Marine Le Pen présidente : un scénario inquiétant mais plausible

La situation générale, mêlée à l’abstentionnisme des centristes pourrait permettre à Marine Le Pen de devenir présidente. Quelles conséquences ?

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Plenary debate on terrorism and Paris attacks with Marine LE PEN (ENF) by European Parliament on Flickr CC BY-NC-ND 2.0)

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Marine Le Pen présidente : un scénario inquiétant mais plausible

Publié le 1 avril 2022
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Le Rassemblement National, ex-Front National, a longtemps été un adversaire utile pour les autres partis et surtout ceux de gauche. Divisant la droite et offrant l’opportunité de faire un barrage républicain, le FN/RN et les Le Pen ont eu du mal à avoir des gains substantiels.

Mais en 2022, la situation est inhabituelle. Entre crise covid, crise ukrainienne et recomposition des forces politiques, Marine Le Pen semble de moins en moins être la candidate la plus détestée. Certains éléments montrent que ses chances de victoires ne sont plus nulles.

À quoi s’attendre ?

Une conjoncture favorable à Le Pen

Plusieurs éléments sont actuellement en faveur de Le Pen.

Tout d’abord, la situation économique. Les mesures et restrictions prises pendant la crise covid ainsi que la guerre en Ukraine et les sanctions liée à celle-ci ont mis à mal l’économie. Les Français sont de plus en plus inquiets pour leur pouvoir d’achat. Ce sujet est devenu leur première préoccupation : selon un sondage Elabe du 15-16 mars 2022, 57 % sont inquiets de leur pouvoir d’achat. La santé est leur seconde préoccupation et n’intéresse que 28 % d’entre eux.

Dans ce contexte de crise économique, ce sont les candidats antisystèmes et économiquement socialisants qui prennent l’avantage : Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Dans une France où l’attachement à l’État est fort, c’est la voix de l’étatisme plus que du libéralisme qui se fait entendre dans les périodes troublées. Et ce d’autant plus qu’Emmanuel Macron est qualifié à tort de libéral par l’ensemble de la classe médiatique.

Ce faisant, l’écart entre Macron et Le Pen et Mélenchon lors du second tour se réduit. En cas de duel Macron-Le Pen, cette seconde est créditée à 47 %, on entre dans la marge d’erreur. Dans le cas d’un duel, Macron-Mélenchon, ce dernier est désormais à 40 %. Ces scores auraient été improbables il y a encore quelques années et sont la conséquence de la disparition des partis traditionnels de droite et de gauche au profit du centre macronien.

Le second point en faveur de Le Pen est l’abstention qui risque d’être forte. Seuls les convaincus pourraient aller voter.

Mais surtout avec le retour médiatique du covid, la peur sanitaire va revenir. On lit déjà des témoignages de personnes qui refuseront d’aller voter si le masque n’est pas de nouveau obligatoire. Si la peur sanitaire atteint les électeurs de tous les partis politiques, ceux de Macron semblent être les plus sensibles à ce sujet. Le président sortant risque de se trouver dans une situation délicate : soit il ne rétablit aucune restriction et court le risque de voir une partie de son électorat s’abstenir, soit il remet des restrictions et risque de pousser des abstentionnistes vers un vote sanction en faveur de Le Pen.

Enfin, le troisième et dernier point en faveur de Le Pen pourrait être ironiquement Éric Zemmour. Ce dernier a davantage fait en moins d’un an pour dédiaboliser Marine Le Pen, que ce qu’elle a fait depuis 10 ans. En se positionnant comme le nouveau croquemitaine politique Zemmour a rendu Le Pen plus acceptable aux yeux de l’opinion publique. Un déplacement de la fenêtre d’Overton favorable au RN.

À quoi s’attendre en cas d’une présidence de Marine Le Pen ?

Un des éléments à garder en tête en cas de victoire de Le Pen sera les élections législatives. Si les partis traditionnels PS et LR sont incapables d’avoir une personnalité présidentiable, ils ont tendance à dominer dans les élections sur le territoire (les municipales et régionales l’ont prouvé). Il est probable que dans le cas d’une présidence Le Pen (comme Macron), l’assemblée serait aux mains des LR, obligeant la présidente à faire des compromis.

