Plan de relance européen, solution politique française

Emmanuel Macron peut considérer cette étape comme une victoire politique. C’est son modèle interventionniste et autoritaire qui triomphe de celui libéral.

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Emmanuel Macron by Global Partnership for Education (CC BY-NC-ND 2.0)

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Plan de relance européen, solution politique française

Publié le 21 juillet 2020
- A +

Par Frédéric Mas.

L’Europe d’Adam Smith s’efface devant l’Europe de Colbert. L’économiste Anthony de Jasay suggérait une décennie avant le Brexit que deux modèles nationalistes se concurrençaient pour incarner l’esprit de l’Union européenne.

D’un côté, il y avait celui porté par les Britanniques qui comptait sur l’ouverture des marchés, la souveraineté nationale, la concurrence et la liberté de circulation pour faire prospérer le continent.

De l’autre, celui porté par la France, plus politique, fédéraliste et surtout porteur d’une véritable exigence de redistribution socialisante au cœur du projet européen.

Un déséquilibre en faveur de la France

Et puis la Grande-Bretagne s’en est allée avec la crise migratoire qui a vu la suspension des accords de Schengen entre 2015 et 2018. Et puis la crise sanitaire du Covid-19 a provoqué cette année l’une des pires récessions de l’histoire européenne.

L’occasion pour la France, par l’intercession d’Emmanuel Macron, de reprendre la main pour imposer ses vues « nationalistes » et pour l’Allemagne de passer du camp de la rigueur budgétaire à celui de la dépense pour soutenir l’économie européenne dans son ensemble.

Les ambitions de puissance françaises sont désormais totalement dégagées des contraintes libérale et souverainiste britanniques. La situation économique est suffisamment catastrophique pour que la France puisse négocier au nom de l’Europe des États dépensiers un plan de relance qui permettra aussi de redémarrer le projet de fédéraliser le continent.

C’est ce qui s’est fait ce mardi 21 juillet. Un plan de relance à 750 milliards a été obtenu par le couple Macron-Merkel, contre les pays du nord tenant de la rigueur budgétaire.

Si les « frugaux » ont obtenu le fait que les dettes nationales ne soient pas mutualisées au niveau européen comme un certain nombre de rabais, le plan se traduira tout de même par 390 milliards de subventions de la poche des Européens pour sauver l’Union.

Préparez-vous donc à une nouvelle vague de taxe écolo pour soutenir l’effort collectif. Bruno Le Maire a annoncé que la France allait recevoir 40 milliards de ces subventions européennes : l’UE se fait donc sponsor de l’État dépensier français.

Un plan de relance européen en forme de victoire politique

Emmanuel Macron peut considérer cette étape comme une victoire politique. Contrairement à la Grande-Bretagne, l’alliance des pays du Nord « frugaux » est impuissante à contenir l’ambition nationaliste française visant à consolider l’Union au détriment de la liberté économique et de la prudence budgétaire.

Faute de Margaret Thatcher, les socialistes européens se sont contentés de concentrer leur colère contre Mark Rutte. Toute la presse française s’est empressée de décrire le représentant des Pays-Bas comme radin, avare ou égoïste pour son peu d’empressement à accepter les propositions mirifiques de notre président. Mais Rutte, malgré ses qualités, n’est pas la dame de fer, et les Pays-Bas, malgré son insolente prospérité économique, n’a pas le poids de la Grande-Bretagne.

Le modèle des pays frugaux était pourtant bien meilleur que celui franco-allemand. Mais il obligeait les pays du sud à se réformer pour se libéraliser, ce qui semblait une contrainte extraordinaire pour des pays comme l’Italie ou l’Espagne.

Le vrai plan de relance eut pourtant été une baisse significative des impôts et un vrai choc de simplification administratif. Mais l’ambition française est ailleurs : elle préférera toujours l’Europe de Colbert -et Bonaparte- à celle d’Adam Smith et de la concurrence institutionnelle.

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  • Petite remarque sur un point annexe, mais qui a sont importance : il est inexact d’évoquer « les accords de Schengen », étant donné qu’il n’en existe qu’un, complété cinq ans plus tard par une convention d’application dudit accord. Ensuite, divers textes ont été intégré dans ce qu’il convient d’appeler « l’acquis de Schengen » (plusieurs centaines de textes).

