Par Frédéric Mas.
La colère populiste qui traverse la France n’est pas née d’hier, comme le rappelle le dernier essai de Pierre Rosanvallon1. En réponse aux différentes crises et guerres qui ont traversé l’Europe le long du XXe siècle, qui ont culminé avec deux guerres mondiales, la défiance s’est installée au sein de la société, qu’elle se manifeste à l’endroit des gouvernants ou des gouvernés entre eux2. C’est cette défiance que les politiques ont cru pouvoir combler en développant un État social fort, qui n’a cessé de s’accroître depuis la fin de la Première Guerre mondiale.
Faiblesse du capital social
Dans un essai récent, Yann Algan, Elisabeth Beasley, Daniel Cohen et Martial Foucault ont montré que le populisme ne reposait pas simplement sur un rejet des élites ou une crise de confiance du peuple envers les institutions, mais aussi sur la faiblesse du capital social, c’est-à-dire les liens de confiance tissés entre les individus, liens permettant de faciliter les échanges et l’instauration des institutions au sein de la société civile3.
L’environnement culturel joue un rôle essentiel dans la fabrication de ces liens horizontaux, ce qui place la religion comme un facteur tantôt encourageant, tantôt décourageant la possibilité d’établir le terreau favorable à la coopération sociale étendue au-delà du cercle purement familial.
Seulement, développer l’État pour endiguer le phénomène de défiance et la crise du capital social n’a fait qu’aggraver la situation. En défaisant les liens sociaux créés spontanément au sein du monde social par ceux hiérarchiques et individualisés de l’administration, l’État a participé activement à l’atomisation du corps social et à la distanciation des citoyens.
Aujourd’hui, l’extension du domaine de l’État est à son paroxysme : non seulement il prétend régenter les actes les plus quotidiens du citoyen, menaçant jusqu’à ses libertés les plus élémentaires comme la propriété ou la liberté d’expression, mais il n’a plus les moyens de ses prétentions. Les Trente piteuses, qui ont succédé aux Trente glorieuses, la pression sociale exorbitante qui chasse nos talents nationaux et la dette publique colossale nous parlent de son reflux économique pourtant prévisible4.
L’État social créé pour répondre à la défiance en a non seulement créé, mais depuis des décennies, il génère également de la frustration et du ressentiment qui se cristallisent politiquement aujourd’hui en populisme.
En effet, la dépendance à un modèle social et politique qui n’a pas les moyens de ses ambitions ne pouvait que se traduire par la montée des extrêmes. Comment satisfaire maintenant toutes les demandes artificiellement créées par l’intervention publique sans un sou en caisse ?
pas un sou en caisse ? ils vont en trouver :les plates forme ( blabla car , le bon coin..) .doivent désormais déclarer les revenus de leurs clients au fisc ; autre entourloupe en préparation : soumettre l’assurance vie au droit commun des successions ( Charles sannat ) , sans parler de tout ce que l’on ne sait pas encore et qui nous pend au tarin ; quand au populisme , il s’effondrera le jour ou les gens se sentiront en sécurité dans leur pays et pourront vivre décemment de leur travail ; autant dire , pas demain la veille ; et pour cause…..
On oublie l’effet “mondialisation” commencé lors de l’effondrement de l’URSS. Le reste (rejet des élites, Etat social) serait plus des facteurs aggravants.
moi j’ai une seule question : qu’est ce que le populisme?
Si c’est le fait de proposer des politiques qui ne sont pas assises sur des promesses fallacieuses, il n’y a pas de populisme en france.
Si c’est de faire croire aux électeurs qu’on possède la clef de tous les problèmes,
alors il n’y a que du populisme en france..
La democratie a des limites , dont une est la crédulité de l’électeur,.
C’est la dessus que comptent tous les partis politiques pour se goinfrer, les uns vendent des utopies, les autres surfent sur les peurs apocalyptiques , d’autres encore pratiquent le flatte -couillon, et tous masquent la réalité : tous les hommes ne sont pas égaux, peu s’en faut, mais tous essayent d’obtenir plus!
Il est clair que chaque organisation gère une part de marché , c’est tout
Votez qui vous voulez! hors des grands bouleversements personne ne modifiera le statut quo,profitez de la vie
si vous êtes pauvres vous le resterez point! si vous voulez vous enrichir en france bonne chance!
On pourrait peut-être dire que le populisme, c’est le fait pour un homme politique de proposer une politique s’adressant “au peuple” cad à un concept collectiviste/un groupe niant les individus qui le composent.
Vous présentez toujours une conception extrémiste du libéralisme qui ne peut que rebuter les gens. Et après vous venez pleurer que les gens ne comprennent rien…
Le concept de “peuple” n’implique pas nécessairement la négation des individus qui le compose. Par exemple, la constitution de 1958 commence par ces mots “Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme”.