Néanmoins, en se basant uniquement sur le programme de Le Pen, on peut constater que celui-ci reste profondément étatique. Certes, elle propose des baisses de taxes comme une exonération d’impôts pour les moins de 30 ans. Mais elle reste muette sur leur financement : hausse d’impôts ailleurs, réduction de la dépense publique ou endettement. Selon l’iFRAP, l’application de son programme coûterait 29 milliards d’euros. C’est moins que les candidats de gauche, mais davantage que Macron et Pécresse.

Au-delà des aspects chiffrables du programme de Marine Le Pen, le ton est bien étatique et social, pour ne pas dire socialiste. Parfois qualifiée de social-populiste, elle a capté un électorat populaire dont une partie était avant chez les communistes. Dès lors, elle occupe ce créneau. De plus, en cherchant à se positionner comme principale adversaire de Macron, elle veut une politique qui soit l’inverse de la sienne. Si pour un libéral, ni Macron ni Le Pen ne sont libéraux, pour la sphère médiatique française Macron l’est. Ce faisant, Le Pen jouera la carte sociale.

Enfin, le RN de Marine Le Pen ne renonce pas à son nationalisme, qui bien que repris par Zemmour (qui en fait le cœur de son programme), reste aussi l’identité du RN.

En tant que présidente, Marine Le Pen représenterait la France sur la scène internationale. Force est de constater qu’elle risquerait d’être isolée. Au niveau européen, la Ligue du Nord italienne alliée du RN cherche à se rapprocher du groupe européen ECR (European Conservative and Reformists) dirigé de fait par les conservateurs polonais. Ces derniers étant particulièrement méfiants envers Le Pen du fait de ses liens avec Poutine. La crise ukrainienne risque aussi de rendre difficiles des liens entre Le Pen et Poutine.

Une situation politique illibérale

Les élections de 2022 mettent bien en valeur que trois pôles dominent la politique française : les populistes de gauche, les populistes de droite et le centre (qui tend aussi au populisme). Ces trois forces sont emprises d’étatisme voire d’autoritarisme. Difficile de faire émerger du libéralisme dans de telles conditions.

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  • Un scénario inquiétant par rapport a quoi?
    Un type qui a laissé filer les déficits dans tous les sens et utilise sans vergogne le budget pour acheter des voix.
    Un type qui déclare “la Guerre” a un virus, et impose a la part de la population qui ne partage pas son point de vue sur les vaccins des mesures d’exclusion sociales qui n’avaient pas servi depuis les années quarante.

    En somme, un populiste qui n’hésite pas a choisir des mesures dictatoriales.

    Personellement, je prefererais le candidat, ou la camdidate qui n’a pas prouvé être capable de ce comportement.

    23
    • Je suis d’accord avec vous. On peut toujours douter des capacités de MLP à diriger la France, on ne peut pas douter de l’incapacité de Macron qui nous a divisés comme jamais et dilapidé l’argent public comme personne avant lui.
      Avec 5 années de Macron supplémentaires, c’est la mort définitive des contre-pouvoirs, qui sont déjà bien malades.

      12
  • Marine aura du mal à être plus catastrophique que Manu…
    Cela dit l’article soulève un point important: la nécessité de se mobiliser pour les législatives qui sont normalement l’élection la plus vitale pour un semblant de démocratie. Donc si Manu était réélu besoin d’un gros travail de mobilisation pour le priver de majorité parlementaire.

    17
    • Dans le domaine du mauvais il n’y a pas de limite basse.

      Dans l’informatique la loi moore prédit l’augmentation de la puissance des ordinateurs

      Sur le même principe en politique Française, il semble qu’il y ait confirmation d’une tendance selon laquelle tout nouveau président est pire que son prédécesseur…

  • Bof en 2017 c’était Macron ou le chaos (le Pen). On a vu ce qui s’est passé…

    11
  • Tout le monde sait qu marine élue serait une catastrophe pour le pays, pas à cause d’elle mais des forces d’opposition. Cela n’arrivera donc pas.

    • J’aimerais que vous ayez raison.
      Mais franchement, ce coup ci c’est difficile de départager quel candidat sera le moins dangereux.

      Vu l’offre, la seule solution qui est impossible en France mais avait bien marché en Belgique serait de supprimer le gouvernement. On n’élit personne…. Le fauteuil reste vide… Certes aucune décisions ne serait prise mais déjà on éviterait les conneries.

