Baisse du chômage : profitons-en pour agir !

Certes le chômage baisse, mais ce n’est pas le moment encore de se réjouir : il y a fort à faire.

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Baisse du chômage : profitons-en pour agir !

Publié le 31 janvier 2020
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Par Claude Sicard.

La presse nous apprend les bonnes nouvelles que nous donne l’INSEE sur la baisse du chômage en France en 2019 : 120 700 chômeurs en moins, soit un recul du chômage de 3,3 % par rapport à l’année précédente.

Le taux de chômage se trouve ainsi ramené à 8,6 %, et les pouvoirs publics ne cachent pas leur satisfaction. Ils confirment ainsi que l’objectif de 7 % fixé par notre président pourra vraisemblablement être atteint en fin de mandat.

Notre ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, vient à la rescousse, et il parle même de la possibilité de parvenir enfin à une situation de plein emploi en 2025 : « L’objectif 5 % est tout à fait envisageable. »

Face à ces emballements, il faut prendre quelque recul et replacer ces premières améliorations du taux de chômage dans le cadre des réalités qui nous gouvernent. Incontestablement, ces premiers progrès sont à saluer, car ils sont le fruit des réformes initiées par le précédent gouvernement et complétées ensuite par Emmanuel Macron. Mais nous sommes encore extrêmement loin de voir la situation économique du pays redressée.

Quelles sont, en fait, les réalités auxquelles notre pays se trouve confronté en matière d’emploi ?

Nous allons les rappeler très brièvement.

Le taux de chômage dans les pays développés

Le BIT est l’autorité reconnue pour fournir des comparaisons fiables entre les pays sur les niveaux du chômage. Cet organisme international définit le taux de chômage comme le rapport entre les personnes sans emploi en âge de travailler et la population active, celle-ci étant par définition constituée par les personnes de 15 à 64 ans ayant un emploi, plus tous les chômeurs en cherchent un. On obtient ainsi les taux de chômage suivants :

Taux de chômage 2017

baisse du chômage

On voit que la France est un pays qui se démarque complètement des autres pays développés. Un tel taux de chômage qui a la caractéristique, en France, de se maintenir dans la durée relève nécessairement d’un problème structurel.

On se souvient que François Mitterrand nous avait dit, en s’en désolant : « Dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé. » On a trop disserté dans notre pays sur le taux de chômage élevé qui le caractérise sans jamais expliquer malheureusement aux Français quelle en est la cause.

Nous avons montré, dans différents articles précédents, que la cause de ce chômage très élevé et particulièrement difficile à réduire s’explique par la très forte désindustrialisation de notre pays, le secteur industriel ne représentant plus que 10 % du PIB alors qu’il devrait se situer aux alentours de 18 % à 20 %. La France est devenue, progressivement, le pays le plus désindustrialisé de toute l’Europe, la Grèce mise à part, et la situation est extrêmement difficile à redresser.

Le taux de population active de la France

La France est le pays européen qui, en proportion de la population totale, a aujourd’hui le plus faible taux de population active.

Les chiffes sont les suivants :

baisse du chômage

Ces chiffres sont extrêmement parlants.

La France a manifestement un taux de population active beaucoup trop faible, c’est-à-dire une insuffisante proportion de personnes au travail par rapport à la population totale. Cela constitue un élément de faiblesse incontestable pour notre économie.

Un  taux de 52 % paraîtrait être dans la norme, ce qui signifierait qu’il manque environ 4,5 millions de personnes au travail dans notre pays. Des études seraient nécessaires pour mieux les cerner.

Par exemple, chez les seniors dans la catégorie des 60 à 64 ans le taux d’emploi est de seulement 30 % alors qu’il est en moyenne de 42 % dans l’Union européenne (source : France stratégie).

Pour les jeunes de moins de 25 ans, le taux de chômage français était de 20,1 % en avril 2019, contre 5,2% en Allemagne, et 10,9 % en Grande-Bretagne. Certes, en Italie, la situation était pire encore avec un taux de 33 %.

De surcroît, lorsqu’il s’agit des personnels salariés, du fait de la législation française du travail et de ce que les syndicats désignent comme des avantages acquis, ces personnes bénéficient de durées de travail moins élevées que dans les autres pays, qu’il s’agisse de la durée hebdomadaire du travail ou de la durée de la vie active.

Les créations d’emplois en France

L’INSEE nous apprend que 263 000 emplois nouveaux ont été créés en 2019, dont 30 000 environ résultant de la transformation du CICE en baisse de cotisations pour les employeurs.

L’INSEE nous indique que le secteur des services constitue à nouveau le secteur contribuant le plus à la création d’emplois, très loin devant l’industrie. On aurait eu la ventilation suivante :

On voit que, au regard de tous les emplois qui manquent à notre machine économique, et chiffrés plus haut grossièrement à 4,5 millions, le chiffre de  263 000 emplois créés en 2019 est insignifiant. À ce rythme, il faudra 20 ans pour nous trouver dans la norme.

Dans un article précédent, nous avions estimé qu’il manque au moins 1,8 million d’emplois dans notre secteur industriel, secteur dont les effectifs ne se montent plus aujourd’hui qu’à 2,7 millions de personnes.

Ces 1,8 million d’emplois industriels qui font défaut dans notre pays induiraient, s’ils existaient, un très grand nombre d’emplois dans le secteur tertiaire, celui des services.

Les économistes avancent généralement un coefficient multiplicateur de deux : ce qui signifie que nous en serions à 5,4 millions d’emplois avec un secteur industriel revenu à son niveau normal. Avec un tel supplément d’emplois le taux de population active avoisinerait 53,6 %, chiffre encore inférieur à celui de la Suisse.

Plutôt donc que de rassurer les Français avec ces premiers résultats certes encourageants en matière de lutte contre le chômage, mais beaucoup trop modestes comme nous venons de le constater, il conviendrait plutôt de tirer la sonnette d’alarme pour les mobiliser.

Emmanuel Macron a évoqué timidement ce problème dans sa conférence de presse du 26 avril dernier, à l’issue du grand débat : « La France  travaille en moyenne beaucoup moins que ses voisins. »

Mais aussitôt les syndicats ont protesté, alléguant que les chiffres étaient faux. Ils émanent de l’Institut coe-Rexecode, un organisme proche du Medef. Pour calmer le jeu, Emmanuel Macron a abandonné ce discours, d’autant qu’il s’était engagé dans sa campagne électorale à ne pas toucher à l’âge de départ à la retraite.

Baisse du chômage, oui, mais deux défis à relever

Notre pays se trouve face à deux défis, extrêmement difficiles à relever afin de parvenir à une situation de plein emploi :

  • reconstituer le tissu industriel du pays
  • miser sur une économie fondée presque uniquement sur les services, c’est-à-dire pratiquement sans industrie.

Reconstituer notre secteur industriel pour le porter à nouveau à hauteur de 18 % ou 20 % du PIB parait être extrêmement difficile, notamment dans le contexte de fonctionnement des entreprises en France :

  • législation du travail mal adaptée,
  • fiscalité beaucoup trop lourde,
  • contraintes pointilleuses de préservation de l’environnement,
  • hostilité permanente des syndicats majoritairement de culture marxiste,
  • etc.

Le nouveau tissu industriel ne serait évidemment constitué que d’entreprises de haute technologie, d’innovations. Il faudrait pour cela que notre recherche soit essentiellement confiée au secteur marchand et non pas à l’État, et que les budgets de R&D soient considérablement renforcés.

La France n’est pas une start-up nation comme c’est le cas d’Israel. Le problème est que toutes les start-up à gros potentiel de développement passent trop souvent par l’étranger lorsqu’elles ont à lever des capitaux pour alimenter leur croissance. Ce sont bien souvent des fonds américains qui interviennent. Le développement de ces entreprises va se faire à l’étranger, notamment aux États-Unis où le marché est dix fois plus important que le nôtre, et où leurs conditions de développement sont bien plus favorables.

Pour l’heure, on voit que le redressement de notre industrie peine à prendre forme. À peine 12000 emplois nouveaux ont été créés dans ce secteur en 2019.

