Les trois bienfaits de la crise de 2008

La crise de 2008 a permis de mieux cerner l’économie réelle et a engendré les cryptomonnaies ainsi que le financement participatif.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les trois bienfaits de la crise de 2008

Publié le 19 mai 2019
- A +

Par Simone Wapler.

Le processus de destruction créatrice entamé en 2008 a été contré par les banques centrales mais il est quand même ressorti de bonnes choses de cette crise financière.

En premier lieu, l’expression « économie réelle » est désormais courante. Le public commence à flairer quelque chose de frelaté dans l’industrie financière actuelle. Pour aller jusqu’au bout de l’analyse, il faudrait formuler que l’industrie financière appartient à l’économie irréelle.

Dans cette économie, on manipule de l’argent irréel qui a brisé tout lien avec le monde réel. Le couple risque-rendement a rompu, laissant dans la nature des rejetons mal éduqués, immoraux et trop-gros-pour-faire-faillite.

En deuxième lieu, les cryptomonnaies sont nées. En réaction à la folie des banques centrales et aux révélations d’Edward Snowden sur l’espionnage de nos données personnelles, cette nouvelle monnaie nous permet – si nous le désirons – de ne plus être les cobayes des expériences monétaires, des « dévaluations compétitives » et autres billevesées qui nous sont infligées par de doctes et pompeux monétaristes, économistes, banquiers centraux et politiciens en mal d’argent facile. 

Guillaume Maujean, éditorialiste des Échos que l’on ne peut pas taxer d’être un « anarcap » (anarcho-capitaliste) n’écrivait-il pas au sujet du bitcoin :

« Le bitcoin, lui, ne dépend d’aucun État, d’aucune banque, ni d’aucune autorité centrale. Il n’y a aucune possibilité d’éroder sa valeur en menant une politique inflationniste ou en faisant tourner la planche à billets, puisque les règles du jeu ont été fixées dès le départ et sont immuables.

C’est la pierre de touche d’un système où les individus sont enfin affranchis de tout arbitraire politique. Le moyen de se libérer de l’emprise de l’État et du contrôle que celui-ci exerce sur les informations relevant de la sphère privée. Le rêve de la philosophe Ayn Rand et des libertariens qui devient réalité. »

Oui, le bitcoin pourrait conduire à la reprise en main de la monnaie par chacun de nous, une monnaie utile à l’économie réelle même si cette monnaie est immatérielle.

En troisième et dernier lieu est né le financement participatif. Celui-ci permet aux entreprises de l’économie réelle de solliciter le vrai argent, l’épargne, en contournant les banques.

Comme nous le savons désormais, les banques ne sont plus des intermédiaires de prêt, agrégeant de l’épargne pour la mettre à disposition de projets gourmands en capitaux. Les dépôts ne font plus les crédits. Dans l’économie irréelle d’aujourd’hui, les crédits accordés avec de l’argent qui n’existe pas encore font les dépôts.

Ce système permet de tricher sur les taux d’intérêt en les manipulant à la baisse. Ce système draine de l’argent (irréel et réel) vers des projets non rentables (tels que le gaz et le pétrole de schiste aux États-Unis), ce qui étouffe l’économie.

Mais vous pouvez très bien vous en affranchir si vous le souhaitez en prêtant directement à des entreprises de l’économie réelle (crowdlending) ou en participant à leurs levées de fonds en capital (crowdfunding).

Sensibilisation à ce qu’est l’économie réelle, concurrence monétaire et financement participatif :  « à quelque chose malheur est bon », dit le dicton. Espérons que la prochaine crise permettra de démontrer que le bitcoin peut être « anti-fragile » et se bonifier avec les épreuves.

Pour plus d’informations, c’est ici

 

Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)
  • « projets non rentables tels que le gaz et le pétrole de schiste » : il me semble que la question était principalement lié à leur transport, les législations environnementales Obama ayant bloqué les constructions de pipe-lines, qui ont redémarré à grande échelle sous Trump.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Yannick Chatelain  et Antoine Roche[1. Antoine Roche, Ingénieur, chef de produit chez SingularityDAO.].

Première partie de cette analyse ici.

Seconde partie de cette analyse ici.

Troisième partie de cette analyse ici.

 

En plusieurs étapes, nous vous proposons de rendre la cryptomonnaie à la portée de tous.

Après « La blockchain est une révolution », « Les Smart Contracts », «  Les différents types de cryptommonaies », nous abordons aujourd’hui en profondeur la place de « la finance dé... Poursuivre la lecture

Par Jacques Ninet.

 

En rédigeant l’essai que j’ai consacré aux taux négatifs, à l’été 2016, je suis tombé un peu par hasard sur un rapport publié l’été précédent par le Groupe des 30, think tank réunissant des grands argentiers (banquiers centraux et ministres des Finances) à la retraite et quelques banquiers privés. Ouvrage stupéfiant intitulé Fundamentals of central banking. Lessons from the crisis, en réalité véritable confession des erreurs des banquiers centraux dans leur vision de l’économie, dans la prévention de la... Poursuivre la lecture

Gels de certains fonds de participation sur des secteur à la mode, éclatement de la bulle des cryptoactifs bidons, éclatement de la bulle des SPAC, sauvetage des fonds de pension britanniques, mise sous tutelle d’un petit assureur-vie italien. Derniers craquements financiers en date : aides à des banques diagnostiquées en crise de « liquidités », la Silicon Valley Bank aux États-Unis et Crédit Suisse.

Nous avons l’impression de revivre les débuts des crises de 2000 et 2008.

Les crises se suivent en ayant en apparence des causes ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles