Ce que nous devons à la croissance économique

Contrairement à ce que suggèrent les injonctions des mouvements écologistes, ni la qualité de notre environnement ni celle de notre mode de vie ne justifient l’abandon de la croissance économique et de la civilisation industrielle.

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Girl by Mathieu Jarry (CC BY-NC-ND 2.0)

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Ce que nous devons à la croissance économique

Publié le 5 novembre 2019
- A +

Par Ferghane Azihari.
Un article de l’Iref-Europe

La croissance économique se définit par la faculté des sociétés à employer leurs facteurs de productions à des fins toujours plus productives. Cette faculté résulte de l’accumulation de capital, du progrès technique et d’une spécialisation toujours plus optimale des travailleurs.

Cependant, cette croissance est aujourd’hui conspuée par les mouvements écologistes au nom de la protection de l’environnement. La fronde contre la civilisation industrielle semble provenir d’une certaine amnésie quant aux avantages sociaux et humains que nous procure la croissance économique.

Il ne s’agit pas là d’un simple processus mercantile. Dans la mesure où elle reflète la capacité d’une société à produire toujours davantage de richesses, elle conditionne la faculté des êtres humains à satisfaire à leurs besoins au moindre coût.

Ainsi que l’attestent de multiples graphiques ci-dessous la croissance économique permet aux êtres humains de vivre plus longtemps (figure 1), d’être mieux nourris (figure 2), de se doter d’un système de santé robuste (figure 4), d’échapper à la mortalité infantile et maternelle (figures 4 et 5), le tout en travaillant de moins en moins (figures 6 et 7). Autrement dit, la croissance économique va de pair avec le développement humain (figure 8).

Figure 1 : Lien entre l’espérance de vie et le PIB par habitant 
Figure 2 : Lien entre la proportion de gens vivant avec moins 1,90 dollars par mois et le taux d’enfants en sous-poids
 
Figure 3 : PIB par habitant et dépenses de santé 
Figure 4 : Lien entre mortalité infantile et extrême pauvreté 
Figure 5 : PIB par habitant et mortalité maternelle 
Figure 6 : Productivité et temps de travail annuel 
Figure 7 : travail des enfants et PIB par habitant 
Figure 8 : Indice de développement humain et PIB par habitant 

Mais cette croissance s’obtient-elle au détriment de la qualité de notre environnement ? D’autres données infirment ce préjugé. Le nombre de victimes de catastrophes naturelles n’a jamais été aussi faible, et ceci en dépit du fait que les êtres humains n’ont jamais été aussi nombreux (figures 9 et 10).

Figure 9 : Taux de décès dus aux catastrophes naturelles 
Figure 10 : Nombre de décès dus aux catastrophes naturelles 

La résilience des civilisations vis-à-vis des catastrophes naturelles croît avec leur développement (tableau 1).

TABLEAU 1 : impact économique et humanitaire des catastrophes naturelles en fonction de l’indice de développement humain (IDH) – Valeurs annuelles médianes par groupe d’IDH

L’indice de performance environnementale élaboré par les universités de Yale et de Columbia montre que les pays riches tendent à avoir un environnement de meilleure qualité que les pays pauvres et figure 11)

Figure 11 : Lien entre l’indice de performance environnementale et le PIB par habitant(source : site de l’EPI)

 

Contrairement à ce que suggèrent les injonctions des mouvements écologistes, ni la qualité de notre environnement ni celle de notre mode de vie ne justifie l’abandon de la croissance économique et de la civilisation industrielle.

