Par Margot Arold.
Ainsi donc, puisque les librairies sont considérées comme un commerce non essentiel, elles doivent fermer depuis cette fin de semaine.
Or les grandes surfaces vendent aussi des livres… et de l’alimentaire (bien dit « essentiel »). Elles peuvent donc rester ouvertes.
La FNAC, elle, vend de l’électronique. Commerce considéré comme essentiel. Pour ceux qui penseraient que l’essentiel c’est ce qui se mange, il s’agit là de permettre aux utilisateurs d’ordinateurs de se ravitailler. Période de confinement oblige, télétravail imposé oblige, il est plutôt logique de laisser ouverts les commerces fournissant cartouches d’encre, matériel électronique et autres fournitures.
Les petits commerces comme les librairies considèrent qu’il y a une distorsion de traitement entre eux qui doivent fermer et les grands qui peuvent rester ouverts.
Et là où la logique s’arrête, c’est qu’au lieu de demander leur réouverture, certains demandent… la fermeture des rayons livres des supermarchés !
J’ai interpellé @JeanCASTEX en demandant la fermeture des rayons non-alimentaires de la GMS. Reconfinement : les petits commerces dénoncent des mesures « déloyales » favorables aux hypermarchés et à Amazon — via @lemondefr https://t.co/VasumtGUVW
— Julien Aubert (@JulienAubert84) October 30, 2020
Nous sommes en France, pays imprégné par la lutte des classes et la jalousie. Au lieu de se réjouir du succès de son voisin, on préfère demander sa dépouille pour qu’il soit remis à un niveau médiocre acceptable.
C’est le même cheminement de pensée ici : plutôt que de demander davantage de droits pour soi-même (voire simplement leur application normale), on demande que le concurrent en ait moins.
Nous en arriverons donc peut-être à voir des rayons livres ou des rayons jouets avec barrières à l’entrée. Drôle d’image… et peu réjouissante.
Non il n’y a pas de « première nécessité » : il n’y a que nos propres besoins
Mais le plus gros problème n’est même pas cette inégalité de traitement entre les biens dits « de première nécessité » et les autres. Le problème est que nos politiciens raisonnent en termes binaires, en faisant des colonnes de ce qui est utile et de ce qui ne l’est pas.
Comme si une économie fonctionnait de manière imperméable : les services funéraires ? Ouverts. Les fleuristes ? Fermés. Enterrements sans fleurs ni couronnes, donc…
L’économie fonctionne avec des interactions entre les membres d’une société, elle ne se saucissonne pas en tranches suivant des priorités décrétées par d’autres, pour l’ensemble d’une population.
Et c’est là le pire de cette gestion sanitaire et des réponses qui y sont apportées : les politiques ont une vision du monde en général, et de l’économie en particulier, faussée par leur imprégnation bureaucratique qui tend à leur faire mettre dans des cases tout ce qu’ils régissent : numéros INSEE, types de chômeurs, tranches d’imposition, étiquetage alimentaire, normes de CO2… et maintenant commerces de première nécessité ou non.
Tout est première nécessité : nous sommes tous différents. Nos besoins sont différents, nos priorités aussi, nos budgets aussi. C’est pourquoi il n’y a pas à distinguer le nécessaire du non-nécessaire.
Le coiffeur, contrairement aux accusations de « superflu » dont il fait l’objet, sera nécessaire voire indispensable à la personne qui ne peut pas laver seule ses cheveux. Plus largement, prendre soin de soi n’est pas de seconde nécessité mais participe à notre état d’être humain.
Nous sommes des humains, pas de simples organismes !
Dans cette crise sanitaire les politiciens envisagent justement la vie comme simplement biologique. Ils nous permettent de manger, dormir (déféquer…) ; donc acheter à manger et rentrer dormir chez nous.
Nous sommes des êtres pensants, des êtres sensibles : nous avons besoin de nourriture intellectuelle, nous avons besoin de contacts humains, nous avons besoin de contacts visuels, tactiles, de spiritualité.
Nous avons besoin de sortir, faire du sport, nous retrouver dans ce qui fait la vie : les restaurants, les bars, les associations, qu’elles soient culturelles, sportives, cultuelles. La vie n’est pas un organisme qui se développe sous cloche à l’abri des microbes, un corps aux fonctions basiques qui absorbe, expulse, se repose. Nous ne sommes ni des nouveaux-nés, ni des vaches.
