Par Matt Hampton.
Un article de la Foundation for Economic Education
Depuis des années, certaines personnes qui s’opposent à la censure sur les médias sociaux affirment que c’est à l’État d’y mettre fin. D’autres ont fait valoir que le marché libre est une meilleure solution que l’État, malgré le problème posé par des entreprises qui déforment le discours public.
La semaine dernière, l’achat de Twitter par le PDG de Tesla, Elon Musk, est l’exemple parfait pour illustrer que des acteurs privés peuvent apporter des changements sur cette question. J’ai écrit précédemment que la solution au capitalisme woke – des entreprises influentes qui utilisent leur pouvoir pour promouvoir un programme politique de gauche – se trouve auprès d’individus suffisamment puissants pour le contrer. Dans un marché libre, l’argent est le pouvoir.
Il n’est pas certain que Musk réalisera toutes ses promesses. Il peut faire des compromis avec d’autres membres de la direction de Twitter moins enclins à la liberté d’expression que lui. Il a également exprimé quelques exceptions suspectes à son « absolutisme de la liberté d’expression ». Mais pourquoi personne n’a envisagé cette solution avant de considérer l’État comme la seule possible ? Supposer que ces entreprises seront inévitablement ce qu’elles sont, c’est ignorer les changements qui se produisent dans un marché libre, que ce soit par le biais de la concurrence ou d’événements comme leur acquisition par Elon Musk.
The extreme antibody reaction from those who fear free speech says it all
— Elon Musk (@elonmusk) April 26, 2022
Vous pourriez objecter qu’il faut beaucoup d’argent pour acheter Twitter. Ne devrait-il pas être plus facile de changer les choses ?
Mais c’est ignorer que ceux qui dirigent actuellement ces entreprises ont également dû se frayer un chemin jusqu’à une position élevée. Quel principe permet aux personnes ayant une certaine idéologie de construire ou de prendre le contrôle de réseaux sociaux, mais est trop difficile pour leurs opposants ? Qu’ils obtiennent des faveurs de l’État ? Ce n’est pas exclusif à une idéologie politique.
Il faut également considérer que (comme je l’ai écrit lorsque Musk a siégé au conseil d’administration de Twitter) le fait que les élus politiques réglementent les entreprises de médias sociaux ne fait pas disparaître ce pouvoir, il le transfère simplement à l’État. Bien que les gens pensent que cela signifie que « le peuple » est donc aux commandes, l’économie du choix public démontre que l’État est moins responsable et plus monolithique que Twitter et Facebook.
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Traduction Justine Colinet pour Contrepoints
Un beau matin, je me suis réveillé plus tôt que d’habitude et j’ai réfléchi à mon avenir. Certes, je possède des participations importantes dans des boites qui marchent. Pour l’une, le business consiste surtout à récupérer des aides publiques en vendant très cher des voitures électriques là où des bagnoles à essence feraient très bien l’affaire. Le problème est que les Etats commencent à se lasser de subventionner les automobiles de luxe, surtout qu’ils sont de plus en plus fauchés. D’autre part, elles sont de plus en plus difficiles à fabriquer avec la pénurie de puces, d’autant qu’elles en utilisent bien plus que les classiques, et les puces ne sont pas près de redevenir abondantes. Pour une autre, le business est d’envoyer des trucs dans l’espace. Ca coûte plutôt cher, et ça sert surtout à faire plaisir aux rêveurs et aux militaires, parce que depuis l’espace on voit tout et on peut faire passer les messages qu’on veut jusqu’aux endroits qu’on veut. Mais les rêveurs n’ont pas des fonds illimités, et les militaires n’aiment guère payer une entreprise déjà payée par leurs éventuels ennemis. En plus, vendre des armes ou ce qui s’en approche est assez impopulaire. Donc là aussi, le filon semble approcher de son épuisement. Enfin, l’inflation est en train d’exploser, et en période d’inflation posséder des boites dont le business est de vendre du superflu n’est pas des plus judicieux, il faut avoir des dettes, beaucoup de dettes.
Et puis j’ai eu une idée. Et si j’utilisais mes avoirs pour garantir un gros emprunt avec lequel j’achèterais un outil de propagande ? Il y en a justement un qui semble loin de rapporter autant de profits qu’il le pourrait. Bien sûr, il faudrait faire sortir de l’esprit des gens qu’il s’agit de propagande et non d’une juste cause, comme sauver la planète ou la liberté ou les deux. Mais bon, en prêchant la liberté, en revêtant un polo kaki et en offrant quelques échantillons gratuits à l’idole des bien-pensants, l’Ukraine, on établit sans contestation possible qu’on est dans le camp du BIEN et qu’on ne peut donc pas avoir d’arrières-pensées bassement matérielles. Facile aussi de démonter les arguments de ceux qui prétendraient qu’on pourrait se montrer philanthrope autrement, il suffit de leur rappeler qu’on défend la liberté d’expression et ils oublient que peut-être on défend surtout ses biffetons. Donc c’était décidé, Elan Musqué allait se poser en défenseur de la liberté et de l’Ukraine, mettre ses actions au clou, racheter l’oiseau bleu, et garantir ainsi la pérennité de son flux d’alimentation dollaresque et de sa popularité universelle.
Et là, je me suis réveillé pour de bon, et j’ai réalisé que je n’étais que MichelO et qu’Elan Musqué n’était en tout et pour tout que mon nom de scout quand j’avais 9 ans…
Hello, FEE Foundation for Economic Education. C’est sûr que vous ne faites pas dans le prêt-à-porter idéologique (qui va bien à tout le monde), là où il faudrait du sur-mesure.
Bon, c’est vrai, le sur-mesure est devenu hors-de-prix. Mais, quand même…
Première question : comment définir la liberté d’expression ? Jusqu’où faut-il ou peut-on aller ?
Prétendre que Musk va « sauver » ou simplement « permettre » la liberté d’expression frise le déni. A ce jour, nul ne sait ce qu’il en fera réellement !! ce n’est qu’hypothèses et projections. Seul l’avenir nous dira ce qu’il en sera.
Rien pour l’heure ne démontre que les « privés » peuvent apporter des changements en matière de censure.
… le parfait contre exemple s’appelle « Trump » …
S’il y a un domaine où il n’y a pas de solutions miracles, c’est bien celui de la liberté d’expression. En aucun cas, cela est lié au privé ou au public … mais seulement aux personnes qui sont en position de décider, et donc détiennent un certain pouvoir. Et nous savons tous que les autoritaires et autres fachos sont de tous bords et cachent parfois très bien leur jeu.
Enfin se dire qu’il suffit d’être riche pour s’octroyer le pouvoir est plus effrayant que rassurant. L’Histoire nous prouve que les riches n’ont pas toujours été au service des Peuples et encore moins des libertés individuelles et collectives.
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