Par Frédéric Mas.
Le 17 juin prochain, l’Assemblée nationale sera invitée à prolonger l’état d’urgence sanitaire au-delà du 11 juillet, c’est-à-dire bien après les mesures de confinement qui ont déjà mis à genoux le pays économiquement et politiquement.
Pourquoi allonger l’état d’exception alors que la menace s’éloigne ? De manière assez prévisible, l’exécutif a profité de la crise pour étendre ses prérogatives, et renâcle aujourd’hui à les limiter de nouveau, le tout au détriment des libertés publiques.
#Libertés | ? Signez la pétition pour demander que l’état d’urgence sanitaire ne soit pas prolongé à nouveau, que le Parlement joue son rôle de contrôle des mesures prises, et qu’il cesse de voter des lois limitant nos libertés & menaçant la démocratie ↴https://t.co/dZgMushFiT
— LDH France (@LDH_Fr) June 3, 2020
La loi d’exception instituée le 24 mars dernier a transformé en quelques mois le pays en régime d’autorisation : les libertés publiques, au lieu d’être la règle, sont devenues l’exception, soumises au bon vouloir de la bureaucratie chargée de faire respecter le confinement.
On a vu disparaître la liberté de circulation, de réunion, de commercer, de traverser les frontières et réapparaître des pratiques d’un autre âge, celles de l’économie de guerre. Avec beaucoup de zèle, l’exécutif et son bras armé l’administration s’est attelé à la tâche de contrôler les prix jusqu’à aggraver la pénurie, réquisitionner le matériel médical dont il n’avait pas anticipé le manque malgré ses promesses, et verbaliser les citoyens ordinaires qui prenaient l’air un peu trop souvent.
Normaliser des pratiques liberticides
Les préfets, ces nouveaux intendants généraux du centralisme macronien, pourront continuer à jouer les petits chefs comme ils l’ont fait pendant le confinement, interdisant les rassemblements, limitant l’accès aux plages ou multipliant les vexations faites aux citoyens en fonction de l’opportunité et des consignes de la hiérarchie.
Ces pratiques liberticides sont devenues pour beaucoup la nouvelle normalité. Les médias relaient chaque jour les tribunes qui invitent l’État à s’investir encore un peu plus dans la vie de la société civile pour en règlementer les moindres détails. L’exécutif, une fois de plus, s’assoit sur les libertés des gouvernants au nom de l’efficacité supposée de l’action publique.
Pire encore, le déconfinement a montré qu’il était incapable de faire respecter ses propres interdictions face à la rue : les manifestations en soutien à Adama Traoré furent tolérées et considérées comme légitimes par un président toujours en quête de reconnaissance auprès de l’opinion publique (et cela malgré l’interdiction formelle de la préfecture de Paris).
? Les manifestations à #Paris tous les samedis, CA SUFFIT !
Nous sommes en état d’urgence sanitaire, elles sont interdites. Notre priorité doit être de nous retrousser les manches tous ensemble pour relancer économiquement notre pays.#Paris8 #manifestation pic.twitter.com/reMwD7sLyQ
— Sylvain Maillard (@SylvainMaillard) June 6, 2020
Fascinant que la préfecture de p*lice se souvienne de “l’état d’urgence sanitaire, qui proscrit tout rassemblement, dans l’espace public, de plus de dix personnes” contre @laveritepouradama, mais devient soudainement amnésique dans certains quartiers, avec certaines personnes ? https://t.co/0PLn2LiVJg
— Anthony Vincent (@AnthonyVnct) June 3, 2020
Indépendamment des revendications des manifestants, le signal adressé aux Français est pour le moins mauvais : il faut respecter l’état d’urgence sauf quand le gouvernement estime que les règles de l’état d’urgence ne s’appliquent pas. Ce double standard porte un nom, l’arbitraire, arbitraire que l’état de droit jugule au maximum en démocratie libérale.
C’est cet arbitraire qui menace quand le dispositif législatif mis à disposition des gouvernants peut servir de « couteau suisse » pour étendre leur contrôle social et détourner l’esprit de la loi au nom du tout sécuritaire.
Il est temps de réapprendre à être libre, c’est-à-dire à se passer d’un état d’urgence qui n’a plus aucune raison d’être aujourd’hui.
exact ! que ceux qui craignent l’épidémie se tienne a l’ecart , portent un masque, et pour les autres faites ce que vous avez a faire !
Tout à fait ! D’autant plus qu’on nous a répété les premières semaines que l’objectif était d’éviter la saturation dans les hôpitaux. Et, curieusement, peu à peu, on n’ a plus entendu parler de cet objectif. Maintenant qu’il n’y a plus de risque de saturation, que ceux qui veulent se protéger se protègent et fichent la paix aux autres.
Et surtout, laissez les jeunes bosser !
Les gouvernants devraient aller se cacher dans une grotte, comme les hommes préhistoriques et nous foutre la paix.
Les gamins ne sont que très peu contagieux. Et si on leur foutait la paix? Serait-ce trop demander?
Le plus inquiétant est l’acceptation des Français de ces mesures liberticides et arbitraires, au point de les trouver normales encore maintenant.
C’est surtout ceux qui sont payés avec l’argent des autres, à qui le confinement a rien couté qui sont particulièrement zélé à accepter les mesures liberticides pour surtout pas retourner bosser 🙂
Oui j’en connais. Et pendant ce temps d’autres enragent de ne pouvoir travailler.
Quand même c’est ridicule. Hier je veux acheter un pantalon. On n’a pas le droit d’essayer dans le magasin car les vêtements essayés doivent rester 48 heures accrochés dans un coin avant d’être remis en rayon. Donc je n’ai pas acheté le pantalon. Et la vendeuse m’a dit que je ne suis pas la seule à faire demi-tour. Et que par conséquent il y a 2 vendeuses qui travaillent au lieu des 4 habituelles. Tout ça pour qu’un virus ne reste pas accroché à un pantalon essayé… Que ceux qui craignent que le virus vive sur le pantalon patientent pour faire des courses mais libérons l’économie et vite.
Hier dans le Dauphiné Libéré un sondage:
‘Faut il déconfiner plus vite ?’
Réponse: 55% de ‘non’…
Vous voulez faire quoi avec ça ?
« Scrap in, scrap out… »
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