Industrie : ce qu’il faut faire d’urgence pour la sauver

Pendant que nos amis Allemands jouaient à fond la carte industrie, en France, nous étions persuadés que l’avenir économique de notre pays serait dans le service.

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Industrie : ce qu’il faut faire d’urgence pour la sauver

Publié le 19 janvier 2021
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Par Claude Goudron.

Quand s’arrêtera donc la descente aux enfers de notre industrie en très grand danger ?
Deux signaux devraient nous alerter.

Le premier est national et concerne la part de l’industrie dans le PIB. Au début des années 2000, comme en Allemagne, la part de l’industrie était de 22 %, et elle est passée à 25,8 % en 2018… En France elle a chuté à 10 %.

Le second signal me touche personnellement. C’est la situation dans ma région, la Franche-Comté, pourtant reconnue la plus industrialisée de France, et plus particulièrement mon village de 3000 habitants, Giromagny, situé au pied du Ballon d’Alsace, qui m’a accueilli lorsque j’ai voulu développer mon activité dans des locaux plus grands.

En 1990, il y avait sept entreprises industrielles, dont la mienne, et une de plus de 200 salariés. À ce jour il n’en reste plus qu’une, celle que j’ai créée, ULTRALU, et qui compte 35 employés.

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Je pense que tout a commencé en 2001 avec Alcatel et son patron Serge Tchuruk qui a défendu une idée qui lui a paru géniale… « Une entreprise sans usines » pour arriver tout naturellement à « une usine sans ouvriers » : après avoir fusionné avec Lucent en 2015 le groupe se fait racheter par Nokia qui, en 2016 en possède 95 % des droits de vote.

Bien entendu, aidé par les 35 heures et la retraite à 60 ans il ne pouvait en être autrement, un employé français travaillant 30 % de moins que son collègue d’outre-Rhin.

Pendant que nos amis Allemands jouaient à fond la carte industrie, en France, nous étions persuadés que l’avenir économique de notre pays serait dans le service, oubliant au passage que le plus grand consommateur de service était en fin de compte… l’industrie.

En effet, depuis les années 1980, l’effectif industrie/service était équivalent, soit chacun 23 % des emplois en France ; en 2016 c’était 10 % pour l’industrie (moins 13 points) mais seulement 30 % pour le service (plus 7 points) ; donc une perte d’emplois de 5 points (source insee.fr).

Quelles conséquences ?

Elles sont nombreuses et prévisibles :

Tout d’abord un chômage structurel augmenté que l’on traîne depuis une quinzaine d’années reste bloqué à +5 points.

Une grande dépendance sur des produits stratégiques depuis les masques, les tests et les vaccins Covid-19 mais aussi notre sécurité nationale avec par exemple le porte- avions Charles de Gaulle qui, depuis le rachat d’Alstom Power par GE, ne peut entretenir son pont d’envol sans l’accord des Américains.

Une balance commerciale négative depuis 2004. Nous affichons, pour l’année 2018 le déficit s’èlève à 60 milliards d’euros, tandiq que l’Allemagne affiche un excédent de 228 milliards.

La perte de plus de 50 % des capacités industrielles du pays a amputé les rentrées fiscales et sociales que l’État a essayé de compenser par une hausse des cotisations et impôts en tout genre (impôts de production principalement) pénalisant encore plus nos entreprises. Ce qu’il a finalement admis, mais sans cesser pour autant d’augmenter ses dépenses, cette fois-ci par de la dette, honteusement sur le dos de nos enfants et petits-enfants.

Les entreprises, principalement industrielles, pénalisées par une ponction nettement supérieure à leurs concurrents étrangers, ont été obligées de rogner sur leur marge pour se maintenir dans la course, réduisant alors leurs fonds propres, donc leur trésorerie, ce qui les rend vulnérables en temps de crise. Cette vulnérabilité en fait des proies toutes trouvées pour les requins internationaux. Et c’est comme cela que notre tissu industriel disparaît irrésistiblement.

Beaucoup plus sournois mais très nocif à terme, le déclassement du pays peut mettre en péril sa participation à l’Europe, voire la faire exploser.

Les mesures urgentes indispensables pour l’industrie

Elles sont connues, mais aucun décideur n’ose s’y aventurer.

C’est d’une part un choc de simplification administrative, enclenché par François Hollande mais très vite abandonné, par l’allègement de la réglementation des TPE & PME et d’autre part une baisse importante des charges et impôts afin de revenir au niveau de l’Allemagne, en s’inspirant des réformes Hartz mises en place par le socialiste Schroeder.

Il faut impérativement et très rapidement diviser par deux les pressions fiscales et sociales sur toutes les entreprises en rapport avec l’industrie. En France, les charges sociales restent deux fois plus élevées qu’en Allemagne sur un salaire de 4000 euros et trois fois plus sur un salaire de 8000 euros.

Ces mesures ne seraient pas aussi pénalisantes qu’on pourrait le croire pour le budget de l’État. Elles seraient même à terme bénéfiques en application de la courbe de Laffer ou le trop d’impôt tue l’impôt.

En effet, en divisant par deux les charges sociales, il n’est pas impossible de retrouver à moyen terme le niveau d’industrie dans le PIB des années 2000, entraînant le doublement de l’effectif : charges divisées par deux sur un effectif multiplié par deux égales rentrées identiques.

Un cercle vertueux s’enclencherait alors avec moins de chômeurs à indemniser, soit environ 15 milliards d’euros sur les 31 milliards dépensés chaque année. Tout bénéfice pour les comptes de l’État.

Un très bon programme pour un candidat à la présidentielle qui s’afficherait en véritable libéral, c’est-à-dire un candidat sachant tout simplement compter.

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  • « Il faut impérativement et très rapidement diviser par deux les pressions fiscales et sociales sur toutes les entreprises en rapport avec l’industrie. » Pourquoi seulement l’industrie? C’est toute l’économie qu’il faut libérer!

  • Merci à Claude Goudron qui nous expose « Un très bon programme pour un candidat à la présidentielle… »
    Cet article est également la relation d’un vécu avec un état des lieux en forme d’inventaire des causes de la désindustrialisation.
    Vouloir refonder un secteur industriel dans notre pays est un objectif louable et ambitieux qui nécessiterait une approche libérale au plan politico-économique.
    La méthode serait certes efficace mais, en France, rien que le mot « libéralisme » est un répulsif chez une majorité de nos compatriotes accros de l’État providence et adeptes de comportements irrationnels, irresponsables et inconséquents notamment en ce qui concerne la mouvance dite « écologiste ».

  • Concernant la conclusion, il n’y a même plus de candidats à la présidentielle qui s’affiche en libéral (encore moins en « véritable libéral »). J’ai le souvenir d’avoir voté pour Alain Madelin dans ma jeunesse mais depuis il n’y a personne. C’est compréhensible : à l’impossible, nul n’est tenu.

  •  » …aucun décideur n’ose s’y aventurer.  »

    Tout est dit…

    Quand à la zone industrielle désertée de ‘La Savoureuse’, je connais un peu, votre ex-entreprise y fait un peu ‘village gaulois’…

  • Le mal est profond car il est devenu culturel. A force de se regarder le nombril des « Lumières » et de mépriser l’entreprise, de laisser libre court à la vérole syndicale, d’être dirigé par des intellectuels à la seule écoute des grands patrons et en méprisant les petits, la France littéraire s’est imaginée que l’économie était une nouvelle activité intellectuelle. Ajouté à cela un matraquage fiscal qui a littéralement empêché les PME de grandir nous avons nous aussi perdu le sens du commerce, de l’entreprise, de l’exportation bref du dynamisme qui permet à une petite entreprise de devenir compétitive et donc de survivre. En France nous avons 5 fois moins de PME-PMI que l’Allemagne! Il est sans doute trop tard pour redresser la barre…
    Ce pays est foutu!

