Rassemblement national : un prêt hongrois qui tombe à pic

Le prêt hongrois est révélateur des problèmes du programme économique du RN.

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Plenary debate on terrorism and Paris attacks with Marine LE PEN (ENF) by European Parliament on Flickr CC BY-NC-ND 2.0)

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Rassemblement national : un prêt hongrois qui tombe à pic

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 7 février 2022
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Il y a quelques jours encore le Rassemblement national éprouvait de sérieuses difficultés à financer la campagne de Marine Le Pen qui se présente pour la troisième fois à l’élection présidentielle.  Après avoir essuyé de nombreux refus de la part des banques françaises, une banque hongroise vient tout juste de lui porter secours en lui accordant un prêt de 10,6 millions d’euros.

Son nom n’a pas été communiqué, par respect d’une « clause de confidentialité ». La direction du Rassemblement national refuse de répondre à la question de savoir si Viktor Orban, Premier ministre de la Hongrie, a pu jouer le rôle de facilitateur dans l’obtention de ce prêt trois mois après avoir reçu madame Le Pen en grandes pompes.

Un financement qui pose question

C’est la deuxième fois que le RN reçoit des subsides émanant de pays aux régimes autoritaires.

En 2014, pour les élections régionales et départementales, le parti avait eu recours à un prêt russe de 9,14 millions d’euros contracté auprès de la First Czech-Russian Bank (FCRB). En 2016, celle-ci l’a revendu à Aviazapchast, une firme aéronautique dirigée par d’anciens gradés de l’armée rouge. Le Rassemblement est toujours en train de le rembourser, suivant un rééchelonnement obtenu en 2020 auprès de ses créanciers.

Il n’est pas neutre que dans une démocratie le financement de la vie politique émane d’institutions étrangères. On est donc fondé à se demander pourquoi c’est toujours de « démocratures » que le RN reçoit toujours de l’argent.

Un premier élément de réponse est que les banques françaises sont actuellement peu enclines à apporter leur concours à un parti comme le RN pour des raisons de solvabilité (il est encore très endetté) et pour ne pas compromettre leur réputation, celle du RN restant sulfureuse.

En outre, depuis 2017, la loi française interdit de solliciter des banques situées hors de l’Union européenne, ce qui exclut les établissements dans les démocraties anglo-saxonnes.

Une proximité idéologique

Mais si aucune banque n’a répondu positivement aux demandes du parti à la flamme, sauf un établissement russe puis un établissement hongrois, d’autres raisons plus dérangeantes viennent à l’esprit.

La première tient à une proximité idéologique évidente : comme d’autres, les leaders du RN, excédés par le politiquement correct, sont fascinés par l’aura de personnages comme Poutine ou Orban qui incarnent sans complexe un nationalisme exacerbé, la défense d’une certaine conception des valeurs chrétiennes, la lutte contre l’islamisme et le culte de l’autorité.

« Changer l’UE de l’intérieur »

Ces positions se déclinent sur le plan politique.

L’intérêt de la Hongrie de Viktor Orban est d’affaiblir Bruxelles en trouvant un allié pour lutter contre l’État de droit que prétendent imposer les institutions de l’UE au nom des droits de l’Homme.  Mise au pas des médias, remise en cause de l’indépendance de la justice, question migratoire, prérogatives de la CJCE : sur tous ces points il y a une convergence de vues entre le parti de Marine Le Pen et le gouvernement de Viktor Orban.

L’intérêt de la Russie de Poutine est tout aussi évident : avec la Hongrie elle a développé un partenariat privilégié et des liens de dépendance économique très serrés en particulier dans le domaine de l’énergie comme l’illustre la fourniture de gaz à un prix cinq fois plus faible que celui du marché ou le doublement par la Russie des capacités de la centrale nucléaire de Paks.