Cette manie de nous confiner, de nous couper les uns des autres, de découper en tranches la société mais aussi les commerces, le droit de travailler, nos besoins, est totalement déconnectée du réel. Ce n’est pas étonnant, pour des politiques qui passent leur temps derrière des modélisations de ceci, ou des projections de cela.
Mais nous ne sommes pas des numéros, et il serait temps de reprendre le droit d’être aussi des hommes libres.
Surtout pas de livres on ne sait jamais des fois qu’on commence à réfléchir…
Pour réfléchir, mieux vaut chercher ses lectures ailleurs que dans les librairies. A chaque fois que je flâne dans une librairie, j’en ressors consterné.
Ne vous en faites pas, les bibliothèques de prêt seront fermées aussi.
Dans un pays comme la France, le pays des lumières, je rigole la lumière est blafarde, un supermarché, le mien, couvre les livres de la librairie mais laisse en vente le reste, ferme la parfumerie mais laisse à l’achat les fringues en libre service……. Heureusement, mon papetier marchand de tabac et de loto ainsi que quelques bouquins reste ouvert.. Les journaux sans doute sont de première nécessité..
« Les journaux sans doute sont de première nécessité.. »
Tout à fait.
Tant qu’ils délivrent la bonne parole gouvernementale…
Le tabac aussi, apparemment…
Tellement vrai !
Mais ce n’est qu’un exemple parmi d’autres du monde kafkaïen dans lequel Macron nous a enfermé.
Si on devait fermer ce qui n’est pas essentiel (voire nuisible), l’Élysée, Matignon, l’assemblée nationale, le sénat et les différents ministères viendraient en premier.
Nous arrivons au stade ultime de l’absurdité bureaucratique. Ces gens-là ne s’arrêteront que quand la France, à l’instar de feue l’URSS, s’écroulera, et/ou quand des citoyens décidés les mettront dehors (si pas aux arrêts).
Même les éleveurs – en tout cas la majorité d’entre eux – , pourtant si décriés de nos jours, traitent leurs animaux mieux que les hommes de l’État-Léviathan traitent les Français.
Pour les éleveurs, leurs animaux ne sont pas seulement des intestins! Pour les gouvernants, les français se réduisent à ça! Peut-être qu’ils ne savent pas qu’ils ont eux-même( peut-être ?) un cerveau, mais j’en doute, et que les français en ont certainement un, tout au moins les 30% qui réfléchissent encore ( là je suis peut-être un peu large!!!!)
En décidant de ce qui entre dans la consommation de « première necessité », le gouvernement s’arroge le droit de penser à notre place.
C’est inacceptable.
C’est leur faire beaucoup d’honneur que de penser qu’ils pensent!
Pour les politiciens, la première nécessité est de se faire réélire. Point. Pour les gens, la liste est plus longue. Et l’ordre des priorités est hélas un peu différent. Qu’ils mettent en tête de ne pas réélire ceux qui les privent de lecture ou de sport, et vous verrez que tout changera. Mais sinon…
100% des politiciens veulent vous priver de lecture ou de sport. Même avec 99% d’abstention, l’un ou l’autre des clones du modèle (de pensée) unique socialoïde et collectiviste sera élu.
Ceux qui ne le voudraient pas ne parviennent pas à se présenter, ni à avoir le moindre écho dans les médias. Impossible de voter pour eux.
Vous ne pouvez pas reprocher aux électeurs le résultat des élections truquées.
Je ne le reproche pas aux électeurs. Je crois juste que si ça reste en tête de liste assez longtemps dans leur opinion, les sondeurs, les médias, et au final les politiciens ne pourront plus l’ignorer. Nous avons aujourd’hui une occasion que nous n’avions pas auparavant, la fronde de certains maires mérite d’être largement soutenue.
et ces maires frondent pour quoi à votre avis? pour se faire réélire aussi ..
Bien sûr. Ce qui montre que même sans élections « efficaces » à l’horizon, les électeurs peuvent faire connaître leur position, et obtenir qu’elle pousse les politiciens à s’interroger. C’est beaucoup plus que dans d’autres périodes.
