récuser, mais ça c’est beaucoup trop dangereux..

    • Très vrai.
      Le même biais de sélection est présent massivement dans les médias qui choisissent « habilement » les « experts » interviewés (si on connaît le système universitaire on peut s’interloquer parfois à voir un doctorant, en première année d’une thèse consacrée à autre chose, passer en plateau pour pérorer sur ci ou ça). L’éducation nationale également présente des « textes » et des « auteurs » qui étrangement vont toujours tous ou presque dans le sens du narratif souhaité…

      C’est de bonne guerre et ne prêterait guère à conséquence s’il y avait réelle concurrence (et donc diversité) entre les médias (et entre les écoles et leurs programmes).

  • Bon sens mais…. «  »au grand dam de nombreux confrères auxquels je m’associe » » . Ou bien vous n’étiez pas nombreux , ou bien lmmense majorité se laisser mener par le bout du nez par la toute puissance d’un organisme lobyiste nommé conseil de l’ordre à qui une immense majorité de médecins lèche les bottes sales et n’ont rien fait pour soutenir les quelques « confrères  » qui ont osé s’y opposer. Malgré les effets des vaccins qui tendent plutot vers un résultat négatif ( et qui aller en augmentant d’une façon exponentielle ) , vos nombreux confrères à la rentrée vont tous contresigner pour une vaccination qui va devenir certainement obligatoire -avec à terme 10 doses -( prévue par notre chère Europe et Jupiter ) .Si Macron le reçoit dans le cornet avant la fin de son mandat , sans réaction forte immédiate des medecins pour arréter cette folie, le pays sera jonché de centaine de milliers « patients » que le boomerang aura touché par ricochet comme dans un flipper avant… Comment peut-on en temps que soignants ( avec une vocation d’être au service des malades ) avoir envie de travailler à l’hopital quand on observe un grand nombre de médecins qui obéisse au serment de Jupiter plutot qu’Hippocrate.

    -1
    • Je n’ai pas autorité pour avancer cela comme je n’ai pas de preuve mais gare à ne pas mélanger l’opinion de la majorité des médecins de terrain avec les avis tranchés des stars des plateaux. La profession finit à genoux et le ressentiment vis à vis des tutelles est évident. Les questionnaires burnout sont dans le rouge. Quant à l’assentiment, penchez vous sur les rétorsions exercées. ça n’est pas courageux, bien sur, mais il est difficile de résister individuellement quand l’ordre et les administrations dégainent au premier écart. Le pouvoir de nuisance de cet état, campé sur es positions même quand il apparait évident qu’elles sont ineptes, est alarmant et, je trouve, inédit depuis 50 ans. merci à tous pour les commentaires. (je précise exercer dans le privé)

      • Le conseil de l’ordre fonctionne comme une police politique. C’est beaucoup plus grave de commettre qqch et de le revendiquer, que de le faire discrètement. Une rumeur publique est plus grave qu’un fait avéré discret.
        Ainsi, en tant que médecin, vous pouvez être dans la zone grise. Vous ne pouvez pas vous opposer ouvertement, mais, quand le patient en vaut la peine, et pour une bonne raison, faire qqch d’interdit tant que cela reste discret. C’est une position morale délicate, que personnellement je ne supporterais pas.
        Si vous vous opposez ouvertement, aucun collègue ne vous soutiendra, la profession est bien moins belle qu’elle ne le prétend. En fait, rien qu’en écrivant ici, vous vous attirerez des ennuis.

        • Le conseil de l’ordre c’est comme la sécu: obligatoire pour exercer en France. Conclusion, quand vous avez terminé votre cursus en fac de médecine, éventuellement avec une bonne spécialisation, allez exercer vos talents à l’étranger, il ne manque pas de pays prêt à accueillir nos transfuges médecins bien formés ( merci le contribuable français), ambitieux et soucieux de progresser dans leur spécialité sans les entraves administratives des conseils « machins » divers et (a)variés de l’organisation de la santé française.

  • J’aime bien cette phrase : « en sciences, la vérité réside dans les données, pas dans les hommes ou dans les institutions »
    Tellement vrai
    Je n’ai jamais contredis les chiffres de l’INSEE ni généralement les chiffres des organismes publics occidentaux (sauf chinois et autres gouvernements du même genre qui semblent très douteux parfois)
    C’est ce que font les vrais complotistes, et ce pourquoi je ne peux pas me mettre de leur coté en général
    Par contre ce qui est hautement critiquable, ce sont les prévisions que des cellules gouvernementales font. Pour le Covid, pour le climat, par exemple.
    Ceux ci présentent les choses avec des modèles qui n’ont jamais fait leurs preuves comme si c’était des prévisions réalistes et scientifiques alors que bien souvent, elles ne sont là que pour appuyer une opinion ou une volontés partagée par les élites qui nous dirigent.
    De même les solutions proposées n’ont souvent rien de prouvé scientifiquement.

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