Le Kremlin soutient par ce biais une force hostile à l’Europe telle qu’elle fonctionne aujourd’hui. Si le gouvernement de la France s’alignait sur des positions voisines, cela ne manquerait pas de provoquer une crise d’une exceptionnelle gravité au sein de l’UE qui y jouerait sa survie.

Torpiller l’OTAN

Cela rejoint directement les préoccupations géostratégiques de la Russie.

Comme le rappelle le Président Hollande (Le Point, 3 février 2022) en bon connaisseur du sujet :

« Poutine ne perd jamais de vue son objectif : tout ce qui affaiblit l’Amérique, tout ce qui divise le camp occidental et l’Europe est bon pour lui. »

À une crise européenne pourrait de fait se superposer une crise atlantique si le RN qui a pour objectif de sortir la France du commandement intégré de l’OTAN parvenait au pouvoir.

Quant à la Hongrie, sa politique étrangère et ses priorités stratégiques représentent déjà une source de divergences et de conflits au sein de l’Alliance dont elle est un membre indocile.

Affaiblir l’économie française

En quatrième lieu, il y a le pari d’un affaiblissement de la France en cas de victoire du RN dont le programme économique, s’il était appliqué, aurait des résultats calamiteux.

Le RN a certes arrondi les angles par rapport au programme qu’il défendait en 2017. De la sortie de l’euro, il n’est plus question car selon sa candidate, la BCE aurait changé en abandonnant sa trop grande rigueur monétaire et budgétaire. C’est oublier qu’alors que se rapproche la perspective d’une remontée des taux d’intérêt, l’application du programme du RN conduirait probablement la France à être évincée de la zone euro à défaut d’en sortir.

Il n’est plus non plus question de supprimer la double nationalité extra-européenne mais le reste du corpus sur l’immigration ne change pas, ce qui à terme ne manquerait pas de réduire singulièrement l’offre de main-d’œuvre dans un pays à la démographie vieillissante.

Un programme économique toujours toxique

Avec le rétablissement de la retraite à 60 ans et la création d’un impôt sur la fortune financière (soit un retour à l’ISF) le programme de 2022 conserve les mesures phare de celui de 2017.

Il en garde les aspects les plus saillants : hostilité envers l’Europe, le libre-échange, la finance et les marchés, des options qui dessinent les contours d’un populisme économique qui affaiblirait encore un peu plus les capacités de production et d’innovation du pays.

Sa vision de l’économie est toujours guidée par la recherche de boucs émissaires affublés de majuscules : la Finance, la Mondialisation, le Système, les Multinationales, l’Étranger selon une vision étrangement proche de celle de Jean-Luc Mélenchon, un autre illibéral ami de la Russie. Les deux communient dans une même détestation de l’économie de marché alors qu’elle est au fondement de ce qui reste de notre puissance économique déjà très entamée (sur ces points voir mon analyse dans Fâché comme un Français avec l’économie).

Les lignes directrices du programme du RN en 2022 sont toujours le rejet de la concurrence, un protectionnisme supposé intelligent, le renforcement de l’emprise de l’État sur l’appareil productif, la planification, le retour à un financement administré avec des circuits privilégiés de crédit placés sous la coupe de l’administration et le recrutement d’agents publics à tour de bras.

À cela s’ajoute un alourdissement considérable des dépenses sociales avec même, comme en Hongrie, un prêt à taux zéro que pourraient contracter les jeunes couples, une proposition avancée le 3 février par une Marine Le Pen qui fait décidément feu de tout bois.

Un danger à ne pas sous-estimer

De la mise en œuvre d’un tel programme résulterait inévitablement une explosion du déficit des administrations, l’envolée de la dette publique, une accélération incontrôlée de l’inflation et au bout du compte la faillite de l’État.

