L’éducation, grande absente de la lettre d’Emmanuel Macron

L’éducation ne semble pas faire partie des priorités du Grand Débat national lancé par Emmanuel Macron. Dommage.

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Une salle de classe dans une école (Crédits : Conseil Général du Val-de-Marne, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

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L’éducation, grande absente de la lettre d’Emmanuel Macron

Publié le 15 janvier 2019
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Par Jean-Baptiste Noé.

Tout est déjà dit dans le titre. Dans cette lettre fourre-tout de six pages, l’éducation n’est pas mentionnée, sauf dans cette formule creuse et sans réelle signification : « Je pense toujours qu’il faut rebâtir une école de la confiance », un terme cher à Jean-Michel Blanquer puisque c’est le titre de l’un de ses livres. Mais cela ne veut rien dire si on n’y met pas des actes. Il est curieux d’organiser un grand débat un an et demi après des élections présidentielles et législatives qui sont, justement, des moments de débats. Et en démocratie, ce débat se termine par une élection qui permet de trancher les sujets. Sinon, à quoi bon ?

En matière scolaire, on attend encore les grandes réformes. La version 2019 de Parcoursup a été présentée début janvier. Elle est dans la continuité de l’année dernière, si ce n’est que les délais ont été raccourcis.

Les nouveaux programmes du nouveau lycée sont en train d’être rendus publics, pour les Secondes et les Premières et les établissements travaillent à élaborer les emplois du temps de l’année prochaine, avec ces cours à la carte et la grosse usine à gaz du nouveau bac qui a été créée. Rien de nouveau donc. Les dépenses de l’Éducation nationale sont en hausse, sans que l’on voie de réelles améliorations.  

Une école indépendante pour assurer un service public

En ce début d’année 2019, la nouveauté ne vient pas de l’État, mais de la société civile. La commune de Céré-la-Ronde, dans le Cher, a vu une de ses classes publiques disparaître. Du coup, la municipalité a fait appel à une école indépendante pour s’installer dans la commune. C’est une association Montessori qui s’est installée et a ouvert à la rentrée de janvier.

La commune met les locaux de l’école à la disposition de l’association, et lui donne une subvention pour assurer les frais de fonctionnement, afin de diminuer les coûts pour les parents. C’est un bel exemple de subsidiarité. Le service public d’enseignement est désormais réalisé par une association privée, ce qui est conforme à la loi Guizot de 1833 et ce qui met les territoires et les personnes au cœur de l’action publique. Ici réside une véritable école de la confiance, car fruit de l’entente et des échanges entre l’association Montessori, les parents d’élèves et les élus locaux.

Mais tout à son étatisme, ce n’est sûrement pas à ce type d’école que pense Emmanuel Macron dans sa lettre.    

 

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  • Je me trompe peut-être mais je n’ai rien vu non plus sur la retraite.

  • c’est tellement plus facile de diriger un pays d’illettrés…..

  • l’Education nationale est l’exemple meme de la citadelle syndicale.
    Pretendre reconditionner les retraites , heures de travail , etc.. etc.;
    et vous avez 6 millions de jeunes dans la rue

  • « des élections présidentielles et législatives qui sont, justement, des moments de débats. »
    Justement, les élections de 2017 ont remplacé le debat par un feuilleton médiatico-judiciaire.
    Le pire, c’est que ça a passionné les foules… Retour au réel: quand la parole est muselée (même de façon soft), la violence s’installe.

  • que l’Etat arrête de s’en occuper (voire d’y penser), c’est peut-être ce qui peut arriver de mieux à l’éducation ???

  • Je pense que le temps est venu de mettre fin au terme « éducation nationale », dans la mesure ou l’éducation ne relève pas de l’état.

    Seuls les régimes totalitaires et leurs adeptes (complices) sont convaincus du contraires.

  • Quand on aborde une économie de la connaissance, la formation initiale est le sujet LE PLUS IMPORTANT.
    C’est typique de Macron de l’éluder. Laissons ce bas peuple ergoter sur l’ISF ou autre balivernes….

  • il y a dans la réforme de PARCOURS SUP un point qui échappe souvent aux commentateurs : avec ce dispositif de choix « sur dossier », c’est le début de la mise en place de la sélection à l’université. Si les universités s’en emparent ainsi (et manifestement elles l’ont bien compris ainsi, de ce que j’en connais…) PARCOURS SUP pourrait être une grande réforme plutôt qu’une « mesurette » comme on le perçoit souvent.
    Ce qui est curieux c’est que le gouvernement met assez peu ce point en avant : aurait-il peur… ,?

    • parler de selection , c’est sale voyons .. tout le monde a le droit d’être pilote de ligne ou chirurgien …
      pauvre france

    • Dans la pratique, et si les profs de Fac (de gauche ou d’extrême gauche) l’acceptent, peut être, mais dans les faits, Parcours Sup est fait pour placer tout élève ayant réussi son Bac, indépendamment de ses capacités démontrées en termes d’assiduité, de travail et de comportement vis a vis des autres et vis a vis de ceux qui l’encadrent.

    • L’université en tant que telle est pour l’instant dispensée de « sélection », mais les autres types d’enseignement supérieur le sont.
      Par contre, il y a des cursus qui étaient auparavant soumis à concours qui passent maintenant par la sélection ParcourSup.
      J’ai encore du mal à voir clair dans cette jungle, je l’avoue…

  • on rappellera utilement que la Suède qui n’est pas un pays ultra libéral loin s’en faut a adopté la privatisation de l’enseignement moyennant un chèque éducation , facteur de saine concurrence et de maîtrise des dépenses

  • « c’est tellement plus facile de diriger un pays d’illettrés….. » comme le dit Véra.
    Vous êtes dans le vrai, en fin d’année dernière mon quotidien préféré publiait une enquête de CESER (Bretagne) disant que dans cette région le nombre d’illettrés flirtait avec les 150 000 personnes , le problème pour ces dernières qui en grande partie travaillaient, se posait de plus en plus car à l’heure actuelle travailler impliquait la lecture qui s’impose comme moyen de communication via les mails par exemple ou les notices d’emplois, plus possible de tricher quand on ne peut lire un ordre ou une consigne.
    Emmanuel Macron avait raison à propos des ouvrières de GAD, il s’exprimait sûrement maladroitement mais c’était une certitude.
    Blanquer vient de lancer et même imposer une réforme au lycée pro présentée comme un futur chemin d’excellence, sauf que cette dernière impose une diminution drastique des matières dites générales comme le français, les maths, sciences, langues vivantes. Les élèves de lycée pro sont déjà en difficulté dans ces matières et en auront encore moins, au profit de plus heures d’atelier mais en agissant ainsi il est certains que ces élèves vont se voir refuser l’entrée en BTS, ou plus tard en IUT où l’on recrute sur dossier. Est-ce ainsi que l’on forme de futurs techniciens dont la France a besoin, ou même pour certains jeunes méritant qui d’une filière pro arrivaient au niveau des écoles d’ingénieurs . Sans parler des professeurs de ces lycées recrutés par concours à BAC +5 et qui se voient transformés en gentils animateurs de projets fumeux. M Blanquer devrait réfléchir à deux fois quant à la sociologie des élèves de ces lycées, fils et filles de de nos fameux GJ, car nos chères élites ne mettent pas leurs rejetons dans ces filières!

    • Vous semblez oublier le rôle de l’école primaire, faut-il revenir systématiquement sur l’instruction de base au détriment des autres matières tout aussi fondamentales. On ne doit sacrifier la réussite des bons élèves, regardez aujourd’hui ce qu’est devenu le niveau bac.

  • Les commentaires sont fermés.

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