« l’ordre des priorités est hélas un peu différent. »
L’ordre des priorités est clairement défini par les copains des copains. Cela en réduit la cohérence à 0 sur une échelle de 1 à 10.
Personnellement j’ai assez de livres à lire ou à relire pour affronter la guerre de cent ans. Et à peu près 1000 ans de lecture sur Internet.
Personnellement, moi aussi, et pourtant nous avons bien dû en revendre d’occasion un millier ces derniers mois. Mais il y aussi des personnes qui faute de coordination et de vue suffisantes ne maîtrisent pas internet et dépendent du bouquin physique. Si, en plus, elles n’aiment pas la télé, que feront-elles une fois confinées ?
Vous allez voir qu’ils vont conseiller à ceux qui ne peuvent plus lire d’écrire leurs mémoires pour s’occuper… et de respecter une quatorzaine de sécurité avant de se les échanger dans la maison de retraite.
Et comme ils ont alzheimer, ils ont reporté le Goncourt pour qu’ils n’oublient pas ce qu’ils doivent lire. (Humour noir).
Pour moi la liste est faite, donc ce sera encore une prochaine fois le vote blanc!
Tellement vrai ! Personne ne devrait avoir le droit de définir ce qui est essentiel pour les autres. Qu’il se contente de définir ce qui est essentiel pour lui-même. De manière interessante, cette histoire fait ressortir ce que les politiques ont en tête pour nous : moins qu’une vie végétative car sans soleil et sans air pur. Cette vie qu’ils prétendent « sauver » n’est pas celle d’un être humain.
Tellement vrai cet article.
Vetements non essentiels, essayez de vous promener dans la rue sans !
Il est vrai que nous n’avons plus le droit de nous promener.
Il y a pourtant un bien qui n’est pas de première nécessité: le politicien. On peut dire que c’est un bien superflu, on serait même mieux s’il on en manquait!
Pour l’instant, c’est plutôt le mal absolu!
non, les politiques ne considèrent pas les citoyens comme des organismes, mais plutôt comme des assujettis, voire des esclaves !
« Nous sommes en France, pays imprégné par la lutte des classes et la jalousie. Au lieu de se réjouir du succès de son voisin, on préfère demander sa dépouille pour qu’il soit remis à un niveau médiocre acceptable. »
L’auteur perd de vue qu’il y a rupture de l’égalité dans la concurrence.
Cette rupture d’égalité est due à l’intervention étatique.
Et qu’est-ce que demande la plupart des français? Encore plus d’intervention étatique!
C’est exactement le contraire. Le Marché est le même pour tous, ses opportunités et ses contraintes. (égalité). C’est la raison pour laquelle le crony-capitalisme est pire que le communisme.
Ce qui est hautement louche est que nous sommes dans une économie de l’offre, martelée par tous nos débiles en chef depuis un paquet de temps. Et là, paf le chien, nos éminents dirigeants décident de supprimer nombre d’offres sur la base de commerce « essentiel » seulement autorisé. L’offre est donc réduite, artificiellement, impliquant une rupture d’équité et personne ne sait définir l’essentiel. Serait-ce qu’à part les kebabs et le futur vaccin, tous les autres doivent mourir?
Je suis quand même étonné que personne ne pose publiquement la question: De quel droit un Président (de surcroit largement élu par défaut mais même) sur les avis d’un Conseil de Défense totalement obscur dont on ne connaît pas la composition et d’un aéropage de Dr Knocks qui ne voient pas la France plus loin que le bout de leur stéthoscope décide ce qui est essentiel ou ce qui ne l’est pas pour les Français? Proposons donc l’inverse et posons la question par référendum: « Mr Macron, Président, est-il essentiel pour la France? ».
Pour la France, certainement pas, mais pour les hommes de Davos, oui !
Il est essentiel pour la France qui vit sur le dos de l’autre, cet ex-encarté PS a été élu par et pour eux.
7 millions de salariés d’état, donc 20 millions de familles, 600’000 élus et tout ceux qui vivent des subventions ça fait un paquet de monde.
Il ne reste que 13 millions de salariés du privé pour 67 millions d’habitants et on pourrait même se demander si une bonne partie de ce « privé » n’est pas hautement dépendant de l’état.
