École de la confiance : rien de nouveau dans l’école d’État

La loi comprend des mesures qui servent à brasser du vent et qui n’apportent rien. Éclairage.

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Jean Michel Blanquer By: MyScienceWork - CC BY 2.0

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École de la confiance : rien de nouveau dans l’école d’État

Publié le 13 février 2019
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Par Jean-Baptiste Noé.

Les députés commencent l’examen de la loi sur l’école proposée par Jean-Michel Blanquer. Il n’y a pas grand-chose à en attendre. C’est un salmigondis de procédures et de modifications administratives qui ne changent en rien le caractère étatique de l’école et qui n’apportent aucune liberté à l’existant. Retenons d’abord deux mesures liberticides.

Réduction de la liberté scolaire

D’abord l’abaissement de la scolarité obligatoire à l’âge de trois ans. En apparence, cela ne change rien puisque près de 98 % des enfants de trois ans sont scolarisés. En réalité, cela oblige tous les parents à mettre leur enfant à l’école, y compris ceux qui souhaitent leur offrir une éducation de qualité en dehors du système éducatif étatique. Un enfant de trois ans peut tout à fait apprendre à lire.

Or, si l’apprentissage de la lecture se fait avec de bonnes méthodes, cela évite que l’enfant soit détruit par la méthode globale encore largement utilisée en CP. Les parents conscients des enjeux éducatifs ne pourront donc plus échapper à la mainmise de l’État sur leurs enfants. Pauvres enfants, qui devront subir les tourments de l’Éducation nationale pendant treize années, de trois à seize ans.

Ensuite, la loi renforce les contrôles sur les familles qui organisent l’école à la maison. Elles devront désormais être contrôlées tous les ans et fournir des garanties précises sur les contenus des cours. Bien évidemment, c’est la lutte contre l’islamisme qui est mise en avant pour défendre ces mesures, et la nécessaire défense « des valeurs de la République ». Ceux qui souhaitent donner à leurs enfants une éducation qui sort des chemins de l’école d’État en sont pour leurs frais.

Des mesures cosmétiques

La loi comprend des mesures qui servent à brasser du vent et qui n’apportent rien. Ainsi les Espé, écoles supérieures du professorat et de l’éducation, créées par Vincent Peillon en 2013, sont-elles remplacées par des INSP, des Instituts nationaux supérieurs du professorat. Avant 2013, cela s’appelait des IUFM. Changement de nom donc, ce qui suppose changements de panneaux, d’en-tête des courriers et des sites internet, donc des frais.

Mais les directions et les professeurs restent les mêmes : des agents qui versent souvent dans le sectarisme pédagogiste et qui n’ont d’autre ambition que d’envoûter les pauvres lauréats du concours et de leur inculquer le pédagogisme. Les futurs professeurs sont déformés pour toujours après deux ans passés à ingurgiter les délires de la novlangue pédagogiste.

Remplacer l’absence de professeurs

Ceux qui lisent régulièrement mes articles sur l’école vont finir par se lasser, mais, comme je le répète depuis quelques années, le grand défi de l’école d’État est qu’elle n’arrive plus à recruter. Plus de professeurs et un accroissement des démissions donnent des classes ingérables. La loi sur l’école de la confiance a donc trouvé une parade : faire assurer les cours par les surveillants.

Il est ainsi prévu que les « assistants d’éducation », car on ne dit pas surveillant, puissent avoir des fonctions d’enseignement, s’ils préparent des concours d’enseignement. Dans la réalité, je parie que cette clause sera rapidement mise sous le boisseau. Voilà donc un moyen de mettre un adulte devant les élèves pour assurer les cours de mathématiques, de chimie ou de langue. De toute façon, le pédagogisme prévoit que l’élève doit trouver lui-même son savoir et aller pianoter sur internet pour faire ses cours. Un surveillant pourra donc amplement faire l’affaire, nul besoin de professeur pour cela.

Dans un entretien accordé au journal 20 Minutes le 8 février dernier, Jean-Michel Blanquer a annoncé son souhait que davantage de place puisse être laissée au sport à l’école, et notamment des après-midis, le tout sur la base du volontariat. Pourquoi pas. On pourra toutefois rétorquer au ministre que les enfants ne vont pas à l’école pour faire du sport, mais pour apprendre à lire et à écrire et à former leur intelligence.

Nul besoin de l’école pour faire du sport. Ce sera sur la base du volontariat est-il dit. La chose est donc claire : c’est une remise en cause, sans le dire, du collège unique. Il y aura les collèges avec cours l’après-midi et les collèges avec sport. On devine déjà quelle population se trouvera dans chacun des collèges.

C’est là aussi un moyen de répondre à la pénurie de professeurs. S’il y a plus de sport, il y aura moins de cours, puisque les journées ne sont pas extensibles. Cela tombe bien : s’il y a pénurie de professeurs, il y a pléthore d’étudiants en Staps. On pourra ainsi supprimer des heures de cours et les remplacer par des heures de sport et ainsi camoufler l’absence de professeurs. Le ministre par ailleurs ne dit rien du financement de la mesure : communes, clubs sportifs, ministère ?

Recul sur la rationalisation

Jean-Michel Blanquer prévoyait de supprimer un certain nombre de rectorats afin que ceux-ci s’ajustent à la nouvelle carte des régions. Tollé dans les provinces, notamment à Limoges, où de nombreuses protestations ont eu lieu contre la suppression du rectorat. Tout le monde est d’accord pour que l’État fasse des économies, mais pas chez lui. Le ministre a donc reculé et maintient ce nombre pléthorique de rectorats, chacun avec ses bâtiments et son personnel administratif. Il faudra donc attendre pour les économies.

La fausse réforme du lycée

Enfin le monde du lycée est secoué par l’énième réforme en cours. Une fausse réforme en réalité, qui donne l’apparence de supprimer les sections générales alors que celles-ci sont maintenues, mais sous d’autres noms. Plus de ES, L ou S, mais des spécialités histoire économie, littérature ou mathématiques physiques.

Bref, la même chose nommée différemment, comme pour les Espé devenus INSP. Pas de quoi crier à la réforme ou manifester devant les rectorats comme le font certains professeurs principaux. Les nouveaux programmes de Première ont été rendus publics, mais pas les nouveaux programmes de Terminale.

Bon courage aux professeurs qui vont devoir préparer leurs cours sans savoir ce qu’il faudra enseigner l’année suivante. La pédagogie a besoin de visibilité sur le temps long et pour bien faire les choses, il aurait été utile d’informer les professeurs des programmes de Terminale valables à partir de 2020. Cela aurait pu permettre d’illustrer une véritable école de la confiance.

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  • Il est grand temps de privatiser l’éducation nationale.

    • Excellente idée ! un salaire moyen de prof, c’est 2300€/mois (4800€ environ charges comprises). Mais certains gagnent plus et d’autres moins. Quel coût cela représenterait-il alors de financer une année de scolarité pour un citoyen lambda ??
      Les gens qui mettent leurs enfants dans le privé pour 250€/mois pensent qu’ils payent les profs, mais c’est faux. C’est du privé sous contrat et les profs sont payés par l’Etat (ah le privé financé par l’argent public…). Ils ne payent que l’entretien du bâtiment et les surveillants. Le prix d’une école hors contrat, où les parents paient l’intégralité de la masse salariale de l’établissement est très, très cher et donc réservé à une élite économique. Peut-être en faites vous partie ?

      • Privatiser l’enseignement implique en retour de ne plus prélever sur les revenus des français ce qui était destiné à l’éducation nationale. Cela libèrera pas mal d’argent. Aux français d’en faire bon usage…

        • Et ne sera que justice pour ceux obligés d’inscrire leurs enfants dans le privé pour les préserver de la violence ordinaire du public, violence parfaitement tolérée par les proviseurs gauchistes.

      • Non non les gens qui inscrivent leurs enfants dans le privé savent très bien que les profs sont des fonctionnaires payés par le public, merci de ne pas les abêtir. Vu que les parents de ces enfants financent quand même l’école publique par leurs impôts (ah le public payé par le privé mais non utilisé par ce privé) il est normal que l’Etat finance un peu.
        D’autre part, imaginez que tous ces enfants actuellement dans le privé retournent dans le public : bonjour la sur-surpopulation.
        Enfin, si le public était à la hauteur, le privé ne trouverait pas d’élèves. Il est surtout regrettable que nombre de parents soient obligés d’inscrire leurs enfants dans le privé parce que le collège de leur secteur est incapable d’enrayer la violence qui s’y exprime, et se retrouvent donc à payer cher la scolarité de leurs enfants, tout en continuant de financer le collège public de leur secteur qui ne leur est pas accessible par laxisme, lâcheté et bien-pensance.

        • « Ah le public payé par le privé, mais non utilisé par ce privé ».
          Quelle phrase !
          En France, avant d’être pour l’école publique ou l’école privée, on est citoyen est contribuable. Il n’existe pas des catégories « publiques » ou « privées » de citoyens.
          Je pais des impôts qui financent des crèches où mes enfants n’ont jamais mis les pieds, des routes où je ne circulerai jamais, des hôpitaux où je ne recevrai jamais de soins.
          La contribution fiscale se fait pour le bien public. Tout contribuable finance nécessairement des services, même s’il ne les utilise pas.
          Pour ma part, qu’une personne choisisse de mettre ses enfants dans le privé et fasse le choix de payer pour cela, rien d’anormal. Rien d’anormal non plus à ce que cette personne finance l’ensemble des services publics, comme tout le monde.
          Par contre, que le contribuable finance l’enseignement privé, et que l’Education Nationale finance sa propre concurrence, cela ne vous gêne pas ?

          • Non cela ne me gêne pas et même je le comprends tout à fait vue la pagaille dans un grand nombre de collèges du public. Si cela ne vous dérange pas d’y envoyer vos enfants, moi si. En revanche, que l’école publique fasse garderie pour un certain nombre d’enfants, avec mes impôts, alors que les parents de ces mêmes enfants violents n’en paient pas, cela me dérange. Je finance 2 fois, à cause de gens qui financent 0 fois…

  • Il serait urgent que ceux qui ont cru, grâce à des propos bien ciblés que M. Blanquer allait sauver l’EN, réalisent que c’est le meilleur élève de la classe de M. Macron: quelques réformes cosmétiques, beaucoup de baratin et des actes en adéquation avec un projet progressiste-totalitaire qui, pour les plus attentifs, ne se cache même plus.
    Il faut bien comprendre que l’absence d’enseignants dignes de ce nom fournira un bon prétexte pour continuer à diminuer les enseignements disciplinaires. Ceci est voulu, sinon le ministre se réjouirait des alternatives qui souhaitent y remédier au lieu de leur mettre des bâtons dans les roues.