    Par ailleurs, le mécanisme Schengen n’a jamais été suspendu ou arrêté ou interrompu. Les dispositions Schengen prévoient exactement qu’un ou plusieurs États membres puissent – en respectant un cadre strict – réintroduire temporairement les contrôles à tout ou partie de leurs frontières intérieures. Ce faisant, Schengen n’est pas « suspendu », puisqu’il est fait application des dispositions Schengen permettant cette réintroduction temporaire et renouvelable, strictement encadrée et légalement prévue.

    La problème légal qui se pose actuellement est celle d’une réintroduction temporaire des contrôles aux frontières intérieures, motivée par une question de santé publique, qui n’est pas prévue par les règlements. La Commission, dans sa grande sagesse, est restée vague sur ce sujet, autorisant tacitement les États à y procéder en dépit d’un cadre légal le permettant expressément.

  • Vivre au dépend des autres est vraiment un trait de caractère Français.
    Il est désolant que Merkel se range du côté de Macron. Pauvre Union Européenne.

    • On ne reconnaît plus Merkel qui était une femme raisonnable auparavant.

      • Merkel craint sans doute que l’effondrement de l’Europe ne puisse absorber les exportations allemandes.
        Toutefois, Merkel va bientôt s’en aller. Il n’est pas dit que son successeur suive ses traces, et la cour de Karlsruhe n’a pas dit son dernier mot.

      • C’est que vous méconnaissez la duplicité ees hommes/femmes politiques…

    • Cette Europe Est Foutue.

    • La solution est pourtant simple ; prenons l’exemple français : on sait que créer un poste de fonctionnaire revient à détruire 3 emplois privés (Ch. Gave). Sachant que la France comporte 5,5 millions de fonctionnaires, il suffit de supprimer 2,5 millions de fonctionnaires pour créer 7,5 millions d’emplois privés soit 5 millions de postes nets : fin du chômage.

      Au lieu de ça on crée un plan de relance pour le quel il faudra toujours plus de fonctionnaires et toujours plus d’impôts. Ce pan ira vers les grandes entre prises cotées proches du pouvoir (connivence toujours). Résultat : la survie de zombies qui ne créent pas d’emplois, mais en détruisent. 90% des emplois sont crées par les PME/PMI de moins de 10 personnes. Au jeunes, je dis barrez vous de ce continent de merde, votre grande chance est d’avoir pour capital votre jeunesse (le temps), votre santé, votre énergie et votre intelligence et rien pour vous retenir en Europe.

    • Si les Allemands ont décidé de payer – ce que la France leur demande depuis un siècle – cela les regarde. Grâce à eux les Français pourront continuer avec leurs RTT et leurs déficits abyssaux. C’est le paradis. Bravo Macron.

  • Personnellement, ça me laisse toujours rêveur que l’on considère comme une avancée majeure de l’UE le fait de pouvoir s’endetter…
    On a déjà vu plus enthousiasmant comme projet…

  • Mon entreprise est en faillite et surtout non vivable. Vivement une lois pour obliger toutes les sociétés bénéficiaires à me financer…

  • La France reçoit donc des milliards gratuits, on veut faire croire ça a qui ?

  • Il était évident que la crise économique (provoquée artificiellement) puis la relance (non moins inutile) était une bonne excuse pour faire avancer le projet fédéraliste sur la base de dettes logées au niveau européen et non plus dans chaque Etat. La mutualisation des dettes ayant échoué, on passe par la petite porte. Peu importe le montant ridicule, c’est le symbole du fait accompli qui est essentiel. Qui dit dettes communes dit gouvernement européen pour les gérer, et donc Etat européen constitué, avec police, armée et fisc. Ni plus ni moins. On y est.

    C’est d’ailleurs sans doute pourquoi l’impossible a été fait pour dramatiser l’épidémie jusqu’à aujourd’hui, quitte à sacrifier l’économie en profondeur. Le projet fédéraliste valait bien notamment 11 millions de chômeurs chez les Gaulois réfractaires (et puis, ça leur fera les pieds, à ces gêneurs sans dents ni culture). Et comme ils sont désormais masqués sous peine d’amende et de prison, symbole du bâillonnement de tout un peuple, on ne les entendra même plus grommeler.