C’est pour ça que dans une France en chute libre, on retrouve quand même des taux d’approbations conséquents, des gens tirent avantage de la Macronie, mais ça ne va pas durer car l’argent-des-autres-gratuit arrive au bout comme inévitablement avec le socialisme.
pour ceux qui demandent la fermeture des rayons-livres des grandes surfaces ca me fait penser à l’enfant jaloux qui casse le jouet de son frère. Comme cela aucun n’a de jouet. Nous sommes gouvernés par des incapables qui dirigent un peuple de « cons »
si ca continue demain des ignares vont brûler les livres sur la place publique
Bof! Sauf à permettre aux lecteurs de Contrepoint de se défouler sur nos Politiques, cet article me semble bien creux dans son ensemble. A part nous expliquer par une voie détournée (Tout est nécessaire) qu’il faut supprimer le confinement !. Seul point effectivement : le problème de l’ouverture des Grandes surfaces qui vendent de tout y compris des produits qui ne sont pas de première nécessité (désolée mais la notion de première nécessité existe que vous le vouliez ou non) alors que les autres sont obligés de fermer. Le dilemme est : on interdit aux uns ou on autorise tous? Mais là, on revient au point de départ.
En 8 mois, on aurait pu s’organiser pour faire tout livrer à domicile par des « brigades uber », y compris des repas chauds préparés par les restaurants, commandes préparées par des gens équipés de protections FFP2 + gants. Et laisser les gens sortir – sans se grouper ou entrer dans des commerces. Aération + absence de contacts et le virus devrait revenir au stade « endémique » en 15 jours.
On aurait aussi pu recenser les personnes immunisées pour qu’elles assurent les services aux personnes à risque.
Autre solution, favoriser le groupement des personnes à risque plus limité pour obtenir une immunité de groupe rapidement avec un nombre plus faible d’hospitalisation.
Au contraire, les cigales en marche ayant chanté leur propres louanges tout l’été, et fêté le monde d’après en jetant des milliards par les fenêtres nous voila fort dépourvus et revenus à la case départ, mais en prime assis sur une bombe sociale.
Je suppose que la livraison à domicile c’est pas bien à cause du plastique, que le recensement c’est pas bien à cause du secret médical, que la différentiation entre les type de population comme celle entre villes et campagnes c’est pas égalitaire et que dans la guerre moderne contre LA virus on pratique les « frappes chirurgicales » par B52 et bombes à fragmentation de l’ensemble de la population (comme dans la guerre du Golfe).
Je pense que l’auteur de cet article n’a pas du tout pris conscience de la gravité de cette maladie. Des gens souffrent et meurent par centaines chaque jour. Alors le petit confort de chacun a bien peu d’importance.
Stop à l’individualisme !
Chacun doit faire un peu d’effort pour protéger les autres.
On peut être libéral ET humain !
Ils mourraient aussi avant, les pires années d’épidémies hivernales donnaient grosso-modo les mêmes chiffres, la principale chose qui a changé, c’est le matraquage médiatique.
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Pour ma part être un bon humaniste libéral consiste à être rationnel et ne pas céder aux émotions qui empirent souvent les choses.
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« Ce qu’on ne voit pas », c’est que les mesures gouvernementales dictées par l’émotion, la peur et des courtes vues électorales sont catastrophiques en terme même d’humanité.
Sans même parler du triste bilan 3 fois plus élevé qu’en Allemagne, les dégâts économiques et sociaux vont faire infiniment plus de morts les prochaines années sans même parler de la misère sociale ou économique.
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Le gouffre de productivité actuel va se traduire par une réduction drastique des ressources et entre les fonctionnaires de Bercy et les ehpad déjà mal en point depuis 10 ans, je crois savoir ou les économies vont être réalisées.
Oui pour Livia, il se joue ainsi des tragédies que les bureaucrates sont incapables de voir.
Non, pour la finalité. Principe de Halon: ne jamais attribuer à la malveillance ce qui relève de l’imbécilité et de l’incompétence.
Il est évident que l’économie planifiée ne marche pas et n’a aucune chance de marcher, les 35 pays qui ont essayés ont fait des faillites ridicules si ce n’est meurtrières.
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Les cadavres font le bonheur des plantes, mais les premiers ne sont pas mort exprès dans ce but.