    • La France administre 1150 heures annuelles de cours en terminale quand dans le reste de l’Europe, on en est à 950 heures en moyenne, alors s’il s’agissait de diminuer les clowneries actuelles, on en pourrait qu’améliorer le niveau… et faire des économies, il y a 40.000 postes libérables ainsi pour le seul lycée ! (en descendant la semaine de cours à 26 heures de base)

  •  » Quin etiam obest plerumque iis, qui discere volunt , auctoritas eorum , qui se docere profitentur.  »

    (L’obstacle principal pour ceux qui souhaitent apprendre, est généralement l’autorité de ceux qui prétendent enseigner…)

    Ciceron
    (c’est pas carré 😉 )

    • hélas d’une exactitude glaçante , car nos enseignant n’enseignent pas ils formatent , et sont plus idéologues gauchisants que formateurs.
      encore un super commentaire ou tout est dit !

      • Ah le vieux fantasme qui consiste à croire que les enseignants sont tous de gauche… le premier syndicat de l’Education nationale, c’est le SNALC (classé à droite)… Il faut vivre avec son temps, les années 1960 sont finies.

        • en tout cas les résultats de nos chers élevés éduquées a la socialo que vous le vouliez ou non . prouvent la compétence et l’activité hors pair de ceux qui les éduquent, en 60 la France était dans la liste de tète de l’éducation, elle est 25 eme quel bond, en arriéré ! a l’époque ceux parties au bac , maintenant plus de 80% échoueraient a ce qui était la première , effectivement on est plus dans les années 60 la gauche est passée par la !

          • J’aimerais que vous expliquiez « éduquées (sic) à la socialo »… j’ignorais que la France ait été dirigée par la gauche pendant se si longues décennies…
            Ensuite, dans les années 1960, les pays émergents d’aujourd’hui était à peine indépendants… Ils ont fait du chemin depuis. C’est un vieux réflexe colonial que de vouloir être le premier en tout. Cela en devient désolant que de vouloir être le premier sans s’en donner les moyens…

            • essayer de réfléchir avant d’ecrire n’importe quoi , depuis 1981 ou la gauche a quand même été au pouvoir , 14 ans mitterand, 5 ans jospin, 5 ans hollande! ils n’ont pas arrêté sous prétexte d’égalité de diminuer et de changer tout ce qui était la base de l’éducation vous parlez de colonial ? quel rapport , les pays emergents ont fait du chemin Ha ? pas en Afrique en tout cas !
              quand a vouloir être le premier c’est vouloir s’accrocher , pas se laisser porter comme une chiffe mole !
              oui vous avez ce raisonnement désagréable des socialos qui prônent le nivellement plutôt que l’élitisme .mais la preuve est autre se sont ceux qui veulent se battre qui gagnent les autres se laissent bercer et geignent ! et je préfère être le premier ou dans les premiers , que le dernier, a chacun sa façon de voir les choses

              • Oh mon dieu ! Vous avez oublié que sous Mitterand, il y a eu de la cohabitation, et pas qu’une seule… vous oubliez Sarkozy et Macron (pour rappel JM BLanquer, son ministre de l’éducation, était déjà en fonction du temps de Sarkozy, du temps du ministre Luc Châtel) …
                Vous êtes d’une ignorance terrible. Vous n’évoquez que des poncifs quand on vous avance des chiffres et des arguments. Oui, le niveau d’éducation progresse en Afrique (en Asie aussi, ainsi qu’en Amérique latine)…
                Vouloir être le premier, sans mettre l’argent nécessaire, sans avoir une société qui veuille être première est bien vain. Vous en êtes la preuve éclatante. Aucune argumentation, hormis sortir le mot « socialo » comme vindicte et explication à tous les mots du monde.
                J’imagine que les 80 000 enseignants supprimés sous Sarkozy, c’était pour favoriser l’élitisme ?
                Pour conclure, car il est difficile de communiquer avec une personne qui n’avance aucun argument, la France n’est pas première, ni dernière… et en tout état de cause, vu le nombre de fautes d’orthographe de vos messages, ce n’est pas vous qui auriez fait remonter la France dans les classement PISA (peut être avez vous reçu une éducation socialisante ? cela doit être pour cela).

                • Vous n’avancez guère plus d’arguments ou de chiffres.
                  Balancer la cohabitation (2x 2ans) pour atténuer le socialisme mittérandien, il fallait oser! Curieusement, vous ne citez pas les 5 années de cohabitation socialiste (Jospin) sur le septennat de Chirac. Sur les 38 dernières années, nous avons eu 16 ans d’une « Droite » économiquement proche du socialisme et 22 ans de Gauche pure. Ceci explique cela…

                  « sortir le mot « socialo » comme vindicte et explication à tous les mots du monde. »
                  Outre la grosse faute d’orthographe (« mots » au lieu de maux) pouvant servir de couronne à quelqu’un se moquant de l’orthographe des autres, le mot « socialo » peut effectivement servir d’étendard aux 100 millions de morts que cette idéologie a entrainé de par le monde. « socialo » peut également servir d’épitaphe à toutes économies qui se sont effondrées pour avoir voulu en appliquer les principes.