    Plus la situation paraissait désespérée, plus on comptait les morts en excès, plus l’économie était sacrifiée, plus le projet fédéraliste était susceptible de passer comme une lettre à la poste (enfin, pas toujours, avec La Poste). Vive l’épidémie ! Quelle occasion unique, historique, se sont dit les fédéralistes aussitôt l’épidémie commencée ! Que valent quelques centaines de milliers de morts en trop, alors qu’ils ont été sacrifiés pour la gloire éternelle du projet d’Empire européen ?

    Ceci dit, malgré l’accord, il reste encore quelques grains de sables dans les rouages fédéralistes, notamment les votes des divers parlements nationaux, ou encore cette foutue cour constitutionnelle allemande, sans compter le droit de regard obtenu par les frugaux pour contrôler les budgets des impécunieux. Question vote, il est bien connu qu’on revotera jusqu’à ce que l’accord soit donné par lassitude, puis on appliquera l’effet cliquet pour qu’aucun retour en arrière ne soit jamais possible. Ainsi se construit l’Empire européen « démocratique », contre les souverainetés des peuples européens. Aucune légitimité, déjà.

    • Bien d’accord, Cavaignac !
      C’est une avancée vers une Europe fédérale pour ceux qui défendent ce système. Pour les néerlandais, les suédois, les finlandais, les autrichiens et aussi pour les allemands, c’est une révolution. La mutualisation et les subventions SANS CONTRÔLE de dépenses et de dettes ont commencé, même si c’est timide. C’est un 1er cliquet qui vient de s’enclencher et ils vont découvrir ce qu’est « l’effet de cliquet »… Ils ont mis le doigt dedans, c’est irréversible et ça n’ira qu’en grandissant de plus en plus… Un jour de gloire pour les cigales et donc pour la France… qui voit là récompensée son laxisme, ses dépenses publiques galopantes et son État mammouth et omniscient.

    • +1000
      On reconnaîtra les intentions du grand mensonge Covid à ses effets…

  • AMHA on va vers un effondrement de l’euro et une envolée des taux souverains européens

  • La manière condescendante dont la quasi-totalité des médias français qualifient les Etats mieux gérés est vraiment révélatrice de leur état d’esprit.
    Mais par contre je n’arrive pas à comprendre la position de l’Allemagne. Pourquoi se lier si fortement à la France sur ce sujet alors qu’elle aurait pu, en s’en détachant, marquer de manière encore plus claire son leadership en Europe (sauf en défense bien entendu)? Quelqu’un pourrait-il m’éclairer?

    • Merkel a toujours voulu l’émergence d’un super état socialiste européen.

      C’est un projet socialiste qui convient très bien à cette intelligente ancienne responsable de la propagande du parti communiste est-allemand.

      Il lui fallait juste attendre un « moment Fuckuschima » pour faire admettre publiquement sa position à ses électeurs, dont certains, hélas de plus en plus rares, se souviennent encore des positions de l’ancien chancelier Ludwig Erhart (le seul homme d’état allemand en 200 ans).
      Elle avait déjà fait une partie du travail au cours de l’affaire grecque en faisant accepter par des allemands crédules (Wir können uns es leisten!) la réforme du traité de Maastricht, les mesures de Dragui (achats de dettes souveraines, créant de facto, une union de transfert) et la création d’un fond de « sauvetage » de l’euro, comme s’il s’agissait de sauver une vieille dame qui se noie dans le canal…
      Avec le covid, elle parvient enfin à faire son coming out communiste, en pleine lumière, dans le silence assourdissant des média (FAZ, Bertelsmann Stiftung, ORS, NGO…) qu’elle subsidie grassement et qui, depuis des années, lave les cervaux de ce peuple dont Göthe a dit se qu’il fallait en dire.
      Eine Schande!

      • Merkel n’est pas éternelle…

      • D’autre part, l’Allemagne voit sa participation au budget de l’EU augmenter de 10 milliards (de 30 à 40), plus à cause du Brexit que du plan de relance, mais bref !