On réussirait donc la performance de cumuler une quadruple crise européenne, atlantique, économique et financière. Certains, à l’Est de l’Europe, ne manqueraient pas de s’en frotter les mains…

 

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  • C’est étrange de trouver normal que dans une démocratie un parti en position d’être au second tour n’obtienne pas son prêt. Et ensuite on reproche à ce parti d’obtenir son prêt ailleurs ? Auprès de pays proches au niveau des idées ? C’est normal.
    Ce n’est pas aux banques de faire l’élection. Que le programme de MLP soit nul économiquement, j’en suis persuadée, mais c’est le même que Melenchon qui a obtenu son prêt. Le refus de prêt n’est donc pas lié au programme et c’est encore heureux.
    Serait-ce parce que ce parti est « sulfureux » ? Vous reprochez l’existence de « démocratures » mais revendiquez ce statut pour la France, qui empêcherait un parti en position d’être 2e d’accéder à l’élection ? Et puis en France, la démocratie, hein, on a vu comment elle fonctionne ces 2 dernières années, et plus particulièrement depuis les péripéties pour imposer un certain pass.
    Si les idées de MLP sont mauvaises, alors il faut se poser la question de la raison pour laquelle tant de Français voteraient pour elle, et répondre à cette question, pour ramener ces électeurs dans le giron « démocrate ».

    • Ecrire que le RN a un mauvais programme économique fait partie de la communication « mainstream » du gouvernement. Comme vous l’indiquez, il est un peu difficile au vu des résultats d’affirmer que le programme de ce dernier (s’il y a!) soit efficace. Quant à votre déclaration à propos du rôle des banques, elle est légitime. Cela prouve bien que tout concourt autour de nous à interdire l’accès au pouvoir de personnes étrangères au soit disant « cercle de raison »!

    • Le « deux poids deux mesures » contamine aussi, malheureusement, la rédaction de CP.

  • Cela m’a toujours surpris. Cette appétence de la droite dure pour Poutine. Zemmour, déjà, quand il n’était que journaliste, se consumait d’amour pour ce personnage.
    Cependant j’ai entendu hier Ferry expliquait que l’Europe avait tort de diaboliser Poutine, qu’on précipite de fait dans les bras de la Chine. Et si c’était vrai ? Si Poutine ne cherchait à défaire l’Europe que parce que celle-ci le désigne comme ennemi à abattre.
    « L’ennemi est bête, il croit que c’est nous l’ennemi alors que c’est lui ! »

    • C’est surtout une indigestion de gauche dure (oxymore) de nos pays, la même qui nous « vend » Poutine comme étant tout ce qu’ils sont en réalité.
      L’interdiction du libre commerce ce n’est pas lui, les punitions impérialistes pas plus (BNP etc), l’agenda pastèque idem, la fiscalité et régulation délirante qui écrase les sans-dents non plus et les missiles ne sont pas à Cuba mais à 2mn de Moscou.
      .
      Sur le plan guerrier, on peut tirer le bilan pratique de 20 ans « d’humanisme atlantique » et d’interventions russe: mensonges meurtriers et idéologie dans un cas, plutôt pragmatique et efficace dans l’autre.
      .
      En fait de « droite dure », Zemmour est plutôt sur une ligne libérale suisse, pratique et pragmatique. Avec des Macron ou Hollande la Russie serait en guerre civile depuis longtemps, avec des Clinton ou Biden en guerre avec les autres.

  • Que Marine Le Pen obtienne un prêt à l’étranger vous chagrine.
    Que pensez vous du don libyen à Sarkozy ?
    Que pensez vous de la campagne Macron 2017, financée par la vente d’Alstom ?
    Vous avez peur du programme économique de MLP, moi aussi.
    J’ai encore plus peur de celui de Macron, qui a réussi l’exploit d’abonder notre dette de quelques 600 milliards d’euros.
    Que pensez vous de la politique énergétique de Macron ?
    Que pensez vous de sa fameuse réforme des retraites, abandonnée courageusement et opportunément grâce à l’arrivée du Covid ?
    MLP fait des promesses, dont certaines sont plus que discutables. Macron a un bilan catastrophique.
    Pourtant, il a déjà ses parrainages et son financement avant même d’être candidat.
    Qui pose le plus de problèmes à la démocratie ?

