En parallèle des multiples commissions citoyennes d’individus qui fleurissent pour donner des directives sur tout et n’importe quoi (climat, alimentation, vaccination…) nous sommes abreuvés de sondages sur ce que pensent les Français du financement de la politique économique du « quoi qu’il en coûte ».
Rappelons que les sondages interrogent un millier de personnes dûment sélectionnées comme étant représentatives. Quand une majorité se dégage, il faut donc entendre plus de 500 personnes de catégories sociales variées, dans une proportion similaire à celle que l’on retrouve dans la population française. Les sondages sont plutôt favorables à la politique menée et les sondés espèrent bien esquiver l’ardoise.
Il ne faut pas payer ou, alors, il faut que ce soit les autres…
Un sondage d’Odoxa du 28 janvier, indiquait que :
- 34 % des Français pensent qu’il ne faut pas rembourser les 400 milliards de la dette Covid.
- 39 % des Français pensent qu’il faut la payer par une contribution exceptionnelle auprès des grosses fortunes.
- 73% suggèrent d’annuler la dette et faire payer les riches.
Selon un autre sondage Elabe du 4 février, 71 % des Français soutiennent la politique du « quoi qu’il en coûte » : les aides aux entreprises et aux salariés prodiguées par l’État ne devraient pas avoir de limite. L’échantillon était aussi consulté de façon un peu plus détaillée pour savoir comment on allait payer ce « quoi qu’il en coûte » :
- 51 % des Français estiment que la dette supplémentaire liée à la crise de la Covid-19 sera remboursée par une hausse des impôts.
- 41 % qu’elle sera remboursée par la réduction des dépenses publiques via des réformes (retraites, assurance, chômage…).
- 33 % par la croissance économique dans les années à venir, qui génèrera mécaniquement une hausse des recettes fiscales et une baisse des dépenses publiques.
- 30 % par une contribution exceptionnelle auprès des plus aisés.
- 15 % pensent qu’elle ne sera pas remboursée mais annulée.
Les réponses 1 et 4 montrent que les Français espèrent que la facture sera surtout payée par les impôts, certes, mais les impôts des autres (les riches dans le premier sondage, les plus aisés dans le second). La réponse 2 nous montre que les gens (aussi bien les sondeurs que les sondés) font l’impasse sur la diminution des dépenses publiques par la réduction de la bureaucratie et du périmètre de l’État.
Que dire des réponses 3 et 5 ?
En période « normale », il n’y avait pas assez de croissance pour rembourser la dette « normale » puisque son stock ne cessait de grossir. La réponse 3 relève par conséquent du vœu pieux.
Ne pas payer la dette covid reviendrait à faire défaut. Par conséquent, les prêteurs (dont plus de la moitié sont étrangers) refuseraient de souscrire aux autres émissions de dette. Rappelons que notre pays roule sa dette, c’est-à-dire que pour rembourser la dette « normale », nous empruntons. Cette cavalerie financière deviendrait impossible après un premier défaut et nous basculerions donc en mode austérité à la puissance 10.
Il faudrait un autre confinement dur…
Enfin, selon un sondage Elabe-BfmTV du 3 février, 55 % des Français seraient pour un « confinement dur », similaire au premier confinement. Rappelons que le confinement n’a aucune vertu curative. Il étale simplement dans le temps le nombre de personnes affectées en freinant la circulation du virus. Nous voilà désormais menacés de confinement préventif et pédagogique :
« Il s’agit d’une mesure permettant de freiner un peu plus la propagation virale, mais surtout de faire prendre conscience à chacun que ce sont nos comportements qui doivent faire inverser les courbes, en respectant le port du masque, les gestes barrière ou bien les consignes d’isolement qui, par leur non-respect, engendrent des contaminations multiples. » Marine Clavel, préfète des Hautes-Alpes
Que retenir de tout cela : d’abord « l’indigence de la culture économique en France » pour reprendre le commentaire de l’IREF concernant le sondage Odoxa ; ensuite les biais manifestes de ce genre de sondages.
Premier biais
Les propositions telles que « faire payer les riches » sont toujours systématiquement soumises. Qui répondrait Non à la question « souhaitez-vous que ce soit les autres qui payent ? » En revanche, les propositions telles que « trouveriez-vous souhaitable que l’État réduise son train de vie, diminue sa bureaucratie et restreigne son périmètre d’intervention » ne sont, elles, jamais soumises.
Deuxième biais
On demande aux sondés s’ils sont favorables à quelque chose sans jamais donner le prix de ce même quelque chose. Pourtant, le prix fait toujours partie de la décision de faire ou ne pas faire. La question « voulez-vous de la truffe blanche avec vos pâtes ? » n’a pas tout a fait la même portée que « la truffe blanche coûte 4000 euros le kg, prendrez-vous de la truffe blanche avec vos pâtes ? » ou encore « pensez-vous que les riches doivent payer pour que vous ayez de la truffe blanche dans vos pâtes ? »
Dans le cas qui nous intéresse, qui connaît le coût du confinement dur ? Selon une étude de l’iFrap, un confinement dur, du style de celui de mars-avril 2020, coûte 16 milliards d’euros par semaine. Un confinement mou du style de celui de novembre 2020 coûte 7,5 milliards par semaine.
Il s’agit d’un coût directement supporté par le secteur privé et par ceux que l’on empêche de travailler. Le financement immédiat de cette mesure ne se pose donc pas puisqu’il s’agit d’argent qui ne sera pas gagné.
Le coût moins élevé de la vaccination
Ce n’est pas comme le coût d’achat de 16 euros d’une dose de vaccin, soit un coût de 32 euros par personne vaccinée. Pour le prix d’une semaine de confinement dur, on peut acheter un milliard de doses et vacciner 500 millions de personnes, en gros dix fois la population française, en supposant que les enfants n’ont pas besoin de vaccin. Mais se pose la question du financement immédiat de l’achat de vaccin. Cette fois, il faut payer comptant et vite pour être parmi les premiers clients servis. Et là, la France n’a pas l’argent, contrairement à d’autres pays.
Collectivement, nous pourrions nous permettre de ne pas gagner 16 milliards d’euros mais nous ne pouvons pas acheter pour 1,6 milliard d’euros de vaccins. Cherchez l’erreur…
L’erreur consiste à croire que l’État ou sa bureaucratie nous protège. L’État dépense de façon inconsidérée et inconséquente, pas pour nous protéger mais pour se protéger. Sa gestion de la crise sanitaire est tellement désastreuse que la mission d’information du Parlement a été dissoute. Peut-on concevoir un aveu plus accablant ?
Votre conclusion est sans appel, ceci dit on peut se poser une question: est-ce qu’ il y a un an le choix entre confiner dur et faire de la prévention en attendant un vaccin qui manifestement n’ était plus très loin d’ aboutir existait?
« En période « normale », il n’y avait pas assez de croissance pour rembourser la dette « normale » puisque son stock ne cessait de grossir. La réponse 3 relève par conséquent du vœu pieux. »
A cela il faut rajouter la décroissance comme effectif désormais affiché de notre gouvernement puisqu’il donne crédit aux thèses écologistes ! CPEF
décroissance comme objectif…
si tout ces gens qui sortent de l’éna voulaient créer une entreprise , la dite entreprise ne ferait pas un pli ; ça ne mettrait pas 1 an à se casser la gueule ; pauvre France ;
@véra
Bonjour,
En plus, c’est en plus de leur faute si seule une entreprise sur 5 passe la 5ème année.
Article très intéressant mais la conclusion est entachée d’un biais énorme : elle insinue que la vaccination de tous serait la solution car moins coûteuse que les mesures de confinement! Or pour le moment rien ne prouve que la vaccination ait un quelconque effet sur la propagation du virus… De plus, on ne connaît pas les effets à moyen terme et certains médecins sont inquiets de conséquences graves encore inconnues.
Je pense que la solution est l’arrêt de la panique, Cette maladie est peu létale surtout si soignée précocement. Il fadrait inciter les personnes à renforcer leur système immunitaire ( vitamines, zinc, sport, marche extérieur), laisser les médecins traiter précocement, rassurer au lieu d’affoler , abandonner les confinement, couvre- feu, port masque dans la rue.
Il faudrait aussi arrêter de manipuler les chiffres, par exemple le pourcentage de lits de réanimation lié la covid : on commence par compter le nombre de personnes en réanimation ou en soins intensifs ou en surveillance continue et on le divise par le nombre de lits de réanimation uniquement ! ( source sante-publique France). Puis on compte les personnes malades de la Covid et celles en réanimation avec la covid ( un accidenté de la route testé positif par exemple).
il n’y pas de « panique ».. à part le pq et les pâtes la premiere fois..
il y a juste la rune et le désespoir.. et comme d’hab ceux qui donnent des leçons de vertu ne sont pas ceux qui souffrent..
le danger que représente une maladie contagieuse..est lié à sa létalité mais aussi à sa contagiosité…
je suis désolé mais les jugement des valeurs généraux sur la maladie sont sans valeur.. il y a juste des nombres..aucun n’est grave en soi..
ou bien on a la formule magique qui permet de dire « situation exceptionnelle entrainant mesures exceptionnelles » ou bien non et on maintient les libertés individuelles et chacun adapte sont comportement en fonction de son jugement personnel..
dialogue de sourd..