    • avec la chasse aux riches, on a tué l’actionnariat privé capable de porter de telles PME-PMI.
      sans riches, pas d’entreprise, pas d’emploi, et pas de pognon de dingue.

      • Malheureusement le pognon de dingue est bien là, façon énarque, c a d de la dette, toujours de la dette , encore de la dette.Voila ce qui arrive lorsqu’on confie les commandes a des fonctionnaires, qui plus est des banquiers, qui ne savent même pas ce qu’est une usine de production.Mais l’origine du mal est beaucoup plus lointaine, elle date de 1981, lorsque les Francais ont , par idéologie post soixanthuitarde, élu le plus grand assassin d’industrie a la tête de l’état

    • 90% de nos hauts fonctionnaires n’ont aucune formation scientifique. N’attendez pas qu’ils aient de l’attrait pour les usines, c’est un monde auquel ils ne comprennent rien et qu’ils méprisent donc.
      Comme m’a dit un jour un collègue des RH (un littéraire): « les usines, c’est sale et ça pue et en plus c’est plein de bœufs comme toi. Le siège c’est quand même nettement plus sympa. »

      • Et il ne s’est jamais rendu compte cet abruti des RH, qu’au siège on n’est jamais assis que sur son cul. ( Aux chiottes aussi!). On se demande d’ailleurs s’il avait compris que son boulot c’était de gérer les » bœufs » qui ramaient pour qu’il ait sa confortable paie à la fin du mois!

    • Les syndicats sont une petite parties du problème, les prud’hommes font bien plus de mal, le patron y a tort par défaut. La seule action positive de Macron a été le plafonnement des indemnités mais largement tué par les juges qui ont refusé de les appliquer.
      Les infos de productions baissent un peu, mais c’est surtout les très gros qui en profitent.

  • Jacques Chirac: nous avons les idées, ils ont les usines . . . . no comment.

  • Pour la crédibilité de l’argumentation, il conviendrait de raisonner en net, c’est à dire de déduire de l’imposition des entreprises la somme des aides et subventions de l’Etat (ou exonérations fiscales) aux entreprises -probablement plus de 100 milliards. Le problème actuel c’est la complexité du dispositif français rendant illisible la fiscalité réelle et bloquant toute réforme tant les interactions et compensations occupent le système. Remise à plat total de l’environnement fiscal des entreprises nécessaire.

    • Patron d’une petite entreprise pendant plus de 25 ans je n’ai jamais touché une seule subvention si ce n’est la compensation 35h (qui donnait lieu d’ailleurs à un reversement etc …). A chaque fois qu’intéressée par une aide éventuelle annoncée à grand renfort etc (à l’export notamment) soit je n’y avais pas droit soit il s’agissait en fait « d’un marché de dupe » (en tout cas pas une aide au sens propre du terme) sans compter le temps qu’il fallait y passer pour un rendement ….(éventuel en plus). Ces « montages » sont grosso modo réservés à de grandes entreprises qui ont de toutes les façons les moyens et profitent de l’opportunité….(pourquoi pas d’ailleurs, ce n’est pas une critique).

      • Il y a 2 types d’entreprises, celles qui produisent et en vivent et celles qui font des dossiers, se gavent d’aides et prennent des stagiaires.

    • Pour votre info je suis opposé à toutes subventions, nous prendre 1000€ pour nous en rendre 500, ce n’est pas notre intérêt, ça engraisse une pléthore de fonctionnaires dont j’ai dénoncé « l’overdose  » dans mon précédant article.

  • Oui, il faut le faire mais c’est impossible dans un pays de l’inculture économique.

  • Vœu pieux mais qui n’arrivera pas. Quel arriviste scierait la branche du pognon gratuit des autres pour sauver les meubles ?