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  • je plaide plutôt pour la liberté des individus..

    le seul avantage des politiques de décroissance , c’est qu’elles peuvent bine conduire à la décroissance. au contraire des politiques affichant leur volonté de favoriser la croissance…

  • En fait, le problème n’est pas de savoir s’il en faut ou pas, c’est plutôt de savoir si il y en aura…
    Lorsque l’on s’endette (pour le France) de 80 milliards d’Euros par an pour créer péniblement 30 Milliards de « création de richesse », on peut se poser la question… On peut aligner tous les graphiques que l’on veut, se gargariser de toutes les innovations possibles, mais sans énergie pas chère, pas de croissance…
    En passant, les écologistes qui nous expliquent, à juste titre, qu’il ne faut pas laisser une planète trop pourrie à nos enfants, n’ont aucun problème à laisser des montagnes de dettes à ces mêmes enfants pour financer leurs lubies…

  • Peut être un problème de bonheur que la croissance malgré ses bienfaits matériels (surtout) n’arrive pas à combler..
    Sans remettre tout en question on peut s’interroger.

    • Oui, mais derrière la promesse de croissance, se cache en fait l’espoir que demain sera mieux qu’aujourd’hui.
      En tuant cet espoir – même si l’on peut donner différents sens au « mieux » – les écologistes montrent leur logique mortifère.
      Il nous faut retrouver le sens de la vie, non pas en niant les progrès matériels, mais en se rappelant que « l’homme ne vit pas seulement de pain ».

    • @ Indivisible :
      Si je passe mon temps à essayer de subsister, alors j’ai peu de temps pour rechercher le bonheur. Si je vis dans l’abondance, alors j’aurai beaucoup plus de temps pour rechercher le bonheur. Ce n’est pas pour cela que je vais le trouver, sachant que la bonheur est une conception fluctuante en fonction de la personne et de son humeur du moment.
      Reprocher à la croissance économique de ne pas faire le bonheur est un mauvais procès. L’argent ne fait pas le bonheur mais sans argent c’est bien plus difficile d’être heureux.

      • On dit que le bonheur (en partie seulement soyons juste) dépend de sa position relative dans la société. Si vos voisins ont une maison ou une voiture plus belle que la vôtre, vous vous sentirez moins heureux. Pourtant votre richesse dans l’absolu a crû. C’est à dire qu’à partir d’un certain niveau de richesse qui procure un bonheur de confort réel, le bonheur et la croissance sont déconnectés. Un niveau ou la croissance participe beaucoup moins au bonheur. Les décroissants se situent, si je les comprends bien, dans cet écart : consommez moins pour être heureux.

        • @indivisible : votre vision du bonheur et celle que les socialistes veulent vous inculquer. Hélas, c’est la vision de l’envie et de la cupidité, qui ne peuvent que rendre malheureux …
          Quand aux décroissants, tant que la planète comptera 900 millions d’êtres humains qui crèvent de faim et que la France comptera 8 millions de pauvres, ils feraient mieux de rester dans leurs beaux quartiers (l’écologie et le socialisme, c’est un truc de riches).

          • Si vous ne faites pas la différence entre vision et description, retourner à vos études. Ensuite nous pourrons discuter. Vous êtes vraiment bourré de clichés, où est la liberté de penser (donc de voir la réalité) dans votre esprit ? J’essaie de comprendre avant de condamner avec des idées toutes faites.

  • La croissance économique, je veux bien mais sans croissance démographique s’il vous plaît. Pensez aux agoraphobes de mon espèce qui ont besoin d’un peu de liberté de mouvement et d’espace alentour.

    • On n’est pas obligé de s’entasser dans des grandes villes comme le souhaite l’oligarchie.

      • A la campagne aussi ça s’entasse …
        Et même au sommet de l’Everest!

      • L’exode rural est une conséquence de la croissance économique. La spécialisation du travail est plus facile dans de grandes métropoles et permet un niveau de vie plus élevé avec une meilleure préservation de la nature (de nombreuses surfaces à la campagne retourne à l’état sauvage suite à l’exode rural). Le monde libéral est bien fait !!!

    • regardez les pays où la démographie se stabilise voire décroit, ce sont des pays à très forte croissance économique. Comme quoi les choses sont bien faites …

  • Evidemment, je suis d’accord puisque c’est exactement ce que je pense. On peut absolument allier croissance industrielle et respect de l’environnement.