                  • « mots » à la place de « maux », ma faute, j’en conviens, mais on ne peut pas éditer son message a posteriori. Néanmoins, il s’agit d’une faute lexicale et non orthographique.
                    La confusion entre communisme et socialisme est fréquente… Quoique je ne sois ni de l’un, ni de l’autre…
                    16 ans de droite économiquement proche du socialisme. J’avoue avoir beaucoup ri.
                    J’imagine que le socialisme est responsable des 50% de familles recomposées et monoparentales ? qu’il est responsable de l’invasion des écrans dans les familles et de la génération zapping ? qu’il est responsable de l’achat par les familles de consoles de jeu plutôt que de livres ??
                    Il fallait oser.

                    • « Éditer son message » ? Vous ne le savez pas, mais éditer n’est absolument pas un synonyme de modifier. C’est un synonyme de « imprimer ». C’est un bel anglicisme, effectivement dans les smartphones on vous proposer de « éditer » pour « modifier, mais ce n’est pas du français.
                      Vous pouvez développer ce que vous voulez dire sur les famillles recomposées et monoparentales ?

                    • « 16 ans de droite économiquement proche du socialisme. J’avoue avoir beaucoup ri. »
                      Je n’en doute pas. L’Ed Nat n’apprenant strictement rien en économie (autre que l’économie « sociale »), vous ne pouviez qu’en rire.

                      Pourriez-vous nous expliquer en quoi les piètres performances économiques de la France trouveraient leur cause dans les familles monoparentales ou recomposées, le nombre d’écran dans les familles ou les consoles de jeu? Voilà des facteurs dont je n’avais aucune idée qu’ils puissent influencer le dynamisme d’une économie. C’est à l’Ed Nat que vous avez entendu cela? 🙂

            • Les acteurs de l’EN sont restés les mêmes depuis des décennies, des gauchistes, droite ou gauche au pouvoir, étudiez les documents du SNES.

        • « le premier syndicat de l’Education nationale, c’est le SNALC (classé à droite) »
          Le fait que ce syndicat soit celui qui ait le plus de membres ne suffit pas à démentir que les enseignants, fonctionnaires, inspecteurs et pédago de l’EN ne soient pas majoritairement de gauche.

          Et quand bien même la droite y serait majoritaire, que ça ne fait aucune différence, on ne les voit pas beaucoup se révolter, quel que soit leur bord politique supposé.

        • Bravo la désinformation : le SNALC n’est pas le 1er syndicat, mais le second, après le SNES. Et il n’est classé à droite que parce qu’il prône les valeurs de travail et de mérite. Un peu léger pour réfuter le fait que les profs sont majoritairement des idéologues gauchisants.

          • Quel est l’argument utilisé pour « prouver » qu’ils seraient des idéologues gauchisants ?

            • Rien à dire sur la désinformation au sujet du SNALC ? Ni sur le fait qu’on est classé à droite quand on prône les valeurs de travail et de mérite ? Ce sont de belles valeurs, non ?

  • La concurrence, la concurrence vous dis-je, il n’y a que cela pour redresser notre éducation moribonde.

    • @ Gerald555
      Si pas la concurrence (trop connotée « commerciale »), au moins une pluralité.
      En Belgique, où j’ai fait mes classes, après deux conflits historiques, à côté de l’enseignement officiel (national, régional, provincial, communal) il y avait un enseignement confessionnel qui accueillait +/- 40 % des élèves et qu’on appelait couramment « enseignement libre »; pourtant programmes identiques et subsides de fonctionnement aussi (pas les bâtiments), la loi valait pour tous. Depuis, personne ne remet la loi en cause .

    • La concurrence, cela a un prix… pas sûr que les Français puissent la payer…

      • On peut tout à fait imaginer une autonomie complète des établissement avec l’attribution d’un chèque scolaire.

        • Autonomie complète, je m’en amuse. Faisons de la vraie concurrence :on donnerait donc à chaque établissement un budget (à partir de l’apport des parents, ce fameux chèque scolaire financé par l’argent public j’imagine), avec lequel il recruterait ses enseignants. Mais un enseignant, cela n’a pas le même salaire en début de carrière et en fin de carrière. D’ailleurs, dans ce système, ce sera l’offre et la demande qui déterminera les salaires. On pourra recruter X profs très qualifiés avec un bon CV qui demanderont de bons salaires, mais il faudra en recruter d’autres à bas prix, pour équilibrer. Les enseignants se feront payer à prix d’or pour enseigner là où personne ne veut aller… Les hauts salaires mèneront des projets, alors que les bas salaires se contenteront de faire le minimum vital.
          Vous me direz alors que s’ils ne donnent pas satisfaction, ils peuvent être renvoyés. Alors, ils seront remplacés par des contractuels sans formation, peu payés, mais surtout peu efficaces. J’ai hâte de voir ça en vrai !

          • Non le principe du chèque scolaire est que l’État donne le chèque aux famille (en fonction de l’âge, etc) et aux famille de choisir une école qui leur convient.

            Ce que vous décrivez est le principe même de la concurrence.
            Bien entendu comme dans tout boulot, vous commencez pas par des salaires exorbitants. Au prof de s’adapter, de s’améliorer au fil des années, de rencontres avec d’autres collègues plus expérimentés…

            On voit déjà que certains profs sont passionnés, dynamiques et très bons, et d’autres…
            Si l’école préfère négliger les compétences de ses profs, ça va très vite savoir et elle perdra en réputation et en élèves.

            Si votre salle de sport est merdique, avec des coachs en carton et de la mauvaise volonté, vous changez. L’école c’est pareil, les parents veulent le meilleur pour leurs enfants.

            Et être un bon prof c’est être une personne passionnée par son métier. Encore faut il qu’on lui laisse la possibilité de l’exercer pleinement.

            • Je comprends ce que vous dites, j’explique que c’est un peu plus complexe qu’il n’y paraît.
              Le collège X a bonne réputation, il peut accueillir 1000 élèves, qui chacun fournisse, via ce « chèque éducation » une certaine somme d’argent. Dans votre postulat, on a résilié les contrats de chaque professeur, pour que chacun postule et que les chefs d’établissement choisissent (sur quels critères ?) leurs « employés ». Bien entendu, un professeur avec 30 ans de carrière, ne va pas commencer « au bas de l’échelle »…
              Le collège Y a une capacité de 1000 élèves lui aussi, mais sa réputation est moins bonne.
              Que fait-on lorsque 1500 élèves doivent aller au collège X et 500 dans le collège Y ?
              Premier problème, la capacité d’accueil.
              Deuxième problème, le collège Y, a de moins bonne dotations, il ne peut plus rémunérer ses professeurs correctement, les meilleurs s’en vont vers un collège au budget conséquent. Restent les professeurs les moins bons, les plus jeunes… le nombre d’élèves continue à diminuer (jusqu’à la fermeture de l’établissement ?)
              Quid des établissement en zones sensibles ? Pour y enseigner, les professeurs vont demander un salaire élevé. D’ailleurs, il n’y aura plus de mutations académiques, donc, les académies de Créteil et Versailles, qui concentrent le plus grand nombre d’élèves, et d’établissements sensibles et qui agissent comme des pompes aspirantes de jeunes professeurs, seront désertées. Comme personne ne veut mettre son enfant dans un établissement de mauvaise réputation, le nombre d’élèves faible donne automatiquement un faible budget, incapable d’attirer des enseignants…
              La comparaison avec la salle de sport a ses limites, car chacun est libre de faire du sport, mais personne n’est libre de ne pas envoyer ses enfants à l’école.
              Pour terminer, je pense comme vous qu’un bon professeur, c’est quelqu’un de passionné par son métier. Mais je pense aussi que trop de gens pensent que la passion peut compenser un salaire attractif. Or, selon les académies, c’est entre 5% et 15% d’enseignants qui sont des contractuels, non formés, non pas animés d’une passion de l’enseignement, mais poussés par pôle emploi à accepter le poste. Les ravages causés, je les vois chaque jour. Les parents, eux, ne savent pas cela. Pour avoir une école de qualité, qui fasse réussir partout (ou plus exactement qui offre la possibilité de réussir, car je ne pense pas que l’on puisse faire réussir une personne contre elle-même), il faut de l’argent pour attirer les meilleurs. Aucune entreprise ne réussit sans investir de manière intelligente.

              • Dans votre raisonnement, effectivement cela ne peut marcher. Surtout parce que vous considérez que tous les lycées et collèges doivent donner la même formation, le même niveau de formation à tous (collège unique/lycée unique..etc) typique de l’égalitarisme éducatif français. Dans ce contexte, cela ne peut marcher.
                Dans un monde éducatif en concurrence, il y aura certes des lycées et collèges de différents niveaux mais des niveaux adaptés à ceux de leurs élèves.
                Mais surtout, il y aura des structures avec des orientations et spécificités différentes qui auront développé des enseignements différents dont le but final ne sera pas uniquement le sacro-saint bac mais une formation utile sur le marché du travail quitte à laisser des passerelles pour ceux et celles qui souhaiterait changer de voie et qui en auront les capacités.
                Le but de l’enseignement est de fournir une formation qui permette à l’individu de vivre dans la société, de réfléchir et non d’en faire un militant ou un idéologue.
                En exagérant un peu, on pourrait dire que l’éducation nationale est devenue l’équivalent de la Trabant de la RDA: cela roule, pas vite, sans confort, en polluant et en consommant mais la plupart n’ont pas le choix et doivent s’en contenter même si non adapté à leur besoin. Je crois qu’aucun habitant de l’ex-RDA ne regrette l’ouverture du marché automobile à la concurrence…
                Les systèmes éducatifs étrangers mettant en concurrence les structures éducatives marchent plutôt bien. D’ailleurs, si cela avait été des échecs, nos idéologues n’auraient pas manqué de le souligner et d’en faire des gorges chaudes.

                • « des niveaux adaptés à ceux de leurs élèves » ouh là, malheureux, vous êtes en train de dire que tous les élèves n’ont pas les mêmes capacités intellectuelles !? Mais il n’y a qu’en sport qu’on reconnaît des différences de capacités, voyons. Alors qu’il est évident qu’il faut des classes de niveaux, tout comme à la piscine on ne met pas les enfants ne sachant pas nager dans le même groupe que ceux sautant à l’eau sans souci. Mais voilà, c’est vexant et en France, il ne faut pas vexer, stigmatiser, les notes doivent être bienveillantes. Il n’y a pas un classement PISA du bisounoursland ? dommage…

                • L’éducation nationale souffre de son refus de différencier les enseignements à partir du collège. La voie technologique et professionnelle est refusée par les parents qui veulent que leurs enfants passent un bac général. C’est très français.
                  Moralité, les élèves les moins bons vont dans les filières professionnelles, alors qu’en Allemagne, des très bons y partent aussi. Mais c’est parce qu’ils savent qu’ils pourront par ce biais devenir ingénieur, alors qu’en France, non…
                  Pourtant, dans votre système, vous ne parlez que de la demande, celle des parents, et vous ne prenez pas en compte l’offre (les enseignants) et leurs qualités, pensant j’imagine qu’ils se valent tous…

                  • ?? Les enseignants sont très très loin de se valoir tous heureusement.
                    Mais le système actuel ne fait rien pour reconnaître leurs différences et encourager un investissement personnel de leur part. Cet investissement coûteux en temps et énergie ne se traduit dans la quasi-totalité des cas par aucun avantage financier, en avancement ou en responsabilité. Il entraîne souvent la jalousie et critiques de leurs collègues et ceux qui essayent quand même se font laminer au moindre problème.
                    Sans parler de la hiérarchie qui cherchent majoritairement l’uniformité sans parler des barrières administratives savamment disposées pour freiner toute tentative un tant soit peu disruptive.

                    Un tel système lamine les bonnes volontés et finit par avoir raison des moindres velléités pour aboutir à un enseignement à minima. Bcp des plus dynamiques s’en vont ou, plus simplement, n’entrent pas dans un tel système.
                    Dans un système concurrentiel, au contraire les plus dynamiques seront récompensés et demandés et cela pourra encourager les moins actifs à se bouger. Par contre, il est clair que ceux qui prennent l’Enseignement pour être relativement peinard et en faire le minimum souffriraient. Mais in fine, ces derniers seraient bcp moins tentés de devenir enseignant.

              • « Quid des établissements en zones sensibles ? » La même chose qu’actuellement : discipline, travail. Parfaitement bénéfique pour les élèves sages de ces zones sensibles, dont on sait très bien qu’elles ne sont sensibles que du fait d’une minorité et parce qu’on le veut bien. Ce serait une grande chance pour les bons éléments de pouvoir intégrer des établissements exigeants qui auraient donc bonne réputation. Plutôt que de les laisser à la merci d’établissements convaincus qu’il faut laisser les pauvres jeunes sans avenir (car n’habitant pas à la bonne adresse) exprimer leur agressivité bien compréhensible. Et les enseignants ayant grandi aux portes de ces zones y resteraient pour intégrer ces écoles.

                • Je me relis et précise : « la même chose qu’actuellement » … pour les établissements privés en zone sensible…

                • Donc, si je comprends bien, un collège proposera un programme de cours spécifique à chaque élève ?
                  Vous n’avez jamais dû vous frotter à l’organisation matérielle et humaine d’un établissement scolaire.
                  Les classes de niveau sont pertinentes pour les meilleurs (ils avanceront plus vite) et les élèves d’un niveau moyen avec un potentiel de progression correct. Mais que fait-on des élèves faibles et/ou perturbateurs, ou ayant des troubles des apprentissages?

                  • Les classes de niveau ne sont donc pas adaptees aux élèves en difficulté ?

                  • Quel intérêt de mettre des élèves en grandes difficultés avec ceux de bons niveaux? Soit ceux qui ont un bon niveau s’ennuient, soit l’enseignement passe largement au-dessus des moins bons. Et si l’enseignant essaye de faire la jonction entre les deux, il va passer son temps à faire le grand écart alors que des élèves en difficultés demandent souvent une attention, un effectif plus faible et du temps supplémentaire si on veut être efficace.
                    Par contre, avec des élèves motivés et de bons niveaux, un effectif de classe élevé ne pose pas de problème .

                  • « Vous n’avez jamais dû vous frotter à l’organisation matérielle et humaine d’un établissement scolaire. »
                    Ces problèmes sont rencontrés en très grande majorité dans l’enseignement publique. Il est curieux qu’ils soient bcp moindres dans le privé. Pourquoi?

  • quand on voit le niveau général d’un bachelier dans tous ces bacs de « remise » créé depuis Mitterrand on est effaré .seuls les bacs scientifiques ont encore une valeur certaine.
    en système éducatif nous sommes passé à Nouveau mention passable la France arrive en 25e position du dernier classement Pisa 2018 (Programme for international student assessment). Soit deux places de perdues par rapport à la précédente édition (tous les 3ans) en 2015 nous en avions déjà perdu 2

    • Ce classement, il faut déjà en connaître les tenants et les aboutissants. Primo, on voit arriver la Chine dans le trio de tête (mais on ne dit pas qu’on a laissé à ce pays le privilège de choisir les écoles où auraient lieu les évaluations…). Secundo, les évaluations PISA sont formatées et identiques d’un cycle à l’autre. Tous les systèmes d’éducation du monde n’étant pas identiques, il est évident que certains se retrouvent favorisés ou défavorisés par ce mode d’évaluation. Enfin, la France est loin d’être un cador des dépenses d’éducation, donc vouloir faire mieux que les autres sans investir, c’est assez cocasse…

      • bla bla bla bla bla bla la France est 25 eme point barre. le reste ce sont des excuses .le manque de connaissance fait que dans certaines fac c’est hécatombe dés la première année .en ça c’est factuel le reste c’est du pipeau des discours LREM , de l’enfumage.
        non nous ne sommes pas les plus fort , si ce n’est pour passer pour des rigolos dans le monde entier .

