Les jeunes ont préféré Mélenchon -et Le Pen- à Macron

Les jeunes ont voté contre l’autoritarisme de Macron en reportant leurs voix vers des votes « révolutionnaires », quitte à choisir des formations dont le track record en la matière n’est pas bien meilleur que celui de l’exécutif.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 1
Screenshot 2022-02-21 at 13-36-03 Mélenchon à « La France dans les yeux » sur BFMTV - Replay - YouTube https://www.youtube.com/watch?v=J5-VjTRGGe0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les jeunes ont préféré Mélenchon -et Le Pen- à Macron

Publié le 13 avril 2022
- A +

Macron pourra-t-il reconquérir la jeunesse séduite par Mélenchon et Le Pen ?

Pour gagner sa place à l’Élysée, il veut convaincre même ceux qu’ils persécutaient ou ignoraient hier. En déplacement à Denain, dans le Nord de la France, le président candidat a été interpellé par deux femmes lui reprochant d’avoir voulu « emmerder les non-vaccinés ». « Emmerder les non-vaccinés, vous l’avez dit », lui rappelle une des deux femmes. « Oui mais je l’ai dit de manière entre guillemets affectueuse » a répondu Emmanuel Macron.

Ce serait donc par amour que l’exécutif a multiplié les attestations absurdes, les confinements et couvre-feux, hystérisé le débat sur la question vaccinale, poussé à l’adoption du controversé pass vaccinal, normalisé la citoyenneté à deux vitesses en fonction des objectifs politiques du gouvernement et suspendu les soignants réticents au pire moment de la crise sanitaire ? Le ton est donc donné. Le temps de la campagne, la comm’ présidentielle minore l’autoritarisme de la gestion de la crise sanitaire en la ripolinant de rose. Cela suffira-t-il à convaincre les hésitants et les sceptiques ?

Les jeunes contre Macron

Parmi eux, il y a cette grande majorité de jeunes qui ont voté Mélenchon ou Le Pen, deux candidats « radicaux » qui ont été parmi les rares politiciens à protester avec véhémence contre l’installation de l’Absurdistan sanitaire qui a étouffé le pays pendant plus de deux années. C’est que la jeunesse française a vécu la crise sanitaire comme une expérience collective particulièrement traumatisante, la plaçant à bonne distance du reste de la population, en particulier des classes plus âgées qui, elles, se sont davantage accommodées de restrictions sanitaires visant à les protéger « quoiqu’il en coûte ».

Dans leur essai La Fracture, les politologues Frédéric Dabi et Stewart Chau rendent compte de ce pessimisme commun devenu vision commune à toute la classe d’âge des moins de 30 ans. Pour 87 % des jeunes interrogés en février 2021, les étudiants se situaient dans une situation de détresse jamais vue. 70 % d’entre eux estimaient que les jeunes générations étaient injustement accusées d’être responsables de la reprise de l’épidémie. 68 % des sondés pensaient que les jeunes générations avaient été sacrifiées au profit des Français les plus âgés.

En plus du pessimisme, c’est la détresse psychologique de toute une classe d’âge occasionnée par les restrictions sanitaires qui fédère la jeunesse, au-delà du clivage droite-gauche et du statut social. Toujours en février 2021, 58 % d’entre eux se sentaient concernés par la déprime ou la dépression. Politiquement, les jeunes sont devenus déclinistes au même titre que le reste de la population, ce qui constitue un véritable effondrement de confiance depuis 2005.

Des votes « révolutionnaires » contre Macron

Il est possible que les jeunes aient voté contre l’autoritarisme de Macron en reportant leurs voix vers des votes « révolutionnaires », quitte à choisir des formations politiques dont le track record en la matière n’est pas bien meilleur que celui de l’exécutif. Mais comme le disait Philippe Muray à propos des électeurs qui utilisaient le vote Le Pen (père) comme un gourdin pour taper sur les partis de gouvernement, pour utiliser un gourdin, pas besoin d’être « gourdiniste ». Voter Mélenchon ou Le Pen, c’est aussi voter contre Emmanuel Macron.

Le président sortant a désormais moins de 10 jours pour convaincre les plus précaires et les jeunes de voter pour lui, malgré un bilan catastrophique en termes de libertés publiques. Il ne suffira plus d’invoquer l’antifascisme pour mobiliser, mais bien de prendre conscience de la gravité des mesures de restrictions qu’un État bien trop centralisé, bien trop parisiano-centré et bien trop myope n’a pas su évaluer pour protéger les plus faibles.

Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)
  • Pour être au contact de jeunes de lycée pro, leur attirance pour le couple Mélenchon/ Le Pen est bien antérieur au covid.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Le fait pour un gouvernement de solliciter et d’obtenir la confiance de l'Assemblée contribue à la prévisibilité, la stabilité et la sincérité de l’action publique, et cela devrait être reconnu comme indispensable.

Le 30 janvier dernier, Gabriel Attal a prononcé son discours de politique générale, sans solliciter la confiance de l’Assemblée, avant qu’une motion de censure soit soumise, puis rejetée le 5 février. Le gouvernement Attal, comme le gouvernement Borne avant lui, a donc le droit d’exister, mais sans soutien de la chambre.

... Poursuivre la lecture
8
Sauvegarder cet article
« Je déteste tous les Français »

Le 3 février dernier, un immigré malien de 32 ans, Sagou Gouno Kassogue, a attaqué au couteau et blessé grièvement des passagers de la Gare de Lyon. Finalement maîtrisé par l’action conjuguée des passants, des agents de sécurité et des membres de la police ferroviaire, l’homme en garde à vue a été mis en examen pour tentative d’assassinat aggravée et violence avec armes aggravée.

Les premiers éléments de l’enquête dévoilés par le préfet de police de Paris révèlent les discours conspirationnistes d’un in... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles