Le burkini est le marronnier du politique en mal de visibilité médiatique. Il ressort dès qu’il fait beau. Le burkini est au politique ce que les reportages sur les glaces que nous consommons et celles qui fondent sont aux journalistes.
L’événement intéressant dans cette affaire quasi nationale et sociétale n’est pas dans le vêtement lui-même mais dans la réaction de Laurent Wauquiez, président du conseil régional Auvergne-Rhône- Alpes. Ces derniers temps, il avait disparu. Labourant son territoire pour faire croire à sa proximité avec les vrais gens. Le scandale provoqué par son concurrent actuel ? Piolle l’a sorti de l’ornière pour lui permettre de tracer un nouveau sillon : la fermeté en langage politique, le chantage dans le langage des vrais gens qu’il aime tant.
Le danger des subventions
Il a en effet décidé de supprimer toutes les subventions à la mairie de Grenoble suite au vote de ce décret. Je ne suis pas spécialiste de la question (phrase devenue incontournable depuis l’apparition du covid) mais il me semble que dans toute assemblée élue en France, le président, tout président qu’il soit, ne peut pas décider unilatéralement, il doit soumettre sa décision au vote de l’assemblée. En déclarant cela, Wauquiez commet donc un mensonge ? Un abus de pouvoir ?
Mais le sujet de fond n’est toujours pas là. Notre préoccupation fondamentale dans cette histoire, pour nous libéraux, est de savoir qui décide. En l’occurrence, je ne sais pas qui décide, mais je suis certain que celui qui reçoit des subventions ne décide pas. Tout ce système parfaitement organisé de redistribution de l’argent de tous au profit de celui qui remplit le mieux un cerfa est en fait une prison dans laquelle tout Français qui se respecte est heureux de vivre. Qu’il soit entrepreneur, élu ou membre d’une association, son premier réflexe est d’aller à la chasse aux subventions. Sauf qu’en fait de chasseur, c’est lui la proie. Une fois la subvention obtenue, il a vendu son âme et sa liberté. Celui qui décide est toujours celui qui a l’argent. C’est d’ailleurs pour éviter cela que notre république existe telle que nous la connaissons.
Cette république n’a jamais été conçue pour que celui qui détient les clés de la distribution d’argent public exerce un chantage sur son opposant. C’est même tout le contraire, les subventions sont là pour éviter qu’un puissant impose sa loi à une personne sans argent.
Un mouvement libéral pourrait appeler de ses vœux l’élection de personnels politiques désintéressés. Il pourrait. Les candidats pourraient exprimer leur engagement au travers de phrases telles que :
- nous sommes tous convaincus de la nécessité de nous engager vers plus de responsabilité…
- nous croyons en l’émergence d’un mouvement alternatif qui élargirait le champ des possibles…
- les Français attendent de nous exemplarité et engagement au service de l’action commune…
Supprimons les subventions
Bref, nous pourrions dire ça. Mais nous pourrions aussi proposer une vraie mesure libérale : la fin des subventions. Si possible toutes, mais dans un premier temps à tous ceux qui n’en ont pas besoin : partis politiques et syndicats. Rien de plus facile pour une organisation politique d’avoir de l’argent : il suffit d’avoir des adhérents. Ils n’en ont pas ? Qu’ils aillent les chercher en leur proposant un programme qui les intéressent. Au passage, cela nous évitera d’être gouvernés par des personnes dont 70 % des citoyens ne veulent pas.
Sans subvention, vous êtes enfin libres. Et pas soumis au bon vouloir du payeur qui décide de couper l’approvisionnement dès qu’il est contrarié. D’autant que ce phénomène me semble prendre de l’ampleur ces derniers temps : menaces sur les populations, menaces de l’Europe pour les pays souhaitant une autre politique. Plus besoin d’argumentaire, il suffit d’affamer le contradicteur.
Un bel exemple de démocratie. À ce sujet, la subvention me semble être l’antithèse de la démocratie puisqu’elle donne un levier de pression capital à l’un des protagonistes, celui qui détient le pouvoir.