        • Désole, de vous contredire, je ne prétends pas que nous sommes les plus forts. Simplement j’explique que les gens qui n’y connaissent rien dans le domaine de l’éducation (mais qui pourtant excellent pour la commenter), à commencer par les médias, sont incapables de lire le rapport PISA. C’est un gros rapport, il faut le dire, quelques centaines de pages… que personne ne lit vraiment. On se contente de brandir une place, sans comprendre comment est établi le classement. Un peu comme le classement des universités mondiales d’ailleurs.
          Si vous le lisiez, vous apprendriez qu’en mathématiques, le décile des meilleurs élèves français, fait partie du meilleur du monde. Le problème, ce sont les écarts faramineux entre les excellents et les franchement mauvais, parmi les plus élevés du monde.
          Vous y apprendriez que dans la plupart des domaines évalués, les élèves français sont dans la moyenne des autres pays. Par contre, les dépenses d’éducation (plus faibles en France, en moyens constants qu’ailleurs) rapportées aux résultats montrent que nous obtenons des résultats conformes à notre investissement.
          Donc, pour reprendre votre rhétorique : bla bla bla bla bla, on dépense moins, on réussit moins !

          • vous me gonflez avec vos résonnements a l’emporte pièce façon Macron . un classement et quelque chose de précis point barre, quand on pense qu »‘un bachelier arrive a situer la Martinique dans le pacifique quelle culture, qu’un bachelier ne sais pas écrire un français correct . oui on mérite notre place car on confond tout et plus personne ne veut faire d’effort tout avoir sans rien donner, ,mais ce système ne peut être éternel !
            notre système éducatif est en dégringolade depuis 30 ans et ce n’est pas prêt d’être fini !

            • Je propose de classer les animaux sur leur capacité à monter aux arbres….
              Allez, on prend un dauphin, un singe, une fourmi, une girafe….
              Vous visez juste, nous vivons dans une société où faire un effort est anormal. Vous ne trouverez pas dans un cahier de collégien la Martinique dans le Pacifique. Pourtant, le collégien peut bien ignorer où elle se trouve s’il ne l’apprend pas.
              Des suggestions pour améliorer cela ??
              Vous semblez être un homme plein de ressources (quoiqu’un dictionnaire vous ferait un bien fou…)

              • « Je propose de classer les animaux sur leur capacité à monter aux arbres…. »
                Alors là, bravo, encore une fois, il fallait oser!
                Toute évaluation a une part d’arbitraire. Mais si on suit votre raisonnement, in fine, plus personne ne peut plus évaluer quiconque! Donc in fine quid des examens nationaux devant évaluer le martiniquais, le marseillais et le lillois??
                Il est toujours facile de casser le thermomètre quand ce qu’il indique ne vous plait pas. Pourtant, ce thermomètre est le même depuis 19 ans, donc si la France baisse dans ce classement d’année en année, c’est bien qu’il y a une dégradation par rapport aux autres pays évalués. Ce n’est pas que la « faute » du thermomètre.

                • Oui cyde, et les gens qui ont passé la 40aine le voient très bien dans le niveau de français de nos jeunes. On le voit aussi tous les jours dans tous les médias : la capacité à s’exprimer finement s’est perdue, il n’y a plus que les mots fourre-tout, à la mode, ou les anglicismes, si pratiques quand le niveau baisse. Lorsque mes enfants sont entrés en 5e, j’ai pu constater qu’ils avaient dans la semaine 1h de français en moins qu’à mon époque. Mais certains ont le droit de penser que profs et élèves ont gagné en productivité et que cette heure en moins est sans conséquence…

                • Les examens nationaux sont établis sur la base de programmes nationaux identiques pour tous, dont l’évaluation permet très bien d’établir des comparaisons, si vous le souhaitez…
                  Ensuite, d’un point de vue rationnel, lorsqu’un pays descend dans un classement, il ne fait pas forcément moins bien. C’est peut être que les autres progressent plus vite que nous…
                  Dans les faits, les scores obtenus par les élèves français restent plutôt identiques d’une évaluation PISA à une autre (avec un tassement sur certains domaines).
                  Donc mon raisonnement est le suivant : pour évaluer plusieurs personnes sur des critères semblables, il faut qu’ils aient suivi un cursus semblable. Là dessus, je ne vois pas en quoi je casse le thermomètre. Je me questionne plutôt sur la pertinence de cette mesure (surtout quand la Chine apparaît 4 fois dans le groupe de tête, en ayant choisi les établissements testés).

                  • « C’est peut être que les autres progressent plus vite que nous… »
                    Certes, mais pourquoi alors la France ne progresse pas comme les autres alors que nos gouvernants sont toujours en train de nous affirmer que notre système est bon?

