Coronavirus et municipales : et si on votait en ligne ?

Le problème du maintien des municipales malgré l’épidémie de coronavirus pourrait être résolu en un clic. Pourquoi le gouvernement n’opte-t-il pas pour le vote en ligne ?

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Coronavirus et municipales : et si on votait en ligne ?

Publié le 7 mars 2020
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Par Justine Colinet.

L’épidémie de coronavirus continue de sévir dans le monde et déferle sur l’Hexagone. Aujourd’hui, 423 cas confirmés en France, 7 décès, des écoles fermées, des rassemblements annulés ou reportés… Une épidémie « inexorable » selon Emmanuel Macron. Les Français sont inquiets et c’est légitime.

Pourtant, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, confirme que le premier tour des municipales aura bien lieu le dimanche 15 mars (2’36 dans cette vidéo).

Maintenir les municipales en période d’épidémie

Agnès Buzyn, candidate à la mairie de Paris « souhaite que ces élections se passent dans la plus grande sérénité possible » mais dit comprendre la peur des citoyens et ne pas vouloir les inciter à sortir de chez eux, car elle « pense qu’il faut être attentif au ressenti des gens » (3’16 dans cette même vidéo).

La solution de Christophe Castaner pour rassurer la population ? Mettre du gel hydroalcoolique à disposition des citoyens dans les bureaux de vote et faciliter les procurations (3’37 dans la vidéo).

Selon Agnès Buzyn, le ministère de l’Intérieur prend donc « toutes les dispositions pour que cette élection se passe dans les meilleures conditions possibles et que chacun puisse exprimer son vote ». 

Toutes les dispositions possibles ?

On sait désormais que la promiscuité augmente le risque de contamination au coronavirus. Est-ce idéal de se rendre dans un bureau de vote où des centaines de citoyens vont défiler en une journée ?

De nombreux rassemblements sont annulés partout en France, qu’il s’agisse de sport, de concerts, de cinéma ou de salons, et on comprend aisément pourquoi.
Mais malgré cela, nos politiciens prennent la décision de maintenir les élections municipales. Comme si la politique ne pouvait pas attendre, comme si la politique était plus importante que la santé, comme si la politique était finalement plus importante que tout le reste.

Maintenir les élections, pourquoi pas. Protéger la population avec du gel hydroalcoolique et des procurations, peut-être pas.

Et le vote en ligne dans tout ça ?

Pourquoi parlementer longuement autour du maintien ou pas de ces élections au vu des risques que cela pourrait engendrer pour bon nombre de citoyens, alors qu’il suffirait d’instaurer un système de vote en ligne ?

Nous le savons, aujourd’hui la plupart de nos démarches sont réalisables sur le web. C’est facile, rapide, et en cas d’épidémie, chacun peut agir de chez soi.

Cette méthode de vote est déjà d’application pour les Français à l’étranger lors des élections législatives et des élections consulaires. Pourquoi personne, parmi nos politiciens, ne semble vouloir adapter ce système aux élections municipales, à l’heure de cette (difficile) gestion d’épidémie ?

Les citoyens qui comptaient aller voter pourraient ainsi exprimer leur voix sans prendre le risque d’être contaminés par le coronavirus. De plus, grâce à ce système de vote, il n’y a plus de problème matériel, plus de déplacement à prévoir, plus de perte de temps considérable dans les bureaux de vote.

Autre avantage notable : peut-être que certains abstentionnistes auraient davantage tendance à vouloir s’exprimer s’ils pouvaient le faire rapidement, de leur domicile, sans trop de contraintes.

Le problème du maintien des municipales malgré l’épidémie de coronavirus pourrait être résolu en un clic, mais ce que le gouvernement nous propose, c’est de déposer des gels hydroalcooliques près des urnes…

Voir les commentaires (26)

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  • Le plus simple est de reporter l’élection, élection sans grand intérêt puisqu’un maire le reste des dizaines d’années

  • l’élément majeur serait le risque de fraude et/ou la suspicion que les réseaux induiraient

    • Les hackers russes (les Russes ayant bon dos) risqueraient de fausser les résultats des municipales, en particulier à Izel-les-esquerchin, à Méounes-les Montrieux.
      Et à Paris, l’usager de la RATP est immunisé automatiquement, il peut donc se déplacer aux urnes !

      • et donc que l’état fasse le nécessaire pour faire étudier un logiciel « spécial » et accessoires pour ce faire en ne dépassant pas les 2 ou 3 milliards d’€uros (peut-être un peu plus. . .)

  • En France, il faudrait bien sûr offrir un ordinateur et une connexion internet, aux frais du contribuable, à tout électeur qui prétendrait ne pas avoir les moyens de se les payer soi-même…

  • Quand on sait l’ampleur de la fraude aux prestations sociales dans un système où tout est fait à distance (comme cela vient d’être confirmé par une commission d’enquête parlementaire), on peut se demander quelle serait la fiabilité d’un tel scrutin…

  • Je sens qu’un jour cela va arriver et nous aurons touché le fond du fond.
    Votez dans un isoloir, c’est prendre au moins une minute de réflexion, c’est prendre contact avec ses concitoyens, une certaine solennité, c’est le juste retour de notre participation à la société de laquelle nous attendons tout. Déjà que ce sont les sondages qui font l’élection …
    Ah oui, la fraude possible ? Mais à qui se fier …

  • non ,la politique ne peut pas attendre , raison pour laquelle lrem pense déjà à l’entre deux tour……et quand les municipales seront passées , coronavirus ou pas , ce sont les présidentielles qui vont obnubiler nos politiciens ….au fait , pour ceux qui vont se déplacer , pensez à prendre votre stylo ….

  • Je suis Français de l’étranger et suis d’accord avec ce qui est dit dans cet article.