L’alternative consistant à ne compter que sur le secteur tertiaire ne constitue-t-elle pas une utopie, pour un pays de la dimension du nôtre ? Il n’y a pas d’exemple dont le pays pourrait s’inspirer, ceux fonctionnant uniquement sur le secteur des services étant de toute petite dimension.

Les entreprises du secteur des services, lorsqu’elles croissent et se développent ont  un développement que les économistes nomment « multi-local », ce qui signifie que les emplois se créent à l’étranger, contrairement aux entreprises industrielles qui exportent à partir du territoire où elles se sont établies initialement. D’ailleurs, les exportations des pays développés sont constituées à 75 % ou 80 % par des produits manufacturés.

Comme on le voit, parvenir à nouveau, en France, au plein emploi se révèle être une tâche extrêmement ardue.

Il faudrait pouvoir redévelopper rapidement notre secteur industriel en conservant la maitrise des innovations de nos chercheurs. Mais à présent, la Chine est là, maitrisant parfaitement tous les savoir-faire modernes, et disposant de chercheurs extrêmement bien formés dont les effectifs sont du même ordre que ceux des États-Unis. Ce pays est devenu redoutable, avec une forte capacité d’innovation et un État stratège intervenant fortement dans l’économie.

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  • Le chômage à baissé? En vrai ou par un tour de passe-passe de Paul Lempois? (radiations sauvage, mise en stage/formation…)

    • @le goret , ben il y aurait eu 176600 radiations en 2019…..ceci expliquant peut être cela…..

      • y’avait pas eu un article récemment sur le fait que le gouvernement passe son temps à trafiquer tous les chiffres qui lui passent entre les mains (pas que les chiffres du chômage) dans je ne sais plus quelle presse??

    • De toute façon, l’important n’est pas le taux de chômage, mais le taux d’emploi, comme le signale l’auteur.
      À ce niveau, on peut utilement, en complément de l’article, consulter le graphique suivant https://data.oecd.org/emp/employment-rate.htm

      Où on voit que la France peut gagner 10% de taux d’emploi pour arriver à hauteur de pays comme le Royaume-Uni (de 65% à 75%)
      10% de taux d’emploi, cela représente 4,3 millions d’emplois supplémentaires – ce qui rejoint le calcul fait par l’auteur de l’article.

      Encore faudrait-il libérer l’économie, l’esprit d’entreprise, en allégeant le code du travail de 80 ou 90%, et l’interventionnisme de l’État de moitié, au moins… encore faudrait-il que les Français cessent de tout attendre de l’État-papa-maman, et d’avoir peur d’assumer leur liberté et leurs responsabilités !

      • Il faut aussi améliorer le taux de confiance en l’avenir, transformer une partie des administratifs en conseilleur plutôt que de cocher des cases.

  • « miser sur une économie fondée presque uniquement sur les services, c’est-à-dire pratiquement sans industrie. » je ne suis pas sûr que ça fasse baisser le chômage, bien au contraire.

  • Bonjour ,
    Le redacteur oublie un fait important : dans l’industrie ,un fort contingent des personnes y travaillant ne sont pas comptabilises en raison de leur contrat .Le personnel interim n’est pas enregistre ds l’industrie mais dans les services meme s il fait le meme travail que sont collegue CDI…Les entreprises ont externalisee des pans entiers de certaines activitees (maintenance , suppy ,achats ,etc) .Donc ,il est hasardeux de disserter sur ce sujet et de faire des comparaisons entre pays.
    De plus , le 18% d’industrie est assene comme une evidence , d’ou cela sort il?
    Cordialement.
    Pascal Tropee.