                    « pour évaluer plusieurs personnes sur des critères semblables, il faut qu’ils aient suivi un cursus semblable.  »
                    Parce que vous croyez qu’entre tous les lycées publiques la façon d’enseigner, le niveau de l’enseignement sont les mêmes? Vous pensez qu’entre un lycée publique réputé des beaux quartiers parisiens drainant une population à niveau socio-économique élevé, l’enseignement est le même que d’autres lycées implantés dans des villes difficiles? Pourquoi donc certains des bons élèves de ces lycées placés dans un environnement difficile sont souvent fortement incités à aller dans d’autres lycées « meilleurs » par certains enseignants eux-mêmes? Et je ne vos parle même pas des structures privées d’enseignement.

                    Alors oui, le « programme » de ces différents lycées est théoriquement le même. Par contre la façon dont il est traité et approfondi n’a rien à voir. Donc le cursus n’est semblable qu’en théorie
                    Mais voilà, en France, on a bcp de théories et organisations tout à fait bien sur le papier, tout à fait égalitaires, mais dont la réalisation pratique donnent des résultats très éloignés des grandes théories technocratiques.
                    « Quand les faits ne sont pas en accord avec la Théorie, tant pis pour les faits. » (attribué à Hegel) pourrait être la devise de nos gouvernants.

          • Je ne comprends pas : « on dépense moins, on réussit moins » pourtant vous dites plus haut que nos élèves sont très bons en mathématiques et dans la moyenne des autres pays dans la plupart des domaines évalués. Donc on dépense suffisamment, non ? Ou alors on n’est pas dans la moyenne.

            • Je dis que les meilleurs élèves en mathématiques (les 10%) en France, sont parmi les meilleurs du monde. Je ne dis pas que nos élèves sont très bons en mathématiques…
              Ce que l’on fustige, ce sont les écarts faramineux entre les 10% les meilleurs et les 10% les moins bons, qui là aussi sont parmi les plus forts du monde.
              On cite en modèle l’Islande par exemple, car les inégalités seraient très faibles entre les meilleurs et les moins bons. Mais en regardant les résultats, on se rend compte que les meilleurs en Islande, en mathématiques, seraient dans le 4e décile en France, donc loin de nos meilleurs…
              Le problème de notre système éducatif ? il fait très bien réussir les meilleurs, il ne sait pas faire réussir les plus faibles qui se retrouvent vite en échec.
              Concernant le rapport moyens dépensés / résultats, nous avons des dépenses moyennes et des résultats moyens. Dépense-t-on suffisamment ? Chacun a son avis sur la question.
              Je répondais simplement à la personne qui déclarait vouloir être première dans les classements, sans vouloir investir pour y parvenir.

        • C’est hécatombe dès la 1ère année parce qu’il faut que chaque élève puisse aller dans la fac de son choix, égalitarisme oblige. Donc pas de sélection par le niveau, quelle horreur. D’où la baisse du niveau du bac. Mais la réalité rattrape l’élève devenu étudiant.

  • Le système éducatif est complètement a la dérive. J’ai en ce moment un stagiaire de 3 ème avec moi, son niveau en grammaire, orthographe, conjugaison fait vraiment pitié. Je ne parle même pas de l’écriture : dans son livret de stage, il doit répondre a des questions simples, il n’est même pas foutu de construire une phrase pour y répondre, je doit lui dicter les réponses. Et cerise sur le gâteau, le fait de remplir ce torchon rapporte 1/8 e des points nécessaires a l’obtention du brevet des collèges. Bon ben il fait la plante verte, il a même pas le niveau pour faire l’accueil des patients, c’est affligeant

    • Complètement d’accord… En même temps, on a perdu en 15 ans, suite à l’ensemble des réformes, l’équivalent horaire d’une année complète d’apprentissage du français. Si l’on rajoute à cela que les enfants ne lisent plus…

  • « Bon courage aux professeurs qui vont devoir préparer leurs cours sans savoir ce qu’il faudra enseigner l’année suivante ». Vous croyez vraiment que les professeurs suivant exactement les « programmes »? Ca change tellement souvent de toute façon. On change les titres à la rigueur, ou un « attention ce n’est plus dans le programme ».
    Reste les jeunes profs qui n’ont pas encore compris que tout ça n’était que du vent. Heureusement ils sont envoyés dans des charmants coins où ils vont pouvoir se faire un aperçu de la réalité. Bien évidemment ces enfants sont sacrifiés mais bon de toute façon en s’en fout.
    Après avoir eu cette parfaite formation, ils sont désabusés à vie, et s’ils ne démissionnent pas, au bout de 20 ans ils pourront avoir un poste correct et commencer à faire des cours raisonnables. Vous pensez bien qu’après 20 ans de réalité, appliquer les rêveries à la mode des nouveaux programmes sont hors sujet.

  • @sacerdoce En fait pour les libéraux, il n’y a que des politiques étatistes, qu’ils soient de gauche ou de droite. Et cela est une réalité lorsqu’on voit les chiffres de la dépense publique et le poids grandissant de l’état, que le gouvernement soit de gauche ou de droite. En France la gauche et la droite sont similaires sur le plan économique.

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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