    • Tout à fait d’accord avec vous. J’ai même l’impression que cet auteur défend un peu trop un programme économique (s’il y en a un!) qui aura été catastrophique pour notre pays. Quant au financement des partis, il ne s’agit pas d’un choix sur les programmes mais un choix sur le positionnement du parti sur l’échiquier politique. Nuance! Enfin, la sortie de l’Euro et celle de l’Europe est aussi proposée par Asselineau et il n’a rien d’extrémiste. Simplement il aimerait que notre pays soit en mesure de gérer son économie en ayant les seuls moyens efficaces en main c’est à dire la monnaie et que sa politique ne soit pas dictée par une administration nébuleuse à Bruxelles!

      • « sa politique ne soit pas dictée par une administration nébuleuse à Bruxelles! »

        C’est encore un mensonge éhonté de la classe politique française.
        D’une part la législation toxique de l’UE provient en bonne partie des politiques français parmi les plus rouges des pays de l’UE. Par exemple si la BCE s’est mise à déconner, c’est sous la pression des cigales du sud, France en tête, alliées contre l’Allemagne.
        .
        D’autre part aucun des 320’000 articles de lois que compte la France n’a été rédigé et voté ailleurs qu’en France. Quand ça touche les sans-dents les politiques retranscrivent les demandes de « Bruxelles » sans autre, quand ça touche leurs privilèges ou leur pouvoir, ils s’assoient littéralement dessus sans aucun problème ni sanctions.
        .
        En réalité, chaque pays est bien souverain et aucun n’a la même législation, ni la même fiscalité, ni la même gestion. « Bruxelles » est une excuse commode pour les incompétents et les corrompus qui gouvernent.
        .
        Côté sanctions, elles ne sont possibles que pour de petits pays, la Grèce, la Hongrie et encore, c’est parce que la Grèce vivait littéralement sur le dos des contribuables européens qu’ils n’ont pas eu le choix, la Hongrie fait ce qu’elle veut. Depuis le Brexit, l’UE crève de trouille que d’autres pays, même petits veuillent s’en aller et à part des campagnes de presse haineuse, ils ne peuvent pas faire grand-chose.
        Tiens d’ailleurs le Brexit, vous vous souvenez de ce qu’ils disaient ? L’apocalypse, l’effondrement de l’Angleterre. C’est fait et elle va évidemment « très » bien compte tenu du contexte covidien.
        .
        L’UErss est une bureaucratie devenue folle dont il faudra sortir, mais à part l’euro qui était une erreur majeure, la faillite française est bien 100% franco/française. Cocorico !

  • Absolument! C’est renversant de voir des candidats à la magistrature suprême qui sont incapables de gérer le budget de leur parti politique! Exactement comme ceux qui sont au pouvoir en ce moment et qui, depuis 1981 ont réussi le tour de force de nous endetter jusqu’à 130% du PIB et de continuer à creuser la dette puisque tous les budgets sont financés à 30% par l’emprunt majoritairement à des pétromonarchies tout à fait fréquentables et, de plus, exclusivement musulmanes! Ces dernières caractéristiques n’entachent en aucune manière l’indépendance de notre nation, j’en suis, comme vous, intimement persuadé.