    Ds « l’industrie » depuis 35 ans….(tour a tour employe , employeur)

    • Bonjour zigaboo
      L’article cite l’Insee, et sur le site de l’Insee le chiffre de intérimaire est bien classifié en industriel si c’est la réalité.
      D’ailleurs en 2014 le % d’emploi industriel est de 13.9% d’après l’Insee

      • Les chiffres de l’INSEE sont basés sur des statistiques à partir d’enquêtes téléphoniques, contrairement aux chiffres de Pôle Emploi repris par la Dares.
        Quand Maron a annoncé en début de mandat qu’il n’y aurait plus de publications que tous les trimestres, cela cachait un autre changement majeur: le remplacement des chiffres réels par les ceux de l’INSEE.
        Significativement, il y a un passage du ministère du travail à Bercy…

  • Si on enlève l’excédent de ponctionnaires, au bas mot 3 millions, le score tombe à 40%
    Y a pas à dire, ♪ on est ♩ on est les champions ♫ on est les champions ♪♬♩
    Imbattables, les autres n’y pensent même pas le matin en se rasant :mrgreen:

    • Croissance 1.2% et création d’emploi? combien de contractuels dans la F.P? De préférence payés par la dette, faut ce qui faut . Décidemment rien ne les arrête…

  • Au début, j’ai dû vérifier que je n’étais pas sur le Gorafi…
    « Bruno le Maire à la rescousse », « possibilité de parvenir enfin à une situation de plein emploi », « l’objectif fixé par notre président pourra être atteint en fin de mandat ». YOUPIE !
    .
    D’une part en additionnant les catégories A, B, C soit 5,6 millions, on arrive à un taux de chômage de 18.8%.
    Ensuite, si on additionne les emplois qui sont une charge sois 5,5 millions de fonctionnaires plus 1,5 millions qui sont salariés d’état plus les chômeurs de catégorie A, B , C, on arrive à un total de 12,6 millions ou encore 42.4% de la population active qui est une charge ! (et je fais grâce des 1,3 millions de micro-entrepreneurs qui gagnent à peine de quoi vivre.)
    .
    À ce stade, il ne reste plus que deux choses à faire :
    1-Calculer le nombre d’actifs qui paient pour tous les autres soit 17,1 millions pour 67 millions d’habitants. Chaque actif doit donc supporter 3,91 personnes. C’est moarr !
    2-Raconter une bonne blague sur l’union soviétique, « Quelle est la caractéristique la plus durable des économies planifiées ? Les difficultés passagères ».

  • Le gouvernement présente des chiffres susceptibles d’appuyer sa communication.
    La réalité est moins rose: par exemple, les radiations administratives ont augmenté de 15% en un an et pire, les sorties de Pôle Emploi pour reprise d’emploi ont baissé de 3,6%. (Cf tableau des flux de la Dares)
    https://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/xlsx/dares_donnees_nat_cvs_mens_12.2019.xlsx

  • Je n’ai absolument aucune confiance dans les annonces du gouvernement. Les statistiques sont bidonnées depuis des décennies! On devrait juger sur le nombre de personnes au travail et non sur les chômeurs, trop facile à mettre en formation, radiés ou non inscrits!

  • Les libéraux qui passent leur temps à se plaindre du taux de chômage en France aimeraient que le gouverment prennent des mesures similaires à celles qui ont été adoptées par Schroder en Allemagne (les fameuses réformes hartz). De telles mesures permettraient effectivement de réduire le nombre de chômeurs ,mais en aucun cas elles ne contribueraient à apaiser les tensions sociales. Transformer les gilets jaunes au chômage en chauffeurs uber ou livreurs de pizzas ne fera pas diminuer cette colère sourde qui monte dans le pays. Nos « brillants » énarques qui tombent en pâmoison devant le modèle allemands se trompent lourdement s’ils imaginent qu’ils vont transformer les français en allemands.

    • Donc pour vous il faut ne rien faire du tout. C’est ainsi que vous résolvez les problèmes?
      Les chiffres sont là 45,3% des français travaillent contre 58,4% Suisses.

      • « Donc pour vous il faut ne rien faire du tout »

        Meunon, au contraire, il faut juste nationaliser toutes les entreprises privées. Les entreprises d’État, y’a que ça de vrai. Certes on finit dans la misère, mais on y finit tous, y’a pas de jaloux !