      • On élit n’importe qui, et on y adjoint une Assemblée incapable de constituer une alliance majoritaire. Ca ne serait pas le pire…

    • Au contraire.
      Marine au pouvoir, la bureaucratie et la médiacratie vent debout, hop, tout est neutralisé et on ne décide plus de rien, on n’impose plus rien, on ne fait plus de guerres, on ne sort plus de nouvelles taxes, de nouveaux règlements etc.
      Pas aussi bien que d’avoir un vrai président autentiquement libéral qui retirerait les lois et obligations, mais mieux qu’un président « bien apprécié » et qui ajouterait donc encore à la pile de blocages et autres privations de libertés !

  • J’adhère à l’article . Un gros bémol sur l’utilisation du terme « populiste » . Si l’on prend comme définition « Attitude politique cherchant à attirer la sympathie du peuple par des mesures sociales populaires. » alors absolument tout notre spectre politique actuel l’est . Je dirais même que Zemmour et MLP le sont plutôt moins que les autres puisqu’ils s’aliènent une partie de ce peuple : les immigrés et leurs descendants . Ce sont les macroniens qui racolent à tout va dans toutes les directions faisant d’eux selon cette définition les champions du populisme . Le seul qui ne l’était pas était Fillon , lequel annonçait la couleur . Et il est important de dire qu’il aurait été élu dans un fauteuil si la machine judiciaire et médiatique ne s’en était pas mêlée . Je dis cela à tout ceux qui pensent et disent que nous méritons les dirigeants que nous avons . La réponse est clairement non. Car le peuple avait choisi de se retrousser les manches et que l’establishment l’en a empêché.

    • A l’époque, j’avais dit que Fillon avait commis la grossière erreur de ne pas dissocier son programme de sa personne, et de ne pas permettre à quasiment n’importe qui de le reprendre texto s’il était lui-même empêché. Même si tous les candidats persistent dans cette erreur, ça reste une erreur.

    • J’adhère entierrement à ce que vous écrivez, tout en faisant partie de ceux qui disent que nous avons les dirigeants que nous méritons.
      Car au final, on aurait pu quand même élire Fillion. C’est pas la justice corrompue qui l’a rendu inéligible, c’est nous qui ne l’avons pas élu!

      Le vrai problème c’est que la partie du peuple qui est prête a se retrousser les manches (et surtout celle qui comprends les choses) est trop petite. Le travail de sape que fait la gauche en corrompant medias, éducation et justice a un poids énorme sur les choix électoraux et donc l’avenir du pays.

      En parlant de justice corrompue… : https://www.youtube.com/watch?v=qM3g-E4o24k Fillion à coté c’était un joue petit… MDR…

    • Bah, nous ne sommes pas assez voyou pour « mériter » l’escroc Fillon !
      Ha ha !

      -5
      • En termes d’escrocs usant et abusant de fonds qui ne sont pas à eux, on a eu bien pire que Fillon… Ha ha… bien fait !

      • A vos yeux la France méritait pire , alors là vous être satisfait vous allez voter pour le même !

  • Vous semblez considérer que les électeurs macronistes sont des trouillards qui n’iraient pas voter par peur du Covid. Le piège sanitaire se refermerait sur celui qui l’a tendu, j’avoue que ça m’amuse.
    MLP a peut-être un programme inquiétant mais a aussi de quoi séduire des libéraux, comme son engagement à ne plus subventionner les énergies intermittentes qui ont coulé notre économie et vont nous obliger à payer Poutine en roubles.
    MLP n’aurait jamais pu faire voter toutes ces mesures liberticides et inutiles dont Macron a largement abusé.
    Pouvez-vous m’expliquer en quoi le passe vaccinal, qui exclut potentiellement 15 millions de Français du système de santé, est une mesure libérale ?
    Pouvez-vous m’expliquer pourquoi les stations de ski étaient fermées en France et pas en Suisse ?
    En quoi la distribution de chèques cadeaux à une partie des Français est elle une mesure libérale ?
    La suppression de la taxe d’habitation pour 80% des Français est-elle une mesure libérale ? Pas pour les 20% qui continuent de la payer en tout cas.
    La nomination de Castex à Matignon est-elle une marque de respect envers les Français ?
    J’ai voté Macron en 2017. J’ai été trahi par un président qui n’a cessé de nous mentir et de nous donner des leçons.
    Je voterai pour que Macron ne soit pas réélu, quoi qu’il m’en coûte.

