Le coronavirus va-t-il avoir raison de la popularité de Donald Trump ?

Le socle économique qui protégeait Trump de la tempête politique s’effrite, et son incapacité à répondre sérieusement à la crise peut jouer en faveur du candidat Biden.

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Llegada de Donald Trump, presidente de los Estados Unidos de América By: G20 Argentina - CC BY 2.0

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Le coronavirus va-t-il avoir raison de la popularité de Donald Trump ?

Publié le 12 mars 2020
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Par Frédéric Mas.

Afin de lutter contre la propagation du coronavirus, Donald Trump a annoncé ce mercredi une suspension d’entrée sur le territoire américain de 30 jours pour tout étranger ayant séjourné en Europe. Cette dernière décision du département d’État qui fait trembler les marchés pourrait participer à l’affaiblissement de la popularité du président américain quelques mois avant l’élection présidentielle.

En effet, les attaques politiques de ses adversaires démocrates se sont révélées jusqu’à présent peu efficaces, voire totalement contre-productives. L’acharnement de l’establishment démocrate à vouloir criminaliser le président et candidat républicain ne semble pas atteindre le citoyen ordinaire. Les mesures nationalistes et antilibérales de Trump, bien qu’économiquement infondées et dangereuses, sont à des années lumières des préoccupations quotidiennes des Américains.

Si la guerre commerciale avec la Chine, les mesures protectionnistes et les déclarations xénophobes plaisent à l’électeur trumpien, c’est qu’il n’en perçoit pas les effets immédiats, et que les déclarations présidentielles qui flattent le besoin de reconnaissance au cœur de sa politique identitaire lui donnent satisfaction.

Comme l’a rappelé Philippe Lacoude à plusieurs reprises, Donald Trump pouvait compter jusqu’à présent sur une croissance économique insolente boostée par une réforme fiscale sans précédent, et ne redoutait qu’un seul adversaire sérieux, lui-même. Sa personnalité polarisante et sa brutalité en matière de communication plaisent à ses partisans populistes mais pourraient se retourner contre lui.

Avec la pandémie mondiale du coronavirus, l’économie ralentit, la vie sociale américaine, comme partout ailleurs en Occident, se plie aux mesures préventives pour endiguer sa progression, et les déclarations présidentielles de ces dernières semaines témoignent de l’incapacité du locataire de la Maison Blanche à en saisir correctement les enjeux, à l’image d’une bonne partie de la classe politique française.

Le marché plonge

Depuis la déclaration de Donald Trump de ce matin, les marchés américains continuent de dévisser. Selon CNN Business, le Dow (INDU) a chuté de 1029 points, soit 4,36 %. Les contrats à terme du S&P 500 (SPX) ont chuté de 4,03 % et ceux du Nasdaq (COMP) de 4,07 %.

En Asie, la situation n’est pas meilleure. Le Nikkei 225 (N225) du Japon plonge, l’indice de référence a clôturé en baisse de 4,4 %. L’indice australien S&P/ASX 200, qui est entré dans un marché baissier mercredi, a coulé de 7,4 %. L’indice composite de Shanghai (SHCOMP) a terminé la journée en baisse de 1,5 %. L’indice Hang Seng de Hong Kong (HSI) a terminé la journée en baisse de 3,6 %, tandis que l’indice Kospi de Corée du Sud (KOSPI) a clôturé en baisse de 3,9 %. Les contrats à terme du Brent, la référence mondiale en matière de pétrole, ont baissé de 4,1 %, s’échangeant pour la dernière fois à 34,31 dollars le baril.

L’annonce de Donald Trump sur l’Europe, poursuit CNN Business, aurait ajouté de la confusion et plongé les marchés dans l’incertitude.

Les mesures pour endiguer le coronavirus de plus en plus contraignantes

Non seulement les marchés américains plongent, faisant resurgir le spectre de la récession, mais la vie quotidienne des Américains se trouve désormais touchée au cœur. Comme en Europe, les mesures d’endiguement de la pandémie renvoient des milliers de travailleurs chez eux, et certains événements populaires sont annulés.

Des centaines de concerts et de conférences ont été annulés. Cette nuit, c’est la NBA, la très populaire ligue de basket nord-américaine, qui a suspendu tous les matchs de la saison jusqu’à nouvel ordre suite la confirmation d’un cas de coronavirus au sein du club Utah Jazz.