  • Allez savoir pourquoi beaucoup de politiciens ici et plus encore en Allemagne font les yeux doux à Poutine. Ils font comme si ce dernier voulait sauvegarder son pays (les divisions ukrainiennes qui déferlent sur Moscou ??), alors qu’il veut juste préserver son pouvoir vieux de plus de 20 ans. Il se pourrait bien que l’argent de Moscou disponible depuis l’effondrement des partis communistes trouve aisément d’autres bénéficiaires. Toute la clairvoyance et la fougue d’un Zemmour sont ébranlées par cette désolante proximité, du côté du RN, rien de nouveau. Du reste, on imagine le cafouillage de Zemmour sur cette question lors d’un débat avec Macron, il nous fera du Le Pen 2017 ! Par contre mettre Orban et Poutine dans un même panier dérange. Que je sache, il y a des élections normales en Hongrie, Orban a gagné des élections, puis les a perdu et est revenu au pouvoir grâce à son succès de 2010. Il faut aussi préciser aussi que son parti ne dépasse jamais les 50% et c’est la division de l’opposition jointe au système électoral qui donne au Fidesz une large majorité. On est vraiment très loin de Poutine.

    • Les USA décadents libéralement et économiquement ont peur d’une Europe forte qui commercerait librement avec la Russie et l’Urkraine est la fiole de Powell: une excuse pour torpiller des concurrents et pour vendre les armes mal nées d’un complexe militaro-industriel bien trop infiltré dans l’état américain.
      .
      L’Europe mise à mal par les verts et une bureaucratie complètement hors-sol est maintenant fortement dépendante du gaz russe, c’est soit la guerre tiède, l’embargo et la décroissance forcée avec un autoritarisme de plus en plus marqué pour faire taire la contestation, soit le commerce libre avec un partenaire pas plus agressif que la Suisse, les missiles et les armées américaines sont à 2mn de vol de Moscou, pas l’inverse.
      Les pastèques de l’UE et les USA ont la même ligne: décroissance de l’UE.
      .
      Zemmour est tout à fait pragmatique: pas de guerre et libre commerce en attendant de renforcer un complexe nucléaire qui permettrait une indépendance énergétique bien plus forte.

      • Les gens ont oublié bien trop facilement les « armes de destruction massive » soi-disant vues par les Américains. Avec les conséquences que l’on sait. Alors cette fois, ils peuvent affirmer autant qu’ils veulent que Poutine masse ses troupes pour attaquer l’Ukraine, tant que l’invasion n’aura pas été lancée, et par Poutine first, je continuerai d’ignorer ce qui se passe là-bas.

        • J’ai cessé de croire à la rationalité et logique des gens quand j’ai vu 62% pour le passe concernant un « vaccin » qui ne protégeait visiblement pas du tout et après une série de mensonges éhontés pourtant bien connus. Le gouvernement s’est aussi aperçu qu’il pouvait raconter n’importe quoi, après suffisamment de répétition il y a toujours une base Milgramienne pour les croire.
          La bonne nouvelle c’est qu’on va pouvoir ressortir les blagues de l’URSS.

  • C’est tout de même étrange que le RN ait toujours du mal à obtenir des prêts pour sa campagne.
    Je lis à propos du PS, que « le Crédit coopératif ne prête plus à un candidat s’il n’y a pas plusieurs sondages dans la durée autour de 8% ». Il me semble que le RN dépasse largement ce score. Cependant, je n’ai que peu de doutes sur le fait que le PS aura quand même son prêt. Bref, que Marine soit nulle en économie n’a rien à voir, ils sont tous nuls de toute façon.