  • Nous savons bien que la France est mal gouvernée par des politiques profiteurs-incompétents qui vivent toute leur vie sur nos impôts et qui pratiquent la division perpétuelle pour pouvoir continuer à nous tromper. La bureaucratie est étouffante et mortifère et comme le montre la situation catastrophique de la « vaccination en marche » la logistique publique est décevante alors que nos entreprises privées ont des logistiques performantes que nos zélés-zélus boudent honteusement.

    • Quoiqu’opposé au « vaccin » ARNm, si on avait confié la logistique au méchant, vilain Amazon, tout aurait été distribué en temps et en heure. Les fonctionnaires sont tous incompétents quand il s’agit de manipuler autre chose que du papier.

    • En effet, lorsqu’on ne sait pas faire, il est plus rentable de confier a ceux qui savent faire; Si veran osait confier la logistique vaccin a amazone,la crise sanitaire serait déja derrière nous

  • c est bien de dire qu il faut baisser la pression sociale et fiscale. C est mieux de dire comment car sinon on est au niveau du yaka-faukon.

    Si on se concentre sur le gros des recettes et des depenses, c est les cotisations sociales. Et le systeme est deja deficitaire (ce qui signifie qu on devrait deja taxer plus). Donc baisser la pression signifie baisser les prestations.
    Autrement dit raboter serieusement les pensions de retraite (premier poste de depense) et derembourser certains soins medicaux (ou se rembourser sur l heritage si on ne veut pas laisser les gens mourrir car pas les moyens).

    PS: je signale qu une boite d antibiotique c est quelques euros, donc c est pas avec ca qu on va reduire les depenses. 50 % du cout d un assuré social est sa derniere annee de vie ou il necessite des soins medicaux lourd

    • Pour les retraites, c’est pourtant assez simple: déjà, en reculant l’âge de départ de manière significative. Après, alignement privé et public.
      Laisser une part de capitalisation, histoire d’irriguer l’économie.

      Plus généralement, nous payons notre inculture, qu’elle soit économique ou scientifique.
      Les derniers résultats des comparatifs internationaux sont sans appel, et ce n’est certainement pas avec le confinement actuel que cela va s’améliorer (allez apprendre à écrire à des enfants masqués de CP…).

    • Pas besoin de diminuer les pensions de retraite, il y a d’énormes gaspillages à réduire: surnombre de fonctionnaires, notamment administratifs, détournements vers certaines entreprises, syndicats,
      associations lucratives sans but, régimes spéciaux, train de vie des politiciens, fraudes sociales, etc…

    • Dans le gisement des économies à réaliser il y a surtout l’immigration illégale qui représente un flux annuel qui se compte en dizaines de milliers de personnes.
      Il s’agit d’un sujet tabou qu’il est difficile d’aborder mais les couts sociaux qui sont générés par cette immigration illégale et subie par la France se comptent par dizaines milliards d’euros en dépenses de santé, de versements de minima sociaux, d’aides diverses, d’indemnités de chômage, de dépenses de maintien de l’ordre dans les banlieues etc… etc…

    • Si taxer plus serait un gage de bonheur, nous devrions être le Pays le plus heureux au monde, en réalité nous sommes celui qui taxe le plus…et ou les habitants se disent les plus malheureux…Cherchez l’erreur!
      L’Etat français est le plus dépensier au monde, on peut faire beaucoup mieux en dépensant beaucoup moins … Voir nos amis allemands!

    • Lisez le livre de Charles Prats sur la gabegie dans les dépenses sociales. Vous verrez par exemple que nous servons des retraites à des champions de longévité (120 ans et plus) en Algérie. Le total de cette gabegie se monte à 51 milliards par an.
      51 milliards, soit 2% du PIB, voilà un bon début. La liste des gaspillages est longue. Comme indiqué par un autre commentateur, la retraite à 65 ans, comme avant 1981, ferait faire au moins autant d’économies. Nous sommes déjà à 4% du PIB.
      La suppression de toute subvention à ces associations lucratives sans but, etc., etc.