    12
    • @Jean Paul bienvenu dans la grande famille des cocus de la politique . Je pense que nous faisons majorité , ça pourrait même faire un nom de parti rigolo.

      • Après on peut aussi éviter d’être un cocu de la politique…y’a une solution très simple.
        Sincèrement, si croyais que le simple fait que j’aille glisser mon bulletin dans l’urne puisse changer quoi que ce soit au résultat de l’élection, je le ferai et je voterai pour LO rien que pour le lol de voir Nathalie Arthaud présidente. Vous voyez bien que cela ne change rien que je vote ou pas, et que c’est plutôt une bonne chose que je ne le fasse pas. ?

    • J’ai la conscience tranquille, je n’ai pas voté Macron en 2017 ni pour Marine d’ailleurs. Les renseignements que j’avais pris à l’époque sur cet individu, son comportement dans l’affaire Alstom GE, la vente du journal le Monde, son hystérie lors de ses meetings électoraux, sa déclaration de patrimoine, n’ayant pas d’enfant, son épouse pouvant être sa maman etc. m’avaient convaincu que cet individu était dangereux pour le pays. Le tout renforcé par la phrase de Luc Ferry « nous avons mis un gamin à l’Élysée, nous allons le payer très cher ». Depuis les faits m’ont donné raison : ce type est un immense danger pour la nation française, son bilan est ca la mi teux (oui il faut bien décomposer le mot, tant aucun président n’a accumulé des actions et des résultats aussi catastrophiques). Un bilan catastrophique qui ne souffre aucune excuse, celles du covid ou de la guerre en Ukraine sont de fausses excuses. Donc je milite au second tour pour un TOUT SAUF MACRON. Rien ne pourrait être pire que sa reconduction.

      11
  • inquiétant ? et revoter Manu, c’est pas TRES inquiétant ?

  • Inquiétant, sans doute, mais nécessaire tout de même. L’Histoire montre bien que les peuples (ou les pays) ont besoin de toucher le fond avant d’être capables de remonter. La France est certes en phase de dégringolade depuis un bon moment, mais je n’ai pas l’impression que le fond ait été touché. Plus vite on arrivera à ce moment désagréable, plus vite on pourra commencer à remonter la pente. L’incompétence grave de Mme Le Pen sur une foule de sujets ne peut qu’aider à précipiter ce mouvement vers le fond.

    -4
    • @ Alain R
      Y a toucher le fond et toucher le fond.
      Un entrepreneur honnête qui se plante sur une affaire qui le mets en faillite touche le fond, mais s’il finit par se relever ça le rends plus fort, car le reste est solide.

      Par contre l’entrepreneur qui a mis des dettes partout, hypothéqué tout ce qu’il a et ce qu’on lui a prêté, a escroqué ses clients, ses fournisseurs, ses banquiers et même la Mafia, quand il touche le fond lui s’en relèvera pas. C’est un peu ça la politique de macron… Ce qui fait mal c’est pas la chute, c’est l’atterrissage

  • Pourquoi inquiétant ? Le programme de Macron n’est pas au moins aussi inquiétant ?

  • Avec Marine on prend le risque d’un gouvernement autoritaire, avec Macron on en a la certitude.
    Donc inquiétant oui, mais moins que si c’était Macron.

  • Qu’est-ce qui est le plus inquiétant ?
    – un acteur de théâtre qui se prend pour Auguste et qui peut obtenir une majorité législative pour violer les droits naturels et inaliénables des citoyens ;
    – une éleveuse de chats qui n’a aucune chance de pouvoir gouverner.

    « La question, elle est vite répondue. »
    Je retourne, personnellement, voter du « tout sauf Macron » « quoi qu’il en coûte » après quinze ans d’abstention. Maintenant, chacun fera selon sa conscience.

    • J’avoue que votre argument que MLP n’a aucune chance de pouvoir gouverner pourrait bien me faire voter pour elle. Bien vu !

      • @aero hihi tres juste

      • C’est bien pour cela que je vais voter pour elle.