  • C’était un énorme problème en URSS aussi, les opposants devaient être financés par l’étranger (sic).
    .
    Bon, MLP est toxique, pas besoin de revenir là-dessus, mais pour le reste…
    .
    -L’occident n’a pas besoin de Poutine pour se suicider à coup d’étatisation et de bureaucratie sovietoïde. Même en suisse l’état est devenu le premier employeur du pays avec le cortège de taxe et régulation rouge et on ne parle même pas de l’économie corrompue par les QE et des sommes énormes pillées sous prétexte de « social ».
    -La Russie sous flat tax remontait fortement avant les sanctions. L’Urkaine c’est la fiole de Powell pour taper sur un concurrent et en particulier éviter une Europe+Russie commerciale forte. Pour rester au top on peut soit être excellent, soit flinguer les concurrents.
    -Les missiles n’avancent pas vers Cuba, mais vers Moscou et ce depuis 2 décennies, et ça fait 20 ans que « l’humanisme » atlantique ne fait plus rêver.
    -La Pologne est bien mieux classée que la France pour la liberté économique, beaucoup moins endettée (57% en 2021 contre 120% pour la France) et beaucoup moins « vaccinée », tout indique une économie beaucoup plus libérale et un pays mieux géré qui ne crève pas des yeux ni ne Fillonise ses opposants.
    -« Régime autoritaire » lol.
    .
    Au-delà de la république bananière qu’est devenue la France, ce qui défrise les -gauchistes- « mondialistes » c’est que les Polonais veulent être environnés de gens qui ont la même histoire, la même culture, les mêmes codes de communication et rituels sociaux et qu’ils ne veulent pas travailler pour alimenter la natalité de gens qui les détestent.
    En 1980, ce « mondialisme » semblait jouable, en 2022 avec les essais grandeur nature et très malheureux de nombreux pays non.
    Aller dans un village pour vivre de force au crochet des gens est tout sauf libéral.

  • « C’est la deuxième fois que le RN reçoit des subsides émanant de pays aux régimes autoritaires. »

    Jusqu’à preuve du contraire, le pays qui a un régime plus autoritaire que l’autre depuis 2 ans c’est la France pas la Hongrie. On pourrait faire pire (Australie) mais pas de beaucoup !

  • Bon…il y a dans ce monde au moins 4 puissances impérialistes:
    – Chine
    – Russie
    – Turquie
    – USA
    Et dans une moindre mesure, les pétromonarchies et l’Iran.
    Dans nos relations avec chacune de ces puissances, nous devrions trouver nos propres intérêts, c’est à dire financièrement et en terme d’influence/puissance. On peut pour cela nuire aux intérêts des autres puissances pour les affaiblir et gagner en influence.
    Quelles sont nos relations avec ces puissances ?
    -Chine : peur, méfiance
    – USA : amicales voire vassales
    – Turquie : neutralité agacée
    – pétromonarchie : bizness
    – Iran : méfiance
    et Russie, pour laquelle nous agissons toujours dans le but de limiter sa puissance :
    – déstabilisation de la Syrie (base russe en Syrie + déstabilisation du Caucase)
    – coup d’état et investissement en Europe de l’est (perte d’influence russe + base russe en Crimée)
    La Russie est donc la seule puissance envers laquelle nous agissons clairement négativement…alors qu’elle n’est ni un rival, ni une menace particulière pour nous.
    Quels sont nos intérêts à s’opposer à la Russie frontalement plutôt que d’avancer nos pions sans désigner d’ennemis (il n’y a pas d’ennemis, juste des concurrents grâce à la dissuasion nucléaire).
    Poutine finance un parti ? Et bien je pense que toutes les autres puissances ont leurs pions en France : Young leaders, communauté turque, frères musulmans, pétrodollars, etc.)
    Mais à la Russie, on sanctionne et on reprend nos mistral, alors qu’on fournit des armes et on sourit aux tueurs de Yemenites et d’Arméniens, et d’Irakiens, et de Ouighours.
    Nous n’avons pas à nous opposer à la Russie…mais nous n’avons pas à nous soumettre non plus. Soyons amicaux, fermes et vigilants. Et rusés !

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Aurélien Duchêne est consultant géopolitique et défense et chroniqueur pour la chaîne LCI, et chargé d'études pour Euro Créative. Auteur de Russie : la prochaine surprise stratégique ? (2021, rééd. Librinova, 2022), il a précocement développé l’hypothèse d’une prochaine invasion de l’Ukraine par la Russie, à une période où ce risque n’était pas encore pris au sérieux dans le débat public. Grand entretien pour Contrepoints par Loup Viallet, rédacteur en chef.

 

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