  • les idées du dernier paragraphe sont excellentes je trouve, mais pas du tout vendeur pour un programme d’élection française!
    Imaginez: vous devez dire aux gens qu’il va falloir travailler, ne pas compter toujours sur des aides. Quand vous avez plus de la moitié de la population qui ne paye plus d’impôts, une partie très significative qui vit sur le dos (ou devrais-je dire le travail) des autres grâce à notre beau système de redistribution, comment voulez-vous que ça change?
    Cela arrivera peut-être un jour, mais cela en se fera que dans la douleur, avec une implosion du système je le crains…

  • Pourquoi les hommes politiques réduiraient ils les impôts? Pourquoi simplifieraient ils? Ils ne sont pas là pour que la France aille bien. Ils sont là pour que la France les fasse aller bien. Leur but dans la vie c’est de taxer le plus possible. C’est pas vrai qu’ils veulent redresser la situation. Ca ne les gêneraient pas si l’économie allait bien. Mais c’est secondaire pour eux. Ce qui compte c’est qu’ils soient valorisés dans leur égo, dans leur pouvoir dans leur finances. En quoi réduire les impôt remplit cette fonction? Arrêtez de croire que les homme politiques sont préoccupés par le sort de la France! Pardon mais d’où vous vient cette idée saugrenue?

    • Mais l’effet Laffer leur permettrait de récupérer encore plus ! C’est le plaisir d’être au sommet du clientélisme et de voir leurs caprices exaucés qui les motive, pas l’augmentation des recettes fiscales.

      • L’augmentation des recettes fiscales augmente leur richesse en relatif par rapport aux immondes acteurs privés qui les insupportent. Les impôts augmentent les inégalités en leur faveur. C’est ça qu’ils veulent.
        Par ailleurs, si le graphique de Laffer est juste, j’en suis convaincu, il ne prends pas en compte la dette et le déficit. Au bout d’un moment, son graphique est miné par le poids de la dette. Quand les impôts sur le revenu ne couvre que les intérêts de la dette qui est « rerollée » en permanence, et qu’en plus les déficits atteignent des sommets, on comprends que la réduction des impîts n’est plus un choix et que la méthode laffer ne marche plus. Il leur faut pouvoir emprunter. Or s’ils taxent moins on aura du mal à croire qu’ils vont trouver le fric, surtout si à très court terme ca fait exploser leur besoin de crédit, alors que les effets d’augmentation de l’assiète fiscale consécutive à une baisse des impôts (courbe de laffer) ne produit des effets qu’à moyen terme. En gros c’est foutu. Ils ne peuvent plus baisser les impôts, sauf à réduire massivement les dépenses. Et quand je dis massivement je parle de les baisser de 35% en 2 ans. Je parle de virer des dizaines de milliers de fonctionnaires. Jamais ils ne le feront. Et ils ne veulent pas le faire. Leur dire de le faire, leur dire que c’est ce qu’il faut faire, c’est comme uriner dans le Kochanski.

        Mais bon, en gros, nous sommes assez d’accord (ce qui est normal entre Michels, après nous notre nom signifie étymologiquement « pareil à Dieu », et entre divins commentateurs, on se comprend souvent).

    • Vous me connaissez très mal, je n’ai jamais dit que les hommes politiques sont préoccupés par le sort de la France.
      Dans un livre j’ai écrit que l’on devait en diviser au moins par deux leur nombre et qu’ils soient responsables de leurs actes et assument leurs erreurs.

  • Vous citez la différence de charges sur les salaires supérieurs à 4000€ qui constituent une extrême minorité des employés dans les usines. Quel est l’écart pour les ouvriers?

    • L’écart pour les ouvriers est plus faible mais existe tout de même, l’Etat l’a réduit mais l’a répercuté sur les plus hauts salaires ce qui ne va pas dans le sens de favoriser une production haut de gamme!