  • La decroissance…pourquoi pas si cela consiste a une optimisation de tous les processus. La decroissance c’est un prix de voiture qui baisse au lieu de monter artificiellement par des lois ou des options devenues obligatoires.
    La croissance est le symbole de l’echec pour une societe dont la population ne croit plus et a atteint un bon niveau de vie.

    • @ reactitude : vous ne parlez pas de décroissance, mais de hausse de la productivité. La croissance est justement le symbole de la réussite d’une société démographiquement stable, cela veut dire que son niveau de vie continue à croitre sans faire plus d’efforts.

      • L’homme continu de toujours faire plus ,mieux , avec moins n’en déplaise aux escrologistes collapsologues. Valable pour toutes les productions humaines depuis longtemps. (j’avais mis aussi « actions » avant productions mais je l’ai vite retiré)

      • La croissance c’est essentiellement du pognon en plus en circulation pas forcement plus d’echanges !

    • Non, la décroissance ce n’est absolument pas ce que vous croyez. C’est l’abandon de la consommation pour une vie plus frugale. Mais ce que ne disent pas les écolos c’est que cela veut dire moins de ventes, donc baisse de la production et donc le chômage pour les bras devenus inutiles. Il ne faut jamais oublier que nous vivons tous grâce à l’économie et nous travaillons tous plus ou moins directement pour elle! Donc décroissance veut dire des millions de chômeurs supplémentaires, une explosion de la misère, une régression sociale et humanitaire!

  • A ceux qui mentionnent les escrologistes à tour de bras : pourrais-je vous demander votre avis sur cet auteur qui met en relation catastrophes naturelles et croissance économique ????
    A quel moment est-il possible que la croissance économique ait un quelconque impact sur les tremblements de terre et éruptions volcaniques ?
    Je ne vais pas (encore) accabler cet auteur de reproches, mais svp… il faut arrêter de le publier…

    • Pas de relation avec la survenance des catastrophes, mais avec leur impact (nombre de morts, montant des dégâts).

    • La croissance économique permet, par exemple, de mettre en place un système d’alerte et d’évacuation en cas de tsunami. Avant d’attaquer l’auteur, renseignez-vous !

      • Oui, ça c’est d’une logique tout bête. Je ne vois pas ce que ça vient faire dans un argumentaire sérieux. Ya une sorte d’invocation d’un effet magique et bienfaisant de la croissance économique sur la Nature qu’il faut dompter…
        Pour le système d’alerte des tsunami dans l’océan pacifique, je vous renvoie à ce lien : https://fr.unesco.org/70years/50_ans_alerte_tsunami_pacifique
        80 millions d’euro par an pour le maintenir en état; vu le nombre de pays inclus, je pense que même sans grande croissance économique, ça passe.
        Renseingez-vous qu’il disait. Renseignez-vous !

        • C’est quoi la logique intelligente ? Faire des liens entre des choses qui n’en ont pas et se croire pertinent ?

        • Sur les systèmes d’alerte aux tsunamis, il me semble que je pourrais plus vous enseigner que me renseigner… Tous ces liens que vous découvrez et citez, vous êtes vous jamais demandé comment il se fait que les autres les connaissaient déjà ?
          En tout cas, je suis certain que les Philippines, par exemple, n’attendaient que de savoir de votre plume combien c’était bon marché, et qu’elles vont d’autorité prélever l’infime taxe nécessaire pour installer systèmes d’alerte et d’évacuation sur les 2000 îles où ça doit encore manquer…

    • @Luther.
      L’auteur parle de « catastrophes naturelles ». C’est votre esprit biaisé qui fait un lien entre catastrophe naturelle et le RCA en mentionnant les écologistes.
      « Arrêtez de publier », lol.

    • Regardez la différence entre un typhon au Japon et un cyclone à Haïti. Même chose pour les tremblements de terre, les tsunamis… Le développement économique permet de faire face. C’est pas si compliqué à comprendre.

    • Et de quand datent les dernières famines liées à une sécheresse en France ?

    • @ Luther
      Monsieur est pour la censure quand il ne comprend pas ce que l’auteur décrit?

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