    • « mais en aucun cas elles ne contribueraient à apaiser les tensions sociales. »

      Salaire médian :
      France 1772 euros
      Allemagne 3311 euros
      Suisse 5077 euros.
      .
      Indice de liberté économique:
      France 72ème
      Allemagne 25ème
      Suisse 4ème
      .
      Chômage des jeunes :
      France 20,8%
      Allemagne 5,1%
      Suisse 6,2%
      .
      Compte public:
      France déficitaire depuis 43 ans
      Allemagne bénéficiaire depuis 5 ans (et régulièrement avant)
      Suisse bénéficiaire depuis 10 ans (sauf 2014)
      .
      Dette:
      France 100,4%
      Allemagne 61,9%
      Suisse 29,2 %
      .
      Manifs & Grèves violentes depuis 2018:
      Allemagne RAS
      Suisse RAS
      France 144 blessé grave etc.

      • No , un interim est enregistre dans une entreprise interim( secteur tertiaire) , il ne fait pas parti de l’effectif de l’entreprise accueillante .

      • Transformer les chômeurs en travailleurs pauvres ne nous permettra certainement pas de rattraper l’Allemagne et la Suisse. La France restera plombée par une monnaie trop élevée par rapport à sa compétitivité . En plus de ca ,vous oubliez que la France a des caractéristiques anthropologiques qui diffèrent radicalement de celles de l’Allemagne et de la Suisse (lisez Emmanuel Todd pour vous en convaincre). Ces pays sont attachés à une gestion plus libérale de l’ économie et supportent donc bien mieux les inégalités. Les différents peuples d’Europe ne sont pas interchangeables contrairement à ce que peuvent penser tous ces technochrates européistes à la mentalité de comptable. Les français accodent de l’importance à l’égalité et on ne parviendra pas à leur imposer le modèle ultra libéral dont rèvent Bruxelles et le Medef.

        • Travailleurs pauvres: (Chiffres OCDE 2018)
          France 7,1%
          Allemagne 3,7%
          .
          Plutôt que des slogans, je vous propose des chiffres ce qui est bien plus sérieux.
          .
          En réalité, l’état français avec 56% du PIB de dépense est le plus gros au monde (hors dictature) et avec 45,3% de prélèvement obligatoire celui qui prélève le plus. Une partie de la population vit sur le dos de l’autre qui n’arrive plus à produire assez de richesses la France est totalement en faillite et ceci malgré les taux négatifs de la BCE voulu par les médiocres politiques français.
          .
          Selon la Cour des comptes, la dette hors bilan est de 4300 milliards d’euros en augmentation de 500 milliards les 10 dernières années et l’état français dépense chaque année 150 milliards de trop. L’état a encore emprunté 200 milliards en 2019 (compris les intérêts de la dette donc) et n’a pas signé un seul budget positif depuis 43 ans. Game-Over a moyen terme ça va faire très mal !
          .
          Alors que l’état-nounou suédois offre des prestations sociale incomparables pour moins de prélèvements et quasi aucune dette, les services publics de l’état français s’enfoncent dans la médiocrité: la justice est classée 37eme sur 43 pays européens derrière l’Arménie et l’Azerbaïdjan, l’EDNAT fait des scores minable au PISA, La SNCF est endettée jusqu’au cou, les 750 zones de non-droit, les déserts médicaux, les retraites minable, comme les salaires et le reste est à l’avenant.
          .
          .
          Je connais parfaitement Emmanuel Todd, les Français sont des royalistes régicide dans l’âme et beaucoup plus littéraires que pragmatique, mais ceci n’arriverait pas si les Français avaient le pouvoir avec la démocratie directe comme en Suisse. Il faut toute la force d’une clique mafieuse et médiocre de politiciens consanguins et des corporations parasites comme les syndicats pour voler autant de richesses sans offrir de justes prestations en retour et les Français en sont parfaitement conscients.

        • « on ne parviendra pas à leur imposer le modèle ultra libéral dont rèvent Bruxelles et le Medef »

          Ce qui est sûr, c’est qu’avec vous on ne risque pas de les faire changer de mentalité – par exemple, en les informant sérieusement au lieu de faire de la démagogie, de céder aux caprices des plus capricieux d’entre eux afin de les monter les uns contre les autres, de faire monter la frustration. La réalité, c’est que les gens comme vous prennent les Français pour des demeurés, incapables de comprendre les choses. Et que vous faites tout pour les maintenir dans le fatalisme.