      • Ce ne sont pas les hauts salaires qui fabriquent les produits dans les usines même si je suis d’accord avec les trop fortes charges sur les hauts salaires. Les cadres français compensent par un volume d’heures effectif plus important que les cadres allemands; Airbus est un bon exemple

  • Vous ne voulez pas vous présenter à l’élection en 2022, Monsieur Goudron? Je vote pour vous, soyez-en assuré!

    • Merci, mais si ça arrivait je me ferais « flinguer » sous 48 heures.
      De plus à mon âge (73 ans) je n’ai plus la « gnaque » de mes 20 ans.
      Je consacre donc ce qu’il me reste à vivre à la défense des PME /PMI, en ayant créé et développé une, je sais par expérience qu’en activité nous sommes le « nez dans le guidon » en permanence.
      Je déplore, en le comprenant, le manque de combativité des chefs d’entreprises, ils doivent rapidement se mobiliser pour « renverser la table » la période que nous vivons s’y prête!

  • Merci M. Goudron.
    Il faudrait aussi conserver en France les entreprises existantes en améliorant encore les transmissions « de Robien » étendu aux salariés et aux héritiers non employés, par un dispositif inspiré des Consortiums allemands et autrichiens.
    Aussi, casser la haine de l’intelligentsia française et de l’EN, pour l’entreprise et surtout la métallurgie.. (Beurk…)

  • Constat partagé.
    Un ou deux bémols sur les chiffres, mais qui ne change hélas rien à la tendance…
    La décrue industrielle française a démarré bien avant les années 2000. En 2000, l’industrie ne représente déjà plus que 16 % du PIB.
    Nous étions à 22 % au milieu des années 70.
    Les raisons en sont multiples ; l’idée selon laquelle nous serions sauvés par le tertiaire n’est certes pas la moindre, celle-ci a été théorisée dès les années 80, voire avant si l’on se souvient du célèbre « En France, on n’a pas de pétrole, on a des idées ».
    Cette idéologie a largement favorisé les délocalisations des secteurs de faible valeur ajoutée mais à fort besoin de main d’oeuvre, comme le textile par exemple. Tout cela semblait condamné, le salut devait venir d’ailleurs. Aucun effort n’a été fait.
    Les PME, en dépit du soutien affiché au niveau de la politique industrielle, n’ont jamais été vraiment aidées, sauf en tant que sous-traitants des grands secteurs nationaux, comme l’aéronautique, le nucléaire ou l’automobile…
    On peut lister aussi les banques frileuses, les actionnaires avides qui préfèrent les dividendes à l’investissement, le coût du travail élevé (merci les charges), les choix gouvernementaux erratiques, le désintérêt des jeunes pour un secteur présenté comme une voie de garage, un dialogue social entre partenaires sociaux au niveau des paquerettes, et les politiques qui finissent par baisser les bras, malgré leurs grands effets de manche !

  • La démonstration est valide.
    Hélas non seulement il ne suffit pas de savoir compter pour être élu mais tout indique que c’est le plus sûr moyen de se prendre une gigantesque baffe électorale.

  • Rappelons quand même certaines choses car le coût horaire de la main d’oeuvre dans l’industrie est supérieur en Allemagne à celui de la France: 41.78€ contre 38.64€. Difficile dès lors de dire que le coût de la main d’oeuvre est le problème par rapport à l’Allemagne.

    http://www.rexecode.fr/public/Indicateurs-et-Graphiques/Competitivite-l-observatoire/Indicateurs-du-cout-de-l-heure-de-travail-en-Europe#:~:text=%E2%80%A2,-Dans%20l'industrie&text=%2D%20Pour%20la%20France%2C%20le%20co%C3%BBt%20horaire%20dans%20l'industrie,3%2C1%25%20en%20Italie.