        Elle pourra également faire une excellente chose : faire évoluer les législatives vers un scrutin national, plurinominal et à la proportionnelle totale.

        Cela éviterai les aberrations démocratiques où un MACRON avec 27.5% des suffrages exprimés (ou 13.4% des votes en comptant les abstentionnistes) obtient un « imperium ».

  • Au rythme des bévues orgueilleuses de Macron,de son refus de modifier les règlementations sur la sécurité de ses mensonges repéptés sur la Covid , de son en même temps incompatible avec le réalité économique et sociologique du pays ,de ses dépenses inconsidérées ;sans compter de son attitude inconséquente sur l’immigration ( si l’on admet ,comme moi ,que l’importation de bac moins 5 n’est pas une bonne chose pour le pays) bref les raisons de ne pas voter Macron croissent chaque jour. En face Lepen a beaucoup travaille ;non elle ne sera pas une libérale mais jamais avec le rejet de Macron ;ses chances sont été aussi grandes .au second tour, on rejette ….et au concours de rejet pas sûr que Macron gagne les élections ;maintenant quand on se rappele Fillon , les boules puante vont s’accélèrer .. ensuite les législatives s’exerçant sur des circonscriptions différentes ,on va voir surgir les vieux partis avec leurs grosses ficelles habituelles.. nous devrions avoir une Assemblée nationale ingérable , ceci ,dans la constitution pose un problème puisque le premier Ministre conduit la politque de la Nation mais il faut bien faire voter les lois et on ne pourra pas indéfiniment se passer de l’assemblée ,.sans compter que la Gauche bien démocratique sera dans la rue pour faire la révolution contre les fascistes . est ce une raison pour repartir dans la gestion calamiteuse de Macron et bouffer de l’eolien ? A chacun sa réponse

  • Vous prenez ces histoire d’élections vachement au sérieux où je ne vois que pitrerie de toute part.
    Je ne dis pas que j’ai raison, je note seulement le décalage de perception, c’est amusant.

  • Pour répondre au titre, tout dépend à quel niveau on place ses inquiétudes ? Vu les cinq années calamiteuses que nous venons de passer, les régressions historiques de libertés, l’envolée vertigineuse des déficits, la désindustrialisation stratosphérique (en plein confinement généralisé, souvenez-vous que nous ne pouvions plus passer de tests car les écouvillons, dispositif médical d’une complexité absolue, étaient tous fabriqués à l’étranger) et l’état de déliquescence avancée de la classe politique (les différents ministres représentent une belle collection d’incompétents notoires), trouver Marine Le Pen inquiétante fait sourire.

  • On a depuis 5 ans un fasciste (au sens strict, et même à l’esthétique identique) au pouvoir, qui a piétiné nos droits et nos libertés.

    Son fascisme n’a pu s’exprimer que parce qu’il n’a aucun contre pouvoir. Les médias se pâment à sa vue, le conseil d’État s’est renié deux fois en trois mois pour lui plaire, le conseil constitutionnel semble préférer la « parole présidentielle » à la constitution, la bureaucratie entière du pays (et c’est quelque chose comme 1 tiers de la population active) pédale pour lui, tout lui est pardonné par les idiots utiles qui se veulent se penser dans « l’élite », les partis « d’opposition » n’osent pas s’opposer pour ne pas sembler « populistes » ou « réacs » ou « anti-science »… Bref, le fasciste (réel) en roue libre.

    En face, que ça soit « la Marine », « le Z » ou « Méluche », on aurait des « fascistes » (même pas complètement, juste des plus ou moins collectivistes, pas franchement libéraux) mais bloqués par tout ce que l’État et la « société civile » compte de contre-pouvoirs, officiels ou officieux. Avec en outre la quasi certitude d’une non-majorité franche à l’AN et, pour une fois, une opposition qui sera « vraiment d’opposition ».

    Bref, j’ai beaucoup moins peur de Marine Le Pen présidente que de Macron II président (ou Jadot, qui seul pourrait être pire… et encore).

  • Macron moins inquiétant que Le Pen, c’est une blague ?? Macron libéral, c’est une blague ! Dans l’hypothèse peu probable d’un deuxième tour Mélenchon Macron, c’est un peu comme le Homard mieux vaut l’ébouillanter, au moins il ne souffre pas… Dans ce cas je vote Mélenchon pour que les français comprennent une fois pour toute ou mène leur idéologie dominante bien pensante et imbécile.

