Par Gilles Martin.
Nous en sommes à la quatrième.
De quoi ?
La quatrième révolution industrielle.
Mais c’est quoi la quatrième révolution industrielle ?
La première est celle de la vapeur et de la mécanisation, fin XVIIIe et début XIXe. Puis vient la deuxième, celle de l’électricité, du pétrole et de l’acier, fin XIXe. La troisième commence à la fin du XXe siècle, c’est celle du nucléaire et surtout celle de l’avènement de l’électronique, des télécommunications et de l’informatique. C’est l’ère de l’automatisation de la production. Les premiers robots apparaissent.
Avec la quatrième révolution industrielle on a affaire à un phénomène nouveau : ce n’est pas la révolution d’une nouvelle énergie, mais celle d’un nouveau phénomène technologique, la numérisation, et du développement de l’internet.
C’est la simultanéité de plusieurs vagues d’innovations, dans toutes sortes de domaines, du séquençage génétique aux nanotechnologies, des énergies renouvelables à l’informatique quantique. Ce qui constitue l’originalité de cette quatrième révolution industrielle, c’est cette fusion des technologies et leur interaction simultanée dans le monde physique, numérique et biologique.
Une révolution plus rapide que les précédentes
Ce qui caractérise cette quatrième révolution industrielle, c’est qu’elle se diffuse bien plus vite et plus largement que les précédentes. La deuxième révolution industrielle n’a pas encore atteint 17 % de la population mondiale, puisque près de 1,3 milliard de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité. Même chose pour la troisième révolution industrielle : la moitié de la population mondiale, 4 milliards d’individus, majoritairement dans les pays en développement, n’ont pas accès à internet.
Avec la quatrième révolution industrielle on va aller plus vite. L’IPhone n’a été lancé qu’en 2007, et fin 2015 on en comptait déjà plus de 2 milliards.
C’est Klaus Schwab, fondateur du World Economic Forum, qui est à l’origine de cette expression « quatrième révolution industrielle ». Et pour lui, c’est bien plus qu’une quatrième. Il y pressent que des innovations technologiques majeures vont provoquer d’immenses bouleversements dans le monde entier. C’est pourquoi on parle de « disruption ». Ce qui fait la différence, c’est la vitesse, mais aussi les rendements d’échelle. Grâce à la numérisation, les entreprises échappent aux rendements d’échelle décroissants.
En 1990, les trois plus grosses entreprises de Détroit (capitale américaine des industries traditionnelles) avaient une capitalisation boursière cumulée de 36 milliards de dollars, un chiffre d’affaires de 250 milliards, et 1,2 million de salariés. En 2014 (le livre de Klaus Schwab date déjà de 2016), les trois principaux géants de la Silicon Valley avaient une capitalisation boursière de 1 090 milliards de dollars, généraient à peu près le même chiffre d’affaires (247 milliards), mais avaient environ dix fois moins d’employés (137 000).
Le choc numérique
Ceci montre que pour créer de la valeur dans le monde de la quatrième révolution industrielle, il faut beaucoup moins de salariés, le numérique permettant aux coûts marginaux des entreprises de tendre vers zéro.
Outre la vitesse et les rendements d’échelle, la quatrième révolution industrielle est caractérisée aussi par sa transversalité : les innovations mêlent conception informatique, génie des matériaux, biologie pour inventer de nouveaux systèmes.
On commence à bien connaître tout ça. Mais une réflexion intéressante de Klaus Schwab, c’est ce sentiment que nous ne sommes pas bien préparés pour cette révolution : la compréhension des bouleversements en cours est insuffisante, et nous manquons d’un récit collectif et positif qui expose les espoirs nés de cette nouvelle révolution industrielle. Et, à défaut, le risque est de faire monter les peurs et les réactions négatives, conduisant au repli, au rejet populaire, et à rater ce passage.
Pour nous adapter et nous épanouir, et transformer nos entreprises, Klaus Schwab identifie le besoin de mobiliser quatre facultés, correspondant à quatre formes d’intelligences.
Lesquelles ?