    • Malheureusement si l’on prend en compte que ce coût horaire s’applique sur des ouvriers manipulant des machines outils en Allemagne et des pinces et des boulons chez nous, on voit tout de suite mieux le problème. Je caricature mais notre déficit en machine outil moderne est criant.

    • Vous oubliez plusieurs choses:
      Le temps de travaille sur une vie active est 30% inférieure en France qu’en Allemagne.
      Des impôts, surtout ceux dits « improductifs  » 7 fois supérieurs en France (100Mds € contre 14) les 10 Mds€ de baisse promise par Bruno Lemaire nous ferons passer à 6,5 fois…Pas de quoi rêver.
      Des contraintes administratives beaucoup plus sévères en France.

      Tout ça nous amène à comparer l’ensemble des prélèvements obligatoires 7 points plus élevées chez nous soit … Soit 168 Mds € de plus qu’en Allemagne…Tout est dit!

      • Je ne vois pas bien l’importance de la durée de travail sur une vie pour une entreprise. Le coût horaire reflète le financement des systèmes de retraite.

        Vous parlez des prélèvements à l’échelle du pays alors que l’on parle de l’industrie. Pour l’industrie manufacturière, le coût d’un ouvrier, cad en prenant en compte les prélèvements, est supérieur en Allemagne.

    • PS je viens d’ouvrir le lien que vous indiquez et le premier chiffre qui apparaît : en 2019 37 € pour la France 37,5 € pour l’Allemagne.

    • Assez d’accord sur le fait que le prix de la MO ne soit pas un frein , L a Suisse regorge de mini industries florissantes et , pourtant, les salaires sont bien plus importants. Tout est dans la quantité des personnes employées a produire par rapport a la quantité de personnes payées sans produire et , en France, nous sommes champion toute catégories des emplois improductifs; Et ce n’est pas pret de changer, sachant que 70 % des francais souhaitent que leurs enfants soient fonctionnaires

  • Exemple que je cite souvent pour illustrer la panade dans laquelle on se trouve : la France est le premier marché européen de la moto… et on a aucun constructeur !! Alors que même l’Angleterre a Triumph, même l’Autriche a KTM, même l’Espagne a Rieju ! Et parlons pas de l’Italie, ni de l’Allemagne.

  • Vu qu’il serait difficile à l’état de se passer d’entrées d’argent, la solution la plus efficace serait a mon avis de basculer une bonne partie (tous?) des prélèvements sur de la TVA.

    L’impact économique serait équivalent à une dévaluation (sans quitter l’euro) et ça ré-equilibrerait la compétitivité des entreprises francaises sur le marché francais ( les dépenses sociales seraient en partie payées par les produits importés)

    Mais c’est difficile à mettre en œuvre avec des frontières ouvertes…

    • L’augmentation de la TVA est une bonne solution, elle serait provisoire parce qu’en divisant par deux les cotisations on peut raisonnablement penser qu’à terme on récupérera le % PIB des années 2000 soit 22% (10 à ce jour) ce qui augmentera l’emploi avec 2 conséquences: Deux fois plus de salariés payant deux fois moins de charges = rentrées identiques et d’un autre coté un chômage en forte baisse = des indemnisations en moins.

  • Ne rêvons pas : il nous a fallu 50 ans pour nous désindistrialiser, il nous faudra beaucoup plus pour nous réinsdustrialiser (pour autant que nous le puissions).
    Ce n’est pas qu’un problème de coût du travail : en France, nous ne voulons plus d’industrie : c’est sale, ça pollue, et c’est dangereux ; et nous ne voulons plus d’ailleurs de produits dits polluants (le diesel par exemple) (je dis « dits », parce que ce n’est même pas la réalité).
    Mettons-nous à la place de PSA : pourquoi irais-je mettre mes usines dans un pays qui interdit mes voitures et subventionne celles de mes concurrents (chinois) ? (Et ce n’est pas faute pour Tavares, d’avoir tiré le signal d’alarme).

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