Donald Trump s’empêtre dans la comm’

Face à cette situation anxiogène, les déclarations de Donald Trump se sont révélées totalement détachées de la réalité, laissant ainsi s’installer le malaise au fur et à mesure de l’extension de la crise aux États-Unis. Jouant la carte de l’optimisme idéaliste, Donald Trump a d’abord salué la transparence du gouvernement chinois dans la gestion de la crise, ce qui fut loin d’être le cas, avant d’en minimiser les effets, la réduisant à une sorte de grippe saisonnière qui pourrait disparaître rapidement.

Contre toute analyse factuelle, le président des États-Unis a pu laisser entendre à plusieurs reprises que le coronavirus avait été contenu aux frontières du pays, en particulier grâce à ses mesures protectionnistes.

Bien entendu, ce n’est pas le cas, l’épidémie se propage, et les mesures d’aujourd’hui tendent à infirmer les déclarations optimistes proférées plus tôt. Ceci pourrait participer à créer un climat de défiance qui pourrait profiter électoralement à Joe Biden ces prochains mois.

Le socle économique qui protégeait Trump de la tempête politique s’effrite, et son incapacité à répondre sérieusement à la crise peut jouer en faveur du candidat Biden. Le coronavirus sera-t-il le plus sérieux adversaire du national-populisme dans l’élection présidentielle à venir ?

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  • hum vu la nullité de Biden lors des interviews et ses casseroles ukrainiennes j’en doute

  • Comme le dit un autre commentateur habituel, attendons la fin de la foire pour compter les bouses !
    Le supporter moyen de NBA renoncera-t-il à voter Trump parce qu’un joueur — français — est infecté dans son équipe favorite ?

  • Les bourses dévissent parce que les marchés actions sont surachetés depuis 18 mois et que les taux longs sont négatifs.
    Le covid19 et le ralentissement des échanges couplés avec la surproduction de l’Arabie Saoudite et de la Russie pour forcer les cours du brut à la baisse pour étrangler l’industrie énergétique US ne sont que des déclencheur. On peut s’attendre à des représailles US sur les pays de l’OPEC et la Russie.

  • Vu le grand âge de ses concurents, il va se retrouver tout seul, comme putine, les ancêtres ont la peau dure, les jeunes, la relève, dans les choux un joint au bec.

  • Ce qu’il convient de bien comprendre, c’est que le « soft power » exercé par les médias sur les populations place les responsables (politiques et autres, par exemple chefs d’entreprise) en situation d’otages: ils sont prisonniers de l’opinion publique.
    Mais l’opinion publique, ne voit pas ou ne veut pas voir, ce qui contredit son sentiment, dès lors qu’ilest ancré.
    Rappelons que le rapport de surveillance FluView du US Center for Disease Control and Prevention (CDC) indiquait que le 18 janvier 2020, qu’il y avait 15 millions de cas de grippe, 140 000 hospitalisations et 8 200 morts aux USA…

    • Pourquoi comparer à la grippe plutôt qu’aux morts de vieillesse ?

      • Parce que, comme le disait un médecin de la Pitié Salpétrière: « vous ne vous inquiétez pas de la grippe. Alors pourquoi vous inquiétez-vous du Coronavirus? »

        • Eh bien ce médecin part d’un postulat faux : si une proportion considérable des gens à risque se font vacciner contre la grippe, c’est bien parce qu’ils s’en inquiètent.

          • Pas tout à fait.
            Les personnes à risque s’en inquiètent et se font vacciner. Il s’agit peu ou prou du même groupe de personnes pourraient avoir plus de conséquences néfastes d’une contamination au covid-19.
            Les autres sont simplement des personnes qui n’ont pas envie ou ne peuvent se permettre de tomber malade. Ce n’est pas la même inquiétude/motivation que le 1er groupe.

            • Il y a certes une ambiguïté, mais la plupart des personnes vaccinées contre la grippe que je connais le sont pour ne pas risquer de la transmettre aux personnes fragiles qu’elles vont visiter et non pour se protéger elles-mêmes. L’attitude responsable est dans l’affaire instillée par ruse, il s’agit simplement de prendre personnellement toutes les mesures raisonnables pour éviter de contaminer autrui. Mais en effet, je serais curieux de savoir si en l’absence du sentiment auquel on fait appel pour protéger ses proches, le simple sens de responsabilité n’aurait pas autant de potentiel.