  • L’écart restreint dans les projections du second tour Le Pen / Macron ou Mélanchon / Macron vient du fait que beaucoup (à commencer par moi) jugent qu’il est inconcevable qu’un uluberlu qui a ruiné le pays et piétiné les droits et libertés de la population avec allégresse pendant 5 ans (et plus vu son magnifique bilan comme ministre de Hollande) et semé la division comme jamais se retrouve réélu.
    Ces gens (moi… ) sont prêts à voter pour un communiste avoué (Roussel, par exemple) plutôt que de voir Macron revenir.

    Ces gens qui s’abstenaient ou votaient blanc, qui ne se déplaceront peut-être pas au premier tour, eh bien oui, ils sortiront de leurs caves/canapés/place de pêche/parcours de golf et iront voter au second tour pour n’importe qui dont le nom n’est pas Emmanuel Macron.

    D’autant que l’on a pu voir notamment sur les débats autour du pass (sanitaire puis vaccinal) que les méchants extrémistes de droite ou de gauche étaient plus attachés à la liberté et aux droits des citoyens que les « gentils partis de gouvernement » de LREM, LR ou du PS…

    • C’est exactement ma position.
      MACRON est un tel danger pour la France que j’irai voter n’importe quoi contre lui. Cela fait depuis 2007 que je n’ai pas voté à une présidentielle.

      • Du coup merci à vous de nous avoir donné les tocards durant ces 3 derniers mandats ! J’espère que vous n’étiez pas dans la rue durant les différentes manifs de ces années !…

      • @Jack Shit
        Bonsoir,
        « Voter contre » un revient à « voter pour » un autre par dépit. Si aucun candidat ne vous satisfait, ne donnez votre voix à aucun.
        Le « vote utile », le « vote barrage, le « vote sanction », me semblent n’avoir aucun sens et détournent la signification de l’acte de vote qui de donner sa voix au candidat qui nous respresente/correspond le mieux et non pas à éviter la potentielle élection d’un désigné indésirable.
        Le formatage via la propagande est profond, bien huilé, et broie les esprits dès l’école primaire. On y enseigne que voter est un droit ET un devoir et que cela EST la démocratie sans montrer qu’en fait il y a des « élus » qui n’ont même pas obtenu 51% des voix sur l’ensemble.

        • Si vous ne votez pour personne vous donnez effectivement votre voix à celui qui en remporte le plus, qui est le plus « populaire auprès des votants »… Bref, ici à tout coup à Macron.
          Le fait de voter « pour quelqu’un » n’est pas obligatoire, on peut aussi bien, en toute légitimité, voter « contre quelqu’un » (et à vrai dire, tous les votes depuis bien longtemps sont un mélange des deux… pour quasi tout le monde, militants écervelés exceptés, bien sûr)

  • « Et ce d’autant plus qu’Emmanuel Macron est qualifié à tort de libéral par l’ensemble de la classe médiatique. »
    Ainsi que dans l’EdNat. Cette qualification de « libéral » (et du fameux « président des riches ») est commune dans le corps enseignant. Elle sert à camoufler l’échec du socialisme. C’est connu : « ce n’était pas du vrai socialo-communisme. » Les dégâts du socialisme doivent être mis sur le dos du turbo-neo-libéralisme dont Macron » EST (de toute évidence, selon eux) l’archétype.

  • En 2017, plus de 55% des citoyens français n’ont pas voté pour E. Macron au second tour. Vu les règles des élections, on nous déclarera un « élu » que plus de 51% des citoyens auront rejeté. Ce sera encore pire pour les Législatives.

  • Avatar
    jacques lemiere
    2 avril 2022 at 9 h 34 min

    ce qui est inquiétant ‘est pas le pen présidente..

    mais le régime présidentiel…et la constitution..

    la présidence le pen au pouvoir serait sans doute associée avec des manifestations diverses et variés de gens niant sa légitimité… et refusant de faire leur boulot.. impossibilité de réformer l’education nationale..ou autre..

    la rue qui gouverne..façon mélenchon…

  • On pourra donc se dire : Mélenchon a fini par gagner.

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