Et puis, sérieusement, vous croyez vraiment qu’un parti politique ou un syndicat a besoin de tout cet argent ? Pour faire quoi ? S’offrir un beau siège social à Paris ? Est-ce une garantie de liberté et de démocratie ? Ou la simple éruption visuelle de l’ego du dirigeant ?
D’autant plus que cette phase d’apprentissage qui suivra la suppression des subventions permettra aux dirigeants d’organisations politiques d’apprendre une nouvelle compétence : gérer l’argent public avec discernement. Je suis certain que tout le monde s’en portera mieux. La formation continue tout au long de la vie, c’est bien ce qu’ils nous annoncent ? Commencez donc pas vous-même.
« Une fois la subvention obtenue il a vendu son âme et sa liberté. »
La subvention est ce qui permet d’acheter la liberté des uns avec l’argent des autres.
Pratique universelle des maires.
Il me semble que la bonne combinaison serait d’autoriser la subvention mais uniquement à titre exceptionnel et accordée après délibération dans une assemblée digne de ce nom. Parce que interdire serait un aveu de faiblesse genre principe de précaution, interdisons plutôt que d’améliorer, et mince on finira par instaurer un ordre de type monastique par peur de toute tentation.
Concernant l’état : les subventions atteignaient en 2022 la somme de 9 milliards d’euros auxquels il faut ajouter les cadeaux fiscaux pour presque 3 milliards.
Il faut ensuite ajouter les subventions régionales, départementales, municipales…
Tout cela permet de faire plaisir à l’un ou à l’autre afin d’acheter des « indulgences »…
Donc oui le tri massif devrait être fait.
Pas faux … mais caricatural !!
La chasse aux subventions des entrepreneurs ? en tant que chef d’entreprise, je n’ai perçu en 20 ans que les subventions « covid » … une pichnette au regard de l’activité de l’entreprise …
Donc, non, tous les chefs d’entreprise ne perdent pas leur temps à courir après les subventions et non, elles n’en dépendent pas toutes, et re-non, elles ne subissent passystématiquement un chantage des décideurs publics.
En tant que président d’association(s), et plus particulièrement dans l’insertion professionnelle, effectivement la chasse aux subventions est une réalité. Réalité qui ne fait pas tout ! Et là encore, je n’ai eu que rarement des situations de chantage (orchestrées par M. De Villiers à l’époque …). Mais il est clair qu’il vaut mieux avoir des décideurs de gauche que de droite : les subventions sont plus larges. Et il est clair aussi, que les périodes électorales sont propices au déblocage de subventions : clientélisme, traitement social du chômage …
En tant que particulier, j’ai apprécié les subventions (crédits d’impôts) pour l’installation d’une pompe à chaleur … mais j’ai attendu les aides quasi inexistantes concernant la pose de panneaux solaires.
Quant à l’ANAH … une usine à gaz qui décourage plus qu’elle n’encourage et provoque des surcoûts de construction inadmissibles et incohérents.
Ceci dit, dans tous les cas, je n’ai pas subi ce « chantage » dont il est question dans l’article.
Conclusion, ne généralisons pas au risque de tomber dans des caricatures dignes du populisme simpliste.
Si moins de subventions, moins d’impôts, donc vous pouvez financer votre pompe à chaleur et c’est beaucoup plus sain.
Le fait d’interroger le mécanisme des subventions et leur effet pervers est intéressant.
Dommage que ça passe par une ironie facile à l’encontre de L.Wauquier et surtout – surtout – que l’introduction de l’article soit dans un déni de réalité absolument total. Cette affaire est bien une des manifestations (parmi d’autres) d’un courant totalitaire qui cherche à imposer sa loi rétrograde et liberticide. En tant que défenseur des libertés, vous devriez vous sentir concerné.
Pas sûr que les subventions rendent esclave celui qui les touche. Cela dépend de la façon dont elles sont dépensées. S’il s’agit de couvrir des dépenses indispensables, alors on vend son âme. S’il s’agit de superflu c’est différent: on peut appeler ça détournement, escroquerie, malhonnête. Bref on profite de la bête sans remords.
Le scandale nest pas de profiter des subventions mais qu’elles existent et soient le « fait du prince ».
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