  • Aux Etats-Unis, je ressens une grande frustration à propos de la réponse indécise voire schizophrénique du gouvernement fédéral. Ceci coûte énormément au président Trump qui a dévissé de -4,4% dans les sondages et baissé de 6% en probabilité d’être réélu sur les marchés de contrats politiques. Les gens sont anxieux et la communication méthode Coué ne passe pas. Ceci dit, 7 mois, en politique, c’est une éternité.
    https://www.realclearpolitics.com/epolls/other/president_trump_job_approval-6179.html

  • Les gouvernements connaissent déjà l’équation du coronavirus :

    1 – Tout le monde sera touché dans la durée, aucun pays dans le monde n’y échappera.
    2 – Les décideurs n’ont que le choix entre une purge forte, rapide et violente (confinement dur et généralisé) et un étalement dans le temps de la douleur (confinement au cas par cas).
    3 – La purge entraine obligatoirement une contraction violente de l’économie mais rapide avec un redressement probablement rapide également. Des dégats mais limités dans le temps.
    3 – Le cantonnement. On sait très bien qu’à terme le pays sera entièrement concerné mais on pense que l’étalement permettra au système de santé d’assurer ses missions et de faire son travail sans drame et sans catastrophe sanitaire. Par contre les dégats sur l’économie s’étaleront certainement sur un temps assez long et seront probablement profonds.

    En France l’état (parce que ce n’est pas le gouvernement qui décide malgré les apparences) à déjà fait son choix, l’étalement. Le « cantonnement » au cas par cas pour étaler le « pic » de la pandémie dans le temps. On va nous faire le cinéma dialectique habituel sur le thème « nous privilégions la santé de la population » mais la réalité c’est que, ce faisant, on sait déjà qui va payer la note. Toujours les meme bien sur, le privé évidemment, et en particulier les PME, TPE, artisans, autoentrepreneurs etc …
    On compte sur les « filets de sécurité » (Assurance chomage etc …) pour amortir le choc dans la durée avec aussi naturellement des impots « de solidarité », c’est à dire le matraquage des épargnants et de ceux qui gagnent un peu plus que les autres. Et rien ne changera, quand on a un emploi garanti (d’une manière ou d’une autre) on passera tranquillement à travers cette crise, comme pour les autres.
    D’autres pays choisissent l’autre solution, l’Italie par exemple (elle ne pouvait peut etre plus faire autrement), les US également semble t’il.
    « La France » s’en sortira bien sur. Quand on dit « la France » on parle de l’état Français et de tout ceux qui profitent de sa « bienveillante protection ». Pour les autres ce sera une autre histoire il faudra qu’ils se débrouillent ….

    • D’accord avec certains points de votre analyse mais pas avec vos remarques économiques. Vous inférez qu’un confinement brutal serait préférable à un étalement mais rien n’est moins sûr. On en reparlera après les premières émeutes sanglantes, quand les Italiens commenceront à manquer.

      Le gouvernement fantoche italien avait le choix et il est à peu près évident qu’il a accumulé les mauvais décisions, depuis le début, l’absurde quarantaine générale n’étant pas la moindre. Il ne fallait pas en attendre moins d’un gouvernement incompétent arrivé au pouvoir par hasard, après avoir tiré la bonne carte dans une pochette surprise (pour le dire gentiment).

    • Il me semble que Trump est un des rares à prendre le pari, en effet, que 6 semaines de fermeture à la chinoise valent mieux que d’être toujours en retard d’une mesure. Si dans un mois l’épidémie est jugulée aux USA, Trump sera réélu triomphalement. Sinon, il n’est même pas sûr qu’il perde…

    • La purge consiste à chercher les malades et tester massivement la population pour empêcher la propagation au reste du pays, alors que le cantonnement se contente d’attendre et d’isoler les personnes touchées.

      Le premier est un combat sans fin jusqu’au vaccin. Le second est un compromis.

      La Chine a choisi le premier, mais le pays est bloqué et l’épidémie reste toujours possible.

  • La question est pertinente. L’erreur majeure de Trump est de se focaliser sur les marchés financiers alors qu’ils sont dans la plus grosse bulle de tous les temps, amplement démontrée désormais, tandis que les opérateurs ont enfin compris l’impuissance des banques centrales (pas encore leur nocivité, mais ça viendra rapidement).

    Toutefois, vu ce qu’il y a en face…

    Biden parviendra-t-il à rejoindre novembre sans passer d’abord par la case prison ? Sans attraper le CoronaWuhan ?

    Cette élection réserve encore plein de surprises.

  • Encore un qui n’aime pas Trump! Les américains savent bien que la crise vient du coronavirus, pas de lui.

  • Ecoutez la conférence de presse sur le virus de Tumph, comparez avec le discours de Macron et vous verrez à quel point nous allons nous enfoncer dans la M, gonflé dans notre orgueil et notre infinie confiance dans un état nounou.

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