Ou alors il y a des intérêts et des arrières pensées qui dépassent largement le sujet de la maladie et les libertés des gogos que nous sommes 😉
son
le covid pour moi c’est la zone floue… donc en premier, modestie..mesure.. ‘objectifs qui font sens, constatables, .. pas de honte à faire un virage à 180°, aucune honte à avoir pris des precautions sinon des risques en situation d’ignorance.. transparence…ah et réduction au mimimum de rôle des politiques..
ben voila, les gens ont parfaitement compris la « démocratie », ça permet le lynchage et le vol..légal…
pas de constitution libérale? pas d’etat de droit? si votre tête dépasse .. fuyez!!!
vous vivez en France?
oui mais je suis un médiocre..
ceux qui sont généralement pour le confinement, ceux sont ceux qui ne risque rien pas de perte d’emplois et de salaire.
Ca fait du monde retraités,fonctionnaires et assimilés…je dois en oublier.
et c est pour cela que macron sera réélu sans problème.
Comme dit Gustave Parking « la majorité des français est plus con que la moyenne »
Je suis assez sidéré de constater que nombreux sont ceux qui croient qu’on ne remboursera jamais rien, en particulier chez les jeunes.
Mais on ne peut pas leur en vouloir, la plupart des journalistes ne disent pas autre chose.
Merci à Contrepoints d’avoir le courage de nous dire des vérités désagréables.
Quant à l’après Covid, on peut déjà prévoir la mise en place progressive du revenu universel, ce qui permettra à l’Etat de dire qu’il protège les plus fragiles.
Si cette mesure est décidée, c’est la fin des haricots.
Comment expliquer que tout travail mérite salaire quand le non travail mérite aussi rétribution.
Même les communistes étaient plus raisonnables que notre classe politique actuelle.
Et s’il n’y avait que les journalistes…. il y a aussi les enseignants et particulièrement certains enseignants en « science économique »….
Et j’allais oublier les soit-disant économistes, au premier rang des quels l’inénarrable Piketty!!!!!!
il est possible de ne rien rembourser… mais la façon de le faire n’est pas neutre, le faire par confort a des conséquences funestes..
mais le prix est énorme..plus de crédit nulle part.. voire de la haine..
la plupart des français ont une vie de merde au niveau financier. Vous voulez leur promettre encore plus de misère en leur disant qu’ils vont passer le reste de leur jour à rembourser? Plus ça va, plus aucun homme politique ne pourra admettre qu’il faut rembourser
« la plupart des français ont une vie de merde »
La plupart des français ne produisent aucune richesse. Il y a peut-être un rapport de cause à effets, allez savoir !
faire défaut : dommage pour ceux qui ont un peu d’assurance vie…
Combien de gens savent que si on annulait tout ou partie de notre dette, ca impacterait leurs propres économies ? …
Ceux qui sont pour (le non-remboursement) n’en ont pas (d’économies).
La dette confinement doit être payée par ceux qui ont voulu le confinement.
Je me demande bien quels seraient les résultats si on faisait un recensement pour ou contre le confinement avec l’avertissement d’être mis à contribution des conséquences éco/déficits si on est pour aboutirait et de ne pas être parmi les soignés en cas de saturation si on est contre. #SkinInTheGame
« La dette confinement doit être payée par ceux qui ont voulu le confinement »
Remontons aux causes premières:
La dette devrait être payée par ceux qui ont voté Mitterrand; qu’ils se dénoncent!
Je plussoie!!!!
Il n’est pas certain que le confinement dur étale la pandémie. Si le virus circule déjà pas mal, le fait de mettre tout le monde à la maison facilite la contagion et peut accélérer le mal. En fait, un récent papier de John Ioannidis de Stanford, montre que le confinement, mou ou dur, n’a quasiment aucun effet.
Sur le reste, excellent papier qui montre, comme si nous ne savions pas déjà, que la grosse majorité des français ne comprennent rien à l’économie et on se prend même à douter s’ils comprennent grand chose à quoi que ce soit.
il ne montre pas…mais j’adore qu’il soit considéré comme « polémique »…et ce pour le « discréditer..
le problème pour ceux qui veulent prouver les effets du confinement est le même que ceux qui veulent prouver son inutilité..
sans dire, mais je vais le dire quand même qu’.il faille donner un horizon de temps parce qu’o n se dit à terme..un confinement on le relache..et alors..
ça joue sur l’epidémie c’est certain mais de façon pas si simple..
Les résultats du sondage sur la dette ne sont guère surprenants. Des années qu’on nous serine qu’elle est trop élevée au regard des critères de Maastricht, et pire que la dette est mauvaise en soi et qu’il est nécessaire de la réduire si on veut s’en sortir…
Mais se sortir de quoi grands dieux ? !