          La monnaie euro n’est pas bonne pour la France certes, mais cela n’empêche pas qu’il faut désétatiser ce pays, cesser d’étouffer les entreprises par toutes sortes de taxes et de réglementations tatillonnes, car l’expérience montre que c’est ainsi qu’on fait baisser le chômage.
          Quant à votre tirade sur les « travailleurs pauvres », toute l’Histoire montre qu’à la fois il y a toujours eu des pauvres (parce que l’égalité, cela n’existe pas, hors l’égalité devant la loi), et que ce sont les systèmes économiques les plus libres qui ont amené l’enrichissement général des pays qui les ont adoptés, et qui dit enrichissement général dit meilleur système de santé, meilleur système éducatif, meilleures infrastructures, etc. ce qui profite à tous. Les « travailleurs pauvres » dont vous parlez n’auraient pas survécu au-delà de 35 ans, il y a 150 ans, parce qu’à l’époque, il y avait de la vraie pauvreté, celle qui tue.

    • « Transformer les gilets jaunes au chômage en chauffeurs uber ou livreurs de pizzas ne fera pas diminuer cette colère sourde qui monte dans le pays. »
      .
      .
      @tolnus : Entre une situation A où des gilets jaunes sont au chômage et une situation B où ils ont des petits boulots (chauffeurs uber, livreurs de pizzas, etc) , les libéraux préfèrent en effet la situation B , car même si les petits boulots sont mal rémunérés ou mal considérés ils permettent de gagner de l’expérience dans le monde du travail et de l’estime de soi (fierté de ne dépendre de personne, fierté de ne pas être un assisté alourdissant le poids des dépenses sociales.) En outre, plus le nombre d’offres d’emploi surpasse le nombre de demandeurs d’emploi plus les salaires augmentent, donc moins les petits boulots seront mal rémunérés.
      .
      D’autre part il ne faut pas oublier un détail : survivre en gagnant un salaire de misère est certes une mission impossible quand le coût de la vie est aussi élevé qu’en France, mais cela cesserait d’être aussi difficile si, après avoir instauré des mesures favorables au capitalisme libéral, tout finissait par coûter moins cher qu’auparavant (bouffe, vêtements, soins médicaux, transports, logements, etc…)
      .
      Les socialistes m’objecteront que dans un pays libéral tout finit au contraire par coûter plus cher, entre autres du fait que les riches y débarqueront en masse, ce qui causera un processus de gentrification. Par exemple, si Jeff Bezos achète une baraque dans votre quartier, les prix des loyers risquent de s’envoler. Ce que ne pigent pas les socialistes, c’est que dans un tel scénario vous n’êtes « perdant » que si vous êtes locataire (ou si une baisse des loyers induite par la construction de nouveaux logements est impossible), et non pas si vous êtes le propriétaire d’une baraque que des ultrariches cherchent despérement à acquérir. À vrai dire, même dans le cas où vous n’êtes pas propriétaire, la présence d’ultrariches comme Jeff Bezos dans votre quartier peut vous être bénéfique, ne serait-ce qu’en terme d’opportunité d’emploi.

  • De toute façon, l’important n’est pas le taux de chômage, mais le taux d’emploi, comme le signale l’auteur.
    À ce niveau, on peut utilement, en complément de l’article, consulter le graphique suivant https://data.oecd.org/emp/employment-rate.htm

    Où on voit que la France peut gagner 10% de taux d’emploi pour arriver à hauteur de pays comme le Royaume-Uni (de 65% à 75%)
    10% de taux d’emploi, cela représente 4,3 millions d’emplois supplémentaires – ce qui rejoint le calcul fait par l’auteur de l’article.

    Encore faudrait-il libérer l’économie, l’esprit d’entreprise, en allégeant le code du travail de 80 ou 90%, et l’interventionnisme de l’État de moitié, au moins… encore faudrait-il que les Français cessent de tout attendre de l’État-papa-maman, et d’avoir peur d’assumer leur liberté et leurs responsabilités !

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