Syndicats et État, les vrais ennemis d’Air France

Air France serait bien inspirée de se moderniser, non pas pour répondre à l’initiative des Pays-Bas mais pour éviter de couler.

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Air France A380-861 F-HPJA By: Christopher Griner - CC BY 2.0

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Syndicats et État, les vrais ennemis d’Air France

Publié le 6 mars 2019
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Par Nicolas Lecaussin.
Un article de l’Iref-Europe

Il y avait beaucoup de comique dans les protestations des dirigeants français contre la décision de l’État néerlandais d’augmenter sa part dans le capital d’Air France-KLM. Les étatistes français qui s’opposent à l’interventionnisme d’un autre pays !

Mais au-delà de l’amusement, soyons sérieux : l’État n’a strictement rien à faire dans une compagnie aérienne surtout aujourd’hui, lorsque l’ouverture à la concurrence a été largement profitable aux clients. Personne ne peut le contester : il faut cinq minutes pour acheter un billet d’avion sur internet après avoir choisi la meilleure option sur un comparatif de prix. On n’en croit pas ses yeux lorsque l’on voit des tarifs ridicules pour aller à l’autre bout de l’Europe, voire plus loin. Ils pourraient même être encore moins élevés sans les taxes d’aéroports. Il n’y a aucun doute, la concurrence marche à condition de la laisser agir.

 

Une entreprise aux mains des syndicats

Ce n’est pas le cas chez Air France, une compagnie qui n’a pas su se transformer à temps. Comme la SNCF, la RATP et EDF, elle est dirigée surtout par les syndicats, en particulier celui des pilotes, le SNPL AF, qui refuse toute réforme et semble se battre avant tout pour conserver ses privilèges : des salaires pour une partie d’entre eux à plus de 300 000 euros brut par an (un coût moyen de 25 % plus élevé que celui d’un pilote de KLM), 15 jours de vacances supplémentaires par rapport au privé, la gratuité partielle des billets pour les salariés, les retraités et leurs ayants droit (coût annuel : environ 90 millions d’euros), un comité d’entreprise particulièrement gâté avec un budget de 3 % de la masse salariale (contre 1 % dans les autres entreprises), etc.

Aux politiques français qui ont la mémoire courte, il aurait fallu rappeler l’incroyable affaire de la chemise arrachée du DRH d’Air France sauvé in extremis par des vigiles ou les grèves de l’année dernière, entre mars et mai : plus de 15 jours qui ont coûté presque 400 millions d’euros, soit 50 % du bénéfice de 2017. On aurait pu les avertir aussi, avant que les Néerlandais s’en chargent, que la compagnie KLM, c’est 4 fois plus de bénéfices qu’Air France et que les marges en 2018, ont été de 9,8% pour KLM et de 1,7 % pour Air France.

Peut-être les dirigeants de KLM en ont-ils eu assez de faire des efforts et de gagner de l’argent alors que leur partenaire en perd. Air France serait bien inspirée de se moderniser, non pas pour répondre à l’initiative des Pays-Bas mais pour éviter de couler. Pour cela, il ne faut surtout pas compter sur l’État ou les syndicats.

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  • Tout est dit et bien dit, merci. Comme la plupart des personnes ayant un peu de jugeote, il y a bien longtemps que je fuis cette compagnie. Risquer de gâcher mes vacances parce qu’un syndicat, qui ne représente que lui-même, peut (va) lancer une grève au moment où les gens qu’il est sensé défendre (les salariés) partent en vacances, non merci ! Et je ne vais certainement pas payer mes billets plus chers pour nourrir ces profiteurs. Où l’on voit, encore, les limites du « achetez français ».

  • Actionnaires État français : 14,30 % État néerlandais : 14 % China Eastern : 8,8 % Delta Air Lines : 8,8 % Salariés : 3,9 % Autocontrôle : 0,3 % Flottant : 49,9 % Pour les droits de vote aux assemblées, l’état français, China Eastern et Delta ont le double droit de vote, l’état néerlandais l’aura dans deux ans. Déjà maintenant, les deux états ensemble pèsent plus que les privés, les privés ensemble pèsent plus que des états qui ne s’entendent pas. De belles luttes de pouvoir en perspective.

  • Air France est en retard. Comme les heures de décollage de ses avions.

  • Une entreprise d’Etat n’a jamais été une bonne affaire, donc je suis d’accord pour que l’état français dégage.

    • ADP n’est pas une bonne affaire ? Les autoroutes ne sont pas une bonne affaire ?
      Je veux bien qu’on dise que l’état ne doit pas faire d’activité économique, mais pas de brader ce qu’il a !

      • lonbled6 a écrit « que l’état français dégage », pas « que l’état français brade ses actions Air France ». L’agence des participations de l’Etat est capable de bien gérer son portefeuille si les ministres la laissent faire!

      • amike
        vous confondez , l’etat ne vend que des permis d’exploiter , pas les murs

  • qu’on privatise AIRFrance et vite , tout ira mieux , L’Etatt n’a rien a faire dans ce type de société , on a vu pour la SNCM la moitié du personnel dégagé , un bateau détourné par les syndicats, repris par les CM , bouffé par CORSICA ferries , des grèves a rallonge pendant les vacances .depuis que l’état est minoritaire, la peur de voir les bateaux vendus, et la fermeture de la boite a remis du plomb dans la téte des cégétistes , fossoyeurs des grandes sociétés. AIRFRANCE plongera c’est sur on ne peut tenir éternellement par des subventions payées par le contribuable une société mediocre , perdant de l’argent dans un contexte de concurrence sans pitié !

  • tout cela ressemble furieusement à la situation de Renault/Nissan. Mêmes causes mêmes effets.

    • tout a fait ; l’argent du contribuable français est le bienvenu quand plus personne ne veut acheter.. une fois la crise passée hop tchao le contribuable

      • Les Soviets faisaient pareil.
        L’U.R.S.S. a fini par s’effondrer.
        Ce sera pareil pour la France ; la seule question, c’est : quand ?

        • @ Modern Coding
          Oh! C’est déjà bien en cours et depuis un bon moment! Le pays est en train de plonger et n’est pas près de remonter sur le plongeoir, comme Air-France, disons presqu’à moitié KLM, pour être gentil!
          Il serait naïf de croire que les Néerlandais sont là par hasard!…

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