        Admettons que sur les 750 milliards de ce fameux plan d’investissements européens, un petit 10%* revient sous forme de commandes (ingénierie, véhicules, machines, équipements ‘verts’, SAP, etc) en Allemagne, qui c’est y qui empoche à la fin ?

        * moyenne basse, très basse…

    • L’attitude de Merkel révèle les aptitudes de Macron à séduire les vieilles dames…

  • Au delà des questions budgétaires, il est quand même frappant de constater que personne dans la presse ou la classe politique française ne relève cette trahison de la démocratie. Le mot n’est pas trop fort.
    Vote après vote, dans tous les pays et particulièrement en France (cf. le référendum de 2005 par exemple), les peuples s’expriment contre la construction européenne telle qu’elle se fait, contre le fédéralisme, contre une intégration politique ou budgétaire plus grande.
    Mais nos dirigeants n’en ont cure !
    Et après ils vont s’étonner quand l’abstention atteint des records ou quand des manifestations violentes éclatent !
    Combien de temps, cela peut-il durer ?

  • Frédéric Mas nous relate la déconvenue Bruxelloise du Grand Timonier Français qui est loin d’avoir obtenu le succès qu’il escomptait.
    Non seulement le principe de la subvention à fonds perdus n’a pas été globalement retenue mais, en plus, en contrepartie de fonds prêtés – donc à rembourser – le budget de notre pays va se trouver impacté par une contribution revue à la hausse de la France à l’Europe…
    Quoi, un certain franchissement de la Bérézina à l’occasion d’un retour peu glorieux ayant émaillé une épopée Napoléonienne!…

    • C’est pas cher : c’est l’Europe qui paye les dettes française et c’est la France qui paye les dettes européennes.

      Quelque-part, cela signifie que notre capacité de remboursement de notre propre dette va baisser. Je me demande quand même si ces finasseries comptable vont passer chez ceux qui achètent de la dette publique française ?

  • Bruno Le Maire a annoncé que la France allait recevoir 40 milliards de ces subventions européennes…
    Mais Le Maire se garde bien de dire que la France va payer davantage que ce qu’elle va recevoir.
    L’Allemagne a consenti un effort minimum pour que sa balance commerciale se maintienne en excédent. Beau succès!
    Les dirigeants français sont des traitres.

  • reste à voir ce qu’il y a vraiment derrière les effets d’annonce…

    • Des postes à gogo, avec des rémunérations mirobolantes, le tout loin des regards, à Bruxelles ou ailleurs. De quoi caser des tas de copains.

  • J’en reste pantois. La France, comme pour la contribution au budget européen, va de nouveau verser plus qu’elle ne reçoit et le tout pour emprunter sous une autre étiquette que « France ». Et ce serait une victoire? Ceci en attendant ce qui va nous tomber dessus pour « compenser » la contribution des anglais qui, partis, ne vont pas verser un rond au bouzin. Franchement, quelle bande de cakes…

  • Fuite en avant dans la dette. On arrive au dernier échelon, l’UE. Que fera-t-on lors de la prochaine crise ? On aura les pays du sud ruinés et les pays frugaux ruinés par les cigales. Beau tableau et lendemains qui chantent en perspectives !

  • Triste sire que ce macron qui dépense les milliards qui ne lui appartienne pas et qu’il n’a pas l’intention de rembourser. D’ailleurs ce sont ses successeurs qui devront faire face aux exigences de l’Europe quant à la récupération de cet argent.
    Il n’existe pas pire personnage.

  • C’est une victoire à la Pyrrhus de Macron.
    En effet :
    Budget de l’UE : la santé, la recherche, la défense et le climat déplumés
    L’adoption du plan de relance s’est faite au détriment de plusieurs programmes communautaires, pourtant jugés d’avenir, afin de limiter l’addition finale.

    Le sommet a beau s’être tenu sur fond de crise sanitaire, il a aussi enterré « l’Europe de la santé » promise pour préparer les prochaines crises.Le sommet a beau s’être tenu sur fond de crise sanitaire, il a aussi enterré « l’Europe de la santé » promise pour préparer les prochaines crises.

    On l’aurait presque oublié tant les négociations ont été centrées sur le plan de relance : les 27 devaient aussi s’entendre sur le prochain cadre financier pluriannuel (CFP), le budget communautaire 2021-2027 de l’Union. C’est désormais fait, alors qu’ils avaient buté dessus lors du précédent sommet européen « physique », en février, et déjà en raison de la fermeté des Pays-Bas.

    Amadouer les frugaux
    Sur le papier, l’essentiel est sauf : la proposition de Charles Michel, le président du Conseil, d’un budget de 1.074 milliards d’euros sur sept ans, a été adoptée. C’est cependant, là aussi en vue d’amadouer les « frugaux » du Nord, moins que les 1.100 milliards proposés en mai par la Commission européenne, et même très loin des 1.300 milliards préconisés par le Parlement européen.

    Budget européen : les clés d’une négociation à 1.800 milliards d’euros

    La contribution des Etats demeurera légèrement supérieure à 1 % de PIB, quand beaucoup appelaient à un effort plus marqué pour à la fois compenser le départ du Royaume-Uni, contributeur net, et financer les nouvelles priorités européennes. « Il était impossible de demander aux frugaux de s’endetter pour les autres via le plan de relance et de rallonger aussi le budget », rappelle une source européenne proche des débats.

    Bonneteau
    Le budget a même été doublement victime de la dureté des discussions sur le plan de relance. Ce dernier était aussi censé venir compléter le budget traditionnel en distribuant des subventions sur des projets européens. Or cette partie de l’enveloppe a fondu tout au long du sommet pour préserver celle réservée aux subventions directes aux Etats, pour leurs plans nationaux.

    Dit autrement, les besoins nationaux de liquidités à court terme ont pris le pas sur les investissements collectifs à moyen terme. Au point de ramener à la portion congrue certaines des enveloppes un temps prévues pour des secteurs pourtant présentés comme prioritaires et d’avenir depuis des mois.

    Breton perd des fonds
    Le Fonds européen de défense, qui doit permettre de cofinancer par l’UE des projets industriels communs, ne sera par exemple doté que de 7 milliards d’euros, contre 13 milliards d’abord annoncé. L’espace, autre dossier dans les mains à Bruxelles du commissaire français Thierry Breton , aura 13 milliards, et non plus 16. Le sommet a beau s’être tenu sur fond de crise sanitaire, il a aussi enterré « l’Europe de la santé » promise pour préparer les prochaines crises : le programme « EU4Health » a été tout bonnement supprimé, provoquant la colère de nombreux eurodéputés.

    La Pologne se débrouillera avec son charbon
    Alors que le « green deal » se veut le nouvel alpha et oméga des politiques communautaires, des dispositifs devant le soutenir ont été fortement revus à la baisse. Le « Fonds pour la transition juste », destiné à aider les pays les plus en retard à sortir du charbon (en particulier la Pologne), a été divisé par trois et ramené à 10 milliards d’euros.

    Le coup est aussi dur pour la recherche : le programme « HorizonEU » est doté de 81 milliards d’euros, et non des 100 milliards d’abord escomptés. Le signal ne colle pas avec les ambitions affichées par l’Europe dans la course à la 5G et à l’intelligence artificielle.

    Le programme Erasmus +, le plus populaire et le plus connu d’Europe, sera, lui, moins renforcé que prévu. Paris ne cache pas ses regrets face à ces coupes mais préfère se féliciter d’avoir conservé des enveloppes conséquentes pour la Politique agricole commune et les politiques de cohésion.

    « Les « euphoriques » du jour se feront à coup sûr bien plus discrets lorsqu’il faudra expliquer toutes ces coupes substantielles », a cinglé l’eurodéputé français Arnaud Danjean (PPE, droite), témoin des frustrations qui gagnent le Parlement européen. Ce dernier se réunira en plénière ce jeudi pour adopter une résolution, non contraignante, sur le plan de relance, avant de se prononcer en décembre sur le cadre financier pluriannuel.
    https://www.lesechos.fr/monde/europe/budget-de-lue-la-sante-la-recherche-la-defense-et-le-climat-deplumes-1225261#utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_lec_18h-20200721

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