    Le problème est que le vote électronique à la française est une farce étatiste bien de chez nous. J’ai essayé de m’inscrire à partir de mon Mac et la procédure m’obligeait à ne me servir que d’un seul navigateur et il fallait en plus installer une version spécifique de la « java console ». Un labyrinth. Dans la pratique, 99.99% des utilisateurs de Mac étaient exclus… très peu de gens ont réussit à ouvrir leur compte.

    On pourrait envisager une app couplée avec un site sécurisé, qui donnerait accès à l’ensemble des interactions avec l’état: impôts, allocations, votes etc. La biométrie et la géolocalisation permettraient d’identifier les personnes plus efficacement qu’aujourd’hui et veiller, par exemple, que les allocataires du chômage ne soient pas en train de se la couler douce sur une plage à l’autre bout du monde au frais du contribuable. On pourrait aussi facilement faire voter les gens sur toutes sortes de choses, au niveau national comme au niveau local, et même ne faire voter qu’une partie de l’électorat en sélectionnant au hasard une fraction des électeurs.

    Évidement cette technologie pose certains problèmes liés à la sécurité des données et le respect de l’intimité que la blockchain peut résoudre. De toutes manières, l’identité numérique et l’anonymat est un sujet qui va s’imposer. Ce que je décris n’est pas de la science fiction, c’est en train d’arriver. Autant prendre le taureau par les cornes que d’y aller à reculons et bâcler.

    • on rentre donc dans le domaine du click et du like ! au bureau de vote on fait au moins un effort d’écriture : on signe . Mais c’est pas grave …

      • L’essentiel est qu’il n’y ait pas de fraude. C’est le pré-requis absolu.
        Le deuxième point est que la technologie utilisée ne soit pas une usine à gaz, comme le déplore Stephane. Bref, que ça fonctionne.
        OK, cela fait deux pré-requis pas évidents à respecter en socialie.

        Cela dit, s’inquiéter du fait qu’en votant par internet on ne fera plus l’effort de signer, euh, vous faites du second degré j’espère. Ou alors vous ne vous servez jamais d’internet pour faire des achats, au travail… vous êtes sûr que c’est bien vous qui avez posté votre message, au fait ?

    • Euh non, pas de biométrie pour ca, une clef de cryptage asymétrique, sinon c’est trop facile à bidouiller…

    • OUI ! (et je pense aux vieilleries à base de Flash qui ne tournent que sur Windows).
      Le CoronaVirus est l’occasion de ringardiser les administrations avec ces identités numériques, l’accès aux procédures administratives par BlockChain, donner des cours aux élèves des classes secondaires par vidéo, etc …

  • Font jamais bien..les politiques..

    Normal , ils sont a notre image…!?

  • Il n’y a aucune objection sérieuse au vote électronique. La Suisse développe progressivement l’e-voting sans problème particulier.
    En France, on achète sur Amazon, paye ses impôts, joue au tiercé, etc. en ligne.
    Le problème est que notre pays a horreur de la démocratie directe. Quand on voit les difficultés quasi insurmontables qui ont été mises en place pour voter à propos d’ADP, on comprend la résistance de notre régime politique, autrement dit sa peur de la démocratie directe, qui signerait la ruine des partis politiques institutionnels.

    • « On achète sur Amazon… » Encore faut-il, pour qu’il y ait fraude, que son auteur utilise une carte bancaire volée ou piratée.

  • Très mauvaise idée, le vote en ligne. C’est la porte ouverte à toutes les fraudes

  • je vois mal comment avec le vote en ligne on peut garantir et la sûreté du vote et l’anonymat.

    • C’est surtout la transparence pour l’électeur du respect de ces conditions qui pose problème. Techniquement, il n’y a aucune difficulté à mettre en place un vote en ligne sûr et anonyme. Mais si l’organisateur souhaite tricher avec ça, il est bien plus facile pour lui de le faire sans que l’électeur lambda puisse s’en rendre compte.

  • Je vendrai (cher) mon vote à un candidat, lequel viendra utiliser mon PC comme si c’était moi qui le faisait.

  • Le vote par internet ne sera pas, car ce serait la première étape conduisant au référendum sur tous les sujets. Et ça, c’est hors de question pour la Ripoublique.

  • Absolement contre.
    Nous perdrons toute guarantie que le comptage des voix soit correct. Et si le système est hacké/manipulé une fois il’y aura plus aucune manière d’en reprendre le contrôle…

  • Le vote à distance pour l’instant ne présente pratiquement aucune des garanties nécessaires:
    – garantie de l’identité de la personne qui vote (c’est trop facile de piquer les codes d’accès de la grand mère)
    – garantie de l’indépendance du vote (c’est trop facile d’influencer la grand mère, de payer le voisin ou de le menacer)
    – garantie que le bulletin de vote est enregistré et comptabilisé loyalement (qui contrôle les logiciels et les bases de données?)
    – garantie de l’anonymat du vote (idem)

    Bref c’est acceptable seulement pour des élections à faible enjeu.

    • Le second point est majeur et non contournable, pour les autres on peut imaginer des solutions fiables.

    • Pour les deux premiers points, on peut imaginer une période de transition, où les personnes sans internet, peu familières avec l’informatique (en gros, les personnes âgées) continuent à se déplacer pour voter – ou à voter par procuration, comme cela se fait déjà. Et plus tard, vote par internet pour tous, y compris en mettant des terminaux à disposition pour ceux ne disposant pas d’internet chez eux.

      Cela dit, les points 3 et 4 sont effectivement à résoudre. Je ne suis pas sûr que cela soit insoluble, mais cela impliquera des contrôles à tous les niveaux par des membres de tous les partis politiques en lice, comme cela se fait aujourd’hui physiquement dans les mairies.

  • Les commentaires sont fermés.

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