- L’intelligence contextuelle (le cerveau) : la capacité et la volonté d’anticiper les tendances émergentes et de faire le lien entre celles-ci. Ceci passe par l’aspiration des dirigeants à être plus connectés et mieux intégrés, en faisant collaborer des personnes de différentes sphères (monde des affaires, gouvernement, jeunesse, mondes religieux, universitaires, artistiques) ;
- L’intelligence affective (le cœur) : elle complète l’intelligence contextuelle, sans la remplacer. Elle permet aux leaders d’être plus créatifs, et de devenir des forces du changement.
- L’intelligence inspirée (l’âme) : liée à notre quête de sens et d’objectifs, elle nourrit notre élan créateur et promeut l’humanité à un haut degré de conscience morale collective, fondée sur le sentiment de partager un destin commun. Elle est nourrie par le sentiment de confiance.
- L’intelligence physique (le corps) : elle permet de prendre soin de son corps et de sa santé. Dans le monde de la quatrième révolution industrielle, le rythme du changement s’accélère, le degré de complexité augmente, et le nombre d’acteurs impliqués dans nos processus de décision se multiplie. C’est pourquoi le besoin de rester en forme et de garder son calme en dépit des tensions devient pressant.
Pour mobiliser ces quatre intelligences, et les faire inter-agir dans des communautés élargies et diversifiées, il va nous falloir trouver les bons lieux et les bons moments.
Là aussi, c’est à nous de jouer, et d’être créatifs pour les inventer et les faire vivre.
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Le debut etait prometteur, dommage que la fin soit que du bla bla.
Il est clair que ce que l auteur appelle la 4 Revolution industrielle va laisser pas mal de gens sur le carreau (les chiffres de l auteur sont cependant un peu biaisé car les entreprises de la Silicon valley utilsent beaucoup de sous traitants (par ex apple ne fabrique pas ses produits contrairement a GM).
Quoiqu il en soit, nos societes vont se retrouver face a a un gros probleme: que faire de tous les gens qui soudain ne trouveront pas de travail mais auront besoin d argent pour vivre ?
La version optimiste est que la destruction creatrice leur permettra d etrouver autre chose. la version pessimiste est que la personne qui etait employe chez GM va devenir serveur cehz Mc Donald mais va gagner 50 % de moins, avec aucune perspective de carriere (un ouvrier pouvait esperer devenir contremaitre)
Pourquoi ne pas imaginer pouvoir se former aux nouveaux métiers? C’est peut-être naïf mais je crois beaucoup à la résilience humaine.
Et pour mcdo, on peut commencer équipier et finir manager 😉
Vous allez vous étouffer avec votre hamburger.
Prenez une gorgée de soda.
“les entreprises échappent aux rendements d’échelle décroissants”
Loin d’être une norme, c’est une anomalie historique qui ne durera pas et sera corrigée par la concurrence. Générer autant de CA avec 10 fois moins d’employés sera fatalement corrigé par les prix, car ça laisse des gaps béants où la concurrence finira pas s’engouffrer. Quant aux capitalisations boursières, il y a tellement longtemps (pas si longtemps en réalité, mais à l’échelle de l’espérance de survie d’un trader, le temps est déformé) qu’elles sont le résultat des flux de capitaux “gratuits” injectés qu’on a fini par oublier leur caractère éminemment artificiel et par conséquent fragile.
Comme toujours dans ces cas là , le retour au réel sera douloureux.
Oui les chiffres sont biaisés et l’analyse béate un peu courte …
Mouais ☻
Approximatif et tendancieux.
Nous sommes, hélas, toujours à l’ère de la machine vapeur !!
Les centrales électriques sont toutes des centrales thermiques dans lesquelles, (du plus solide au plus fluide), – charbon, fuel, gaz, nucléaire, on dégrade ou transforme de la matière pour fabriquer de la chaleur qui sert à faire de la vapeur pour entraîner une turbine solidaire d’un alternateur.
Et c’est à l’étage vapeur que la perte de rendement intervient.
Pas avant, pas au moment de la transformation de matière en chaleur.
Pas après, pas au moment de la transformation du mouvement mécanique en électricité.
Le rendement global est de l’ordre de 40%, dont environ 30% dans les machines à vapeur, actuelles, modernes.
Les lois de la physique n’interdisent pas un rendement énergétique du double.
S’il en était ainsi, imaginez le paysage énergétique…
Oui révolution industrielle en s’affranchissant le la machine à vapeur.