La constitution de 1958 contient aussi le poison communiste du CNR . Quant à l’attachement aux droits de l’homme, permettez moi de rire (jaune), le conseil constitutionnel s’en est chargé avec efficacité en laissant passer suffisamment de lois scélérates pour que la formule ne soit rien d’autre qu’une coquille vide .
Le conseil constitutionnel a une conception à géométrie variable des droits de l’homme, mais dire qu’il ne s’en inspire pas du tout est une absurdité.
Ce n’est pas le capital social qui crée du lien entre individu ou qui crée le sentiment de société, c’est la spécialisation du travail qui transforme la compétition entre individus pour la survie en coopération pour l’amélioration des conditions de vie. Elle transforme les individus d’ennemis en amis, et fait d’individus épars une société. LUDWIG VON MISES
Je pense surtout que le populisme, même s’il naît et prend appui sur des revendications sociales, est une réaction au manque de démocratie de notre système.
Le peuple souverain est sommé de choisir entre des personnages qui ont été présélectionnés en amont pour faire une politique décidée ailleurs…
Il a fini par s’en rendre compte…
j’adhere
Le populisme est le symptôme d’un peuple qui ne s’estime pas entendu.
Alors oui l’état, et le pouvoir est bien “Le Responsable “.
Le pouvoir s’est torché avec le référendum sur l’Europe de 2005 et tout récemment les cahiers de doléances des gilets jaunes après avoir été scanné, numérisé et traité analytiquement , leurs contenu a disparu. Il m’étonnerai que Macron l’emporte au Paradis.
Je me fais la même réflexion. Le point de départ pour moi est 1995 quand Chirac est élu avec la promesse de réduire la fracture sociale avant de balancer tout ça à la poubelle quelques mois plus tard. On aura Le Pen au second tour en 2002.
2005 est effectivement le point d’orgue de cette duplicité. On demande leur avis aux Français sur le TCE sans se souci de leur réponse puisqu’on leur fourguera une copie de celui-ci (traité de Lisbonne) 2 ans plus tard malgré le Non au TCE.
Des éléments mineurs de cette fourberie suivront : Sarko démarre son quinquennat avec l’ouverture à gauche avant de finir par courir après le FN. Hollande démarre une politique de la demande pour finir, sans justification, par une politique de l’offre. Macron se montre hostile au 80, pendant la campagne, avant de laissser faire son premier ministre. Ce sera un des facteurs déclenchants de la Crise des Gilets jaunes.
Toutes ces promesses faites et non tenues (quoi qu’on pense d’elles) qui donnent l’impression que ce n’est plus le politique qui dirige mais le technocrate parisien, cette profonde incapacité à tenir compte de l’opinion des citoyens, en d’autres termes un manque criant de démocratie, voilà ce qui nourrit le populisme.
En ce qui concerne le referendum de 2005 la question n’était pas “voulez vous sortir de l’europe” mais “voulez vous d’une constitution europeenne”
Le peuple a dit non Il n’y a pas de constitution europeenne.;
Quand au traité de Lisbonne , il a été voté par le congrès a Versailles a la majorité des 3/5 eme , les reformes portaient sur les regles d’élargissement a 26 et la distribution des votes , principalement pour éviter que la Lituanie ait le meme poids que l’Allemagne ou la France..
Mais que voulez vous , le peuple est con.. on lui fait croire ce que l’on veut a des fins de politiques d’arrière cour..
rien a changé, la tambouille électorale fait flores..
Ou encore plus simplement : en infantilisant les citoyens à coup de “droit à … toutetnimportequoi” et de “servicepublic-monopoledetat” (santé, éducation, transports et maintenant retraites) structurellement inefficaces, on se retrouve en face d’adolescents insatisfaits et qui se croient tout permis.
Donc contestation et violence : gilets jaunes suivi des belles initiatives révolutionnaires des militants CGT décortiqués.
On a fermé des mouvements pour moins que cela.
On ferme la CGT ?
Le populisme est la traduction d’un manque total et absolu de confiance dans les politiques ou qu’ils se situent.
Il faut être aveugle pour ne pas constater que le populisme est parfaitement justifié par la conduite de nos politiques. Dénoncer le populisme c’est nier la démocratie et ses sursauts.
La coopération sociale est pourtant aujourd’hui à un niveau tout à fait extraordinaire, comme l’illustre la parabole du crayon de bois (Moi, le crayon – La main invisible en action, selon Leonard E. Read, sur Contrepoints évidemment). Simplement nous l’avons oublié.
Pourquoi lorsqu’on parle de populisme, montrer quasi systématiquement une photo d’extrême droite, alors que parmi les extrêmes, c’est quand même celui qui provoque le moins de bordel quand il exprime son désaccord ?…