Et en quoi une dette est-elle néfaste ? Ce qui nous coûte, ce sont les intérêts. Et cette charge est aujourd’hui tout à fait supportable.
Autre ânerie répétée ad nauseam : ce sont nos enfants qui paieront ! Et allez hop un peu de culpabilisation…
Comment s’étonner dès lors que le premier réflexe du Francais moyen soit de réduire/annuler la dette ?
Sauf que comme dit dans un autre article de ce jour sur Contrepoints ,on a quoi pour ce prix là?La dette sert uniquement à acheter la paix sociale .
« à acheter la paix sociale » … et les électeurs!
Le vieux Dassault avait la décence de le faire avec son propre argent. Mal lui en a pris …
Quoiqu’il en coûte au contribuable.
Simple question : le « quoi qu’il en coûte » est-il compatible avec « l’à peu près » ?
Rien ne sert de dépenser des montagnes d’argent et d’énergie – et épuiser ses forces – si on ne sait pas où on va.
Hors le coronabidule semble défier toutes les hypothèses ou solutions (ou du moins ce qu’on nous dit). Pourtant on porte des masques et on se lave les mains (la grippe et la gastro n’ont pas disparu par hasard), on a éradiqué les restaurants et les restaurateurs, on vaccine (sans savoir si cela freine la transmission).
Alors « qu’il en coûte » surement mais quoi « quoi » ?
Houps ! Horsnicar n’a pas de H ni de S …
Pitié, le français !
Quoi qu’il en coûte, pas « quoiqu’il en coûte »…
‘Quoique’ n’a rien à faire ici, ça signifie : bien que. Rien à voir avec ‘quoi que’ qui signifie ‘quel que soit le’.
Quoique cette faute revienne constamment, restons calme, quoi qu’il en coûte.
Merci JB pour ce petit rappel.
Comme disait le père de Marcel Pagnol : »Il ne faut jamais rater une occasion de s’instruire »
C’est encore plus beau quand on instruit son prochain !
le pauvre homme est heureusement mort, il n’a pas à voir le désastre de notre éducation nationale
Faire défaut signifie renoncer unilatéralement à rembourser ses créditeurs. La conséquence logique, comme le rappelle ici Simone Wappler, c’est que les créditeurs cessent de vous prêter volontairement quoi que ce soit, au moins jusqu’à ce qu’ils oublient. Comme les États ne remboursent jamais leurs dettes qu’à la condition que les prêteurs leur prêtent de quoi rembourser et bien plus (ce que Simone Wappler désigne ici comme « rouler la dette »), on est bien obligé d’en conclure que la dette n’est qu’une vaste escroquerie, dans laquelle prêteurs et emprunteurs sont complices.
Le problème n’est pas tant que personne n’accepte plus de vous prêter.
Si la France fait défaut que se passera-t-il ? Elle « imprimera » de la monnaie de singe. La conséquence est que plus personne n’aura envie de l’utiliser et qu’on partira dans une spirale d’hyper-inflation.
Accessoirement, il n’y aura plus une goutte d’essence chez TOTAL, plus de smartphones à la FNAC, plus de vêtements chez H&M, etc.
C’est bien ce deuxième point qu’il faudrait bien expliquer à nos chers compatriotes …
@Jack Shit
Je crois que vous n’avez pas bien compris le sens de mon commentaire. Je vais essayer d’être plus explicite. La dette est un leurre parceque dans le sens que lui donne les gens normaux, une dette se rembourse sous peine de se voir priver de la possibilité d’emprunter à l’avenir. Comme on peut constater que les États ne remboursent jamais leur prétendue dette tout continuant à pouvoir soit disant emprunter, on doit en conclure que les mots dette et emprunt n’ont pas le même sens selon qu’ils sont utilisés par les gens normaux ou les hommes de l’État.
Ce que les hommes de l’État nomment dette et emprunt n’est que création monétaire à leur profit. Il n’y a aucune raison de rembourser des faux monnayeurs, c’est le contraire. Il faut les contraindre à cesser leur activité frauduleuse.
Oui, la création monétaire est inflationniste, selon la définition correcte de ce qu’est l’inflation. Tant que cette inflation est compensée par un accroissement des encaisses monétaires, une augmentation de la productivité ou autre, elle n’engendre pas ou peu de hausse des prix nominaux. On constate toutefois une augmentation très sensible des prix de certains actifs comme les actions et les biens immobiliers depuis des dizaines d’années, et, depuis quelques années, une hausse de plus en plus marquée des prix de certains biens de première nécessité. La politique actuelle de création monétaire accélérée associée à l’organisation systématique de la baisse de la productivité, de la réduction de l’offre et de la pénurie peuvent fort bien finir par provoquer une explosion générale des prix.